Ligue 2, National, Ligue 2, Ligue 1 et… retour en L2. Cinq ans de bougeotte déjà. Metz en redemande. Renvoyé bien malgré lui dans l’antichambre de l’élite, le club mosellan va s’employer, encore une fois, à s’extraire très vite de ce championnat. Par la meilleure porte évidemment. A priori, deux fenêtres de tir devraient se présenter à lui, peut-être trois si le chiffre des montées habituelles était maintenu en l’état. Malgré cette incertitude qui risque d’agiter longtemps le football français cette saison, Metz ne fait pas mystère de ses ambitions : remonter fissa.
Comme un clin d’œil à leur histoire récente, les Grenats vont retrouver un vieux compagnon de galère pour lancer leur exercice. Metz-Lens, c’est une affiche qui parle. Ils se battaient autrefois pour un titre de champion de France. Désormais, ils montent et descendent de concert, inséparables depuis trois ans. Les Lorrains retrouveront même quelques traces du passé dans les rangs opposés : un gardien qu’ils ont formé (Delle) par exemple, ou un coéquipier symbole du dernier passage en Ligue 1 mal négocié (N’Daw).
« De l’excitation »
Pour Saint-Symphorien, cette reprise s’annonce intrigante. Car les spectateurs auront enfin l’opportunité de poser des visages et une opinion sur des joueurs méconnus. Surtout, ce public va pouvoir mesurer la volonté de beau jeu brandie comme l’étendard du renouveau messin. L’entraîneur José Riga et le directeur sportif Carlos Freitas sont arrivés pour développer cette voie. A cet égard, il sera particulièrement intrigant de confronter cette politique à la réalité d’un championnat aussi peu glamour. « Des équipes comme Troyes ont réussi à mettre leur jeu en place la saison dernière , rappelle Yéni Ngbakoto. A domicile, sur notre superbe pelouse, on essaiera de faire le spectacle. Après, ce n’est pas le tout de faire du beau jeu. Il faudra savoir répondre physiquement parfois, mais on a un effectif complet, qui est capable aussi d’être solide dans les duels. »
José Riga, lui, parle d’abord d’« excitation ». « On a envie de découvrir ce stade rempli et de se lancer dans le bain de la compétition car rien ne la remplace ». A l’issue de la préparation, l’entraîneur belge décèle encore « des différences physiques et tactiques chez certains joueurs », mais il s’avance avec quelques certitudes vers ce premier rendez-vous contre « un adversaire de valeur » : « Dans l’intention, l’équipe est prête. J’ai le sentiment, en tout cas, qu’on a tout fait pour ça. Et je veux penser que ce premier match dépendra de nous. On ne choisit pas l’adversaire. Il faudra avant tout maîtriser ce que l’on veut mettre en place. »
L’heure est venue de combler l’attente. De glaner les premiers points de l’opération remontée et, très accessoirement, de contredire certains pronostics. France Football , au hasard, a spéculé sur un classement final qui laisse les Grenats à la 8e place de Ligue 1. Avec un budget de quelque 19 M€, les décideurs messins envisagent un autre festin que ce ventre mou.
Palomino : « J’aime cette philosophie »
Auteur d’une bonne deuxième partie de championnat la saison dernière, l’Argentin Jose Luis Palomino est appelé à être l’un des maillons forts de la défense du FC Metz où il se « sent bien ». Entretien. En français…
D ans quel état d’esprit abordez-vous ce premier rendez-vous de la saison ? « Avec beaucoup d’envie. On a tourné la page de la saison dernière. Il faut désormais la fermer définitivement en réalisant une bonne saison. Cela passe par un premier succès face à Lens. Personnellement, je me sens très bien physiquement et mentalement. Comme toute l’équipe d’ailleurs : elle est prête et impatiente de débuter le championnat. »
• L’été messin a été marqué par un certain nombre de changements avec, notamment, l’arrivée de José Riga et l’instauration d’un nouveau système de jeu. Votre sentiment ? « C’est complément différent de ce que j’ai connu depuis mon arrivée à Metz. L’accent est mis sur la possession du ballon. L’objectif est de le récupérer le plus vite possible, de privilégier le jeu de passes, le tout avec beaucoup de mouvement. J’aime cette philosophie. »
• Qu’est-ce que cela implique pour les défenseurs centraux ? « On nous demande d’être impliqués et surtout très appliqués dans la relance. D’être le plus précis et le plus sûr possible. D’écarter le jeu aussi. Au niveau du pressing également, nous devons être présents et le faire assez haut. »
• Comment se passe votre nouvelle complicité avec Nuno Reis ? « Très bien. Nous avons été alignés ensemble lors des matches de préparation. Nous avons donc pu apprendre à nous connaître et travailler les automatismes. C’est un grand joueur. Cela ne m’empêche pas d’avoir une pensée pour Guido ( Milan ). C’est dommage pour lui, cette blessure… »
• Nuno Reis est portugais. En quelle langue communiquez-vous sur le terrain ? « Nuno parle espagnol. C’est donc dans cette langue que nous échangeons durant les matches. Pour le moment, c’est plus simple et plus efficace. La communication, à nos postes, est hyper importante. »
• Vous maîtrisez désormais très bien le français. Êtes-vous devenu l’un des traducteurs officiels du FC Metz ? ( Sourire ) « Pour l’instant, je parle en espagnol avec André ( Santos ), Nuno ( Reis ) et un peu avec Amido ( Baldé ). Je les aide comme je peux, mais l’intégration se passe très bien. Avec les autres, c’est en français. Tous les nouveaux ont commencé à prendre des cours. D’ailleurs, moi aussi je vais m’y remettre bientôt afin de me perfectionner. En tout cas, au sein du groupe, j’essaie de parler le plus souvent en français. Aujourd’hui, je comprends quasiment tout le vocabulaire en rapport avec le football. Quant au coach, il s’exprime essentiellement en français dans le vestiaire. »
«Peu importe le niveau »
• Vous allez découvrir le championnat de Ligue 2. Qu’est-ce que cela vous inspire ? « C’est une division que je ne connais pas, mais que je devine très difficile. Finalement, peu importe le niveau. L’essentiel, c’est de réaliser une bonne saison et, surtout, d’atteindre notre objectif : la remontée en Ligue 1. »
• Face à Lille, en mai dernier, vous avez inscrit votre premier but sous les couleurs messines. Cela vous donne-t-il des idées pour cette saison ? ( Large sourire ) « Les coups de pied arrêtés sont une excellente opportunité de marquer pour les défenseurs. Dans le foot actuel, ces phases de jeu sont très importantes. Alors oui, je vais monter et tenter d’être décisif. »
• Les dirigeants messins, le président Bernard Serin en tête, n’en font pas mystère : ils comptent sur vous cette saison. Cela signifie-t-il pour autant qu’un départ est impossible ? « Pour vous dire la vérité, je me sens très bien à Metz. Que ce soit le club ou la ville. Donc, aujourd’hui, je suis bel est bien messin ! Après, c’est le club et mon agent qui pourraient décider d’un départ. À l’heure actuelle, honnêtement, je ne sais rien. Si ce n’est que je suis bien ici et concentré sur notre objectif commun. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
J'ai loupé un épisode, je crois... 
