
C’est désormais une certitude : Metz est fâché avec le confort cette saison. Cette équipe ne sait pas se rendre l’existence facile. Elle gagne rarement ses matches avec de la marge et, petite nouveauté, elle n’occupe même plus le podium de Ligue 2. Jusqu’ici, c’était pourtant l’assurance tous risques. Les Grenats pouvaient essuyer des critiques sur le contenu de leurs sorties ou sur leur inconstance, ils pouvaient également brandir le classement comme un parapluie. Tant qu’ils figuraient dans les trois premiers, ils restaient dans les clous pour la montée. L’essentiel était là.
La fin de la phase aller et la défaite à Tours (2-0), la quatrième d’affilée toutes compétitions confondues, ont rebattu les cartes. Le doute, soudain, s’est installé. Et Metz est tombé de la boîte, alors qu’il avait occupé le podium durant 16 journées. « Sixième au classement, c’est une déception , confirme Jonathan Rivierez. On voulait vraiment revenir dans les trois premiers avant les vacances… » Raté.
Dijon « a fait mal »
Samedi, dans les coulisses du stade de la Vallée du Cher, José Riga lui-même semblait chercher des explications à cette mauvaise passe et il s’est bien gardé d’en fournir à chaud. « Si on cumule les contre-performances, c’est qu’il y a des raisons , admit l’entraîneur. Mon job et celui de la direction, c’est de mettre le doigt sur ce qui ne va plus. […] Il faut utiliser la trêve à bon escient. Il est toujours possible d’atteindre nos objectifs mais il faut : 1. Trouver les problèmes. 2. Chercher les solutions. 3. Concrétiser ces solutions. » Vaste programme.
Le technicien a surtout évoqué « un manque de confiance ». Il n’est pas le seul. La défaite face à Dijon, une semaine plus tôt, a manifestement laissé des traces. Car Metz avait rendu un match très consistant, mais il s’était incliné à l’arrivée (1-2). « Ça nous a fait mal , abonde André Santos. On a eu beaucoup d’occasions mais Dijon marque sur ses deux seules frappes… Quand tu perds comme ça, tu perds aussi en confiance. Cette trêve va faire du bien. L’équipe a besoin de se reconcentrer. »
Oui, vivement janvier, car décembre est le mois « doute » des Grenats. En y réfléchissant bien, c’est peut-être un mal pour un bien. Il vaut mieux traverser une crise de résultats à mi-parcours car elle n’est pas rédhibitoire. Et elle invite à se remettre en question. À la bonne heure : le FC Metz ne peut faire l’économie de cette analyse. Peut-être s’est-il laissé bercer, justement, par sa position au classement.
La chute du podium est un avertissement. Et le reflet d’un parcours imparfait. Mine de rien, les Grenats n’ont battu qu’une seule équipe du top 10 actuel et c’était Bourg, la pire défense de L2. Allez, on peut éventuellement porter le chiffre à deux, car Metz s’est parfois battu tout seul aussi…
Il manque un match fondateur aujourd’hui. Les coéquipiers de Kévin Lejeune traquent encore cette démonstration de football et de caractère. Pour valider leur travail, leur politique, et pour rassurer un public qui ne masque pas sa perplexité. Metz aura besoin de l’adhésion générale s’il entend remplir son objectif. Des pistes à suivre ? Vaincre le leader nancéien à Picot, début février, serait un formidable trophée à brandir à ces supporters inquiets. Auparavant, il sera conseillé, pour le symbole, de réussir sa rentrée face au Sochaux d’un certain Albert Cartier. « On va se battre en janvier », promet Santos. Le peuple messin n’attend que ça.
Christian JOUGLEUX.