Lorient vient d’inscrire son quatrième but par Ayew. Les Messins, Mfa en tête, sont accablés. Photo Pascal BROCARD
Battus dans les grandes largeurs par Lorient (0-4), hier sur leur pelouse de Saint-Symphorien, les Messins ont dit adieu à la Ligue 1 quelques mois seulement après l’avoir retrouvé. Triste épilogue…
Voilà, c’est fini. Il n’est plus question de ressasser la moindre théorie. La vérité mathématique, garante d’un espoir un peu fou hier encore, s’est chargée d’officialiser la chose : le FC Metz, étrillé par Lorient, va retrouver la Ligue 2, un an seulement après l’avoir quittée. Triste…
Le couperet est donc tombé. Violent mais attendu. Pourtant, les Messins avaient prévenu : pas question de passer à côté de cette rencontre. Cette victoire, il la devait, au moins, à leurs supporters. Une question d’orgueil aussi… Las, les Merlus sont parvenus à se faufiler au milieu des filets, une nouvelle fois percés, de la défense lorraine. Résultat, Anthony Mfa, pourtant irréprochable, s’est incliné à quatre reprises.
La première fois dès la douzième minute, alors que Jérémy Choplin et ses partenaires semblaient avoir lancé les hostilités avec à-propos. À l’image de ce slalom dans la surface signé Malouda annihilée par Lecomte (3e ) et de cette situation mal conclue par Métanire (11e ). Mais Mostefa, à la réception d’une frappe contrée de Lautoa, se chargeait, de la tête, de refroidir l’ambiance (0-1, 12e ). Metz réagissait immédiatement : Sarr servait Ben Youssef dont la tête passait de peu à côté (16e ). Sur l’action suivante, Mesloub, à bout portant, se heurtait à Mfa, inspiré (17e ). Le gardien messin était à nouveau à l’œuvre sur une frappe d’Ayew (24e ), mais ne pouvait rien face à Philippoteaux, laissé libre de ses mouvements par une défense décidément bien naïve (0-2, 34e ).
Entre-temps, les Lorrains avaient bien tenté de porter le danger devant les buts lorientais. Mais ils manquaient toujours ce soupçon de mobilité, ce zest d’application dans les transmissions ou encore ce brin de précision dans les frappes. Ben Youssef, préféré à Lejeune et Ngbakoto au coup d’envoi, écrasait sa tentative (20e ), Sarr était contré (22e ) alors que Maïga se heurtait à Lecomte (22e ).
Bref, Metz avait laissé passer sa (petite) chance. Les hommes de Sylvain Ripoll, venus chercher à Saint-Symphorien de quoi assouvir leur soif de maintien, alertaient encore deux fois Mfa, impeccable face à Ayew (35e , 38e ).
À la reprise, les maux messins se matérialisaient encore un peu plus lorsque Koné, étonnement seul dans la surface, inscrivait le troisième but de son équipe à la suite d’un corner de Mesloub (0-3, 55e ). Les Merlus pouvaient alors gérer tranquillement les opérations d’autant que les Grenats, incapables de se défaire de la toile adverse et donc de s’approcher du but de Lecomte, n’avaient que des frappes lointaines comme maigres solutions. En vain, car ni Maïga (62e , 73e ), ni Kashi (66e ) pas plus que Malouda (79e ) ne réglaient la mire…
Public désabusé
Contrairement à Jordan Ayew, qui, en contre, crucifiait Mfa pour la quatrième fois de la (funeste) soirée (0-4, 84e ). L’attaquant lorientais aurait même pu alourdir l’addition à la suite d’un subtil lob (86e ), le tout sous les encouragements de 16 986 spectateurs désabusés…
Voilà, c’est donc fini. Il reste néanmoins aux Messins encore deux tours de piste à effectuer sur la scène de la Ligue 1 dont ils ne voient plus au loin que sa chevelure nuit. Metz devra ensuite penser à la Ligue 2. Avec l’espoir de ne pas laisser couler trop de temps sous son p’tit nez…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Ben Youssef en cache-misère
Fakhreddine Ben Youssef a apporté du mordant avant de se casser les dents sur Lorient. Photo Pascal BROCARD
La titularisation de l’international tunisien fut la seule lueur dans la nuit messine hier. Fakhreddine Ben Youssef a montré des dispositions très intéressantes et un allant bienvenu, mais vain…
MFA. Il sera difficile de lui attribuer la responsabilité des buts, même s’il en a encaissé quatre. Il a, au contraire, allégé l’ardoise en intervenant devant Mesloub (17e ) et Ayew (9e , 35e ) notamment. Il ne pourra pas s’en satisfaire évidemment, d’autant qu’il termine sa soirée sous les applaudissements ironiques du public, sur un dernier duel perdu contre Ayew (85e ).
MÉTANIRE. Le but se refuse toujours à lui avec la même obstination, malgré une chouette occasion caviardée dans la surface (10e ). Comme un résumé de sa partie : beaucoup d’efforts mais peu d’effets à l’arrivée.
CHOPLIN. Promu capitaine d’un bateau qui a fait naufrage, le défenseur ne gardera pas un souvenir impérissable de son baptême avec le brassard. Lui aussi a souffert hier dans une défense trop attentiste et punie en conséquence.
PALOMINO. Il faut oublier ses récentes prestations car l’Argentin était méconnaissable hier. Absent sur l’ouverture du score et mystifié par la passe de Ndong sur le second but, Palomino n’a pas pesé lourd face à la vitesse des Bretons.
BUSSMANN. Le poste d’arrière gauche est en souffrance depuis plusieurs mois à Metz et le Vosgien n’a pu y remédier hier. Le but de Philippoteaux se trame dans son dos et la tête de Koné file sous ses yeux. Le Bussmann du début de saison est un lointain souvenir.
SASSI. Il a une technique et un coup d’œil très sûrs, mais aussi des lenteurs d’exécution et quelques déchets qui ont pu déséquilibrer l’organisation messine. Réorganisation tactique oblige, il est remplacé, après la pause, par Ngbakoto qui a sollicité Lecomte sur une frappe tendue (68e ). Avant de se chiffonner avec le gardien après le coup de sifflet final.
KASHI. Beaucoup de mouvement, comme souvent, mais une influence très relative sur les débats. Il n’a pu dicter sa loi dans un entrejeu chahuté par la technique lorientaise. La petite tentative habituelle du soir aussi, stoppée par Lecomte.
SARR. Un bon centre pour Ben Youssef (16e ), un peu d’activité en début de partie, puis il a disparu de la circulation, pour réapparaître à l’occasion de rares coups francs à tirer.
MALOUDA. Passeur décisif malgré lui, il offre à Mostefa le premier but en contrant un ballon sur la ligne. Sinon ? Un slalom dans la surface pour un tir écarté par Lecomte (3e ), une frappe au-dessus (70e ) et un rayonnement limité par une défense bretonne vigilante.
BEN YOUSSEF. T itularisé pour la première fois, l’international tunisien a proposé une prestation rafraîchissante et séduisante, en première période surtout. Il se bat, il tente et participe même à l’effort défensif. Après u n bon centre pour Maïga (1re ), une tête au-dessus (16e ), une frappe écrasée (20e ), une autre ralentie par le trafic (33e ), il s’est progressivement éteint avec les siens.
MAÏGA. L’attaquant malien aurait pu lancer sa soirée en convertissant un service de Ben Youssef (1re ) ou en glissant une passe décisive, mais Métanire n’a pas profité de l’offrande (10e ). Pour le reste, Maïga a souvent tenté (53e , 62e , 73e , 87e ), mais n’a rien réussi.
Christian JOUGLEUX.
Malouda : « Des joueurs errants… »
Sylvain Ripoll, entraîneur de Lorient : « On se rapproche petit à petit de l’objectif du maintien. Il nous en manque encore un peu et l’idée est d’aller chercher au plus vite ce qui nous manque. C’est une belle victoire, intelligente et avec du panache. Je craignais ce match, je savais que Metz pouvait être dangereux. C’était à nous de faire le nécessaire. On a bien respecté le temps de jeu et on a su mettre la bonne intensité. »
Albert Cartier, entraîneur du FC Metz : « Quand on n’est pas à notre niveau, on devient une équipe en difficulté, moyenne. Quand l’individualisme prend le dessus, on devient une équipe encore plus moyenne. On a aussi fait preuve de naïveté et on est tombé sur une très bonne équipe de Lorient. Elle nous a largement dominés. C’est dommage parce qu’on restait sur une série de matches intéressante, avec de bonnes attitudes. On a oublié le collectif. Ça, ça ne marche pas, pour personne, jamais. Ce que cela me fait d’être officiellement en Ligue 2 ? Bah, au moins, vous arrêterez de me poser la question pour savoir si j’y crois encore. »
Romain Métanire, défenseur du FC Metz : « Cette soirée a tourné au cauchemar. C’est une lourde défaite. Nous sommes tous déçus. Tout au long de la saison, on avait montré une image différente, celle d’une équipe plus agressive avec des joueurs combattants. Là, on a laissé jouer Lorient et on le paie. On a lâché dans ce match. A 0-1, on pouvait encore revenir, mais on encaisse ce deuxième but, on leur laisse beaucoup d’occasions… Ce soir, on ne nous a pas reconnus. »
Florent Malouda, milieu du FC Metz : « L’équipe a lâché mentalement. Voilà ce qui s’est passé. Lorient a respecté un projet de jeu, comme une équipe qui avait l’ambition de se maintenir. Nous, on a été… (il hésite) Je ne vais pas dire une somme d’individualités mais plutôt des joueurs errants sur le terrain. Toute la semaine, le coach l’avait pressenti, alors qu’il fallait se respecter, respecter le club et ceux qui l’aiment. Dans une situation pareille, c’est un comportement humain aussi d’essayer de se mettre en valeur, mais c’est dommage car c’est se tromper lourdement. Pour moi, le score est juste. J’espère qu’on va se remettre en cause pour les deux derniers matches. »
Hors jeu
Guido Milan. Photo Pascal BROCARD
Seraing
Le mois dernier, la Commission des licences de l’Union belge de football avait décidé de ne pas accorder de licence pour la saison prochaine à Seraing United. Les dirigeants du club satellite du FC Metz, Bernard Serin en tête, avaient alors pris l’initiative de porter l’affaire devant la Cour belge d’arbitrage pour le sport. L’appel de Seraing United devant la CBAS a finalement été jugé en faveur du club du Pairay qui évoluera donc toujours en D2 la saison prochaine et n’est plus d’office relégué en D3.
Opérations
Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche lors du déplacement à Paris, Guido Milan va se faire opérer demain. Tout comme Jonathan Rivierez qui va subir une intervention au niveau du ménisque. De son côté, Sylvain Marchal (fissure du ménisque) doit consulter un chirurgien la semaine prochaine.
Choplin
Avant son entrée en jeu au Parc des Princes, le 28 avril dernier, Jérémy Choplin n’était plus apparu sur une pelouse de Ligue 1 depuis la réception de Monaco le 12 décembre 2014. Hier, le défenseur central, qui souhaite prolonger son contrat avec le FC Metz, était titulaire pour la deuxième fois d’affilée. Et, surtout, promu capitaine !
Champions
Pour la quatrième saison consécutive, les U15 du FC Metz sont sacrés champions d’Alsace-Lorraine. Avec 71 unités au compteur à trois journées de la fin du championnat Interrégional, les protégés de Bertrand Antoine ne peuvent plus être rattrapés par leur dauphin, l’AS Nancy-Lorraine.
Guerreiro
Élément indiscutable du FC Lorient, Raphaël Guerreiro aurait tapé dans l’œil des clubs de Premier League. Selon The Guardian , Liverpool et Chelsea suivraient avec attention le parcours
du jeune Merlu. Cependant, Arsenal, qui entretient de bons rapports avec le club breton pourrait tenir la corde…
Graoully Cup
Le FC Metz et la Ville de Metz organisent les 23 et 24 mai le troisième Festival international U 12, la Graoully Cup. Un tournoi qui rassemblera 64 équipes venues de France, Belgique, Luxembourg et Allemagne. Les matches se disputeront sur les installations de l’APM Metz, Plantières, Magny, Devant-les-Ponts. Demi-finales et finale à Saint-Symphorien.
Metz-Algrange finit en beauté
Adeline Janela et Metz-Algrange ont terminé sur un carton. Photo Armand FLOHR
Face à Albi, Metz-Algrange s’est vengé de toutes ses frustrations, prouvant une fois de plus que le maintien en D1 était possible. En tout cas, Jatoba et le Grenats quittent l’élite la tête haute.
Elles se sont réunies au centre du terrain. C’est fini. Et l’honneur est sauf. Une nouvelle fois, les Messines de Simone Jatoba ont répondu à l’attente. « Depuis huit matches, les filles sont au rendez-vous » , dira, un peu plus tard, René Franceschetti, leur dirigeant. Les Lorraines viennent d’infliger une correction aux Albigeoises, l’autre promu du groupe, dominant l’adversaire tarnais dans tous les compartiments du jeu et surtout dans l’envie.
Bien sûr, on va dire qu’Albi, sûr de son maintien, s’était présenté en victime expiatoire. Faux ! Les Tarnaises ont joué le jeu avant d’être trop lourdement mené et de lâcher, c’est vrai. Mais leur entraîneur David Welferinger, originaire de Contz-les-Bains, et qui va quitter son banc, aurait bien voulu terminer la saison sans cette humiliation. « Ce score de 7-0, ça fait quand même beaucoup. On a rencontré une équipe surmotivée. On ne peut pas jouer au football en touristes » , explique-t-il.
Mais avant de faire craquer Albi, victorieux au match aller 2-0, il en aura fallu des occasions au FCMA, plutôt fébrile en début de rencontre. Sous le regard de René Lopez, le président de la Ligue de Lorraine, Janela et ses partenaires ont d’abord beaucoup gâché. Lhuillier après un bel enchaînement, frappe à côté (1re ) puis, Lindsay manque un premier face-à-face avec Saint-Jours (7e ). Wojdyla, trop collective, n’est pas plus heureuse (9e ). Et Lindsay remet ça (18e ).
Avalanche
Jouant à plat, la défense tarnaise est alors prise à chaque fois dans la diagonale. C’est d’ailleurs ainsi que Martins offre à Wojdyla le but libérateur, peu avant la pause. La machine est lancée ! Laar gagne toutefois son duel juste après le repos. Le tournant de la partie.
Car sur son dégagement, la gardienne estonienne envoie Lindsay faire le break (46e ). Albi est touché, Albi est coulé. Et l’addition va être lourde. Elston, dans un bon jour, envoie Martins réussir le 3-0. Et la pétulante ailière va être la joueuse de la seconde période. Lindsay, sur une faute de relance, s’offre un doublé. Puis Martins force Gouineau à marquer dans ses propres filets.
« On a eu la réussite qui nous a manqué durant toute la saison » , expliquera Gérôme Henrionnet, le coach mosellan, qui, encore une fois, aura su mettre son équipe dans les meilleures dispositions.
Wojdyla et Gathrat permettent à Lindsay de transformer son doublé en triplé. L’apothéose est pour Martins ! Et le carton aurait pu être plus élevé si Papaix, la régionale de l’étape, n’avait pas manqué de deux cheveux la reprise d’un corner et que Wojdyla, dans l’ultime minute du championnat, n’avait pas dévissé un petit extérieur.
Voilà, c’est fini. Metz-Algrange va descendre pour deux petits points, perdus partout mais surtout pour avoir commencé la saison avec deux mois de retard. Il faudra en tirer les leçons.
A. Z.
Sale affaire pour Metz (CFA)
Magré le renfort de Krivets (à gauche) notamment, la réserve messine s’est inclinée à Sarre-Union hier. Photo DNA
Les Messins, défaits hier à Sarre-Union, sont désormais bons derniers.
Au coup d’envoi, les choses sont claires. Le FC Metz, en fâcheuse position, se doit absolument d’engranger les points nécessaires à un éventuel maintien en CFA 2. Sarre-Union, mathématiquement sauvé, peut jouer de son côté l’esprit libre.
Les Sarre-Unionnais entament le match tambour battant avec Djé qui passe en revue toute la défense avant d’ajuster Carrasso, d’un tir croisé au ras du poteau (1-0, 4e ). Une belle entame pour les coéquipiers de Schneider, qui continuent leur pressing par Hassidou (7e ) qui se heurte à la main ferme de Carrasso. Riff a lui aussi le 2-0 au bout du pied mais sa reprise est déviée in extremis par un défenseur adverse (8e ). Carrasso est encore à la parade à la 14e sur une frappe enroulée de Belktati qui aurait mérité un meilleur sort. Metz sort enfin de sa coquille mais la frappe de Krivets passe au-dessus, comme ce centre tir de Bur qui manque de surprendre Mathis (27e ).
Dès la reprise, les Messins semblent vouloir faire leur retard mais les hommes de Paterno restent sur leur dynamique de la première période avec un Djé particulièrement remuant en attaque. Mais c’est Simsek, à la reprise d’une balle mal dégagée par la défense lorraine, qui double la mise (2-0, 57e ). Metz reprend du poil de la bête et bénéficie d’un penalty, suite à une faute pas évidente de Mathis.
La frappe de Krivets est détournée par le gardien local. Diallo, lui, trouve la transversale du même Mathis à la 77e mais ce sont les locaux qui vont encore une fois se montrer opportunistes (82e ) sur une belle combinaison Simsek-Djé, que ce dernier se charge de transformer en but. A 3-0, les Grenats n’abdiquent pas et Falcon, réduit la marque en trompant Mathis de près. Un but qui donne des ailes aux Messins qui ajoutent un autre but dans le temps additionnel par Nouvier.
