
Bussmann et le FC Metz ont dû s’avouer vaincus face à des Marseillais plus en réussite. Photo Anthony PICORÉ
La défaite du FC Metz, face à Marseille hier (0-2), a mis fin aux derniers espoirs de maintien mosellans. La Ligue 2 attend désormais ces garçons qui n’ont pas démérité hier.
Si Marcelo Bielsa ne lève jamais les yeux vers les journalistes, les arbitres de Metz-Marseille lui ont rendu hommage hier, car ils n’ont pas toujours jugé utile de regarder le match d’ouverture de cette 35 e journée de Ligue 1. Il est, bien sûr, permis de se tromper sur un hors-jeu inexistant de Malouda (33 e ), mais il fallait être aveugle pour laisser Romao ceinturer le Guyanais en toute impunité (38 e ). Plus de 23 000 spectateurs ont vu la faute, pas Benoît Millot ni ses assistants. C’est ballot. L’OM a ouvert le score sur l’action suivante…
Le FC Metz n’avait pas besoin de cette petite injustice pour se savoir dans de beaux draps. Il est désormais acquis que sa prochaine literie devra être installée à l’étage inférieur. Le passage de Marseille a enterré les dernières et très minces illusions de maintien hier, en même temps qu’il clôturait, par une seconde défaite d’affilée, la semaine à trois matches des Grenats. L’OM n’a pas épaté la galerie pourtant, mais Mandanda a sorti les arrêts nécessaires et Gignac a retrouvé son efficacité au moment idoine, pour relancer les siens vers la course au podium.
100e pour Gignac
Cette soirée n’a jamais manqué de piment. Les Grenats ont tenu de nombreuses opportunités au bout de leurs crampons (17 tirs) et ils pourront les recompter à loisir quand ils devront garnir leur album de regrets. Bussmann, par exemple, n’a pu se redresser pour profiter d’une merveille de service en profondeur de Malouda (19e ). Sassi n’a pas suffisamment appuyé ses frappes (45+1, 56e ). Il a également manqué quelques centimètres à Jérémy Choplin pour pousser le ballon derrière la ligne dans un cafouillage général dans la surface (73e ). Et Mandanda a sévi lui aussi. Lejeune (1re ) et Malouda (64e ) pourront facilement témoigner : le gardien marseillais n’a jamais perdu une occasion de les contrarier.
A l’inverse, Anthony Mfa a été trahi par un coéquipier. Très involontairement. Le Messin avait parfaitement capté un corner de Payet mais il a trébuché sur Palomino en retombant et lâché le ballon. Gignac l’a récupéré pour inscrire son centième but en L1, d’une frappe en pivot (38e ). Le gardien s’est également retrouvé livré à lui-même quand Gignac s’est pointé en contre pour le tromper d’un petit lob piqué (62e ). Ingrat, encore une fois. Car Mfa avait sorti des parades salvatrices devant les assauts d’Ayew (52e , 86e ), Imbula (25e ) et Mendy (86e ). Mais c’est un peu l’histoire de la saison messine. Les joueurs d’Albert Cartier n’ont jamais manqué d’allant ni de générosité hier. Ils ont même déstabilisé Marseille par moments. Mais ils se sont heurtés à leurs limites. Tout simplement.
Les résultats de Caen, Lorient et Reims, ce week-end, se chargeront peut-être de régler les calculs mathématiques, mais l’affaire a gagné en clarté hier. Metz peut s’activer à préparer la L2 car il ne subsiste plus aucun doute sur cette destination. Il reste donc trois journées pour savourer ce furtif passage dans l’élite. C’est dommage. Car ce stade ne fera pas autant le plein pour accueillir Créteil, Niort et Laval. Les meilleures choses ont une fin. Elle est arrivée si vite pour Metz.
Christian JOUGLEUX.
Bouna Sarr avait montré la voie

La vivacité et la justesse du jeune milieu de terrain avaient mis le FC Metz sur de bons rails. En vain, malheureusement.
Bouna Sarr a encore fourni une grosse prestation. Sans passe décisive, cette fois. Photo Anthony PICORÉ Bouna Sarr a encore fourni une grosse prestation. Sans passe décisive, cette fois. Photo Anthony PICORÉ
M FA. Bien concentré sur une puissante frappe d’Imbula, repoussée des deux poings (25e ), il est gêné par Palomino sur sa sortie amenant l’ouverture du score de Gignac (38e ). Auteur d’une magnifique parade sur une reprise à bout portant signée Ayew (52e ), il a, par contre, été surpris par le subtil petit lob de Gignac sur le deuxième but de l’OM (52e ). Le Gabonais a ensuite évité une déroute à son équipe en gagnant son duel face à Mendy (75e ) et en s’imposant sur une double tentative d’Ayew (86e ).
METANIRE. Après une première période sans rature ou presque – il a bien muselé Ayew – il a laissé plus d’espaces à son vis-à-vis. Mais le FC Metz courait alors derrière le score et le défenseur messin a tenté de se monter plus présent en phases offensives.
CHOPLIN. En intervenant avec autorité dans les pieds d’Ayew d’entrée de jeu (6e ), il a donné le ton. André-Pierre Gignac l’a vite compris. Sans cette glissade ayant permis au même Gignac de s’en aller inscrire le deuxième but marseillais, son retour en qualité de titulaire aurait été presque parfait.
PALOMINO. Présent dans les duels aériens et lorsqu’il a fallu colmater les brèches, il a malheureusement gêné Mfa sur l’ouverture du score (38e ). Rageant…
BUSSMANN. Pour son retour au sein de la défense messine, il a souffert face à la vivacité d’Alessandrini, un vrai client. En bonne position aux avant-postes, il n’a pas réussi à maîtriser le ballon (19e ). Peu présent offensivement. Remplacé par NGBAKOTO (75e ).
KASHI. L’international a régulièrement manqué de tranchant dans ses interventions, ne semblant pas toujours dans le bon tempo, malgré une frappe puissante contrée par la défense olympienne (73e ). Remplacé par IKAUNIEKS (75e ).
SASSI. S’il a touché beaucoup de ballons, le Tunisien a souvent manqué de justesse dans ses transmissions. Dommage car lorsqu’il s’en est donné les moyens, il a su faire parler sa technique comme sur cette frappe bien captée par Mandanda (45e ). Par contre, très bien servi par Sarr, il lui a manqué la puissance pour inquiéter le gardien marseillais (56e ). Remplacé par BEN YOUSSEF (60e ), peu en vue et dont une perte de balle au milieu aurait pu entraîner le troisième but de l’OM (74e ).
SARR. Dans la lignée de ses dernières performances, il n’a eu de cesse de porter le ballon vers l’avant et d’accélérer le jeu de son équipe. Avec justesse. A l’image de ce déboulé et de ce centre, côté droit, ayant amené la première occasion messine signée Lejeune (1e ) ou de ce service parfait en retrait pour Sassi (56e ). Très présent défensivement également.
MALOUDA. Hormis une superbe inspiration pour lancer Bussmann vers le but (19e ), l’ex-international n’a pas eu le rendement espéré malgré une volonté de bien faire. Retenu par le maillot alors qu’il filait au but, il aurait dû bénéficier d’un coup franc. Au lieu de cela, l’OM a ouvert le score sur le corner qui a suivi.
LEJEUNE. Sa bonne frappe a été boxée par Mandanda (1re ), son coup franc enroulé est passé de peu à côté (43e ), alors que sa puissante tentative a été contrée (59e ). Il a donc tenté sa chance. Mais, pour son retour au milieu, il n’a pas suffisamment pesé sur le jeu de son équipe avant de terminer le match avec la panoplie de latéral gauche.
MAÏGA. Exception faite d’une frappe contrée (47e ), il n’est jamais parvenu à se montrer dangereux. Il a compensé ce déficit d’occasion par beaucoup de mouvements, des déviations et une belle présence dans le jeu aérien. Mais ce n’est évidemment pas suffisant pour un attaquant de pointe.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Gignac aime le cent
S’il a été plutôt bien muselé par Jérémy Choplin en première période, André-Pierre Gignac n’a pas laissé passer l’occasion d’inscrire son 100e but en Ligue 1 sur l’une des rares possibilités qui s’est présentée durant les quarante-cinq premières minutes. Et le 101e même peu après l’heure de jeu… servi par Dimitri Payet qui, dans le cœur du jeu marseillais, a fait preuve d’une justesse très précieuse. Sans un bon Anthony Mfa, il aurait même pu alourdir la marque. Romain Alessandrini s’est également régulièrement montré à son avantage dans son couloir, alors que dans les buts de l’OM, Steve Mandanda, très concentré, a tout simplement écœuré les Messins.
« Ça laisse forcément des regrets… »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « On a eu les occasions, notamment dès la première minute. C’est dommage que nous ne soyons pas parvenus à les concrétiser car face à une équipe du calibre de l’OM, quand on ne marque pas, on est puni. Le point positif à retenir, c’est notre capacité à répéter les efforts après trois matches en moins d’une semaine. On a su garder de l’intensité et surtout à nous montrer entreprenants. Mais en phase offensive, il n’y a pas eu la qualité espérée. Ensuite l’OM a marqué et a géré son match. Cela prouve qu’on n’est pas encore au niveau d’équipes comme Bordeaux, Paris ou Marseille. Maintenant, on va préparer la réception de Lorient car il est très important de bien finir la saison quoi qu’il arrive. »
Jérémy Choplin (défenseur de Metz) : « On a fait un match correct en jouant et en provoquant notre adversaire. Malheureusement, on ne parvient pas à marquer et on prend un premier but très malchanceux. Sur le deuxième, on est mal placé sur une touche et ça ne pardonne pas. Je vis très mal cette défaite… On savait qu’il fallait qu’on réalise des exploits cette semaine… Mais on va désormais tenter d’accrocher la meilleure place possible car on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. »
Marcelo Bielsa (entraîneur de l’OM) : « Ce fut un match très compliqué. Il nous a fallu se battre mètre après mètre, disputer le moindre ballon… Mais au final, je pense que la différence est juste car nous avons su faire les efforts collectifs pour obtenir un résultat favorable. On a été surpris par le FC Metz en début de match. Mais on a réalisé un très bon match défensif. »
Romain Métanire (défenseur de Metz) : « On est forcément déçu. C’était sans doute notre dernière chance pour espérer accrocher notre maintien. D’autant que face à une équipe de l’OM pas forcément au meilleur de sa forme, on avait une carte à jouer. On s’est lâché en seconde période, mais le deuxième but nous a fait mal. »
Kévin Lejeune (milieu de Metz) : « Cela laisse forcément des regrets. Si nous avions produit de tels matches en février ou mars, nous n’en serions sans doute pas là. Il faut désormais jouer les derniers matches avec l’idée de garder la tête haute. »
Metz espère encore (CFA)
Le match. FC Metz : 15e avec 52 pts (6V, 8N, 12D) ; dernier match : défaite à Mulhouse (3-0). Fleury-Mérogis : 4e avec 66 pts (10V, 11N, 5 D) ; dernier match : nul face à Troyes (0-0).
L’enjeu. La bonne période messine a pris fin samedi dernier à Mulhouse (3-0). Malgré une bonne prestation, les mosellans ont une nouvelle fois pêché dans la finition. Cette défaite a fait redescendre Metz à la 15e place mais les équipes de bas de tableau se tiennent à quelques points seulement. Les grenats reçoivent aujourd’hui à Amanvillers, le 4e Fleury-Mérogis, qui les avait battu 4-0 à l’aller et n’a plus perdu depuis le 18 octobre 2014.
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « Il reste quatre matchs et les points vont valoir cher. Nous allons défendre notre peau jusqu’au bout et essayer de faire comme lors de nos dernières rencontres en espérant que l’efficacité sera présente cette fois-ci. ».
Le groupe. Le groupe messin n’a pas été communiqué par José Pinot. Les U19 ont encore un entraînement ce matin. Les convocations se feront à son issue.
FC Metz-Fleury Mérogis (17h, à Amanvillers)