
Pour le gardien messin, David Oberhauser, le déplacement à Brest doit prendre des allures de « revanche ». Photo Anthony PICORÉ
Battu pour la première fois de la saison en championnat par Nîmes (1-2), le FC Metz va devoir récupérer, cet après-midi à Brest, les points perdus à Saint-Symphorien.
La scène se passe le 11 septembre dernier. Le FC Metz vient d’arracher un succès inespéré sur la pelouse de Laval (1-0). Kévin Lejeune se présente devant la presse. Le capitaine messin sourit, sans perdre pour autant sa lucidité : « Avoir gagné ce match dans ces conditions est une excellente chose. Mais il ne va pas falloir que ça se reproduise souvent car, un jour, ça ne passera plus ».
Les craintes du milieu de terrain du FC Metz, suspendu cet après-midi à Brest, étaient donc fondées. Résultat, après un nul poussif contre Nancy (0-0), un autre plus encourageant au Havre (1-1), les hommes de José Riga ont sombré face à la lanterne rouge nîmoise (1-2). Une première défaite cette saison en championnat qui fait désordre et, surtout, qui interpelle au regard de l’indigence trimballée en seconde période.
Certes, les Lorrains sont encore à la recherche d’automatismes au sein d’un groupe remanié dans les grandes largeurs et dont les recrues ne sont pas (encore) toutes au même niveau. Mais, après quarante-cinq premières minutes honorables récompensées par un but d’André Santos, le FC Metz a, selon l’aveu même de son entraîneur, « manqué de tout ».
« Au fur et à mesure, on découvre les capacités mentales, physiques et techniques des uns et des autres , explique José Riga. Tous n’ont pas le même jus. Mais, évidemment, ça n’explique pas tout ! Nous avons failli collectivement et dans l’attitude, nous sommes condamnables. » Pour autant, le technicien belge se refuse de « verser dans le défaitisme ». « Même après notre bonne série, je n’étais ni content, ni satisfait , poursuit-il. Je ne le suis jamais. »
« Remettre la machine en route »
L’entraîneur aimerait d’autant moins une nouvelle contre-performance, ce samedi à Brest. Car au-delà de la déconvenue nîmoise, cette défaite a également entamé le capital points du candidat messin. « On doit revenir du Finistère avec les trois points », tranche ainsi Georges Mandjeck. Même son de cloche chez David Oberhauser, qui parle de « revanche » après l’échec face à Nîmes. « On se doit absolument de gagner pour remettre la machine en route », dit le gardien messin.
En effet, il est temps à nouveau. D’autant que le FC Metz ne peut désormais plus se cacher derrière les seules données mathématiques puisque, sur ses trois dernières sorties, il n’a pris que deux points sur neuf possibles. De quoi garder sa position sur la deuxième marche du podium, mais avec seulement deux petites unités de plus que le quatrième, Créteil.
Les Messins sont donc invités à reprendre leur souffle, tout à l’heure, sous le ciel breton. À montrer, aussi, un tout autre visage que celui, grimaçant, entrevu la semaine dernière après la pause. Parfois, la manière importe peu. Mais lorsque cette équipe – qui possède un certain nombre d’atouts sur le papier – ne s’applique pas un minimum, l’avis de tempête n’est jamais loin.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Balliu revient à droite
Lejeune et Métanire sont suspendus à Brest, cet après-midi. Baldé non retenu. Falcon revient dans le groupe tout comme Rivierez, de retour de blessure.
Déjà privé de Didillon, Doukouré et Reis (blessés), José Riga doit également composer, cet après-midi à Brest, avec les suspensions de son capitaine Kévin Lejeune et d’un autre de ses cadres, Romain Métanire. « Même s’il est évidemment plus confortable d’avoir tout le monde à disposition, il faut faire abstraction des absences des uns et des autres , prévient pourtant l’entraîneur messin. Cela ne doit pas m’inquiéter. Je dois simplement trouver des solutions au sein d’un groupe large. C’est mon rôle. »
Contraint à nouveau de « retrouver un juste équilibre », le technicien belge – très peu disert, comme à son habitude, sur la composition de départ de son équipe – ne devrait néanmoins pas procéder à de grands bouleversements. À noter tout de même la présence dans le groupe de dix-sept joueurs de Juan Falcon, dont la dernière apparition remonte au 29 août à l’occasion de la réception d’Évian. Amido Baldé, écarté, fait donc les frais du retour du Vénézuélien. Lucas Toussaint revient également tout comme Jonathan Rivierez, appelé pour la première fois depuis son opération d’un genou cet été.
Ngbakoto capitaine ?
Hier, José Riga n’a pas voulu dévoiler l’identité de son capitaine en l’absence de Kévin Lejeune. Yeni Ngbakoto pourrait être le porteur du brassard et aussi prendre place au cœur du jeu messin. À ses côtés, Juan Kaprof et Dieudonné Gbaklé devraient occuper les couloirs derrière Emmanuel Mayuka, seul en pointe. À la récupération, le duo Mandjeck-Santos serait reconduit devant une défense inchangée où seul Ivan Balliu retrouve sa place sur le côté droit. David Oberhauser sera à nouveau titularisé dans les buts.
J.-S. G.
« Faire le boulot correctement »
FC METZ. « Avant de regarder le classement, nous devons nous remettre sur le bon chemin. Commençons par faire le boulot correctement. Ma préoccupation première, c’est que nous retrouvions notre niveau tout en étant rentable. Mais, je le répète, en cherchant à s’améliorer dans le jeu. La défaite contre Nîmes a au moins le mérite de remettre les choses à plat. On ne repart néanmoins pas de zéro car nous avons des références. Mais c’est vrai que nous devons désormais récolter ailleurs les points que nous avons laissé échapper à domicile. » De José Riga , l’entraîneur du FC Metz à la veille du déplacement à Brest.
A Metz, en famille…(CFA 2)

Zachary et Farid Hadji ont rendez-vous cet après-midi à Metz pour une explication en famille. Photos Anthony PICORÉ et Philippe RIEDINGER
Le FC Metz reçoit Forbach en CFA 2 aujourd’hui et c’est un petit événement pour la famille Hadji. Pour la première fois, Farid, le Forbachois, joue un match officiel contre Zachary, son neveu.
Certains n’y verront qu’une opposition mosellane de CFA 2, entre une réserve professionnelle ambitieuse et un voisin soucieux de maintien. D’autres en parlent depuis un bail de ce Metz-Forbach, inscrit au calendrier de la famille Hadji. Car, cet après-midi, « le gros sac va jouer contre le petit », rigole l’aîné (26 ans). Dit autrement : Tonton Fafa, le Forbachois, a rencard avec Zachary, son neveu messin, 19 ans. Ils ne risquent pas de se rater. Le premier est défenseur central et le second attaquant. « On ne pourra pas s’éviter pendant 90 minutes , reconnaît Farid. Le petit a même promis de me passer des petits ponts, mais je l’ai prévenu : il va prendre des semelles. Et on va les battre ! »
Habitués à taper le ballon en futsal, ces deux-là s’affrontent pour la première fois en match officiel. « Et ça fiche un coup de vieux , poursuit Farid. J’allais voir jouer le petit chez les U15, à Metz, et là, je vais me retrouver face à lui. Pour moi, c’est une émotion particulière. » « Bizarre , convient Zachary à son tour. J’ai envie de lui prouver que je suis devenu un bon joueur , mais je sais aussi que Farid est un défenseur costaud, athlétique et expérimenté. C’est un gladiateur. »
« T’es pas un Hadji »
Pause. Il faut tout de même soulever une anomalie dans ce carnet de famille. Farid s’appelle Hadji, comme ses frères Mustapha et Youssouf et comme ses neveux Samir et Zachary, mais il n’est pas attaquant. Même le cousin de Sarreguemines, Hassan M’Barki, joue devant… « Défenseur et gaucher, tout lui est tombé dessus », rigole « le petit ». « Je suis l’exception de la famille, admet le tonton. Il a dû se passer un truc avec moi… Je me souviens d’ailleurs d’un essai avec Châteauroux. Le coach m’avait mis en attaque. Je lui ai dit qu’il y avait un problème, que j’étais défenseur. Il m’a répondu : Toi, t’es pas un Hadji. » Hier, oncle et neveu avaient prévu un avant-match sur Playstation, avant l’explication du samedi, la vraie. Ensuite, ils se retrouveront vraisemblablement le 8 octobre, pour souffler les 20 bougies du « petit ». Ou l’occasion de débriefer leur partie et d’évoquer l’avenir de Zachary. « Ce n’est plus le même joueur , remarque Farid. J’espère qu’il fera carrière, d’autant qu’il s’est déjà un peu entraîné avec les pros du FC Metz. Mais je lui ai dit que c’était facile d’arriver là. C’est maintenant, devant la porte, que le plus dur commence pour lui. »
Farid est dans une autre logique à Forbach. Il travaille pour laisser le club en CFA 2. « J’y crois parce que tout le monde se bat ici , dit-il. On a perdu beaucoup de joueurs, mais notre groupe est excellent. Et, dans ce championnat, le dernier peut battre le premier. » C’est un peu l’idée de Forbach d’ailleurs. Et le message d’un oncle à son neveu : « Je souhaite à Zachary de bien jouer, mais pas de gagner ».
Christian JOUGLEUX.