Razak Omotoyossi, Oumar Sissoko et Nuno Frechaut (de gauche à droite),
trois des hommes en forme du FC Metz revu et corrigé. Photo RL
Razak Omotoyossi enfin buteur, Oumar Sissoko de nouveau solide à la place de Christophe Marichez, Nuno Frechaut impérial à un poste de défenseur qu’il ne revendique pas : à Metz, l’amélioration se niche partout !
La victoire de Metz à Dijon vendredi porte une signature collective : celle des quatorze joueurs ayant participé à son élaboration. Parmi ceux-là, tous n’étaient pas forcément attendus : parce qu’ils ne devaient pas jouer (Omotoyossi et Sissoko) ou, initialement, pas à la place occupée (Frechaut). C’est le signe d’une amélioration collective en même temps que la confirmation d’un élan nouveau : établir un lien de cause à effet s’avère éminemment subjectif, mais peut-être faut-il voir dans les progrès de chacun une vertu collatérale à l’arrivée de Sylvain Wiltord, exemplaire vendredi d’engagement et d’implication.
Razak Omotoyossi a donc inscrit le but qui manquait à son tableau de chasse messin. Avisé de sa titularisation lors de l’ultime entraînement d’avant match, Oumar Sissoko a jalousement interdit l’accès à ses filets. Défenseur contrarié, le milieu de terrain Nuno Frechaut a formé avec Matheus Vivian une charnière centrale aussi solide qu’elle est lusophone ! La preuve par trois que quelque chose a bel et bien changé, à Metz, en février. Passage en revue de trois garçons dans le vent…
Razak Omotoyossi
Sa saison. Quelques aperçus d’un talent certain, notamment pour peser sur une défense et conduire le ballon sur des espaces restreints, mais un bilan édifiant pour un attaquant précédé d’une réputation de buteur adroit : zéro but en 17 apparitions, toutes compétitions confondues, soit 779 minutes sans trouver le chemin des filets !
Avant, pendant et après Dijon. Jugé en forme fin décembre, il a rejoint la Coupe d’Afrique des nations en janvier, participant aux trois matches du Bénin, éliminé au premier tour. A son retour, titulaire contre Nîmes, il a montré une entente prometteuse avec Sylvain Wiltord, face à Nîmes. Mais, jeudi, Omotoyossi a réveillé l’agacement qu’il suscite parfois : le bus pour Dijon venait de partir, quand le Béninois est arrivé, très en retard au rendez-vous ! « Il y avait de quoi être fâché, affirme Yvon Pouliquen. Il marque, c’est bien et c’est important, mais j’étais encore énervé après lui en fin de match lorsqu’il a provoqué une altercation avec Matheus Vivian : il faut savoir accepter les remontrances de ses partenaires ! » Pour Omotoyossi, l’opération de réhabilitation passera par d’autres buts ! En attendant, à Dijon, survenu juste après son entrée à la place de Jérémy Pied, sa frappe soudaine, en pivot et en pleine surface, confirme l’instinct de buteur du Béninois.
Oumar Sissoko
Sa saison. Propulsé en première ligne, à Nantes, en cours de match, pour suppléer Christophe Marichez, le deuxième gardien messin a alors préservé le nul messin à la Beaujoire, avant de poursuivre un intérim de quatre matches sans défaite (3 victoires, 1 nul, 2 buts encaissés). Il s’est effacé devant le retour de son capitaine, début novembre. Il n’était pas là pour le suppléer après son exclusion à Lyon, mi-janvier, en Coupe de la Ligue : troisième gardien du Mali, il se trouvait lui aussi en Angola, pour la Coupe d’Afrique.
Avant, pendant et après Dijon. La blessure de Christophe Marichez à l’entraînement vendredi l’a remis en selle. Privé de compétition en 2010, Sissoko a rapidement trouvé ses repères : sûr et sobre, il a rendu une copie vierge de toute faute. Au point de bousculer la hiérarchie, quand Christophe Marichez reviendra de blessure ( lire ci-contre) ? « En octobre, commente Yvon Pouliquen, Oumar a emmagasiné de la confiance en lui, et ses coéquipiers comme ses entraîneurs lui accordent la leur. Cela dit, Christophe reste le numéro un : l’important est de savoir que nous pouvons compter sur un Oumar compétitif. »
Nuno Frechaut
Sa saison. Attraction du recrutement estival de Metz, fin août, Nuno Frechaut a passé six premiers mois poussifs et, mi-janvier, lui-même décrivait son bilan comme « insatisfaisant ». Balancé entre défense et milieu, soumis à la concurrence, le Portugais de 32 ans, 17 sélections nationales, a tardé à prendre ses marques, « sans trouver de raison », affirmait-il le mois dernier, partageant juste ce constat général : « Mes prestations n’ont pas été à la hauteur de ce que j’escomptais. »
Avant, pendant et après Dijon. Avec la blessure de Stéphane Borbiconi, Nuno Frechaut a trouvé un point d’ancrage à un poste qui n’est pas celui qu’il affectionne le plus : en défense centrale. Résultat : associé à Matheus Vivian, une solidité sans faille, à Dijon, comme déjà à Angers et Tours. Vendredi, sa capacité à ne pas s’affoler et à repousser proprement le danger a fait merveille, à la retombée des coups francs dijonnais. Dans dix jours, face au Havre, Frechaut changera de partenaire : Matheus Vivian sera suspendu. De quoi éprouver la capacité d’adaptation d’un joueur enfin digne de son statut
Sylvain VILLAUME.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : retour de Dijon dans la nuit de vendredi à samedi, puis journée de repos. Aujourd’hui et demain : repos. Mardi : reprise de l’entraînement en matinée.
D’un match à l’autre. Dernier match : Dijon - Metz (25 e journée de Ligue 2) vendredi 19 février : 0-1. Prochain match : Metz - Le Havre (26 e journée) lundi 1 er mars (20 h 45). A suivre : Laval - Metz (27 e journée) lundi 8 mars (20 h 45) ; Metz - Nantes (28 e journée) lundi 15 mars.
A l’infirmerie. Victime d’une « petite élongation » à la cuisse, selon les premiers diagnostics, Christophe Marichez passera mardi des examens permettant de préciser la durée de son indisponibité : le gardien messin s’est blessé jeudi à l’entraînement. Sorti en première mi-temps à Dijon, Jérémy Pied a reçu une béquille à la hanche. Enfin, Stéphane Borbiconi se trouve à l’arrêt en raison d’une déchirure à la cuisse.
Suspendu. Julien Cardy a purgé une suspension d’un match, vendredi à Dijon. Matheus Vivian a écopé de la même sanction : lui manquera Metz - Le Havre le 1 er mars.
L’info. Afin de bénéficier de temps de jeu, Youssef Mokhtari devait jouer avec l’équipe réserve, en CFA2, à Chaumont. Le report de ce match, prévu hier, constitue donc un contretemps pour l’international marocain.
