L'entraîneur du RC Lens, qui reçoit Metz vendredi soir, nourrit une certaine déception de ne pas être parvenu à jouer la montée en L1 jusqu'au bout.
«Vous reste-t-il assez de jus pour bien terminer contre Metz?
Si je me fie à cette semaine, oui. J’ai aimé les entraînements qu’on a eus. Il y a eu des duels, des séances très dures. On a envie bien finir la saison. Malgré nos défaites (trois consécutives), on ne peut pas dire que les mecs ont lâché. On ne prend pas de tôles. D'accord, on perd, mais j'aime l'attitude des mes joueurs. Seulement, on manque cruellement d'efficacité offensive. Derrière, à la première occasion de l'adversaire, ça fait mouche. Après, on essaye de rattraper le score.
Wylan Cyprien parlait de remercier votre public. Est-ce un levier de motivation?
J’ai coutume de dire qu'on est payé pour gagner nos matches. C’est encore plus vrai car on reste sur trois défaites consécutives. Je ne veux pas partir en vacances sur une défaite. On aurait voulu un tout autre scénario. Une belle finale pour la montée en L1 contre Metz. Ce n'est pas le cas. Offrons une belle sortie pour nos supporters qui ont parfois été pénalisés du fait des interdictions de déplacements dont ils ont fait l'objet. J’espère bien que les joueurs ont envie de gagner car, en ce moment, ce n’est pas terrible.
Pablo Chavarria, votre capitaine, jouera-t-il ce match?
Non, c’est trop limite. Il est en fin de contrat. On ne va pas prendre de risques. On aurait peut-être tenté le coup en cas de finale contre Metz... Mais là, non. Anthony Scaramozzino n’a pas pu non plus s’entraîner. Jonathan Nanizayamo a lui aussi ressenti une contracture au mollet après la défaite contre Bourg (0-2). Ces deux derniers sont très incertains contre Metz.
Avez-vous discuté avec vos joueurs de leur avenir?
J’ai tenu seulement à faire des bilans sportifs en leur compagnie, quoi qu'il se passe (reprise du club le 18 mai au tribunal de commerce de Paris). J’ai vu pratiquement tout le monde. Il ne me reste que deux joueurs à rencontrer.
«J'ai connu ici trois saisons difficiles, et une dernière très compliquée.»
Quel bilan tirez-vous de cette saison?
C'est d'abord un sentiment de déception. Je pense qu’il y avait la place même si elle n’était pas grande (pour monter en L1). Pour au moins jouer la finale (contre Metz). On aurait pu pousser un peu plus. Certes, cela aurait été miraculeux. Mais les garçons ont fait un gros travail. Cela a été une saison compliquée, où on a aussi pensé jouer le maintien. Attendre huit matches avant de remporter notre premier... Se mêler à la bagarre jusqu’au bout a donc été une satisfaction même si on n'a pas très bien fini.
Serez-vous sur le banc saison prochaine (il est en fin de contrat)?
Je ne pense qu’à préparer ce dernier match. On ne sait pas qui (va reprendre)… J’aime bien procéder par étapes. Même si je pars, je prépare la saison suivante sérieusement, avec le stage, les hôtels,.... On a fixé au 23 juin la reprise. Mon envie, c’est de partir en vacances lundi après une victoire contre Metz (et un match caritatif à Valenciennes, dimanche à 15h, contre des anciens du PSG).
Cette saison aura-t-elle été votre plus difficile à Lens?
J'ai connu ici trois saisons difficiles, et une dernière très compliquée. Mais c’est mon boulot. J’assume. Je m’investis car j’aime mon travail et le projet. Quels que soient les problèmes rencontrés. Quand je suis venu ici, j’avais des clubs de L1. Mais tu as envie d’entraîner et de jouer ici. Il serait intéressant de voir notre moyenne de spectateurs pour s’en convaincre.
Malgré vos succès, votre image peut-elle être écornée par vos échecs au RC Lens?
Je ne me soucis pas de mon image et de ce que le monde du foot peut penser. Je n'ai pas fait de choix à l'emporte pièce il y a 3 ans. Ce qui était important pour moi relevait de la qualité du travail et de l'environnement où je me trouve. Après, ce que les gens pensent… J’ai le sentiment d'avoir toujours fait mon travail.
Aucun joueur n'a été retenu pour les trophées UNFP. Êtes-vous surpris?
J'aurais été surpris si cela avait été le contraire. Pour être nominé, il faut faire partie des équipes qui prétendent à la montée. On n’a pas fait une bonne saison. Donc, c’est logique.»
Joël DOMENIGHETTI, à Avion Pas-de-Calai
