Sociétaires de Division 1, reléguées de justesse en fin de saison, après avoir accompli des progrès toute l’année, les Messines sont prêtes à revenir à la charge avec un budget préservé. En attendant, les filles de Gérôme Henrionnet voudront terminer sur une bonne note et un triplé puisqu’elles détiennent le trophée depuis deux ans. Ce sera aussi le cadeau à offrir à leur entraîneur qui s’en va après avoir fait accéder Algrange au plus haut niveau. « On va se battre pour garder nos joueuses et notamment M-C. Léger sollicitée par Lyon, explique le dirigeant René Franceschetti. Les Américaines et Rigoberte (M’Bah) vont nous quitter, mais les autres devraient rester. On prépare avec David Fanzel, le futur entraîneur, la venue de trois ou quatre renforts, pas plus ».
Ce soir, Gérôme Henrionnet sera privé des internationales U19, Héloïse Mansuy, Juliane Gathrat et M-C. Léger. Julie Wojdyla n’a pas été retenue dans le groupe et Marie Papaix, qui passe son CAPES d’EPS, ne sera pas sollicitée.
Une fenêtre sur l’Inde
Sylvester Peter a raconté, hier matin, dans les locaux du centre de formation, son expérience à la tête de "My Angels Academy". Au cœur d’un bidonville de Dehli, l’Indien éduque une centaine de jeunes à travers le football.

Les Indiens Rajkumar, Anand et Sylvester Peter ont été accueillis par Denis Schaeffer. Photo Pascal BROCARD
Toute l’année, Sylvester Peter, 41 ans, attaque ses journées à 3h30 du matin. L’heure la plus propice pour bénéficier d’un terrain libre au cœur d’un bidonville de Delhi. 120 joueurs, de 6 à 18 ans, fréquentent ses séances d’entraînement. L’après-midi, il file travailler, pratique le coaching en entreprise, pour financer "My Angels Academy" qu’il a fondée voici 28 ans. Pendant ce temps-là et jusque tard le soir, les enfants défilent dans l’académie, un local d’à peine dix mètres carrés. Ici sont dispensés des cours en tous genres et enseignées des règles de vie a priori banales pour un quidam du monde occidental. Mais indispensables ici.
Pierre Gillet, président de l’association FC Metz, Denis Schaeffer, le directeur du centre de formation, Sébastien Muet, l’entraîneur des U19, et Julien Ducassé, le responsable pédagogique, ont ressenti « un choc » en visitant l’endroit voici plus d’un an. Le contact indien du club mosellan les avait invités pour organiser un tournoi intitulé "My chance", ouvert aux licenciés et non-licenciés. Les meilleurs joueurs gagneraient le droit de séjourner en Lorraine.
« Ils mendiaient, se droguaient… »
Le comportement des quatre équipes dirigées alors par Sylvester Peter les avait interpellés : outre un jeu intéressant, la discipline mise en avant était exemplaire. Une discussion avec lui et, le lendemain, le quatuor messin découvrait l’environnement dans lequel évoluaient ces jeunes. « On en est ressorti différent de ce qu’on était en entrant », confie Schaeffer.
Plus d’un an après, Sylvester Peter s’est envolé pour la France, accompagnant à Metz Rajkumar, 15 ans, et le très souriant Anand, 12 ans. Depuis leur arrivée, tous deux ont pris part aux différents entraînements des équipes de leurs catégories. Ils étaient présents, hier matin, dans une salle du centre de formation pour assister au récit de leur éducateur, considéré comme « un grand frère ». Fier de tous ses élèves. « Quand j’ai commencé, la situation était vraiment déplorable , décrit-il. 90 % des jeunes n’avaient rien du tout. Ils mendiaient, certains se droguaient. Tout ça est fini aujourd’hui. »
De l’amour à revendre
Loin des millions d’euros générés par le football, c’est à travers les valeurs véhiculées par le ballon rond que Sylvester Peter réunit autant de jeunes, garçons comme filles, avides de s’en sortir. « Un joueur qui travaille avec moi depuis dix-sept ans avait beaucoup de difficultés au début : il demandait de l’argent à n’importe qui, il volait. Aujourd’hui, il a un poste très élevé dans une banque. Dans un monde devenu égoïste, trois joueurs partagent même leurs salaires avec l’académie. Je les en remercie. »
La solidarité n’est pas vaine. La persévérance non plus. Sept mois après une défaite contre les jeunes d’Arsenal, ceux dirigés par Sylvester Peter ont inversé la tendance pour s’imposer 2-0. « C’est grâce à la discipline qu’on a gagné , observe l’entraîneur indien. C’est le plus important pour moi. » Chacun apporte sa pierre à l’édifice pour améliorer celle-ci. « La règle est la même pour tous les joueurs. » En terme de religion aussi. « La seule qui peut prendre le dessus sur les autres, dit-il , c’est l’amour ».
Pendant une heure, Sylvester Peter a conté nombre d’anecdotes sur la vie de "My Angels Academy" au modeste budget mensuel de 1500 €; un budget qui devrait gonfler prochainement grâce à la chaîne de solidarité lancée par le centre de formation grenat. « Grâce à ce voyage , conclut l’éducateur, j’ai noté trois phrases que je garde pour l’évolution de l’académie : mes déceptions ne seront jamais plus importantes que mes espoirs ; des chaussures qui coûtent cher ne font pas courir plus vite ; là où il y a de l’amour, la vie s’installe. »
Maxime RODHAIN.
José Pinot a prolongé
José Pinot, 50 ans, entamera lors du prochain exercice sa dixième saison à la tête de l’équipe réserve du FC Metz. L’entraîneur, qui arrivait en fin de contrat à la fin de ce mois, s’est engagé pour une année supplémentaire. « Quelque part, c’est qu’on est content de mon travail , apprécie le natif de Beauvais. Mon engagement et mon investissement sont, de toute façon, les mêmes depuis le premier jour. »
La réserve dans l’attente. Quatorzième du groupe B du championnat de CFA et, donc, normalement reléguée en CFA2, la réserve du FC Metz patiente encore pour en savoir plus sur son avenir. Si le club lorrain a fait appel afin de récupérer les deux points salvateurs qui lui ont été retirés après une réclamation de Fleury-Mérogis, il attend cependant toujours que son cas soit étudié par la commission. Le camp mosellan, plutôt pessimiste, espère une réponse dans les deux prochaines semaines.
Danone Nations Cup. L’Allianz Riviera de Nice accueille, dimanche, la finale nationale de la Danone Nations Cup, la plus grande compétition au monde réservée aux U12. Le FC Metz, qui s’était imposé au niveau planétaire en 2008, y sera représenté, les protégés de Mickaël Cesca ayant validé leur ticket pour ce rendez-vous en remportant le tournoi d’Evian.