
Gaëtan Bussmann, le défenseur messin, a souffert face aux Monégasques de Nabil Dirar. Photo AFP
Si dans l’ensemble, les Messins ont tenu tête à Monaco (2-0), hier soir en Principauté, une nouvelle faute de concentration leur a coupé l’herbe sous le pied juste avant la pause.
Rageant évidemment. Rageant d’encaisser un but à quelques secondes de la pause. Puis un second juste avant le coup de sifflet final. Rageant, surtout, cette nouvelle faute de concentration de la part d’une équipe messine qui en aura fait une bien mauvaise habitude cette saison. Alors qu’ils pensaient rejoindre les vestiaires avec la satisfaction d’avoir tenu tête aux Monégasques, les Lorrains, sur une touche rapidement jouée par Moutinho, ont laissé filer Silva qui, malgré le retour de N’Daw, annihilait les beaux efforts déployés jusqu’alors (1-0, 45e ). Comme un air de déjà-vu…
De notre envoyé spécial à Monaco
Rageant vraiment. Avant cette erreur, le FC Metz était pourtant parvenu à maintenir un bloc assez cohérent et ce, malgré les nombreux changements effectués par Albert Cartier et son staff. Mieux, ils avaient frôlé le crime de lèse-majesté face une équipe de la Principauté dans l’obligation de s’imposer. Le tout grâce à une vraie volonté de faire vivre le ballon. Malouda tentait ainsi sa chance de loin (7e ) avant que Métanire ne délivre un amour de centre à Falcon, malheureusement un brin trop court devant Subasic (21e ).
Sur un nouveau service de Métanire, Ben Youssef voyait sa reprise de la tête flirter avec le montant droit du gardien de l’ASM (27e ) qui captait ensuite la reprise en bout de course de Malouda, idéalement lancé par N’Daw (34e ). Enfin, après un beau mouvement entre Falcon et Bussmann, Ikaunieks n’avait guère plus de réussite (39e ). Reste qu’il serait évidemment réducteur de résumer cette première période à ces seules occasions messines.
Oberhauser se met en évidence
Car malgré une réelle bonne volonté et quelques actes de résistance, les Grenats, en noir hier soir, se sont peu à peu exposés aux accélérations monégasques. Une spécialité maison. Mais Oberhauser était vigilant face à Fabinho à la suite d’un beau relais avec Martial (18e ), tout comme Philipps sur l’accélération de Ferreira Carrasco (25e ). Le défenseur luxembourgeois pouvait ensuite remercier l’arbitre de ne pas avoir sanctionné sa main dans la surface (26e ). Suivait un petit festival signé Martial, mais Palomino lui coupait l’accès au tapis rouge (29e ), alors que Kurzawa, sur corner, ne cadrait pas son coup de tête (33e ). Finalement, Oberhauser devait donc céder face à Silva (45e ). Rageant, toujours, car dans la minute précédente, le gardien messin avait magnifiquement pris son pied hors de sa surface pour gagner son duel face à Martial qui filait seul au but (44e ).
La suite fut du même acabit. Une équipe monégasque branchée sur courant alternatif et parfois maladroite ; des Lorrains courageux et, eux aussi, parfois maladroits… A l’image de cette relance manquée par Métanire qui offrait un boulevard à Silva. Ce dernier servait Ferreira-Carrasco qui doit encore se demander comment il a bien pu manquer le cadre (51e ). Falcon, lui, pourra mettre sur le compte du manque de spontanéité cette occasion en or d’égaliser après un magnifique travail d’Ikaunieks côté droit (59e ). La fin de match permettait encore à Oberhauser de se mettre en évidence sur un coup franc travaillé signé Kurzawa (70e ) et une reprise de Silva (81e ). Quant au missile de Bussmann, il ne faisait que frôler la barre de Subasic (73e ). Germain, lui, à peine rentré en jeu, ne manquait pas sa cible sur un dernier contre monégasque (2-0, 89e ). Rageant. Oui. Mais tellement typique de ce que fut la saison de ce FC Metz version 2014-2015…
Jean-Sébastien GALLOIS.
« On a montré un autre visage »
Chris Philipps (défenseur du FC Metz). « On a été naïf sur le premier but. On pensait que la touche était pour nous et on a fait preuve d’un manque de concentration. Quant au deuxième, je pense qu’on paie les efforts consentis pour tenter de revenir au score. On a donné tout ce qu’on pouvait dans l’engagement et dans les courses. L’état d’esprit était le bon, mais le résultat, lui, n’est toujours pas au rendez-vous. Il faut gagner ce dernier match à domicile contre Lille. »
David Oberhauser (gardien du FC Metz). « On commet encore des erreurs d’inattention sur les deux buts. Mais, au moins, nous avons montré un tout autre visage que celui affiché face à Lorient. Quant à moi, je me suis senti très bien sur ce match. Surtout pour une première titularisation. J’ai réussi à faire abstraction de l’environnement et de cette première pour moi cette saison. Mon but, c’est d’aider au maximum le collectif. »
Albert Cartier (entraîneur de Metz). « Je trouve que notre bonne mise en place et une animation cohérente ont permis de mettre en difficulté Monaco. Car on s’est créé de vraies bonnes situations. Par rapport à notre dernière prestation, on a fait preuve d’une attitude beaucoup plus positive. On a aussi fait preuve de plus de générosité. C’est important pour un club comme le nôtre et ses valeurs. C’est une perte de balle qui engendre la touche (avant le but) qui me gêne. On apprend aussi dans des matches comme cela.»
Leonardo Jardim (entraîneur de Monaco). « C’est toujours difficile de gagner à domicile. Aujourd’hui, on a eu beaucoup d’occasions. C’est une victoire méritée. »
Hors jeu
Mfa
Anthony Mfa devait initialement prêter main-forte à l’équipe réserve hier après-midi, cédant sa place dans le groupe pro à Johann Carrasso. Mais, après moult vérifications, il s’est avéré que le gardien messin ne pouvait, réglementairement, pas prendre part à la rencontre du CFA face à Aubervilliers hier après-midi. Le Gabonais s’est donc envolé pour Monaco. C’est finalement Johann Carrasso qui est resté à Metz et qui a participé à la victoire des hommes de José Pinot (4-1).
Premières
C’était l’une des surprises réservées par le staff messin, hier, en Principauté : la première titularisation en Ligue 1 sous les couleurs messines de David Oberhauser. Si le gardien natif de Bitche était déjà entré en jeu à Nice (5e journée, 1-0) et à Rennes (28e journée, 1-0), il n’avait, en effet, pas encore eu le privilège de débuter une rencontre avec le FC Metz. Si, de son côté le jeune Janis Ikaunieks avait déjà été aligné d’entrée cette saison, en Coupe de France face à Brest, il s’agissait également d’une première en Ligue 1 pour l’international letton.
Retours
Ils n’avaient plus connu la joie de débuter une rencontre, pour diverses raisons, depuis de nombreuses semaines. Hier, Juan Falcon (dernière titularisation face à Guingamp, le 15 février), Cheick Doukouré (face à Evian le 28 février), Guirane N’Daw (face à Guingamp, le 15 février) et Chris Philipps (face à Saint-Etienne, le 14 mars) ont retrouvé le onze de départ.
Retrouvailles
Le deux capitaine de la soirée, le Messin Florent Malouda et le Monégasque Jérémy Toulalan ont longuement conversé avant la rencontre. Des retrouvailles pour les deux hommes qui ont porté ensemble les couleurs de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France.
Andrada
Difficile fin de saison pour Federico Andrada. Peu appelé en équipe pro, privé la semaine dernière de match avec la réserve car il avait tout de même participé à plus de dix matches en L1, l’attaquant argentin s’est blessé jeudi à l’entraînement. Il souffre d’une douleur au talon d’Achille.
La victoire de l’espoir (CFA)
Pour leur dernière de la saison à domicile, les choses débutaient plutôt bien pour les Messins. Sur un centre de N’Gbakoto au 2e poteau, le malheureux défenseur d’Aubervilliers, Chahboune, voulait dégager de la tête et plaçait le ballon en pleine lucarne, offrant ainsi l’ouverture du score aux Mosellans (1-0, 11e ). Peu après le demi-heure de jeu, N’Gbakoto tirait un coup franc repris de la tête par Choplin pour le deuxième but messin (2-0, 31e ). Le défenseur grenat récidivait quelques minutes plus tard et inscrivait d’un ciseau la troisième réalisation messine (3-0, 36e ). Les joueurs de José Pinot continuaient sur leur lancée. Alors que N’Gbakoto avait vu sa tentative de lob s’écraser sur la transversale juste avant, Sido, lui, prenait le portier d’Aubervilliers à contre-pied et envoyait le ballon au fond des filets (4-0, 43e ). Pour les Messins qui devaient impérativement gagner ce match s’ils voulaient garder l’espoir de se maintenir, le plus dur était fait à la pause. Au retour des vestiaires, Diallo partait face au gardien mais n’appuyait pas assez sa frappe pour inquiéter Adicéam (47e ). Les visiteurs, qui avaient effectué tous leurs changements dès la 43e minute de jeu, se retrouvaient à dix pour la suite de la partie lorsqu’Aguini se voyait contraint de sortir sur blessure (48e ). Aubervilliers parvenait tout de même à sauver l’honneur grâce à Seck (4-1, 57e ) mais les grenats conservaient la maîtrise de la rencontre. Diallo avait une nouvelle fois buté sur Adicéam (82e ) quand Carrasso, de l’autre côté, gagnait son duel devant Lapouge (90e ). Pour la dernière action du match, N’Gbakoto remontait le terrain à 100 à l’heure pour s’emparer du ballon et le passer à Diallo idéalement placé devant le but vide mais ce dernier tirait dans les airs (91e ).
FC METZ - AUBERVILLIERS : 4-1 (4-0)
Stade Saint-Symphorien. 235 spectateurs. Arbitre : M. Akim Abdelhaoui. Buts pour Metz : Chahboune (11e csc), Choplin (31e , 36e ), Sido (43e ); pour Aubervilliers : Seck (57e ).
FC METZ. Carrasso – Donval, Toussaint (Teixeira, 80e ), Choplin, Udol (Meddour, 80e ) – Pierrot (cap.) (Bur, 54e ), Nouvier – Sido, N’Gbakoto – Vion, Diallo. Entraîneur : José Pinot.
AUBERVILLIERS. Adicéam (cap) – Abderrahmane, Margot, Youale (Seck, 28e ), Chahboune – Benboudaoud (Lapouge, 43e ), Tomasevic, Ibrahimi, Ghili – Aguini (48e sur blessure), Ewagnignon (Badaoui, 43e ). Entraîneur : Kamel Belkebla.
José Pinot, entraîneur du FC Metz : « Ça ne nous était jamais arrivé de mener 4-0 cette saison. Nous avons eu beaucoup de réussite. Nous avons été présents, nous nous sommes créé plein de bonnes situations et avons fait preuve de beaucoup de réalisme et d'efficacité dans une belle première période. Tout le monde a joué à son niveau. C'est comme ça qu'on veut voir l'équipe. On s'est ainsi donné le droit de jouer notre maintien au dernier match ».