
En ramenant le nul (1-1) du Havre, Ferjani Sassi et le FC Metz poursuivent leur série d’invincibilité en Ligue 2. Photo MAXPPP
Le FC Metz a ramené un bon point du Havre (1-1), au terme d’une rencontre équilibrée qui aurait pu basculer des deux côtés. Seul le fauteuil de leader est perdu…
Tel le roseau qui plie mais ne rompt pas, Metz n’en finit plus de revisiter la fable. Menés par Le Havre hier, les Grenats ont renversé la situation pour s’extraire du Stade Océane avec un point (1-1) et préserver leur invincibilité en Ligue 2. Plus engageant encore, l’ex-leader n’a pas péché dans la maîtrise cette fois. Il a déroulé une partition cohérente, malgré trois titularisations inédites (Sassi, Mandjeck, Gomes), et mis en musique des occasions qui auraient mérité meilleures conclusions. Ses regrets, s’il y a lieu d’en nourrir, se nicheront là, derrière ce refrain chronique du manque d’efficacité…
De notre envoyé spécial au Havre
Ce 22 septembre 2015 restera malgré tout gravé dans les mémoires d’un homme. Car la prophétie s’est enfin réalisée : Romain Métanire a marqué ! Son premier but en professionnel est enfin tombé. Pour l’ensemble de son œuvre messine, c’est mérité. Pour la qualité du ralenti, en revanche, il faudra repasser. Cette égalisation est en effet partie d’un centre de Ngbakoto, ni puissant ni vicieux, mais prompt à traverser une défense figée pour trouver le pied d’un arrière droit tout aussi étonné du cadeau (1-1). Juste avant la mi-temps, de surcroît (45e ). Le moment parfait pour frapper.
Cette égalisation était non seulement bienvenue mais également auréolée d’une certaine logique. Metz s’était peu exposé jusqu’alors et n’avait dû ses déboires qu’à un coup franc clinique de Fontaine, en pleine lucarne (20e ). Ou la réponse des Normands, le réalisme en plus, à deux têtes de Mayuka mal calibrées (9e , 18e ). Les Grenats auront d’ailleurs le mérite d’insister dans la foulée. Ngbakoto, sur un coup franc (35e ) puis une frappe enroulée (25e ), et Lejeune en puissance, plein axe (38e ), ont tenté de donner la réplique, sans grand succès. Jusqu’au petit événement "métanirien", donc.
David Oberhauser décisif
La deuxième période ne fut pas moins équilibrée. Et Le Havre s’est montré davantage. Oberhauser a, par exemple, dû s’employer pour capter en deux temps un tir de Manzala (56e ). Le gardien a ensuite vu Fortes se rater sur un corner (57e ), avant de se fendre d’un arrêt-réflexe décisif sur une tête de Duhamel (66e ), qui disputait sa première partie au Stade Océane. En réponse, Lejeune avait allumé un nouveau pétard qui s’est éteint en tribune (59e ), Baldé a tiré à côté (81e ) et Ngbakoto a trouvé Farnolle à la réception d’une tête (87e ). Metz contrôlait son hôte en cette fin de soirée, mais les Grenats restaient en bisbille avec leur adresse. D’où ce point qui vaudra consolation et peut-être même plus. Car une dernière sortie d’Oberhauser, aux poings, devant le même Duhamel, a insufflé un dernier frisson dans les rangs lorrains (90e +1).
Finalement, les joueurs de José Riga n’auront perdu qu’une chose hier soir : leur fauteuil de leader. Ravi par Dijon, qui a enfoncé Sochaux à Bonal (0-1). Il reste malgré tout cinq points d’écart avec le quatrième, Nancy, et cette bonne habitude de ne pas perdre en championnat, entretenue par de nouveaux visages qui n’ont pas altéré le rendement.
Le FC Metz poursuit donc sa route en costaud. Solide comme un chêne, souple comme le roseau. Malgré la mauvaise fable de Fontaine, la morale est encore souriante.
Christian JOUGLEUX.
Métanire enfin délivré
Fidèle parmi les fidèles à Metz, Romain Métanire a inscrit son premier but professionnel, hier soir, et offert un point aux siens.
La compo
José Riga a innové pour cette sortie au Havre. L’entraîneur a choisi de lancer un duo inédit de récupérateurs (Sassi, Mandjeck) pour rendre à Lejeune son poste d’origine, sur l’aile gauche. L’autre interrogation concernait le couloir droit, en défense, où Métanire a finalement été préféré à Balliu. Et c’est Gbaklé qui est sorti du groupe…
Le gardien
David Oberhauser a connu hier sa première titularisation en championnat, pour pallier l’absence de Thomas Didillon (doigt fracturé). L’affaire a très mal commencé pour lui, avec ce coup franc de Fontaine, magnifiquement expédié dans la lucarne (20e ), et un dégagement dangereux de Palomino (22e ). Le Mosellan s’est ensuite montré décisif face à Fortes (43e ), Manzala (56e ) et surtout Duhamel (66e , 90e +1). Il n’a rien à se reprocher sur cette soirée.
La défense
Il y eut quelques courants d’air, un dégagement de Palomino qui aurait pu tromper son camp (22e ) et des relances inquiétantes d’Özmen, mais cette défense cueillie sur un coup franc imparable a finalement fait son match. Avec une entrée intéressante de Gomes, au poste d’arrière gauche, et cet événement planétaire : un but de Romain Métanire, remarquable d’implication encore hier.
Le milieu
Le Havre a eu toutes les peines du monde à exister dans l’entrejeu, preuve que Mandjeck et Lejeune, pour ne citer qu’eux, ont su verrouiller leur affaire.
Sassi, avec sa patte technique, a produit vingt-cinq premières minutes intéressantes avant de s’effacer progressivement. Sur les ailes, Kaprof et Ngbakoto ont également offert des copies généreuses, avec le carton habituel pour l’Argentin, et une activité plus offensive pour le second, qui offre à Métanire son premier but professionnel. Candeias (82e ) et Santos (75e ) sont entrés en cours de jeu.
L’attaque
Emmanuel Mayuka semble déjà à l’aise dans cet effectif et il le sera davantage lorsqu’il aura inscrit son deuxième but cette saison. L’attaquant propose, se démarque et harcèle la défense avec à-propos, mais ses deux têtes resteront ses principaux faits d’armes (9e , 18e ) face à une défense pourtant fragile. Baldé a eu sa chance en fin de soirée (71e ). Lui non plus n’en a pas profité.
Ch. J.