L’arrivée de Sylvain Wiltord suscite beaucoup d’espoirs à Metz. L’ancien Marseillais devrait débuter sous le maillot grenat ce soir, face à Nîmes. Photo Pascal BROCARD
L e contexte.
Le début de la semaine l’avait quelque peu dissimulée, mais aujourd’hui, la réalité messine reprend ses droits et sa place sous les projecteurs de la Ligue 2. Là, et plus encore sur la pelouse de Saint-Symphorien, l’équipe d’Yvon Pouliquen a perdu beaucoup de son droit à l’erreur au terme d’un mois de janvier négocié de façon catastrophique sur le plan comptable : des douze points qui se sont présentés sur la route, seuls deux sont en effet venus s’ajouter au capital accumulé au fil de la première partie de saison. La réception de Nîmes – dont la série de quatre victoires consécutives l’a propulsé sur la troisième marche du podium – ne sera pas seulement décisive pour la suite des événements et le maintien des objectifs annoncés. Les joueurs messins devront en profiter pour envoyer un signal fort, à leurs dirigeants d’abord, mais aussi et peut-être surtout à un public qui, depuis le début de la nouvelle année, n’a pas eu l’occasion de goûter à la victoire. Les sifflets qui avaient accompagné la dernière sortie manquée à domicile des hommes de Pouliquen, face au leader caennais, sont tout sauf anodins. L’évidence est crissante : la défiance est aux portes de Saint-Symphorien. Elle n’ira sans doute pas plus loin ce soir, au moins dans les premiers instants de la rencontre : on pourrait alors y lire le premier coup gagnant de Sylvain Wiltord, et par ricochet, celui du président Bernard Serin. Messin depuis lundi, l’ancien attaquant international ouvre une brèche d’espoir à une équipe dont le manque d’inspiration et de réussite, au cours des semaines écoulées, avait fini par entamer la crédibilité.
L’enjeu.
Parce que c’est aussi ça, la réalité : avec Sylvain Wiltord dans ses rangs, Metz n’est pas tout à fait un septième du championnat comme les autres. Il devra en tout cas s’employer à le démontrer ce soir. Yvon Pouliquen a beau dédramatiser l’enjeu – « c’est un match normal » – cela n’en sera pas un. Relégué à quatre longueurs derrière le troisième mîmois après sa défaite chez le dernier bastiais, il y a une semaine, Metz n’est, du reste, pas le seul poursuivant. Le Havre, Laval et Arles-Avignon sont eux aussi engagés dans une course pour la montée où les deux premiers tickets gagnants semblent destinés à finir à l’Ouest.
On ne vous fait pas de dessin : dans la lutte qui se dessine, les « choses intéressantes » entraperçues lors des derniers matches ne suffiront pas. Disposant encore d’un match en retard, programmé mardi à Angers, Metz doit se remettre à gagner, et autant que possible dès aujourd’hui, pour entretenir ses chances de retrouver l’élite à l’issue de l’exercice.
Les acteurs.
« Je suis heureux, j’ai désormais des choix à faire et cela rejaillit sur le comportement des joueurs. Non pas qu’ils s’étaient endormis, mais il y avait une petite tendance à se ménager, qui s’explique en partie par les conditions d’entraînement difficiles ces dernières semaines. Il fallait gérer. » Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Hier, après un entraînement organisé sur un vrai terrain, Yvon Pouliquen a retenu une liste de vingt joueurs, les trois néo-Messins compris. Deux d’entre eux pourraient débuter : le défenseur malien Adama Tamboura est « prêt » dixit son entraîneur, qui pourrait aussi lancer Sylvain Wiltord dans le bain de la Ligue 2, en pointe, aux côtés de l’international béninois Razak Omotoyossi. « Sylvain n’a pas encore quatre vingt-dix minutes dans les jambes, mais il dégage l’état d’esprit du jeune premier qui a faim.» Youssef Mokhtari, le milieu marocain, disposera quant à lui d’un peu plus de temps pour affiner son potentiel physique : « Il a eu un temps d’arrêt plus conséquent que les autres. »
Pour le reste, une grosse interrogation plane encore sur la composition du milieu de terrain messin. Face à une équipe nîmoise dont il a remarqué la solidité défensive, Yvon Pouliquen se passera-t-il d’un milieu récupérateur au profit d’un animateur ? Si tel est le cas, Romain Rocchi débuterait sur le banc des remplaçants, laissant le champ libre à Pascal Johansen, absent la semaine passée en Corse. Sur les côtés, Victor Mendy et Vincent Bessat semblent tenir la préférence de leur entraîneur.
Cédric BROUT.