Romain Métanire (à gauche) veut croire en des jours meilleurs, collectivement et personnellement. Photo Anthony PICORÉ
Romain Métanire joue moins et reste sur une élimination en Coupe de France à Wasquehal. L’arrière droit historique du FC Metz évoque cette actualité. Sans sinistrose et un brin mystérieux…
Romain Métanire, comment vivez-vous cette élimination en Coupe de France ? « Nous sommes déçus parce que Metz a une histoire avec cette compétition. En plus, le tirage nous réservait un très beau match. Quand j’ai vu que Wasquehal recevait le PSG, je me suis dit qu’on était passé à côté d’un beau spectacle pour nos supporters. »
• Comment expliquez-vous cette mauvaise passe (3 défaites, 1 succès) ? « On a du mal à gagner depuis quelque temps. Quand tu es irrégulier, cela peut donner un coup au moral. »
• Metz a coutume d’accuser une baisse de régime en hiver. Celle-ci est-elle comparable aux précédentes ? « Oui, elle ressemble un peu à ce qu’on a pu voir auparavant. Mais c’est aussi quelque chose que l’on peut corriger rapidement. Il ne faut pas que cela dure. Il faut relever la tête, continuer à travailler et rester humble. »
• Ne payez-vous pas un déficit d’impact ? « La L2 est un championnat physique. Il faut répondre présent dans les duels, mais il faut trouver un équilibre aujourd’hui, parce qu’on a aussi des joueurs plus techniques, capables de tenir le ballon. »
« Pas malheureux »
• Comment vivez-vous votre temps de jeu très aléatoire ? « C’est compliqué mais je ne me morfonds pas. Nous avons un gros effectif et le coach fait ses choix. Moi, je suis pro, je continue à travailler et je suis déjà content d’exercer ce métier. Ces instants en font partie. Je vis peut-être des moments difficiles mais un jour, ce sera différent. »
• Y voyez-vous une incitation au départ ? « Ce sont des décisions du coach, du club. Moi, je reste dans le travail. Je n’ai pas eu de discussion avec les dirigeants, seulement avec le coach. Ça s’est bien passé. On était d’accord sur certaines choses. Cet été, j’avais dit que j’aimerais bien partir si j’avais une offre et le club a réagi en conséquence. C’était normal de recruter à mon poste. Après, je suis resté… »
• Sans regret ? « Je suis à Metz depuis l’âge de 6 ans, j’ai vécu des montées, des déceptions et ce sera toujours mon club de cœur. Au bout d’un moment, tu as aussi envie de voir autre chose, ça me semblait légitime. Mais je ne suis pas malheureux d’être resté. J’ai continué à jouer le jeu. Je n’ai jamais triché. »
• Allez-vous partir cet hiver ? « Je n’ai pas trop la tête à ça. Il reste des matches à jouer. »
• Comme le choc face à Dijon… « Un match très important, oui. C’est un adversaire direct et on sera à domicile. Maintenant, il faut gagner pour repartir du bon pied. »
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement le matin et une séance compensatoire à 15 h. Aujourd’hui : une séance à 14 h. Demain : une séance à 14 h (à huis clos). Samedi : Metz - Dijon à 14 h. Dimanche : une séance d’entraînement à 10h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Wasquehal (CFA) - Metz (8e tour de la Coupe de France), dimanche 6 décembre : 2-1. Prochain match : Metz - Dijon (18e journée de Ligue 2), samedi 12 décembre à 14 h. À suivre : Tours - Metz (19e journée de Ligue 2), samedi 19 décembre à 14 h ; Metz - Sochaux (20e journée de Ligue 2), vendredi 8 janvier 2016 (date et horaire à confirmer).
À l’infirmerie. Célestin Djim (quadriceps) et Oumar Gonzalez (contracture) sont actuellement à l’arrêt. De son côté, Cheick Doukouré (genou) poursuit sa rééducation.
Suspendu. Pour avoir reçu trois avertissements dans une période incluant dix rencontres, le défenseur Tiago Gomes est suspendu pour la réception de Dijon, samedi.
En sélection. Habib Diallo et Moussa Seydi ont été battus en demi-finale de la CAN U23. Le Sénégal, pays hôte de la compétition, s’est en effet incliné face au Nigéria (0-1). Les deux joueurs du FC Metz n’ont pas participé à cette rencontre.
Emiss’R de paix : leur clip sur le FC Metz cartonne
« On n’a pas de discours politique. On veut casser la mauvaise image du rap. Pour nous, moins on est vulgaire, plus on nous écoute. » Photo Marc WIRTZ
Les Crocs du Dragon, c’est le titre du groupe de hip-hop mosellan Emiss’R de Paix qui cartonne sur internet. Dans leur clip, les jeunes rappeurs appellent les tribunes à célébrer les Grenats… dans un même élan.
Il y a Risbo, 26 ans, d’Uckange, autoproclamé « le sage » du groupe. Avec sa dégaine tout en longueur et ses cheveux coupés à ras, on dirait Akhenaton, le leader d’IAM. Jusqu’ici, il créait en solo et envoyait ses morceaux sur le net, comme des sonars cherchant l’écho. Le retour est venu en septembre dernier avec son titre Ici, c’est Metz ! qui a fait un carton sur Youtube (37 000 vues) à l’occasion du dernier derby Metz-Nancy.
Il y a aussi AKF, 26 ans, de Mondelange, le collier de barbe soigné, le sourire facile, dit « l’impulsif ». Et puis Las, 23 ans, de Serémange, plutôt baraqué, coiffeur dans le civil, le « grain de folie » de la bande. Ces deux derniers ont créé leur groupe Ver-Dikt-Crew et sorti trois albums dont 500 exemplaires ont été vendus dans les librairies de Metz et Thionville.
Quand les trois garçons se sont croisés, il y a deux ans, ça a donné Emiss’R de Paix. Un des groupes de rap amateurs les plus actifs du moment en Lorraine : « On fait toutes les scènes, tous les festivals de la région », décrochant au passage la demi-finale du Tremplin Music city Tour, à Nancy, l’an dernier.
Des « copains nous ont encouragés à faire une chanson sur le FC Metz, on est tous des supporters ». Emiss’R a donc écrit Les Crocs du Dragon. Leur clip connaît un certain succès sur Youtube : en toile de fond, les stades Saint-Symphorien et du FC-Metz-Algrange, des supporters en liesse et, en première ligne, nos trois rappeurs en Grenat : « Ici, c’est Metz, mon gars ! Qu’importe ta tribune, chante avec nous ! Est-Ouest-Nord-Sud, tout le monde debout ! »
C’est simple, efficace. « On avait lancé un appel sur Facebook pour trouver des figurants. Mais au moment de filmer, les gens de la tribune Est ne voulaient pas tourner avec ceux de la tribune Ouest. Finalement, ils se sont tous pris par les épaules ! », savourent les chanteurs.
Leur vidéo a été vue plus de 8 000 fois, Mirabelle TV et France Bleu ont passé leur titre à l’antenne et le FC Metz les a félicités par mail « en gardant notre numéro ! », se réjouissent les rappeurs pour qui une diffusion du clip au stade serait une consécration.
Et puis, il y a le quatrième de la bande : DJ Garnet B, un Messin de 32 ans, rencontré parmi les supporters figurants, devenu « le papa du groupe », le "mixeur" qui a apporté au groupe une culture plus électro-house.
Pacificateurs de tribunes, mais pas seulement, leurs chansons se veulent contestataires : contre les multinationales, le matérialisme ou la malbouffe, « c’est global ». Admirateurs du « vrai rap des années 1980 à 2000 » portés, selon eux, par Assassin, The-Notorious-Big mais aussi MC Solar ou Hocus Pocus, ils entendent, en Lorraine, « casser les clichés du genre : les nanas à poil, les billets, le guns ». Car « moins on est vulgaires, plus les portes nous sont ouvertes ». Y compris celles d’Amnéville pour le Téléthon au Snowhall ou de Metz pour les festivités de la Saint-Nicolas. Ils ont repris à leur compte la devise d’IAM – peace, unity, love and having fun – quitte à tenir l’actualité à distance. Généralistes, optimistes et du temps devant eux pour affirmer leur identité.
https ://www.facebook. com/emissrdepaix
Céline KILLÉ.
