
L’énorme activité du Lavallois Romain Hamouna a beaucoup perturbé les Messins. Mais au final, Frédéric Biancalani et Pascal Johansen repartent de Mayenne avec un point en poche. Photo MAXPPP
Son entame de match prometteuse ne lui a pas épargné de souffrir, hier à Laval. Une piqûre de rappel sans conséquence pour le FC Metz, qui garde ses distances avec Nîmes, son poursuivant direct.
Cette fois, ils n’ont pas eu besoin de penalty. Pour ouvrir le score et refroidir une ambiance lavalloise qui n’avait franchement pas besoin de cela hier soir, les Messins s’en sont remis à la patte de Sylvain Wiltord. Idéalement servi par Jérémy Pied, l’attaquant n’a pas tremblé face à Balijon, le gardien lavallois, plaçant le ballon hors de sa portée (9 e).
De notre envoyé spécial à Laval
Idéal pour une équipe arrivée dans la Mayenne avec le capital confiance autorisé par une série de cinq matches consécutifs sans défaite, ce début de match s’est révélé trompeur. Ce matin, le FC Metz aurait pu se réveiller avec six points d’avance sur son premier poursuivant nîmois. Il n’en affiche que quatre. Les semaines à venir préciseront l’importance de cette avance à ce stade de la compétition. En attendant, on se dit que le camp lorrain a laissé filer une belle occasion de donner un bon coup sur la tête à la concurrence.
Un match pour rien ? Non. En trouvant l’énergie nécessaire pour renverser le scénario d’une rencontre qui avait démarré de la pire des manières pour eux, les Lavallois ont remis leurs adversaires messins devant une partie de leur réalité qu’avait masquée l’issue favorable de ses dernières prestations. L’équipe d’Yvon Pouliquen n’a pas perdu ce qui lui avait permis de remporter quatre de ses cinq derniers matches. Mais elle est incontestablement tombée dans une sorte de suffisance qui a bien failli se révéler fatale face à des Lavallois volontaires et entreprenants. Les carences messines, camouflées par le bilan comptable élogieux de son mois de février, sont, en effet, ressorties au grand jour.
Son manque d’efficacité arrive ici en tête de liste. Plus d’une fois, les Messins ont eu l’occasion de se mettre à l’abri, mais ni Bessat, ni Mendy, ni Pied, ne sont parvenus à s’inspirer du réalisme de leur aîné Wiltord. Laval, fébrile sur sa base arrière, a alors repris des couleurs. Et Hamouma s’est chargé de redonner l’espoir à son camp juste avant la pause. Ce but venait sanctionner une fin de première période durant laquelle les Messins avaient abandonné leur sérieux.
Coaching gagnant
Irréprochable jusqu’à ce but de l’attaquant lavallois, Christophe Marichez allait ensuite payer l’attentisme de ses coéquipiers. Dès le retour des vestiaires, de la tête, Do Marcolino donnait l’avantage aux Lavallois au milieu d’une défense messine figée, avant d’alourdir la note sur un ballon relâché par le gardien messin (65 e). On croyait la cause messine perdue…
C’était sans compter sur Thibaut Bourgeois. Bourreau des Lavallois à l’aller – il avait signé deux des trois buts de la victoire – le jeune attaquant messin ressortait du chapeau d’Yvon Pouliquen pour relancer les siens dans la course (78 e), grâce un but plein d’opportunisme. Le coaching de l’entraîneur messin s’avérait décisif une seconde fois : entré en jeu en même temps que Bourgeois, Razak Omotoyossi arrachait, en effet, l’égalisation à trois minutes du coup de sifflet final.
Inespéré, ce retour permet aux Messins de rester dans la série ouverte il y a près d’un mois et demi face à Nîmes. Désormais invaincus depuis six matches, ils peuvent aborder la suite des débats avec la sérénité permise par leurs quatre points d’avance sur Nîmes. Mais ils devront aussi se souvenir de cette soirée lavalloise durant laquelle leur manque de consistance, par instants, a manqué de mettre en péril leur entreprise. Pour cette fois, c’est passé…
Cédric BROUT.
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Le bonjour du banc !
Remplaçants au coup d’envoi, Thibaut Bourgeois et Razak Omotoyossi ont sorti leur équipe du piège lavallois. Metz a du banc.
LA DÉFENSE
Marichez. Il n’a pas tremblé lorsque Do Marcolino s’est infiltré dans sa surface, intervenant avec assez de promptitude pour renvoyer le tir de l’attaquant lavallois (29 e). Auteur d’une sortie autoritaire dans les pieds de Lamatina (38 e), il n’a rien pu faire, en revanche, sur la frappe d’Hamouma (39 e) et la tête de Do Marcolino (46 e). On peut lui reprocher d’avoir relâché le ballon qui a permis aux Lavallois d’inscrire leur troisième but, mais on ne doit pas oublier les nombreux sauvetages qu’il a signés par la suite.
Gueye. Impliqué, il a effectué un retour bienvenu dans les pieds de Genest (27 e). Mais il a été dépassé, comme toute sa ligne, sur la passe en profondeur de Coué à l’origine de l’égalisation lavalloise. La pause lui a fait du mal. Il a souffert, avant de céder sa place à Mario Mutsch (68 e).
Frechaut. A l’image de ce renvoi de la tête aux portes de son but (5 e), il a d’abord fait preuve d’autorité dans ses interventions. Il a traversé l’orage lavallois avec moins d’aisance.
Vivian. De retour après avoir purgé un match de suspension, le Brésilien a négocié le début de soirée avec quiétude. Celle-ci s’est effritée en même temps que celle de son équipe. A l’instar de son coéquipier portugais, il a néanmoins bataillé jusqu’au bout.
Biancalani. A l’exception d’un petit passage à vide à l’approche de la demi-heure de jeu, on l’a vu maîtriser son sujet sans trop de peine.
LE MILIEU
Pied. Inspiré, il a profité d’une transversale hasardeuse de Buzaré pour délivrer un service décisif à Wiltord. Volontaire, il aurait pu donner de l’air à son camp si Coué ne lui avait pas enlevé un ballon que lui avait transmis Mendy (21 e). Il a ensuite connu une petite baisse de régime matérialisée par un déchet inhabituel.
Cardy. A l’origine de l’action ayant conduit à l’ouverture du score, il n’a jamais refusé le combat. Une activité précieuse hier.
Johansen. Auteur d’un premier acte consistant, il a fléchi durant un moment après la pause. Avant de retrouver un second souffle.
Bessat. Quelques difficultés à apprivoiser le ballon dans les premières minutes de la rencontre. Une fois passé ce cap, il a donné du fil à retordre à son défenseur. Il a débordé, centré et a même essayé de trouver la faille lui-même : puissante, sa frappe à l’entrée de la surface a été contrée par Coué (36 e). Son remplacement par Bourgeois a donné du poids au secteur offensif. Le jeune attaquant messin a touché au but sur l’un de ses premiers essais, ce qui a remis son équipe en selle (78 e). Une entrée décisive.
L’ATTAQUE
Mendy. Un centre plein de justesse que Jérémy Pied n’a pas réussi à exploiter (21 e). Il a manqué le coche à son tour, surpris peut-être par la faute d’un défenseur lavallois (35 e). La réussite n’était pas avec lui : il a vu la barre transversale renvoyer sa frappe de la tête (45 e) avant de manquer de clairvoyance face à Balijon (73 e).
Wiltord. Un début idéal avec ce but, le troisième à son actif, inscrit du pied droit, sur un service de Pied (9 e). Il a beaucoup décroché par la suite pour prêter main-forte au milieu de terrain. Il y a peut-être laissé de l’énergie. Razak Omotoyossi a pris le relais : l’international béninois a signé l’égalisation finale de son équipe. Un deuxième but sous les couleurs messines bienvenu !
C. B.
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Yvon Pouliquen (entraîneur de Metz). « J’étais frustré en fin de première période. Nous aurions dû arriver à la pause avec deux buts d’avance au minimum… Et j’ai quitté la seconde période soulagé et heureux pour Thibaut Bourgeois et Razak Omotoyossi. Le banc a une nouvelle fois fait la différence. »
Christophe Marichez (gardien et capitaine de Metz). « C’était éprouvant, oui, parce que nous avions le match en main grâce au but de Sylvain ( Wiltord). Après, il y a eu cette période flottement. Nous avons commencé à reculer et Laval a égalisé. On prend ce deuxième coup sur la tête juste après la pause… Finalement, on ne s’en sort pas si mal. Mais ce qui s’est passé ce soir est un avertissement à prendre en compte. Pour la télé, 3-3 c’est génial, mais nous, nous aurions préféré nous éviter pareil scénario. »
Frédéric Biancalani (défenseur de Metz). « Nous sommes toujours invaincus, c’est une bonne chose. Nous avons fait preuve de caractère pour revenir au score. Des matches comme celui-là peuvent faire du bien au niveau psychologique, mais cela doit aussi nous servir de leçon. S’il faut marquer trois buts pour prendre un point, ça va être compliqué. »