
Daniel Candeias et Metz vont tenter de préserver leur invincibilité au Havre. Photo Anthony PICORÉ
Après un derby lorrain frustrant (0-0), le FC Metz retrouve une actualité moins étouffante. Les Grenats promèneront ce soir leur statut de leader et leur invincibilité au Havre. Pour garder la dynamique.
Le FC Metz reprend la route aujourd’hui, avec un col de montagne dans son rétroviseur et les docks du Havre pour nouvel horizon. Sommet passionnel, le derby lorrain aura finalement accouché d’une souris (0-0) et c’est un retour à l’ordinaire qui attend les Grenats. Sans les oripeaux affectifs d’une lutte de pouvoir avec Nancy, mais avec une feuille de route inchangée. Ce soir, il s’agira encore et toujours de parfaire un jeu fondé sur la maîtrise et la possession, de préserver une invincibilité en vigueur depuis sept journées et, bien sûr, de regagner la Lorraine avec ce même statut de leader.
Tout à l’heure, Metz présentera sa maîtrise, ou plutôt la thèse qu’il s’en fait, sur le pupitre d’un curieux adversaire. Car Le Havre est déroutant depuis le début de saison. Vainqueur de Bourg et Ajaccio pour commencer, le HAC faisait figure de candidat solide à la montée. Quatre défaites et une élimination en coupe plus tard, les Normands devaient rentrer dans le rang (11e ). Et semer les observateurs...
« J’attends mieux de nos attaquants »
A ce jour, le HAC inscrit autant de buts qu’il en encaisse (9). Il est également incapable de partager les points (3 victoires, 4 revers), ce qui trahit un caractère joueur, mais c’est surtout l’inconstance qui domine son parcours. Comment analyser autrement un groupe capable de passer quatre pions à Lens (0-4), avant de s’incliner chez lui, face au Red Star (0-2) et au CA Bastia (1-2) ? « Il ne faut pas se fier aux apparences, tranche José Riga. Le Havre vaut mieux que son classement actuel. »
Metz est obligé de rester prudent. Les Grenats ont suffisamment pratiqué Mathieu Duhamel pour savoir qu’il peut frapper à tout moment. Comme Ghislain Gimbert, l’autre attaquant d’expérience du dispositif normand. Les Lorrains avaient aussi éprouvé toutes les peines du monde à tromper Fabien Farnolle, quand ce gardien évoluait à Clermont. Entre autres réjouissances au programme…
Avant de considérer l’hostilité locale, Metz devra, de toute façon, procéder à son introspection. José Riga a, certes, le mérite d’avoir conduit en tête de la L2 un groupe remodelé, aux états de forme très disparates, mais le passage de Nancy fut aussi une invitation à l’humilité. La marge de manœuvre n’est pas nette. Les Grenats demeurent très alternatifs dans leur travail de construction et la quête du buteur n’est pas résolue non plus… « J’attends mieux de nos attaquants , appuie l’entraîneur belge. Ils doivent et peuvent mieux faire. »
Évidemment, Le Havre et 18 autres clubs aimeraient avoir les mêmes problèmes, ces 17 points au compteur et ce bilan défensif sans équivalent (deux buts encaissés)... Finalement, le vrai défi de Metz est là. Rester leader et devenir indiscutable.
Christian JOUGLEUX.
Marchal : « Derrière, c’est solide »

Sylvain Marchal. Photo P. BROCARD
L’ex-capitaine de Metz, Sylvain Marchal, livre son regard sur les Grenats et évoque son actualité.
Qu’avez retenu du derby ? « Le résultat sec n’est pas mauvais. Metz n’a pas cassé sa dynamique et, parfois, il faut aussi savoir ne pas perdre. Moi, j’ai d’abord vu deux équipes qui se craignaient, en première mi-temps notamment. Il a manqué un peu de folie. Metz aurait pu faire mieux dans le jeu, en termes d’occasions. On aurait tous aimé une belle victoire 2-0 ou 3-0, mais il faut remettre ce match en perspective. Nancy est plus compétitif cette année. Avec Hadji et Pedretti, l’ASNL a une belle colonne vertébrale, mais on va encore dire que je milite pour les vieux… »
• Voyez-vous une différence, dans le style, par rapport à la saison dernière ? « Les hommes ont changé, c’est difficile de comparer. Mais on sent que Metz cherche à préparer ses actions, à ressortir le ballon au maximum au sol. Derrière, c’est solide, mais il faudra être plus efficace dans les 30 derniers mètres. En même temps, c’est logique. Développer les affinités et les combinaisons prend toujours plus de temps dans le domaine offensif. »
• Que pensez-vous de José Palomino ? « Costaud dans les duels, bonne patte gauche, super mec. Le club a bien fait de le conserver. La saison dernière, il avait déjà réussi une très bonne deuxième partie de saison. Maintenant, il connait le club et maîtrise la langue, c’est un cadre. Par la parole et l’enthousiasme, José est quelqu’un de précieux dans un vestiaire. »
« Tant qu’il reste un espoir… »
• Le FC Metz reste-t-il favori pour la montée ? « Forcément, il est premier. En plus, l’effectif est suffisamment dense et homogène. »
• Et vous, quelle est votre actualité ? « J’ai toujours mal au genou mais je veux me laisser une chance de rejouer. Alors je m’entretiens de mon côté et je m’accorde du temps. J’ai lancé un plan B aussi, au cas où. Je suis en train de me former, pour passer des diplômes d’entraîneur et je m’occupe des U17 de Metz, avec Christophe Walter. »
• La retraite n’est donc pas d’actualité ? « S’arrêter sur une blessure, c’est dur. A 35 ans, on raisonne d’une année sur l’autre. Tant qu’il reste un petit espoir, je ne veux pas le négliger. Je me doute que ce sera encore compliqué, mon genou me le rappelle d’ailleurs, mais, dans ma tête, j’ai toujours 20 ans. »
• Ensuite, vous vous lancerez donc sur un banc ? « Là non plus, je n’ai pas d’idée arrêtée. J’ai étudié la gestion et le management du sport, je me forme pour entraîner… En fait, je veux avoir une vue d’ensemble d’un club, du foot, pour faire le choix qui me conviendra le mieux. »
• Avez-vous malgré tout reçu des offres cet été ? « Oui. Des clubs de L2, des offres au soleil aussi, plus exotiques. J’aurais même pu rebondir en DH, dans des clubs du coin ! »
Ch. J.
Thomas Didillon : la fracture est salée

Thomas Didillon. Photo
Blessé à l’échauffement contre Nancy et opéré dimanche, le gardien sera absent six semaines.
Thomas Didillon aura donc joué son premier derby professionnel avec une triple fracture au doigt. Le gardien s’était blessé à l’échauffement, mais il avait tenu sa place face à Nancy. Ce ne sera plus le cas durant six semaines. Le jeune international français (19 ans) a subi une intervention chirurgicale dimanche et devra se contenter de travail physique en attendant son rétablissement.
Au moins, son remplacement ne fait pas de mystère : c’est sa doublure, David Oberhauser, qui prendra le relais au Havre. Et Johann Carrasso refait son apparition dans le groupe pro, pour la première fois cette saison. José Riga a d’ailleurs retenu 17 éléments dans sa sélection du jour.
S’agissant de la composition de départ, quelques surprises sont possibles. Convoqué pour la première fois, le Portugais Tiago Gomes devrait s’installer dans le couloir gauche et provoquer, de fait, le retour sur le banc d’un défenseur latéral. Balliu et Métanire sont donc en balance à droite.
Le retour de suspension de Juan Kaprof et son habitude de ne jouer que les matches à l’extérieur plaident pour une titularisation de l’Argentin. Ce qui permettrait à Ngbakoto de se placer derrière l’attaquant (Mayuka), puisque ni Krivets ni Ikaunieks ne sont du déplacement.
Enfin, le positionnement de Lejeune peut également évoluer. L’entrée séduisante de Sassi contre Nancy peut inciter Riga à lancer le Tunisien d’entrée pour replacer son capitaine sur l’aile gauche. En revanche, si jamais Lejeune reste titulaire, Candeias devrait repartir pour un tour.
Ch. J.
Metz/Algrange face à Rouvroy
Les Grenats de David Fanzel ont battu Sarrebruck en amical 3-1 (Ravenel, Wenger et Gomes). Dimanche, elles recevront au Batzenthal, à 15h, l’équipe de Rouvroy pour la 3e journée de championnat.