L'Équipe du 06/05/16: Metz bout d'impatience

[Grenat 1985]

C'est dans une certaine effervescence que l'équipe lorraine a préparé son dernier match de la saison à domicile. La montée peut être au bout...

Sous un soleil généreux et régénérant, environ 250 supporters messins attentifs et souriants assistent à l'entraînement de leur équipe, en ce jeudi de l'Ascension. Quelques minutes plus tôt, alors que le président, Bernard Serin, exceptionnellement présent une veille de match, et son directeur général adjoint, Philippe Gaillot, devisaient l'air concentré, certains ont glané quelques précieux autographes.

Ce soir, au stade Saint-Symphorien, ils seront 23 500 à espérer une victoire contre Tours. En cas de non-succès du Havre à Auxerre (voir ci-dessous), elle validerait la remontée immédiate du FC Metz en L 1. Comme en 2003 et en 2007. Mais, cette fois, ce serait au terme d'une saison cahoteuse et éprouvante, ce qui en rendrait l'issue d'autant plus magnifique. Car si l'objectif initial, après la relégation d'il y a un an, elle aussi immédiate (*), était celui-ci, presque rien ne s'est déroulé comme prévu.

Avec Hinschberger, le retour de «l'esprit grenat»
Empêtré dans une affaire de corruption présumée en septembre puis plombé, en décembre, par une série de trois défaites en L 2, assortie d'une élimination à Wasquehal (CFA, 1-2), au 8e tour de la Coupe de France, José Riga, l'entraîneur belge arrivé l'été dernier, a été débarqué à la trêve. Virage à 180 degrés. Son successeur, Philippe Hinschberger (56 ans), qui a effectué toute sa carrière de joueur au club (milieu, 1975-1992), a symbolisé le retour à «l'esprit Grenat», si cher à l'ancien président Carlo Molinari et aux fans, dans lequel s'inscrivait Albert Cartier (2012-2015), actuel coach de Sochaux.

Très vite, Hinschberger a vécu le traumatisme du décès de Dominique D'Onofrio (62 ans), conseiller du président, le 12 février. «J'ai senti les gens du club très touchés», confie-t-il.

Au sein d'un effectif bouleversé lors des deux mercatos (19 arrivées, 23 départs au total !) incluant quinze nationalités, «Ce n'est pas toujours simple d'inculquer ses valeurs», reconnaît le technicien. Mais «après avoir tâtonné, (il) a trouvé l'ossature», puis le juste équilibre entre solidité défensive et allant offensif. Les Lorrains restent ainsi sur trois succès de rang avec neuf buts marqués et aucun encaissé.

Autre événement inattendu : dans un groupe où 32 éléments ont été utilisés cette saison, Habib Diallo (20 ans), l'attaquant sénégalais venu de Génération Foot, le centre de formation du FC Metz près de Dakar, a inscrit neuf buts (en quinze apparitions).

Au coeur de cet océan d'imprévus, un joueur, le seul à avoir participé aux 36 journées, a assumé sans (mauvaise) surprise son rôle de leader : Yeni Ngbakoto (24 ans), auteur de onze buts et onze passes décisives (meilleur passeur de L 2). Quand il est sorti du vestiaire hier, le milieu offensif a fait briller les yeux de son plus grand fan, Maxence (7 ans), qui «pleure quand on le tacle» et lui a demandé de «réussir un quadruplé» vendredi soir. Rien que ça...

Luc Hagege

[Bel Jéthucine]

Merci pour l'article