Kévin Lejeune a aimé Auxerre et s’est aujourd’hui attaché à Metz. Photo Pascal BROCARD
Entre une actualité pesante en France et des retrouvailles avec Auxerre, son club formateur, le capitaine du FC Metz a accepté de se soumettre à une cardioscopie journalistique. Kévin Lejeune ouvre son cœur.
Un cœur simple
Des hommages aux victimes des attentats de Paris auront lieu dans les stades ce week-end. Ce fameux 13 novembre, Kévin Lejeune regardait France-Allemagne chez lui. « Des gens de mon entourage ont été touchés plus ou moins directement , explique le capitaine du FC Metz. Moi aussi, cela me touche, forcément. Cela remet en cause beaucoup de choses et notre vision de la vie. Dans ces moments-là, tu as juste envie d’être près des gens que tu aimes. […] J’ai trois enfants. Le premier est au collège et il est assez grand pour comprendre. Avec ma fille, qui est au CP, j’ai dû employer des mots différents, mais je n’ai rien dit au petit dernier. Il a trois ans. Il est innocent. (sourire) »
Un cœur au foot
Malgré l’actualité, Lejeune est convaincu de la nécessité de jouer. « C’est notre métier. Il faut l’exercer. Je me dis qu’on aura peut-être l’occasion de donner du plaisir aux gens, de leur permettre de penser à autre chose. » Naturellement, ces événements remettent aussi en perspective son rôle de footballeur. « J’ai entendu que l‘équipe de France, la vraie, c’étaient les pompiers, policiers, médecins et que les footballeurs n’étaient rien. Voilà, c’est toujours l’histoire des salaires…, poursuit-il. Je crois surtout qu’il faut éviter les amalgames. On a juste un métier de spectacle et c’est ce qu’on essaie de faire au mieux. Malgré tout, nous sommes aussi des humains et on essaie d’encaisser comme les autres. »
Un cœur grenat
Longtemps étiqueté auxerrois, le capitaine est désormais identifié et attaché à Metz. « Le déclic, dit-il , c’est notre année en L2 qui s’est bien passée. À la fin, le club m’a proposé de prolonger, ce que n’avait pas fait Tours… J’ai trouvé cela respectueux, ça m’a conforté dans ce que je pensais du FC Metz. Jeune, tu as tendance à croire que l’herbe est plus verte ailleurs. En vieillissant, on se rend compte que l’on est bien où l’on est. C’est le cas ici. »
Pour autant, « on ne tire pas un trait comme ça sur dix ans d’une vie , dit-il au sujet d’Auxerre. En plus, j’ai joué mon 100e match de L2 contre l’AJA, nous sommes montés en L1 en allant à Auxerre et samedi, je jouerai mon 250e match pro contre ce club. J’ai un cercle vertueux avec Auxerre. »
Un cœur plus petit
C’est moins connu : Lejeune a un petit cœur. Organiquement parlant. « S i je produis un gros effort, simplifie l’intéressé , il me faudra plus de temps pour le refaire ensuite. Le contraire d’un Métanire ! On l’a détecté à 15 ans. J’étais souvent le plus rapide, mais je voyais bien que je n’étais pas le plus endurant. »
Cette particularité l’a escorté dans sa carrière. Tel coach le sortait systématiquement à l’heure de jeu, un autre lui disait de se donner à fond 45 minutes… « Mais je suis toujours à fond ! , proteste Lejeune. J’ai un petit moteur mais il ne m’empêche pas de repartir trois minutes après un coup de pompe. Avant, j’avais un rôle à l’auxerroise : déborder, centrer, dribbler beaucoup. Il demandait des efforts violents. Je gère mieux mes efforts aujourd’hui. Et j’ai joué beaucoup de matches entiers cette année. J’ai progressé en endurance. »
Un cœur français
Ce garçon de 30 ans est né à Cambrai, a grandi dans l’Oise puis la région toulousaine, avant de rallier Auxerre. Il a aussi joué à Tours, Nantes, Metz… « Et j ’ai de la famille un peu partout. En fait, j’ai la chance de connaître tout le pays. C’est pour cela que je ne mets jamais une région en avant ». Apatride Lejeune ? « Non, je suis français. »
Un cœur ouvert
Hors foot, Lejeune s’intéresse à quoi ? « Ma famille, le cinéma, le golf, beaucoup de choses. Depuis un an, je lis Laurent Gounelle et ses romans un peu philosophiques. C’est très bien, ça m’aide à évoluer dans ma façon de voir les choses. Je m’intéresse beaucoup à la cuisine aussi. Je pense d’ailleurs qu’un jour, je pourrais être amené à ouvrir un établissement. Ce ne sera pas ma première reconversion, mais à 45 ou 50 ans, pourquoi pas. »
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 15 h (à huis clos). Demain : Metz - Auxerre à 14 h. Dimanche : une séance d’entraînement à 10h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Montceau (CFA) - Metz (7e tour de la Coupe de France), vendredi 13 novembre : 1-3. Prochain match : Metz - Auxerre (15e journée de Ligue 2), samedi 20 novembre à 14 h. À suivre : Metz - Bourg-en-Bresse (16e journée de Ligue 2) vendredi 27 novembre à 20 h ; Red Star - Metz (17e journée de Ligue 2), mardi 1er décembre à 21 h ; Wasquehal - Metz (8e tour de la Coupe de France) samedi 5 ou dimanche 6 décembre ; Metz - Dijon (18e journée de Ligue 2), samedi 12 décembre à 14 h.
À l’infirmerie. Cheick Doukouré (genou) est à l’arrêt. Hamza Sakhi (pubalgie), Amido Baldé (adducteurs) et Oumar Gonzalez ont travaillé individuellement cette semaine. Thomas Didillon (triple fracture du doigt) doit consulter un chirurgien aujourd’hui pour savoir s’il est apte à reprendre l’entraînement normalement.
L’info. Retenus par leur sélection, Ferjani Sassi (Tunisie) et Juan Falcon (Venezuela) sont rentrés à Metz. Et ils ont connu des fortunes diverses dans leur quête de qualification pour le Mondial 2018. Les Fennecs ont battu la Mauritanie à deux reprises sur le même score (2-1) et Sassi a disputé l’intégralité de ces rencontres. Falcon, lui, n’est entré en jeu qu’une demi-heure en Bolivie (défaite 4-2) et l’attaquant a suivi, du banc, le revers du Venezuela contre l’Équateur (1-3).
Un week-end très chahuté
Seuls les supporters messins seront acceptés à Saint-Symphorien ce samedi. Photo Anthony PICORÉ
Sécurité accrue, supporters visiteurs interdits, matches reportés et Coupe de France incrustée sont au menu de ce week-end de foot en France.
Les matches de Ligue 1 et Ligue 2 se joueront dans une ambiance particulière ce week-end : le ministère de l’Intérieur a interdit le déplacement des supporteurs à l’extérieur et les clubs-hôtes ont pris des mesures particulières pour assurer la sécurité des spectateurs.
Le ministère de l’Intérieur a pris un arrêté, publié au Journal officiel jeudi matin, interdisant le déplacement des supporters à l’extérieur ce week-end. Cette mesure s’est imposée par manque de personnel. Les forces de l’ordre étant mobilisées pour faire face à la menace terroriste sur tout le territoire, elles « ne sauraient être détournées de cette mission prioritaire pour répondre à des débordements liés au comportement de supporters », explique-t-on.
Sont concernés par cette interdiction neuf matches de L1 et quatre rencontres de la 15e journée de L2 (Créteil-Nancy, Tours-Évian TG, Dijon-Clermont et Metz-Auxerre).
Une 15e journée coupée en quatre
Ces mesures sur le déplacement des supporters seront accompagnées d’un renforcement des dispositifs sécuritaires des clubs, à savoir des palpations plus nombreuses et plus méticuleuses. Le tout assorti d’une « recommandation au public d’arriver le plus tôt possible au stade pour fluidifier les contrôles et minimiser les files d’attente », conseille la Ligue de football professionnel.
Mesure plus symbolique enfin : la Marseillaise sera diffusée et chantée avant le coup d’envoi de chacun des 20 matches de L1 et L2 programmés jusqu’à mardi.
Par ailleurs, ce week-end de championnat sera également perturbé par… la Coupe de France. En raison des événements à Paris, certaines rencontres de cette compétition n’ont pu être jouées le week-end dernier. Elles se joueront donc aujourd’hui, samedi et dimanche pour permettre aux clubs concernés de se mettre à jour. C’est notamment le cas du Sochaux d’Albert Cartier qui cherchera à se qualifier contre Strasbourg avant d’accueillir Laval mardi en championnat. Finalement, cette 15e journée de Ligue 2 se tiendra sur quatre journées.
Ce vendredi soir, Dijon, qui reçoit Clermont, tentera de ravir la première place à Metz, qui accueille Auxerre ce samedi. L’actuel deuxième de Ligue 2, Nancy, aura aussi son mot à dire à Laval.
:roll: .... çà devient grave là "l'investigation" !
