Julien Quercia s’ouvre à une autre vie dans ses nouveaux appartements à Yutz, près de sa famille. Photo RL
Julien Quercia aurait pu accompagner Lorient, demain à Metz, pour jouer dans le stade de son enfance, mais l’attaquant mosellan, blessé, a dû mettre fin à sa carrière en janvier. Il ouvre une nouvelle vie à Yutz.
La maison n’est pas très loin du stade de Yutz. C’était « important , pour les enfants, plus tard … » Dans le salon, un technicien achève d’installer une parabole. Indispensable aussi, le jour du choc entre Barcelone et le Bayern. Car Julien Quercia n’a pas développé d’allergie au football. Il s’en tient à distance bien malgré lui aujourd’hui. Comme un garçon « déclaré inapte médicalement ». Comme un très jeune retraité de 28 ans, précipité dans une autre vie. « La vraie vie », selon ses mots.
Ce quotidien est pavé de nouveautés… ordinaires. Gérer un déménagement qui n’est plus assumé par un club. Rédiger un CV. Pointer chaque mois au Pôle Emploi. « Quand tu es footballeur, tu es un peu assisté , explique Julien Quercia. C’était mon cas. Je suis parti de chez moi à 13 ans, j’ai signé un contrat aspirant à 14. J’étais dans ce circuit-là, formaté pour être pro. »
« Deux ans plus tard j’ai toujours mal »
L’ex-attaquant de Sochaux, Auxerre et Lorient a mis un terme à sa carrière le 9 mars, en raison d’une fracture du cinquième métatarse du pied droit. « Normalement , dit-il, on reprend après trois mois, avec ces blessures-là. Moi, deux ans plus tard, j’ai toujours mal. » Il se fera opérer mardi et espère en finir alors avec cette douleur, son boulet. Il s’agirait d’une blessure de compensation, après une fracture de la cheville gauche, en 2011 à Dijon, consécutive à un tacle par-derrière d‘Abdoulaye Meïté. Quercia lui en veut encore. « É videmment. C’est un tournant pour moi. »
Le Mosellan a souffert durant ces longs mois d’inactivité et d’incertitude. Au point de consulter un psychologue du sport « qui lui a redonné un peu le moral ». « Je me suis toujours relevé d’une blessure mais là, c’était difficile à vivre , reconnaît-il. Heureusement, ma famille m’a soutenu. Le golf m’a beaucoup aidé aussi. Je continuais à faire du sport d’une certaine façon. Je retrouvais les notions d’adrénaline, d’adresse, de concentration. Ça m’occupait l’esprit. »
Quitter Larmor-Plage, voici un mois, procédait d’une autre logique. Il s’agissait de se rapprocher de la Moselle et de la famille, « pour tourner la page ». Avec le recul, Julien Quercia dresse d’ailleurs un bilan mitigé d’une carrière stoppée « trop tôt ». « J’aurais pu faire mieux, plus longtemps… »
Son parcours, 100 % L1, restera pourtant balisé de jalons prestigieux. Il a soulevé la Coupe de France avec l’AJA, disputé la Ligue des Champions contre le Real, l’Ajax ou l’AC Milan d’Ibrahimovic. Il fut aussi international Espoirs, avec les Nasri, Benzema, Gourcuff, et garde un souvenir ému d’un match en Italie, la terre de ses racines. « En plus, j’avais marqué… » Cet ancien champion de Lorraine de tennis, qui a connu Monfils, Roland-Garros et le championnat de France, ne regrette pas, non plus, son orientation vers le ballon. « C’est l’amour de ce sport qui m’a guidé. Et j’ai quand même réussi dans le foot. »
Alors, que faire aujourd’hui ? « Je suis dans une transition. J’aimerais rester dans l’environnement du foot. Tout peut m’intéresser : travailler dans un club, être recruteur, entraîneur ou consultant dans les médias. » Pour samedi, son programme est tout trouvé. Il sera devant Metz - Lorient, à Saint-Symphorien. Jamais très loin d’un stade, évidemment.
Christian JOUGLEUX.
Partagé devant Metz-Lorient
Quercia n’a joué que 10 matches de L1 avec Lorient. Photo AFP
Julien Quercia est passé par l’entraînement du FC Metz, mercredi, et il a pu voir, en trois visages, défiler toutes ses années en L1. Le natif de Thionville a en effet porté le maillot de Sochaux avec Guirane N’Daw, celui d’Auxerre avec Kévin Lejeune et celui de Lorient avec Cheick Doukouré. « Que des clubs familiaux… »
Pour Metz-Lorient, demain, l’ex-attaquant des Merlus s’avoue partagé. « J’aime les deux clubs. J’allais voir jouer les PP flingueurs, Pires et Pouget, quand j’étais petit et je me serais bien vu finir ma carrière ici , explique-t-il. Allez, dans l’idéal, Metz gagne ce match et Lorient se maintient sur les deux dernières journées… »
Julien Quercia a suivi le départ de Christian Gourcuff cet été et son remplacement par Sylvain Ripoll « dans la salle des kinés ». Il en conçoit un regret : « J’aurais aimé jouer sous les ordres de Sylvain. Je l’aime bien. Je partage ses idées du foot, sur le jeu au sol, les passes, la vitesse et l’esprit d’équipe. Là-bas, il n’y a pas de bourrin. Et c’est toujours un collectif qui a fait sortir un ou deux joueurs du lot. »
Quercia estime enfin que « l’équilibre n’a pas été bon », cette saison, entre jeunes éléments et joueurs d’expérience à Lorient. D’où les difficultés bretonnes. « Le problème ne vient pas de Sylvain Ripoll , conclut-il. Il a passé 15 ans avec Christian Gourcuff. C’est un bon choix, dans la continuité. »
Ch. J.
1938 : la défaite de la discorde
Charles Fosset. Photo archives RL
Après avoir éliminé Reims (5-0), l’Excelsior de Roubaix (2-1), Cannes (3-0) et enfin Fives (1-0), le FC Metz s’ouvre les portes de la première finale de Coupe de France de son histoire. Le 8 mai 1938, l’équipe entraînée par l’Anglais Ted Maghner débarque en capitale pour y affronter l’Olympique de Marseille au Parc des Princes.
Dominateurs, les Lorrains obtiennent un penalty en première période que l’arbitre annule finalement quelques secondes plus tard, sous la pression des Marseillais. Injuste, d’autant que Willy Kohut ouvre le score pour les Olympiens. En fin de match, Albert Rohrbacher arrache la prolongation. À la 118e minute de jeu, le Messin Charles Fosset repousse sur la ligne une tête de Manu Aznar, mais l’arbitre décide d’accorder le but et offre la victoire à l’OM, provoquant la colère du public. Le Parc des Princes acclame le FC Metz et siffle le tour d’honneur des vainqueurs, tout en jetant sur la pelouse des centaines de petits coussins rouges.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 15h30 (huis clos). Demain : Metz - Lorient à 20 h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Marseille (35e journée de Ligue 1), vendredi 1er mai : 0-2. Prochain match : Metz - Lorient (36e journée de Ligue 1), samedi 9 mai à 20 h. À suivre : Monaco - Metz (37e journée de Ligue 1), samedi 16 mai à 21 h ; Metz - Lille (38e et dernière journée de Ligue 1), samedi 23 mai à 21 h.
À l’infirmerie. La saison est d’ores et déjà terminée pour Romain Rocchi (rééducation du genou) ainsi que pour Guido Milan (genou) et Jonathan Rivierez (genou). Les deux défenseurs vont se faire opérer lundi prochain. De son côté, Sylvain Marchal (ménisque) est à l’arrêt alors que Kwame Nsor (cuisse) poursuit son travail individuel de reprise.
