
Pour Carlo Molinari, « c’était le bon moment » pour livrer ses souvenirs, notamment ceux liés au FC Metz. Photo RL
Pour la première fois, l’emblématique président du FC Metz se dévoile dans un livre d’entretien à paraître à la fin du mois. Carlo Molinari explique pourquoi il a (finalement) décidé de se confier au journaliste Pierre Théobald.
Malgré votre long et beau parcours, notamment à la tête du FC Metz, c’est la première fois qu’un livre vous est consacré. Étrange, non ? « En fait, l’idée n’est pas nouvelle. J’ai été sollicité à de nombreuses reprises par de multiples personnes dès les années 1990. Mais j’ai toujours refusé. Je n’avais pas envie de parler de moi, de dévoiler mon jardin secret. J’ai toujours cultivé une forme de discrétion… C’est un trait de mon caractère. Je pense d’ailleurs que beaucoup de personnes ont cette image de moi. »
• Qu’est-ce qui vous a finalement fait changer d’avis ? « Les années ont passé et, après un petit temps de réflexion, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel du pied de Pierre ( Théobald ). J’ai toujours pris garde à protéger ma vie familiale, à ne pas m’étendre sur mes affaires et mes fonctions de président du FC Metz ( de 1967 à 1978 puis de 1983 à 2009 ). Mais la contrepartie de cette discrétion, c’est que mes enfants et surtout mes petits-enfants ne connaissent pas forcément ma vie, notre vie et notre passé. Cela m’a sans doute poussé à changer d’avis et donc à me livrer. Je l’ai fait un peu pour eux, aussi… C’était, je crois, le bon moment. »
« Je me suis rapidement pris au jeu »
• Comment s’est passée votre collaboration avec Pierre Théobald ? « J’ai fait en sorte d’apporter les bonnes réponses à ses bonnes questions ( sourire ). Les entretiens ont commencé en janvier 2014. Au début, on se voyait de temps en temps. Nos premiers rendez-vous, je les appelais mes punitions ( rire ). Mais je me suis rapidement pris au jeu. »
• Du coup, replonger dans vos souvenirs a-t-il été un exercice agréable ? « Cela m’a forcément obligé à dévoiler quelques aspects personnels que je n’avais jamais trop livrés. De toute ma famille, j’ai été celui qui a été le plus exposé à travers mes titres de champions de France de motocross puis par mes fonctions à la tête du FC Metz. C’est vrai que je n’ai pas une vie forcément très banale ( sourire ). Je parle de l’arrivée de mes parents en France en 1932, de ma naissance à Villerupt mais surtout de football. Je livre quelques anecdotes de ces moments vécus dans le foot. »
• Au final, le résultat correspond-il à vos attentes ? « Je pense que les gens vont découvrir une autre facette de ma vie. J’espère, en tout cas, que cela permettra de raviver quelques bons souvenirs. Pour les plus jeunes, ce livre sera l’occasion de se plonger dans un récent passé, notamment du FC Metz, qu’ils ne connaissent pas forcément. L’essentiel, c’est que le lecteur traverse cet ouvrage avec le sourire. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Il tombe un peu le masque »
Après FC Barcelone - FC Metz 1984, le match de leur vie , Pierre Théobald, rédacteur en chef de l’hebdomadaire La Semaine après avoir été, notamment, journaliste au service des sports du Républicain Lorrain durant quinze ans, a décidé de donner la parole à l’emblématique président du club à la Croix de Lorraine.
Une évidence ? « Lors de la sortie de mon livre consacré à l’exploit des Messins à Barcelone, de nombreuses personnes me demandaient pourquoi ne pas me pencher sur la carrière de Carlo Molinari , explique l’auteur. Nous sommes alors en 2013 et cela fait déjà quatre ans que ce dernier a quitté la présidence du FC Metz. Pourtant, personne n’avait oublié le personnage ni ce qu’il avait accompli pour le club. Il y avait une réelle attente. J’ai donc naturellement proposé à l’intéressé ce qui est devenu ce livre d’entretien. »
Carlo Molinari, Sang Grenat , n’est ni une enquête ni une biographie consacrée à ce fils d’immigrés italiens devenu champion de France de motocross, entrepreneur à succès et figure incontournable du football français à la tête du FC Metz.
La préface signée Robert Pires
« C’est son témoignage , insiste Pierre Théobald. Il a jugé qu’il était aujourd’hui opportun de livrer quelque chose aux gens qui aiment le club, mais aussi à ses proches. Pour autant, le président Molinari n’a pas profité de cet espace de parole pour régler des comptes ou fournir des révélations tapageuses. C’est vrai qu’il tombe un peu le masque, et ce pour la première fois, mais je crois que ce livre est finalement très fidèle à ce qu’il est : une personne assez pudique. »
Qui a néanmoins marqué les esprits notamment chez les joueurs ayant porté le maillot messin durant sa longue présidence. Robert Pires fait partie de ceux-là. Le champion du monde préface d’ailleurs cet ouvrage où le lecteur pourra également découvrir les témoignages de certains proches de Carlo Molinaro (ses enfants, Sylvain Kastendeuch, etc.).
Carlo Molinari, Sang Grenat
de Pierre Théobald, Éditions
du Quotidien 232 pages, 18 euros
(en vente à compter du 31 mars)
J.-S. G.