
Metz n’a plus gagné depuis huit matches mais peut encore croire en ses chances, même minimes. Un préalable pour Jérémy Pied et les Messins : gagner à Ajaccio. Photo Pascal BROCARD.
Pour croire encore à la montée en Ligue 1, Metz doit stopper sa longue série d’insuccès et triompher là où il avait échoué il y a un an : à Ajaccio ! Alors seulement, il sera temps de regarder ailleurs, et plus loin.
Pour chasser les vieux démons, Joël Muller emploie un peu de cynisme et beaucoup d’autodérision. Revenir aujourd’hui à Ajaccio, là même où Metz avait perdu tout espoir de remontée le 22 mai dernier, avec le risque équivalent de tout perdre en ne gagnant pas ? « Cela fait déjà quelques fois que nous affrontons des équipes susceptibles d’évoquer de mauvais souvenirs ! », répond l’entraîneur messin. Il y a ceux que les similitudes relevées d’un printemps à l’autre agacent ou agaçaient. Et il y a ceux qui s’en accommodent, parce que le calque est quasi parfait, et parce que les faits sont têtus.
Il y a un peu moins d’un an, donc, c’est en Corse que Metz avait accompli son grand saut dans le bide, chute ultime au bout d’une lente dégringolade alors portée à sept journées sans le moindre succès. Cette fois, les désenchanteurs ont pris un peu d’avance sur la distribution des désillusions printanières : après Ajaccio, il restera encore trois journées, trois interminables journées si, ce soir, les Lorrains étirent leur actuelle série d’insuccès à un neuvième match sans victoire.
Muller : « J’attends un match plein »
Et pourtant, l’espoir demeure. Il est fragile, incertain, branlant, mais il se porte donc un peu mieux que les Messins eux-mêmes lorsqu’ils mènent 1 à 0 contre dix Arlésiens et devant plus de vingt mille supporters. Une semaine après la déconfiture subie face à Arles-Avignon, alors que tout semblait en place pour remettre Metz sur le podium après avoir remis l’église au milieu du village, où en sont les joueurs lorrains ? Que veulent-ils vraiment et que peuvent-ils encore ? Les jours ont passé sans vraiment trahir de relâchement au sein d’un groupe en train de redécouvrir qu’un footballeur professionnel peut parfois s’entraîner deux fois dans la même journée. Le travail à la fête, juste avant la fête du travail ! « Je n’ai pas à me plaindre de l’engagement des joueurs à l’entraînement, constate Joël Muller. Mais c’est en match que j’attends de voir une véritable équipe, ce qui n’a pas été le cas en permanence contre Arles. Cette inconstance dans la détermination, la concentration, l’envie nous pose problème. Voilà pourquoi j’attends un match plein. »
Quand le calendrier impose d’enchaîner deux matches en trois jours (Ajaccio ce soir, Angers lundi), qui plus est à ce stade de la saison et plus encore dans le cas d’une équipe n’affichant pas tout à fait la forme de sa vie, le deuxième rendez-vous pourrait entrer dans la réflexion, au moment de préparer le premier. Pas là. Pas avant ce qui ressemble fort à un match à élimination directe. Pas maintenant qu’une victoire pourrait redonner assez de tonus et reléguer la question physique au second plan, au moins le temps d’un week-end. « Nous ne pensons qu’à Ajaccio, confirme Joël Muller, il sera bien temps de voir ensuite quelle est notre situation. » Et pour cela, il ne faudra pas seulement réapprendre à dessiner une victoire, et s’en remettre un peu au parfum de vacances qui flotte déjà sur l’île dite de Beauté, où Ajaccio devra quand même encore attendre pour avoir la confirmation de sa victoire sur tapis vert face au Havre, avec laquelle il tiendrait déjà son maintien pour acquis. Pour analyser la situation et diagnostiquer les chances de survie des ambitions messines, ce soir, il faudra aussi prendre des nouvelles d’Arles-Avignon et de Clermont, où ces postulants inattendus à la Ligue 1 tenteront au moins de maintenir leur avance, d’un même élan. Mais le vent peut encore changer et, d’Ajaccio ce soir à Saint-Symphorien demain, Metz sait que le vent peut encore tourner. Sa toute dernière foi, une toute dernière fois.
Sylvain VILLAUME.
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Sans Pascal Johansen

Romain Rocchi devrait pouvoir tenir sa place ce soir face à son ancien club. Photo Pascal BROCARD.
Souffrant d’une tendinite au tendon d’Achille, Pascal Johansen ne sera pas du voyage à Ajaccio, également diminué.
Incertain la veille en raison de douleurs aux adducteurs, Romain Rocchi a participé normalement et entièrement à la séance d’entraînement d’hier matin : sur la foi de ce qu’il a vu et de ce qu’il a entendu de la bouche du milieu de terrain, Joël Muller a donc décidé de l’intégrer au groupe qui ralliera la Corse aujourd’hui. « Nous ne prenons que des joueurs en pleine et parfaite possession de leurs moyens », a précisé Joël Muller en annonçant un groupe de dix-sept joueurs. Donc, exit Pascal Johansen, remplaçant face à Arles vendredi dernier, et cette fois forfait en raison d’une tendinite au tendon d’Achille.
Quels choix va effectuer Joël Muller au moment d’établir la deuxième composition d’équipe de son intérim de cinq matches sur le banc messin ? Il doit déjà remplacer Matheus Vivian en charnière centrale, puisque le Brésilien est suspendu, soit au profit de Nuno Frechaut, soit au profit de Fallou Diagne. Pour le reste, toutes les combinaisons sont envisageables puisque, après neuf mois de compétition, aucune ligne directrice n’a pas été trouvée. Qui pour constituer le onze de départ ? Quels remplaçants ? « De toute façon, ne répond pas Joël Muller, tout le monde est utile, pas seulement les onze qui débutent. Ce qui m’importe, en dehors du résultat, est de voir notre fierté nous pousser à terminer du mieux possible. Mais ce ne sont que des mots : c’est avec le cœur, avec les jambes et avec la tête que nous y parviendrons. »
Rivière ou Ba
Ajaccio compte toujours quarante et un points au compteur, ce matin, et non quarante-quatre, puisque la commission d’appel de la LFP n’a pas tranché dans le dossier du match Ajaccio - Le Havre donné perdu par forfait aux Havrais : cette mise en délibéré à mercredi prochain n’invitera pas les Ajacciens à la relâche, ce soir, face à Metz. Victime d’un point de contracture, Jean-François Rivière n’est pas sûr de tenir sa place, à la pointe de l’attaque corse : s’il devait déclarer forfait, Goerges Ba débuterait pour la première fois de la saison. Incertains cette semaine, Thierry Debès, Jean-Philippe Sabo et Elie Dohin vont quant à eux pouvoir tenir leur place.
S. V.
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La statistique
De l’importance du premier but. Il ne s’agit pas d’une surprise à proprement parler, mais d’une constance à garder à l’esprit suivant le scénario du match de ce soir : quand ils ouvrent le score au stade François Coty, les Ajacciens ne perdent jamais. Ce cas de figure s’est présenté à sept reprises ; il a débouché sur quatre victoires des Corses et trois nuls. A l’inverse, encaisser le premier but a toujours été rédhibitoire pour les Messins, à l’extérieur, où ils ne comptent que trois victoires : ils ont alors concédé sept défaites et quatre nuls.
La phrase
« La sinistre série » d’Ajaccio. En allant arracher le point du match nul à Laval, vendredi dernier, Ajaccio a mis un terme à une série de cinq défaites : à Dijon (3-0), contre Bastia (0-1), à Nîmes (2-0), à Clermont (3-0) et contre Istres (1-2). « Ce nul nous permet de briser notre sinistre série », affirme Olivier Pantaloni, l’entraîneur ajaccien, qui n’intègre donc pas la victoire par forfait face au Havre, qui ne s’était pas déplacé en Corse entre le 16 et le 18 avril, prétextant ne pas pouvoir voyager en raison de la perturbation du trafic aérien. Après leur dernière victoire sur le terrain, à Brest (0-1) le 12 mars, les Ajacciens occupaient la septième place, à seulement six points du troisième de l’époque : Metz !
L’arbitre
Falcone pour la deuxième fois. Eric Falcone, trente-sept ans, a déjà officié une fois, cette saison, lors d’un match des Messins : il s’agissait du premier disputé par Sylvain Wiltord, remporté trois buts à un face à Nîmes. Heureux présage ? Cette arbitre de la Ligue de Méditerranée a également dirigé deux rencontres disputées par Ajaccio, deux défaites, la première à Caen, la deuxième à Clermont.
L’anecdote
Des buteurs forcés au silence. Avec respectivement 39 et 35 buts marqués, Ajaccio et Metz figurent dans la deuxième moitié du classement des attaques de Ligue 2. Leurs meilleurs buteurs ont chacun marqué huit buts, et leurs suivants chacun six. Et ces chiffres ne risquent pas de beaucoup changer : côté messin, le meilleur réalisateur (Papiss Cissé) est parti à la trêve et le deuxième (Pascal Johansen) souffre d’une tendinite au tendon d’Achille ; côté ajaccien, Christian Kinkela ne devrait pas débuter ce soir et la saison de Julien Viale (opéré d’un arrachement du tendon d’Achille) est d’ores et déjà terminée.
S. V.

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"Un rêve à assouvir"

Les jeunes Messins devront rester soudés et gérer leur stress, pour passer l’obstacle sochalien et remporter la coupe tant convoitée. Photo Pascal BROCARD
Les moins de dix-neuf ans du FC Metz affrontent Sochaux, demain, dans l’antre du Stade de France. En jeu : un rêve nommé Coupe Gambardella.
A chaque fois que je passais devant le Stade de France, je me disais : "un jour, j’entraînerai là-bas". » La prédiction d’Olivier Perrin est devenue réalité puisque son équipe des moins de dix-neuf ans du FC Metz foulera la pelouse de l’enceinte parisienne, demain, lors de la finale de la Coupe Gambardella contre Sochaux. L’entraîneur messin voit dans ce rendez-vous au sommet un « rêve génial à assouvir. »
Ses joueurs ne devront toutefois pas rêver face à leur adversaire montbéliard, impressionnant en demi-finale, avec une victoire quatre buts à un face à Nantes. « Mais j’ai revu les images, il n’y avait pas tant d’écart entre les deux formations », atténue Olivier Perrin. Les images ? Oui, après leur victoire contre Sedan au tour précédent, les Mosellans ont eu tout le loisir d’espionner les Sochaliens, qui ont obtenu leur ticket pour le Stade de France dans la foulée.
« Ils peuvent se mettre minables »
Ainsi, le formateur lorrain a disséqué le jeu des jaune et bleu. « Ils sont très forts en contre-attaque, observe-t-il. C’est une vraie équipe, qui défend ensemble et dont les membres peuvent se mettre minables dans l’intérêt du groupe. » Olivier Perrin sait de qui il parle car Sochaux et Metz, évoluant dans le même groupe du championnat national, se sont déjà rencontrés deux fois cette saison. Le bilan : une victoire de Metz à l’aller (3-2) et un match nul au retour (0-0)... Ces résultats pourraient conférer aux Lorrains un avantage psychologique, mais le technicien messin ne partage pas ce sentiment : « En championnat, leur équipe était différente de celle que nous affronterons samedi ». Par exemple, il faudra avoir à l’œil le dénommé Rafaël Dias, un habitué du groupe professionnel et auteur de sept buts dans cette Coupe Gambardella.
« Une forte intensité émotionnelle »
Mais les Messins ont également des arguments à faire valoir, comme la confiance accumulée au fil des tours, puisqu’ils ont éliminé successivement Saint-Étienne, Lyon et donc Sedan. « Il faudra jouer à notre niveau, avec beaucoup d’enthousiasme », déclare l’entraîneur grenat.
Au-delà de l’aspect technique, c’est le mental qui pourrait faire la différence. « Il y aura une forte intensité émotionnelle. Mais beaucoup aimeraient connaître ce stress », confie Olivier Perrin, qui avoue que « ce sera également un moment unique pour [lui]. » Et, si tout se passe bien, il pourra dire à l’avenir, en passant devant le Stade de France : un jour, j’ai gagné une finale là-bas !
Alan MANGIN.
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[CFA 2] Metz vise la vingtaine
Sarre Union : 10 e avec 52 pts (7 v, 7 n, 10 d). Dernier match : défaite à Belfort (1-0).
FC Metz : 1 er avec 85 pts (19 v, 4 n, 1 d). Dernier match : victoire face à Neuves Maisons (2-0).
Le match. Les Grenats ont retrouvé des couleurs avec leur succès devant Neuves Maisons. Auteurs d’une bonne prestation au cours de laquelle ils ont joué de malchance avec un poteau, une transversale et un manque de réussite dans le geste final, les protégés de José Pinot ont enregistré une dix-neuvième victoire grâce à des buts de N’Gbakoto et Bussmann.
L’effectif messin. José Pinot sera privé de Romain Métanire (entorse de la cheville) et de Pierre Zimmer (suspendu). Les deux buteurs de dimanche, Yeni N’Gbakoto et Gaétan Bussmann, manqueront aussi à l’appel, comme Kalidou Koulibaly et Djemel N’Ganvala puisqu’ils seront au Stade de France avec les U19, demain, pour affronter Sochaux en finale de la Coupe Gambardella.
Le groupe messin sera composé de : Ruffier, Delle - Walter, Bernardelli, Reydel, Patin, Fostier - Tandjigora, Haddadji, Sommer, Yi Teng, Bousbaa - Aribi, Biaudet, Sakho.
Sarre Union - FC Metz aujourd’hui à 19h30