La détresse de Romain Métanire au moment de son expulsion. Photo Pascal BROCARD
Retour sur la victoire inespérée du FC Metz, vendredi, face à l’AC Ajaccio (3-2). Malgré une incroyable addition d’éléments contraires, les Grenats ont en partie rassuré leurs supporters. Comme souvent...
Il faut se résoudre à l’évidence : le FC Metz fait tout à moitié cette saison. Il ne convainc qu’à mi-temps, s’impose uniquement contre la section basse du classement de Ligue 2 et ne rassure ses supporters qu’en partie. Vendredi soir, avec la venue d’Ajaccio, le public de Saint-Symphorien est d’ailleurs passé par tous les états devant ses intermittents préférés. Ce qui valait bien un retour sur cette curieuse soirée.
Il faut d’abord imaginer l’ambiance poisseuse d’une première période jouée à l’envers. À l’heure de regagner leur vestiaire, les Grenats étaient menés (1-2), réduits à dix suite à l’expulsion de Métanire et copieusement sifflés par leurs supporters. Philippe Hinschberger lui-même ne comprenait pas comment Georges Mandjeck, son « monsieur sécurité », avait pu rendre autant de ballons à l’adversaire. Grise mine générale donc. Incompréhension totale aussi.
Dans le public, une ambiance à l’avenant. Côté Ouest, les Ultras s’étaient occupés avec une petite baston, saluée par les « Tuez-vous, tuez-vous » solidaires de la tribune opposée. Des CRS sont alors venus gonfler les chiffres de fréquentation du stade. Côté Est, on continuait de célébrer cette soirée rasoir en réclamant la moustache du président Serin et le départ du directeur sportif Carlos Freitas, entre les « Mouillez le maillot ». Tension à bloc.
Hinschberger : « C’est inespéré »
Et pourtant… Comme face à Sochaux, à dix contre onze (1-0), ou à Picot, sous les feux nourris de l’ASNL (2-2), un miracle s’est encore produit. Metz a retrouvé du mordant. La défense s’est resserrée. Reis a vidé ses poumons dans le couloir droit. Didillon, soudain, a dérouté toutes les tentatives corses. Et Diallo est surtout entré en piste, pour relayer un Krivets sorti sous les applaudissements et planter un doublé. Score : 3-2. « J’avais dit que j’étais en confiance », sourira, plus tard, le héros du soir. « Avec lui , dixit son entraîneur, le rapport qualité-prix est énorme. » Un peu oui : cinq buts en quatre matches.
Avec un système bricolé en 4-3-2 et l’énergie du désespoir, Metz venait de retourner un résultat et un public enfin prompt à louer les efforts grenats. Une vraie mi-temps thérapeuthique! « En plus, tous les résultats du soir nous sont favorables », savourait Ivan Balliu. « Mais c’est inespéré » , nuançait Hinschberger, en se gardant bien de parader. Entre soulagement et perplexité, l’entraîneur semblait, lui aussi, à moitié convaincu. « On refait ce match dix fois, on en perdra neuf ! Et si c’était nul ou perdu, c’était mort » pour la montée, remarquait-il, lucide.
Que s’est-il passé à la pause, pour produire pareille métamorphose ? « On s’est soudé , racontait Yeni Ngbakoto. Dans le vestiaire, il y a une vraie force de caractère et on savait qu’on était passé au travers. Alors on s’est dit qu’il fallait mouiller le maillot et sauver l’honneur du club. On savait qu’on pouvait renverser la situation. »
Avec ses habitudes curieuses, sa manie de jouer avec le feu et ses états de forme fluctuants, le FC Metz reste en piste pour la L1, à deux points du podium. En attendant le match du Red Star, bien sûr, car ce retard, pour l’heure, ressemble beaucoup aux Grenats. Il est à moitié rassurant.
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. (Horaires sous réserves de modifications). Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 10h. Lundi : une séance à 10h. Mardi : une séance à 10h. Mercredi : une séance à 10h. Jeudi : une séance à 10h. Vendredi : Paris FC - Metz à 20h au stade Charléty.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - AC Ajaccio (30e journée de Ligue 2), vendredi 11 mars: 3-2. Prochain match : Paris FC - Metz (31e journée de Ligue 2), vendredi 18 mars à 20 h. À suivre: Metz - Niort (32e journée de Ligue 2), vendredi 1er avril à 20 h.
À l’infirmerie. Tiago Gomes est toujours blessé au genou, comme l’étaient Cheick Doukouré et Kévin Lejeune avant lui. Ces deux éléments en ont terminé avec leur travail de reprise et sont à la disposition de l’entraîneur.
Buteurs. En Ligue 2 : Ngbakoto (8 buts) ; Lejeune, Diallo (5); Bekamenga (5 dont 1 avec Lens) ; Mayuka, Métanire, Palomino, (2) ; Krivets, Balliu, Bussmann, Candeias, Doukouré, Falcon, Kaboré, Rivierez, Santos (1).
Metz/Algrange a une étape de cols à Vendenheim
Mélanie De Brito (à gauche) va retrouver son ancien club de Vendenheim. Photo Pascal BROCARD
A Vendenheim, chez le troisième et la meilleure défense du championnat, les joueuses de David Fanzel sont attendues au tournant ce dimanche. Attention, virage périlleux.
A neuf matches du poteau, le sprint est donc lancé pour la montée. En course : les deux favoris et actuels leaders, Metz/Algrange et Arras (47 points), mais aussi Vendenheim, l’outsider et arbitre (42 points).
C’est que, relancées par la Coupe de France, épreuve dans laquelle elles ont battu Saint-Etienne (D1) en huitième de finale avant de plier en quart face à Montpellier, les Alsaciennes y croient toujours. Leur calendrier le leur permet : elles reçoivent aujourd’hui Metz puis Arras fin mars.
Vendenheim a mis du temps à trouver sa vitesse de croisière, débutant l’exercice par deux matches nuls décevants face à Rouvroy et Lillers. Mais progressivement, l’équipe a enchaîné les bons résultats pour sortir du peloton. Aujourd’hui, les Bas-Rhinoises sont donc de retour dans le jeu pour la victoire.
Leurs qualités ? Elles s’appuient sur une défense hermétique, la meilleure du groupe avec sept buts concédés, dont trois à Saint-Symphorien au match aller (3-0). Les Alsaciennes sont difficiles à surprendre. Souvent, elles aspirent leurs adversaires pour mieux les contrer. Voilà l’écueil à éviter. Et si leurs attaquantes marquent peu (21 buts), ça suffit souvent pour enchaîner les succès. En fait, Vendenheim ne s’est incliné qu’à Metz et à Arras (1-0) en novembre. Le débours de points est pour le reste dû à quatre matches nuls.
Sans peur
« Nous savons où nous mettons les pieds » , assure David Fanzel, l’entraîneur des Grenats. « Nous savons que nous allons au-devant d’un match compliqué. Une étape de cols. Mais nous n’allons quand même pas trembler. Nous avons l’ambition de jouer en D1. Nous sortons d’un bon match en Coupe de France à Paris (défaite 3-0) et nous avons des certitudes dans le jeu. Il va falloir s’appuyer là-dessus et reproduire ce que nous avons bien fait à l’automne même si le terrain, cette fois, ne nous avantagera pas. »
Les Messines n’ont perdu à ce jour qu’à Arras (2-0). Elles savent que cette partie-là est cruciale. Elles se présenteront quasiment au complet. Seule la jeune Léa Khelifi, récemment blessée, a été laissée à la disposition des U19. De son côté, Getter Laar, la gardienne internationale estonienne, joue avec sa sélection en Albanie. David Fanzel n’a pas livré son équipe. Il pourra compter, cette fois, sur le retour des ex-joueuses de Vendenheim, la grande Mélanie De Brito, et la petite Selen Altunkulak.
Le groupe de Metz/Algrange : Burtin, Hurbain, Mansuy, Brocheray, Papaix, Jatoba (cap), Morel, Gathrat, Lhuillier, Martins, Wenger, Janela, Wojdyla, De Brito, Altunkulak.
A. Z.
Le FC Metz s’incline contre Nancy dans le derby de CFA2
Diagne et Nancy ont su museler les Messins de Kaboré. Photo Gilles WIRTZ.
Réduits à dix durant vingt minutes et frustrés par un pénalty raté, les Messins se sont encore inclinés dans le derby. Malgré le terrain indigne, Nancy a trouvé les ressources pour faire la loi (2-3).
Si les pros sont restés inséparables cette saison, le derby a définitivement penché en faveur de Nancy du côté des réserves. Déjà vainqueur à l’aller (3-1), l’ASNL a remis le couvert au retour (2-3), sur un terrain miné à plus d’un titre. Car le stade du Haut de Blémont est parfaitement incompatible avec la pratique du football et les démonstrations techniques ont finalement imité l’arbitre principal de cette rencontre : elles ne sont jamais venues…
Il a donc fallu composer avec des rebonds capricieux, des guirlandes de longs ballons et cette impossibilité d’aligner trois passes consécutives. Pourtant, c’est un miracle, le spectacle fut au rendez-vous. Il n’est jamais venu du jeu, mais par les buts, superbes pour certains. Comme cette seconde réalisation de Mabella, auteur d’une frappe limpide de près de 25 mètres pour le 1-2 (59e ). Ou cette égalisation d’Udol, depuis son couloir gauche, qui a nettoyé la lucarne opposée de son pied droit (2-2, 67e ).
Un pénalty raté
Au moins, le suspense aura vécu jusqu’aux dernières minutes. Sur une perte de balle messine, Mabella avait d’abord ouvert le score en se jouant d’Oberhauser avec calme et sang-froid (10e ). Sakhi lui avait répondu avant de regagner le vestiaire, en dégainant plein axe pour faire mouche dans le petit filet (45e +2). Entre-temps, Toussaint (14e ) et Sacras (29e ) avaient sauvé deux situations brûlantes et Seydi de dévisser sur une occasion en or (24e ).
Les regrets des Grenats seront ailleurs pourtant. Bozok, par exemple, a provoqué un pénalty qu’il n’a pas su convertir, le gardien étant parti du bon côté (62e ). Toussaint a également fracassé la transversale (90e ) et Diagne a privé Kaboré d’une égalisation définitive dans les arrêts de jeu…
« Rageant »
Metz s’est toujours arraché pour revenir, mais Nancy s’est employé tout autant pour forcer la décision d’abord et garder ses points ensuite. Le but décisif est tombé sur un corner converti par Bidounga, à bout portant (2-3, 82e ). Oberhauser n’a rien pu faire, alors qu’il s’était fendu de la parade nécessaire dans la même minute devant Maoussa. Les Grenats auront toujours couru après le score hier et la tache s’est compliquée avec l’expulsion de Sacras à vingt minutes du terme.
Forcément, Lucas Toussaint parlait d’un résultat « rageant ». « Un derby, ça se gagne, mais là, on perd sur trois erreurs, on leur donne les buts » , pestait le défenseur. « Difficile à digérer , complétait José Pinot, son entraîneur. Trop de choses ont joué en notre défaveur. On avait pourtant mis tous les ingrédients d’un derby et j’ai aimé la détermination des garçons, mais c’est encore un mauvais résultat. »
Metz n’a toujours pas gagné un match en 2016, en effet. À l’opposé, Nancy savourait son coup. « Je pense que notre maintien est assuré , appréciait Sébastien Hanriot. Il n’y a pas eu de jeu sur ce terrain difficile, mais les garçons n’ont pas lâché et je crois que le résultat n’est pas immérité. Il récompense, à mon avis, l’équipe qui avait le plus envie. »
METZ - NANCY : 2-3 (1-1)
Stade du Haut de Blémont. Arbitre : M. Pastot. Terrain impraticable. Buts pour Metz : Sakhi (45e +2), Udol (67e ) ; pour Nancy : Mabella (10e , 59e ), Bidounga (82e ). Avertissements à Metz : Bozok (44e ), Kremer (65e ), Sacras (83e ) ; à Nancy : Iglesias (23e ), Diagne (61e ). Expulsion à Metz : Kremer (73e ).
METZ : Oberhauser, Rivierez, Toussaint, Sacras, Udol, Kremer, Sakhi, Seydi, Hein (cap., Duchêne 84e ), Bozok (Teixeira 76e ), Kaboré.
NANCY : Muangam, Assoumin (Fischer 34e ), Diagne (cap.), Bidounga, Luvualu, Ba, Iglesias, Maoussa, Bassi (Thomas 85e ), Coulibaly (Bekkouche 74e ), Mabella.
Christian JOUGLEUX.
Metz à l’épreuve de Monaco (coupe gambardella)
Un gros match attend le gardien Dylann Dufrenne et son défenseur Vahid Selimovic, ce dimanche à Monaco. Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz se rend à Monaco ce dimanche au lendemain du derby de CFA 2. Casse-tête pour le staff : aligner les meilleures équipes possibles.
Comment gère-t-on un huitième de finale de Coupe Gambardella particulièrement corsé lorsqu’il concorde avec un derby lorrain pour l’équipe réserve ? C’est toute la problématique qu’ont dû affronter les dirigeants messins ce week-end.
Ce Monaco-Metz tombe en effet le lendemain du match Metz-Nancy en CFA 2 (2-3). « On essaye de faire avec le plus de cohérence possible, explique Sébastien Muet, entraîneur des U19 grenats. Ceux qui peuvent jouer en Gambardella joueront en Gambardella. Ce sont deux matches importants. Il n’y a pas de priorité, il faut être compétitif sur ces deux rencontres. »
« Pas un tirage facile »
Sur le Rocher, le FC Metz va affronter un club réputé pour sa formation. Au classement national des centres, Monaco pointe à la 5e place, juste derrière… le club lorrain. « Les Monégasques o nt de belles équipes avec des effectifs de qualité et de quantité », estime Muet.
Après avoir éliminé Nancy, Vandœuvre puis Sedan, Metz va tenter de sortir l’ASM chez elle. Vaste programme. « C’est n’est pas un tirage facile mais on n’ira pas là-bas pour visiter. En huitième, il n’y a que des bonnes équipes et on en fait partie. Ce sera un bon match de U19. »
S’il concède aborder cette rencontre « avec beaucoup d’humilité, comme à chaque tour », l’entraîneur messin connaît néanmoins les forces et les faiblesses de l’adversaire du jour. « On a beaucoup travaillé sur lui. C’est un match très excitant à préparer. On veut continuer aventure le plus longtemps possible. C’est une expérience qui fait grandir. » Les générations précédentes peuvent en témoigner.
Le groupe messin : Dufrenne, Haïdara, Pierrard, Efouba, Selimovic, Meddour, Grun, Larrière, Bijelic, Basile, Gonzalez, Diakhaté, Fournier, Arslan, Amehi, Mathis.
Monaco - Metz (15 h)
Angelo SALEMI.
