
Après leur victoire contre Tours 2-1, les joueurs de Metz fêtent avec leurs supporters leur probable montée en Ligue 1.
Sébastien Bozon/AFP
METZ, AUXERRE. Vers 22 h 30, à quelques kilomètres de Nancy, où l'ambiance était belle, bruyante et enfumée par les pétards des supporters qui fêtaient le titre de champion, le stade Saint-Symphorien basculait lui aussi dans l'euphorie après le succès des Messins face à Tours (2-1). Le public lorrain communiait avec ses joueurs et improvisait un vibrant clapping.
Un peu plus au sud, la tribune d'un autre stade s'embrasait. Celle des 453 supporters du HAC présents à l'Abbé-Deschamps où les Normands l'ont emporté (3-1) grâce notamment à un doublé de Mendes (35e , 49e) et un but de Mousset (3-1, 90e+5) après avoir pourtant concédé l'ouverture du score (Puygrenier, 25e). Ici aussi, les applaudissement étaient nourris, de grands sourires se lisaient sur quasiment tous les visages et... un clapping fut lancé.
Au regard des images, on s'est alors dit qu'on tenait les trois promus : Nancy, Metz et Le Havre. Des clubs historiques, dotés de beaux stades et d'un public de connaisseurs, de retour dans l'élite. Et puis, un coup d'oeil au classement et à cette deuxième place occupée par... Dijon a tout fichu par terre. Ce ne sera pas Metz et Le Havre, mais Metz ou Le Havre et, vendredi prochain, un peu avant 23 heures, il y aura de la joie d'un côté et des larmes de l'autre.
"Dans le foot, des choses invraisemblables arrivent" BOB BRADLEY
Troisièmes avec trois points d'avance sur leur challenger, les Lorrains seront maîtres de leur destin en cas de succès ou de nul, et dans une position encore confortable même en cas de défaite, grâce à une différence de buts nettement favorable (+ 16 contre + 10 au HAC). « Le résultat du Havre nous laisse un peu sur notre faim, mais c'est comme ça. On ne peut pas se relâcher avant notre déplacement à Lens », analysait Philippe Hinschberger, l'entraîneur messin, qui regrettait que son équipe «n'(ait) pas mis en placele jeu qu'(elle) souhaitait». «Je m'attendais à ce qu'on insuffle davantage de folie, mais on a perdu beaucoup trop de ballons et on a eu du mal à enchaîner.»
L'aide du public lorrain fut précieuse. «Il nous a poussé jusqu'au bout pour qu'on réussisse à gagner», a apprécié le milieu offensif Yeni Ngbakoto, auteur de son douzième but de la saison (2-1, 69e). Un but déterminant mais pas encore décisif dans la course à la montée, même si Marco Simone, le technicien tourangeau, avait son avis sur la question : « Le FC Metz mérite de monter, je le félicite et je lui souhaite de rester très longtemps en L 1 ! »
À la lecture de ces paroles, le HAC fera certainement la sourde oreille. «On peut le faire», criaient les joueurs normands dans le vestiaire dans la foulée de leur succès à Auxerre. «Tout est encore possible, assurait Bob Bradley, leur entraîneur. Je ne connaissais pas le score de Metz et je me suis concentré à 100 % sur ce match. Ce sera dur mais, dans le football, des choses invraisemblables arrivent.» De là, par exemple, à l'emporter 4-0 face à Bourg-enBresse et compter sur une défaite messine 3-0 à Lens lors de la dernière journée ? «À nous de mettre de la folie dans cette rencontre, répondait Alexandre Bonnet au micro de beIN Sports. On est capables d'inscrire cinq, six buts.»«On fera le boulot et je suis sûr que Lens le fera aussi, poursuivait Ghislain Gimbert. Je crois qu'il y a une petite rivalité entre eux.» Désormais, entre Metz et Le Havre aussi.
LUC HAGÈGE ET LAURENT GRANDCOLAS (AVEC C.GA)