Pour Albert Cartier et Romain Métanire, un seul objectif ce soir : retrouver le goût du succès. Photo Pascal BROCARD
Après la trêve internationale, le championnat reprend ses droits du côté de Saint-Symphorien. Les Messins, dont le sort semble scellé, accueillent, ce soir, un autre mal classé, Toulouse, pour renouer (enfin) avec la victoire.
S i tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie. Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir… » À préparer l’avenir. Déjà. Oublier les "si" du passé. Penser à mettre en musique les "si" du présent et du futur. Rebâtir donc, dès aujourd’hui. Poser une première pierre et y graver le mot victoire à grands coups d’orgueil et de dignité.
Il reste huit rendez-vous au FC Metz pour espérer quitter la scène de la Ligue 1 avec un minimum de noblesse. Parce qu’il n’est plus question de jouer les candides malgré cette sacro-sainte vérité mathématique à laquelle même les plus optimistes ont bien du mal à s’accrocher. Huit rendez-vous, dont cinq à Saint-Symphorien. À commencer par celui de ce soir face à Toulouse. Un autre grand accidenté de l’élite mais dont le pronostic vital n’est pas (encore) engagé.
Du coup, Albert Cartier s’attend évidemment à un match « physique » face au dix-huitième de la classe qui ne compte "que" deux points de retard sur Lorient, le premier non-relégable. « Une équipe qui cherche à se sauver doit forcément utiliser des ingrédients tels que l’agressivité dans les duels, l’engagement et l’impact , souligne encore l’entraîneur messin. Mais de notre côté, nous avons comme seul objectif de renouer enfin avec la victoire. Ces derniers temps, nous avons souvent eu la bonne attitude et de bonnes périodes durant les matches. Mais cela s’est révélé insuffisant pour l’emporter. Il faut passer ce cap. » Et mettre ainsi un terme à cette funeste série de dix-huit matches sans le moindre succès (13 défaites, 5 nuls).
« Tant qu’ils ne sont pas morts »
« Ça va être difficile , prévoit, de son côté, le nouvel entraîneur du Téfécé, Dominique Arribagé. Tant qu’ils ne sont pas morts, ils vont jouer le coup jusqu’au bout. On s’attend à un match compliqué puisque pour les équipes qui ont joué Metz ces derniers temps ça n’a pas été une partie de plaisir. Je pense qu’ils ne vont pas nous faire de cadeaux non plus. »
C’est justement de cette capacité à ne pas être trop généreux, notamment, que dépendra le réveil messin. Si d’aucuns pointent régulièrement le manque d’efficacité offensive – la malchance, aussi, parfois –, le FC Metz a surtout offert le bâton pour se faire battre. D’où ce chant de douleur qui accompagne les Lorrains depuis novembre, date, faut-il le rappeler encore une fois, de leur dernière victoire en Ligue 1…
Pour qu’un autre refrain soit entonné, ce soir, par au moins 20 000 supporters (une fidélité et un soutien rares pour une équipe qui traîne son spleen en queue de classement depuis près de trois mois), il faudra que Sylvain Marchal et ses partenaires fassent preuve à la fois de rigueur, d’efficacité, de courage ou encore d’orgueil. Autant d’ingrédients qu’ils étaient parvenus à cuisiner ensemble en début de saison, avant de perdre le fil de la recette. « Nous n’avons pas toujours été à la hauteur à domicile , concède Albert Cartier. Mais il nous reste cinq matches à disputer chez nous. Des rendez-vous particuliers. Soyons dignes, quoi qu’il arrive… »
http://www.republicain-lorrain.fr/sport ... -d-orgueil
Jean-Sébastien GALLOIS.
La petite musique de la LFP
L’hymne officiel de la LFP résonne quand les joueurs des deux équipes se serrent la main. Photo Pascal BROCARD
L’hymne officiel de la Ligue de football professionnel résonnera ce soir, à Saint-Symphorien, quand les Messins serreront la main des Toulousains. Cette musique hante les stades depuis 2006. On a enquêté sur le sujet.
Yeni Ngbakoto n’y a jamais vraiment prêté attention mais, à choisir, il préférerait « du hip-hop ». Sylvain Marchal « l’ aime plutôt bien » cette petite musique, « celle qui fait oh oh oh oh », chantonne-t-il en connaisseur, mais le défenseur ne savait pas qu’il était directement impliqué dans sa diffusion à Saint-Symphorien. « On déclenche le jingle dès que le capitaine serre la main de l’arbitre », explique-t-on du côté du FC Metz. Et c’est alors que retentit l’hymne officiel de la LFP. Il en est ainsi dans tous les stades de L1 et de L2. Depuis 2006, protocole d’avant-match oblige, il faut se fader cette chanson.
Autant prévenir d’emblée, le sujet ne passionne pas les foules. Trêve d’euphémisme : en réalité, tout le monde s’en fout, commanditaires et interprètes compris. Sollicité et relancé pour combler notre curiosité sur ce dossier essentiel, le service de communication de la Ligue de football professionnel n’a jamais donné suite. Contacté dans un même élan avide de connaissances, un interprète du morceau, l’illustre Loran, nous a retourné le même vent. Faute de temps ? Pas envie d’assumer ? Mystère…
Contre le racisme
Bref. Il faut savoir que cet hymne est un des derniers vestiges de la victoire des Bleus à la Coupe du monde 1998 et, surtout, du fameux Black, Blanc, Beur. La chanson, Maximum de bruit, est d’ailleurs interprétée par le Collectif BBB, lui a repris les initiales du slogan. Et qui trouve-t-on derrière ce grand moment de musique ? Sidney lui-même. En 1984, il fut le premier présentateur noir de la télé française et l’animateur de la première émission au monde entièrement consacrée au hip-hop, la célèbre « H.I.P. H.O.P. ».
Entouré de Loran et de la chanteuse Laetisse, Sidney avait répondu à l’appel de la LFP qui souhaitait « placer la saison 2006-2007 sous le signe de la lutte contre le racisme », expliquait-elle à l’époque. « L’idée, prolongeait l’artiste, c’était de composer un hymne à la tolérance et de profiter de la popularité du football pour diffuser ce message. » « Un message de paix, de fraternité et de joie », rappelait alors Frédéric Thiriez, le président de la Ligue et… chanteur lyrique à ses heures perdues.
En Espagne ou en Allemagne, les hymnes officiels sont des thèmes instrumentaux, façon bande originale de péplum. En Angleterre s’invite une touche rock en sus. En France, l’hymne est plus bavard. Et les stades ont donc droit à cette séquence musicale décatie, portée par ces paroles : « Toi et moi, on se ressemble, parce qu’on est différent. Toi et moi, on se rassemble, parce qu’on est noir et blanc… » C’est beau. Consensuel. Presque sucré. Et c’est cocasse d’entendre un texte si pacifiant, après la musique d’entrée des joueurs à Saint-Symphorien. Car le FC Metz a choisi un titre du groupe AC/DC pour ses Grenats, le fameux Hells Bells. Les cloches de l’enfer en français… Pas tout à fait le même esprit.
Christian JOUGLEUX.
Pas de changements ?
Yeni Ngbakoto. Photo Pascal BROCARD
Le staff messin devrait jouer la carte de la stabilité pour la réception de Toulouse. Avec Anthony Mfa dans les buts.
A priori, Albert Cartier ne devrait pas procéder à de grands bouleversements pour la réception de Toulouse. L’entraîneur du FC Metz est néanmoins resté assez évasif lorsque la question a été posée. Tout juste a-t-il esquissé un sourire, confirmé la titularisation d’Anthony Mfa dans les buts et expliqué que Johann Carrasso avait « besoin de jouer au moins deux matches avec l’équipe réserve » avant de venir à nouveau concurrencer l’international gabonais. Pour le reste, mystère…
Pour autant, si quelques doutes planaient encore, hier, dans le ciel gris de Saint-Symphorien, rien n’indique que le staff messin joue la carte de la révolution. Garder une certaine stabilité semble, en effet, plus indiqué. « Certaines personnes nous conseillent de préparer dès aujourd’hui la saison prochaine , glisse, un brin ironique, le technicien lorrain. Mais qui sait qui sera encore là ou pas ? Non, le but est d’aligner la meilleure équipe avec des joueurs méritant leur place. »
Federico Andrada fait partie de cette catégorie – « il est bien en jambes et audacieux » –, même si l’attaquant argentin ne débutera sans doute pas la partie. Modibo Maïga, laissé sur le banc à Caen, postule, par contre, à nouveau à une place de titulaire devant. Le Malien est en balance avec Yeni Ngbakoto, à moins que le staff messin ne cède à la tentation d’une attaque à deux têtes…
En défense, le quatuor devrait être formé de Métanire, Marchal, Palomino (ou Milan) et Bussmann. Si la formule en 4-1-4-1 est retenue, Ahmed Kashi revêtirait la panoplie de sentinelle derrière quatre milieux : Sarr, Lejeune, Malouda et Sassi.
Le Téfécé en 4-4-2
Toujours privé de Falcon (reprise) et Rocchi (genou), Albert Cartier doit également se passer des services de Sergeï Krivets (blessé au doigt avec la sélection biélorusse) et de Janis Ikaunieks (malade), alors que Chris Philipps quitte le groupe. Dans le sens inverse, Guirane N’Daw et Cheick Doukouré y retrouvent leur place. Enfin, Fakhreddine Ben Youssef devra encore patienter. L’attaquant tunisien est invité à prendre du temps de jeu avec l’équipe réserve.
Côté toulousain, Dominique Arribagé devrait jouer la carte de la continuité. Le nouvel entraîneur du Téfécé ne procéderait qu’à deux changements par rapport au onze vainqueur de Bordeaux (2-1) : Yago devrait céder sa place à Spajic en défense centrale et Braithwaite pourrait prendre le relais de l’international Espoirs serbe Pecic en attaque. Le tout dans le 4-4-2 en losange instauré par Arribagé. Un changement de système qui, selon le milieu argentin, Oscar Trejo, « a redonné de la confiance » aux Toulousains « car la majorité de l’effectif s’y sent bien ».
J.-S. G.
Comme un air de déjà-vu…
LIGUE 1. Nouvelle pirouette du destin. Voici sept ans, presque jour pour jour, le FC Metz et Toulouse s’affrontaient à Saint-Symphorien. En effet, le 28 mars 2008, le Téfécé, alors 18e de Ligue 1, devait impérativement s’imposer face à la lanterne rouge messine, déjà condamnée à la relégation. Ce duel des "mal classés" allait tourner en faveur des Toulousains (0-2) grâce à un doublé signé
Achille Emana (80e , 82e ). Au final, les Violets terminaient l’exercice au 17e rang et sauvaient ainsi leur place au sein de l’élite pendant que les Lorrains retrouvaient la Ligue 2 un an seulement après l’avoir quittée…
Metz, le combat continue (CFA)
Le match. Viry-Châtillon : 12e avec 48 pts (4 victoires, 13 nuls et 6 défaites). Dernier match : nul à Troyes (0-0). FC Metz (2) : 14e avec 45 pts (5 victoires, 7 nuls et 11 défaites). Dernier match : nul face à Montceau (0-0).
L’enjeu. Les Messins continuent à s’accrocher pour garder leur place en CFA. En obtenant le résultat nul (0-0) face à une équipe de Montceau qui joue les hauts de tableau, ils ont réussi à quitter la place de lanterne rouge et à remonter au quatorzième rang. Les Grenats se retrouvent aujourd’hui face à une équipe de Viry-Châtillon qui ne compte que trois petits points d’avance sur eux. Parviendront-ils à faire une bonne opération ce soir ?
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « Face à des concurrents directs c’est toujours important. Ce sont des points qui comptent dans la balance pour l’opération maintien. L’objectif est d’obtenir le maximum de points ».
L’effectif. Hein et Nouvier sont rejoints à l’infirmerie par Lahaye.
Le groupe : Carrasso, Junker – Donval, Toussaint, Udol, Meddour, Choplin, Philipps, Ben Youssef – Bur, Pierrot, Seydi, Sido – Diallo, N’Sor, Vion.
