
Razak Omotoyossi est de retour. L’international béninois offre une solution supplémentaire à un entraîneur messin en quête d’efficacité offensive. Photo Pascal BROCARD
Battu par Caen, lundi, Metz a laissé passer l’occasion d’améliorer son confort. Près de deux mois après son dernier succès en championnat, le voilà attendu à Bastia, lanterne rouge. Virage dangereux en vue.
Le contexte. S’il se contentait d’observer les choses à la surface des apparences, Metz pourrait presque voir sa vie en rose. Cinquième ex æquo avec Arles-Avignon, disposant encore d’un match en retard qu’il disputera prochainement à Angers, le club du président Bernard Serin affiche, au point de vue comptable, une assurance légitimée par ses trente et un points. Le pactole le place à une petite longueur, seulement, derrière le troisième Havrais. A l’heure de rendre visite à des Bastiais qui payeraient sans doute cher pour baigner dans leur confort, les Messins pourraient même afficher le sourire revanchard d’une formation revenue d’un début de saison passablement manqué. Mais voilà, Caen est passé par Saint-Symphorien, et la victoire remportée lundi par le leader a comme brutalement assombri le présent…
Il serait néanmoins malhonnête d’en rejeter toute la responsabilité sur les dos des Normands, vainqueurs rigoureux d’un adversaire messin qui n’avait pas attendu leur visite pour se mettre à capoter. Avant de connaître leur premier accroc à domicile depuis le coup d’envoi du championnat, les Messins avaient déjà montré assez d’inconsistance pour être contraints au nul à deux reprises, sur le terrain d’Istres, avant-dernier, pour commencer, et par Brest, le dauphin, à Saint-Symphorien. L’accumulation de ces contretemps a fait naître quelques interrogations – logique –, et quelques doutes, aussi, quant à l’état actuel de la machine messine.
L’enjeu. Perceptible dans le choix d’Yvon Pouliquen de ne pas s’exprimer devant la presse à l’issue du match, lundi, et avant cela, dans les sifflets réprobateurs qui s’étaient élevés des tribunes messines, le malaise, appelons-le ainsi, accompagnera bel et bien les joueurs, quoi qu’ils en disent, sur le trajet qui les mènera aujourd’hui à Bastia. Il reste à espérer qu’il nourrisse leur motivation et favorise leur application. Même si l’entraîneur messin se refuse à parler de « victoire impérative » en Corse, il admet néanmoins que son équipe s’y rend « avec la ferme volonté de s’imposer. On ne rattrape jamais les points perdus, mais un succès nous permettrait surtout de nous relancer. » Près de deux mois après sa dernière victoire, contre Ajaccio le 4 décembre, et alors que la troisième place du classement fait l’objet de convoitises insistantes et multiples, Metz trouverait peut-être aussi dans le succès matière à ramener un peu de sérénité sur son embarcation, chahutée en début de semaine par une partie du public messin. « Je peux comprendre la déception des gens qui nous supportent et qui veulent nous revoir en Ligue 1, mais je ne suis pas d’accord lorsque j’entends dire que les joueurs ne mouillent pas le maillot. Pas un seul d’entre eux ne triche. »
Les acteurs. Malgré la défaite, malgré les trois buts encaissés et les deux « énormes o ccasions » manquées par Metz de revenir à la marque face à Caen, Yvon Pouliquen devrait à nouveau opter pour un schéma avec deux attaquants. Ceux-ci pourraient se nommer Thibaut Bourgeois et Razak Omotyossi, revenu de la Coupe d’Afrique des Nations avec, dixit son entraîneur, « le sourire ». Bon signe ou pas, la réponse tombera ce soir, en l’absence de Pascal Johansen, touché à la cuisse et dispensé du déplacement. Quelques retouches sont à prévoir : titularisé en pointe ces derniers temps, Mendy pourrait retrouver le couloir droit. En défense, Cheikh Gueye, ménagé contre Brest et Caen, reprendra vraisemblablement sa place à droite, Mario Mutsch basculant alors de l’autre côté en lieu et place de Biancalani. Pas de changement dans les buts : Marichez sera le dernier rempart d’une formation messine qui part donc avec l’ambition de gagner. Ce qu’elle n’a plus fait à l’extérieur depuis le 27 octobre 2009, à Châteauroux.
Cédric BROUT.
