Habib Diallo reste sur trois doublés à Saint-Symphorien. Photo Pascal BROCARD
Habib Diallo ne s’arrête plus. Auteur de sept buts en six matches, l’attaquant sénégalais du FC Metz a fait du stade Saint-Symphorien son petit jardin. Vendredi, contre Niort, il a inscrit son troisième doublé consécutif.
À le voir tapoter son téléphone accoudé à la main courante, ce samedi à Borny, tout en gardant un œil attentif sur ses copains de l’équipe réserve, rien n’indique que son quotidien a évolué. Habib Diallo a pourtant changé de terrain de jeu depuis deux mois. L’attaquant sénégalais ne fréquente plus le CFA 2, mais il alimente la chronique et les statistiques de la Ligue 2.
Il est la sensation du moment du côté du FC Metz et l’explication se résume très facilement : sept buts en six matches. Dont trois doublés consécutifs à Saint-Symphorien. Habib Diallo semble même élargir sa palette à chaque sortie et ses réalisations le disent aussi : il a marqué trois fois de la tête, trois fois du pied droit et une fois du gauche…
Un match amical décisif en réserve…
« Habib est en forme , confirme Philippe Hinschberger. Il est bien placé, il a du flair et il enquille les buts. C’est bien, il a pris le relais de Christian (Bekamenga). » Le passage de témoin était inattendu. Il fallait quelqu’un pour ressourcer l’attaque messine au moment où « Bekamengoal » a coupé le robinet et c’est ce jeune garçon, déniché à l‘académie sénégalaise de Génération Foot, qui s’est imposé avec fracas.
Philippe Hinschberger est revenu, vendredi soir, sur la genèse de cette belle histoire. « Quand je suis arrivé, Kaboré était devant Diallo , reconnaît le technicien. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’il est allé jouer avec la réserve, un match amical contre un club luxembourgeois (Niederkorn). Metz avait gagné 3-2 et Habib avait inscrit les trois buts. Alors, pour le récompenser, je l’ai fait jouer contre Le Havre et il met déjà une tête sur la barre… C’est bien, pour lui, d’être entré par cette porte-là. D’autant qu’il marque tout le temps à l’entraînement. »
Habib Diallo perpétuerait donc le vendredi soir une habitude qu’il décline toute la semaine. De l’avis général, à Metz, le garçon reste pourtant très perfectible, mais il donne aujourd’hui le spectacle d’un attaquant en confiance, porté par l’euphorie de ses débuts tonitruants. Sans surprendre outre mesure ses coéquipiers. Cheick Doukouré, par exemple, avait « tout de suite vu ses qualité s physiques et mentales ». Et Georges Mandjeck ne semblait pas tomber des nues non plus : « Habib a déjà marqué les esprits depuis longtemps », certifie le milieu de terrain.
« C’est vachement bien ce qui m’arrive, mais c’est surtout bien pour l’équipe », confie Diallo poliment. Pour éviter de tirer la couverture à lui. Pour rester fidèle, également, à des consignes venues du Sénégal où certaines voix influentes lui déconseillent de s’épancher dans la presse. L’exercice médiatique, de toute façon, ne le passionne pas. Il semblerait même l’encombrer mais l’attaquant est le premier responsable de cette nouvelle exposition. Tant qu’il marche sur l’eau, sa tête dépasse. Et le FC Metz reste dans les clous pour la montée en L1. Tout le monde y gagne.
Christian JOUGLEUX.
Ils votent tous Habib
Sans surprise, Habib Diallo a été élu homme du match face à Niort (2-0) par les internautes. L’attaquant a recueilli 72 % de voix parmi 339 votants sur le site du Républicain Lorrain.
Il devance Kévin Lejeune qui pointe à 14 %.
Fc Metz express
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Niort (32e journée de Ligue 2) : 1-2. Prochain match : Auxerre - Metz (33e journée de Ligue 2), vendredi 8 avril à 20 hMetz - Niort (32e journée de Ligue 2), vendredi 1er avril à 20 h. À suivre : Bourg - Metz (34e journée), vendredi 15 avril à 20 h.
À l’infirmerie. Hamza Sakhi souffre d’une pubalgie.
Suspension. Sanctionné de trois matches de suspension après son expulsion face à Ajaccio, Romain Métanire manquera encore le déplacement à Auxerre.
Buteurs. En Ligue 2 : Ngbakoto (9 buts). Diallo (7), Lejeune (5), Bekamenga (5 dont 1 avec Lens). Mayuka, Métanire, Palomino, (2). Balliu, Bussmann, Candeias, Doukouré, Falcon, Kaboré, Krivets, Milan, Rivierez, Santos (1).
La réserve du FC Metz enfin libérée
Umut Bozok. Photo archives RL/Anthony PICORÉ
Contre Strasbourg, Metz a signé sa première victoire en 2016 (4-2) et « son meilleur match ».
Ils l’attendaient depuis le 19 décembre 2015. Une éternité à l’échelle d’une saison de football. Les réservistes du FC Metz se sont donc enfin soulagés d’un poids, avec le passage de Strasbourg (4-2). « Ça fait du bien » , soufflait le gardien Dylan Dufrenne, en dévoilant la méthode : « On a respecté les consignes et on a tous fait les efforts pour les autres. »
José Pinot, son coach, a vu « le meilleur match » des Grenats : « On a été réaliste, mon équipe a bien communiqué et j’ai aussi aimé son travail sans ballon. Tous les ingrédients étaient là. » À commencer par l’efficacité. D’entrée, Bozok exploitait un mauvais renvoi de la défense pour ouvrir le score (6e ). Les Alsaciens ont certes égalisé sur un coup de billard, conclu par Onwuzurumba (12e ), mais Seydi, à son tour, jouait les opportunistes pour glisser dans les buts un ballon touché par Kaboré (2-1, 15e ).
Doublé de Bozok
Le match était lancé et Strasbourg prêt à dérouiller dans cette première période. Sur une merveille d’ouverture signée Larrière, Kaboré y allait de sa contribution (3-1, 21e ), imité plus tard par Bozok, qui profitait d’une faute de main du gardien, sur un centre de Sacras, pour inscrire son doublé à bout portant (4-1, 36e ). « On s’est rendu le match facile en marquant rapidement , dira le buteur. On a joué avec beaucoup de maturité car on est resté très concentré. »
La deuxième mi-temps s’est pourtant avérée moins faste. Metz a géré son avance mais perdu son instinct tueur sur des occasions nettes de Kaboré (64e ), Hadji (75e ) et une frappe sur la barre de Larrière (67e ).
Strasbourg s’est également ressaisi, opposant une prestation plus consistante qui lui a notamment permis de réduire le score sur un penalty de Weissbeck (78e ). Mais Dufrenne a fait le nécessaire, en fin de partie, pour sécuriser son camp, en boxant d’abord une reprise puissante de Jacquat (87e ) puis en intervenant d’une main ferme sur un tir de Camara (89e ).
Metz tenait enfin ce plaisir qui lui échappait depuis plusieurs mois. « On était vraiment en attente de ça , conclut José Pinot. Retrouver mes garçons avec cette fraîcheur-là, c’est bien. »
FC METZ (2) - STRASBOURG (2) : 4-2 (4-1)
Stade du Haut de Blémont. Arbitre : M. Gros. Buts pour Metz : Bozok (6e , 36e ), Seydi (15e ), Kaboré (21e ) ; pour Strasbourg : Onwuzurumba (12e ), Weissbeck (78e s.p.). Avertissements à Metz : Toussaint (78e ) ; à Strasbourg : Jacquat (80e ).
METZ : Dufrenne, Efouba, Toussaint (Kremer, 84e ), Meddour, Sacras, Larrière, Teixeira, Seydi (Hadji, 56e ), Hein (cap), Bozok (Fieck, 84e ), Kaboré.
STRASBOURG : Bina Ali, Jacquat, North (cap), Djetou (N. Onwuzurumba, 90e ), Shiashia, Tuiloma, Weissbeck, Sabo, Sanogo, Mpongi (Hardy, 46e ), Onwuzurumba (Camara, 46e ).
Ch. J.
Metz, le mauvais voyage
Juliane Gathrat et les Messines ont réalisé une mauvaise opération. Photo Julio PELAEZ
Ce match nul (0-0) ramené d’Hénin-Beaumont ne fait pas les affaires des Mosellanes.
Deux formations dans l’obligation d’engranger des points. L’une pour ne pas voir ses chances de montée s’évanouir, l’autre pour espérer quant à son maintien. Metz et Hénin-Beaumont n’ont pas réalisé une formidable opération ce samedi. Les deux équipes se sont quittées sur un match nul (0-0) qui n’arrange personne.
Le groupe artésien amputé de nombreuses joueuses blessées avait plus une allure d’équipe U19 que de Division 2. Mais il a tenu tête au groupe mosellan. Dès le coup de sifflet, Metz mettait rapidement son jeu en place ne laissant que peu d’opportunités au groupe héninois de développer le sien. Pourtant, la première réelle occasion fut héninoise avec Liénard (8e ) qui perdait son face-à-face avec la gardienne visiteuse Burtin.
Metz acculait Hénin dans sa moitié de terrain et, tour à tour, Khelifi (25e ), Wenger (38e ) perdaient leurs duels avec la gardienne artésienne Azem. Toujours aussi prompte, Wenger (42e ) voyait sa frappe renvoyée par la transversale.
Dès la reprise, la physionomie de la rencontre ne changeait guère mais Dumont (53e ) donnait des sueurs froides aux Lorraines sur une tête qui tutoyait la transversale alors que Burtin était battue. Progressivement, Hénin-Beaumont commençait à y croire alors que les Messines perdaient un peu de leur football. L’issue de la partie pouvait basculer d’un côté comme de l’autre mais c’était finalement dos à dos que les deux équipes se séparaient. Metz a laissé deux points précieux en cours de route.
(vu sa déclaration de vendredi)
) parce qu'il y a forcément l'effet euphorie des premiers matchs qui joue, mais il faut simplement espérer que l'expérience qu'il va vite engranger comblera l'euphorie perdue d'ici quelques semaines.