
E ntre l’ AC Ajaccio et David Oberhauser, c’est une histoire très compliquée… « C’est exact. Et pourtant, elle avait bien débuté car c’est dans ce club que je signe mon contrat professionnel en 2008 mais je n’ai jamais été titulaire. Je n’ai joué qu’un bout de match en Ligue 1 et cinq avec la réserve. C’était trop peu. Il y avait une grosse concurrence avec Guillermo Ochoa ( le gardien international mexicain ) et aussi Oumar Sissoko, avec qui j’ai été formé au FC Metz et qui m’a rejoint en Corse. J’ai connu aussi deux blessures au genou, ça ne m’a pas vraiment aidé. La situation était vraiment particulière. »
• Mais vous n’étiez pas au bout de vos surprises… « Non car j’ai rejoint, sous forme de prêt en 2013, le club roumain de UTA Arad ( 2e division ) qui m’a été proposé par l’ACA. Les conditions étaient catastrophiques, j’étais bien seul en tant qu’unique français. J’y suis resté à peine deux mois pour tenter de retrouver du temps de jeu mais j’ai été tout simplement écarté. Les joueurs de l’équipe étaient jaloux et je n’ai jamais été payé… Une très mauvaise expérience. Je suis donc retourné en Corse où je n’ai plus eu le droit de m’entraîner. Les conflits commençaient à naître et la situation devenait pénible. »
• Vous avez donc décidé de quitter l’AC Ajaccio. « Oui, j’ai résilié mon contrat sans avoir eu besoin d’y réfléchir longtemps. Après trois mois à m’entraîner avec un club de DH du coin, j’ai reçu un coup de fil de Christophe Marichez ( l’entraîneur des gardiens ) et je suis revenu en Moselle pour jouer avec l’équipe réserve. »
« Des Metz - Nancy mais en plus bouillant »
• En voulez-vous à l’AC Ajaccio ? « J’aurais aimé que le club me donne plus ma chance, plus de temps de jeu malgré la concurrence et mes blessures. Je n’en veux pas aux supporteurs, ni à certaines personnes du club. J’ai surtout beaucoup de regrets car j’ai perdu du temps. Les problèmes extra-sportifs étaient beaucoup plus présents que le sportif, c’est bien dommage. »
• Vous y avez quand même gardé des contacts, des bons souvenirs ? « Oui, avec quelques joueurs de l’époque, des personnes qui travaillent au sein du club. Et puis là-bas, les derbys entre l’ACA et Bastia étaient très chauds, c’était super sympa. Comme des Metz - Nancy mais en plus bouillant. »
• Dans quel état d’esprit allez-vous fouler la pelouse vendredi soir ? « Je serai revanchard ! Pour leur montrer qu’ils se sont trompés sur mon cas. A mon retour de Roumanie, les dirigeants de l’ACA m’avaient annoncé que je n’étais pas prêt pour le haut niveau, que je ne pourrais jamais percer dans le milieu professionnel. Je vais pouvoir savourer vendredi et montrer que c’était faux. »
• En espérant une victoire en Corse pour se relancer. Et enfin un match sans encaisser de but… « Oui c’est vrai ( rires ), l’occasion est bonne, surtout si on renoue avec la victoire. J’ai pris des buts sur chaque rencontre de championnat ( il en a joué quatre en tant que titulaire pour six buts encaissés ) que j’ai joué. Place au clean sheet ( un match sans encaisser de but ) et à la victoire ! Je suis là pour montrer qu’on peut me faire confiance et ce que je vaux. »
Nicolas KIHL.