
Julien Cardy et les Messins repartent avec l’ambition d’asseoir une autorité incontestée depuis cinq matches. Photo Karim SIARI
Invaincu depuis cinq matches, Metz se rend à Laval. Officiellement pour poursuivre sa série et creuser l’écart avec Nîmes. Mais une victoire pourrait aussi lui permettre de relancer les débats dans le trio de tête…
Le contexte. Des résultats positifs matérialisés par une emprise sérieuse sur le fauteuil du troisième, une ambiance souriante et travailleuse… Metz va bien. Débarrassé des angoisses d’un mois de janvier méchamment improductif, il se rend aujourd’hui à Laval l’esprit libre et l’œil ambitieux. Sa victoire face au Havre, il y a une semaine, a porté son invincibilité à cinq matches. Et les résultats de cette vingt-septième journée qu’il s’apprête à refermer en Mayenne l’encouragent à « poursuivre sur cette voie » ouverte par le succès qui avait ponctué la première apparition de Sylvain Wiltord sous le maillot messin. C’était il y a un mois et trois jours. « Depuis, c’est vrai, reconnaît Yvon Pouliquen, certaines choses ont changé. Les garçons ont fait ce qu’il fallait pour s’ôter la pression qu’ils pouvaient ressentir à un moment donné. Et nos derniers matches prouvent que nous méritons d’être là où nous en sommes. » Metz va bien, donc. A tel point que l’on en arrive à se demander ce qui pourrait bien venir enrayer la machine. Laval peut-être ? L’équipe de Philippe Hinschberger a le potentiel du parfait grain de sable. Les Messins ont d’ailleurs déjà eu l’occasion de se frotter au promu. Il y a cinq mois, à Saint-Symphorien, la première manche avait bien failli tourner à la catastrophe pour Christophe Marichez et ses coéquipiers. Menés 2 à 0 à la pause, il leur avait fallu le doublé d’un certain Thibaut Bourgeois et un penalty de Pascal Johansen pour s’éviter une défaite qui les auraient rapprochés de la zone rouge… « Si nous l’avions emporté, à l’époque, nous les aurions devancés de sept points, rappelle l’entraîneur mayennais. Aujourd’hui, ce sont eux que l’on trouve devant. A sept points … » Tournant, vous avez dit tournant ?
L’enjeu. A l’image du match aller, le rendez-vous de ce lundi 8 mars pourrait aussi prendre des allures de tournant. Une victoire, ce soir, et les Messins prendraient en effet une sérieuse distance – sept points – avec leur rival nîmois, contraint au nul à Guingamp, vendredi (0-0). C’est d’ailleurs cette ambition qui accompagnera Yvon Pouliquen et les siens sur la pelouse du stade Francis-Le-Basser. Même si le technicien breton l’exprime à sa façon : « Pour nous, l’important est de poursuivre cette série de cinq matches sans défaite et de confirmer ce que nous avons fait lors de nos trois derniers déplacements. » L’issue de ceux-ci, mise en parallèle avec les difficultés éprouvées par les Lavallois sur leur terrain, nourrira ici la gourmandise des uns et des autres : de ses trois derniers rendez-vous à l’extérieur, Metz a ramené sept points. La perspective d’une nouvelle récolte, aujourd’hui, présente un autre intérêt qui consisterait pour les Messins à se rapprocher du leader caennais et de son dauphin brestois. Et pourquoi pas de relancer le débat dans ce trio de tête… Yvon Pouliquen a évidemment cette idée en tête de « revenir à cinq points de deux premiers », mais elle ne s’accompagne d’aucune projection plus lointaine. Le mois de mai est encore loin. « De toute façon, à mes yeux, Caen et Brest ont un pied et demi en Ligue 1. »
Les acteurs. Privé de Romain Rocchi, suspendu, l’entraîneur messin enregistre en revanche le retour aux affaires de Matheus Vivian. L’intérim efficace proposé par Diagne Fallou contre Le Havre n’empêchera pas le Brésilien, suspension purgée la semaine passée, de reprendre sa place au cœur de la défense messine. Au milieu, c’est Vincent Bessat qui pourrait être invité à débuter sur le banc. Jérémy Pied hériterait dans ce cas du couloir gauche. Reste ce doute quant à la composition du duo offensif messin… Remplacé par un milieu de terrain peu avant l’heure de jeu lundi dernier, Razak Omotoyossi n’affiche pas véritablement l’efficacité que Metz attendait de lui. S’il a inscrit son premier but à Dijon, l’international béninois tarde encore à justifier la confiance qui lui est accordée par le staff depuis son retour de la Coupe d’Afrique des Nations. Et puisqu’Yvon Pouliquen n’est pas contre la perspective de « changer une équipe qui gagne », il n’est pas interdit de penser que l’heure d’une première collaboration entre Sylvain Wiltord et Thibaut Bourgeois a sonné. Ça aussi, ça pourrait valloir le détour…
Cédric BROUT.
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Bourgeois trouve le temps long

La dernière titularisation de Thibaut Bourgeois remonte au mois de décembre, face à Caen. Photo Pascal BROCARD
Sauveur de Metz au match aller, contre Laval, Thibaut Bourgeois n’a pas encore été titularisé cette année. L’attaquant attend son jour.
Des miettes, rien que des miettes. Alors forcément, Thibaut Bourgeois a faim. Et le souvenir qui revient sur la table de l’actualité, aujourd’hui, avec la deuxième manche du duel entre les Lavallois et les Messins, n’est pas fait pour calmer l’appétit de celui qui avait inscrit deux des trois buts de son camp au match aller. Ce 2 octobre 2009, l’attaquant avait honoré sa deuxième titularisation en championnat. Cinq mois plus tard, il attend encore la sixième.
« C’est vrai, en ce moment c’est un peu difficile pour moi, concède poliment l’intéressé. En plus, lorsqu’on joue le lundi, je ne peux même pas accumuler du temps de jeu avec l’équipe réserve. Oui, c’est frustrant. Quand je suis au stade, à l’entraînement, j’arrive à faire abstraction de tout cela en travaillant. Mais c’est parfois un peu plus difficile à supporter quand je rentre chez moi. » Thibaut Bourgeois n’ira pas plus loin dans la manifestation de son mécontentement. Le garçon n’est pas du genre à s’épancher sur son cas personnel, préférant s’attarder sur « la bonne série » de son équipe et « la bonne ambiance » régnant au sein des vestiaires.
Soixante-deux minutes en 2010
Barré par la réussite de Papiss Cissé lors de la première partie de saison, l’attaquant de vingt ans n’a pas eu le temps de profiter du départ de l’ex-meilleur buteur messin pour attirer l’attention du staff messin. L’arrivée de Sylvain Wiltord, la confiance dont semble jouir Razak Omotoyossi et les résultats messins de ces dernières semaines, ne l’ont, ici, pas aidé. La preuve : depuis le début de l’année 2010, Thibaut Bourgeois n’a accumulé que soixante-deux minutes de jeu…
« Ça aurait peut-être été préférable pour moi d’être prêté au mercato, mais en même temps, l’opportunité ne s’est pas présentée. Maintenant, je fais avec, je travaille pour progresser. Je suis encore jeune. »
C. B.
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L’arbitre
La deuxième de Jaffredo. A son évocation, les Messins se rappelleront sans doute à d’amers souvenirs. Lionel Jaffredo a, en effet, déjà officié en présence de l’équipe d’Yvon Pouliquen : c’était le 26 septembre 2009 (8 e journée), à l’occasion du déplacement au Havre. Les Messins s’étaient inclinés 2 à 0 au terme d’un match qui reste le seul ayant été dirigé par l’arbitre breton en Ligue 2 depuis le coup d’envoi de la saison. Il a en revanche cumulé quatorze apparitions à l’étage supérieur.
L’anecdote
« Un homme extraordinaire. » Yvon Pouliquen ne débarquera pas en territoire inconnu ce soir : l’entraîneur messin a en effet passé deux saisons à Laval et plus précisément sur la pelouse de Francis-Le-Basser. Après dix années sous le maillot brestois, il s’était en effet engagé avec le club tango, où il a demeuré de 1987 à 1989. Cet épisode de sa vie de joueur lui a permis de côtoyer un certain Michel Le Milinaire, entraîneur emblématique du Stade Lavallois. Les années se sont écoulées, le souvenir d’« un homme extraordinaire » est resté dans l’esprit d’Yvon Pouliquen.
La phrase
De Philippe Hinschberger. Promu cette saison en Ligue 2, Laval affiche un rendement des plus honnêtes, mais qui ne semble pas encore suffire à l’ambition de son entraîneur. « J’ai toujours le sentiment que mon équipe est capable de faire mieux… Avec un peu plus de concentration, on serait d’ailleurs peut-être mieux situé au classement. Mais voilà, à un certain moment, nous avons multiplié les conneries, notamment à Metz, où nous aurions dû l’emporter. »
Le chiffre
4. Le public lavallois attend toujours la première victoire de l’année à domicile de son équipe : chez eux, les Mayennais restent en effet sur une série de quatre matches sans le moindre succès (1 défaite en Coupe de France, 3 nuls en championnat). Vannes est la dernière formation à s’être inclinée sur la pelouse du stade Francis-Le-Basser (2-1, 19 e journée).
L’info (1)
Terrain gelé. Hier matin, les Messins n’ont pas pu s’entraîner sur leur pelouse habituelle, gelée, et donc impropre à la pratique du ballon rond. La troupe d’Yvon Pouliquen a trouvé refuge sur le terrain synthétique de Moulins-lès-Metz, où elle a procédé aux derniers réglages en vue de son quatorzième déplacement de la saison.
L’info (2)
Châteauroux un vendredi. La Ligue de football professionnel a arrêté la programmation de la 30 e journée de championnat. Celle-ci prévoit que les Messins reçoivent Châteauroux le vendredi 26 mars à 20h30 (en direct sur Ma Chaîne Sport). Le fameux rendez-vous du lundi, lui, opposera Le Havre à Guingamp.
C. B.
