À Metz, un buteur peut en cacher un autre. Diafra Sakho félicite Yeni Ngbakoto auteur d’un doublé, lundi, face à Istres. Pour le plus grand bonheur de Romain Rocchi. Photo Anthony PICORÉ
Il faut toujours écouter les conseils de ses aînés. Yeni Ngbakoto, en coéquipier modèle, le sait. « Mon premier but ? C’est Romain Rocchi qui me dit de frapper ce coup franc fort devant le but. » Résultat, la frappe du milieu de terrain a transpercé la défense istréenne sans que personne ne puisse toucher le ballon. Le FC Metz a alors refait surface après avoir été mené au score dès la 18e minute. « À un partout, c’était un nouveau match qui commençait », explique Kévin Lejeune.
Cette rencontre s’est finalement achevée par une dix-huitième victoire (2-1) qui, au passage, a démontré, une fois encore, la force de caractère que le promu trimballe sur les pelouses de Ligue 2 depuis août dernier. « On a réussi à renverser la situation en ne s’affolant pas, en prenant les bonnes décisions », analyse Albert Cartier. « Pour gagner ce match, il fallait réagir et être plus combatif », prolonge Yeni Ngbakoto, auteur, lundi soir, de son deuxième doublé de la saison, le premier à Saint-Symphorien.
Capables de s’adapter au scénario (presque) inédit proposé par Istres de l’inoxydable et très joueur Jérôme Leroy, les Messins savent aussi qu’ils peuvent s’appuyer sur un nouveau serial buteur. Si Diafra Sakho fait (un peu) moins trembler les filets ces derniers temps, Yeni Ngbakoto a su prendre le relais à l’heure d’aborder le sprint final. Lundi, ce dernier a, en effet, porté son total à onze buts, dont quatre ont été inscrits lors des trois dernières sorties messines (face à Brest, à Angers et donc contre Istres). Il égale ainsi son total de la saison dernière en National, le tout à sept journées de la fin du championnat.
Yeni Ngbakoto, concurrent sérieux dans la course au titre de meilleur réalisateur messin ? « Diaf (Sakho) a la pression , rigole l’intéressé. Sérieusement, il va encore inscrire de nombreux buts d’ici à la fin de saison. Sincèrement, le plus important n’est pas de savoir qui va marquer, mais bien les victoires qui vont nous permettre d’atteindre notre objectif. »
« Pourquoi pas être champion ? »
Un objectif qui n’a jamais été aussi proche. Après son succès face à Istres, le FC Metz compte 61 points, soit 14 de plus que le quatrième. Certes, Caen accuse un match de moins (face à Nîmes, le 15 avril prochain). Mais, à moins d’une catastrophe, aucun autre scénario que l’accession en Ligue 1 ne peut désormais être rédigé du côté de Saint-Symphorien. « Ne pas monter ne résulterait pas d’une catastrophe , souligne Kévin Lejeune, mais du fait que nous aurions fait n’importe quoi. Il n’y a aucune raison qu’on finisse mal. On va continuer à chercher des points à chaque match. Si on peut valider cette montée dans deux journées, on le fera. »
Le message est clair : Metz n’est pas rassasié. Et le titre de champion de Ligue 2 fait désormais parti de ses plans. « On est sur le bon chemin, mais en football, tout va très vite », assure Yeni Ngbakoto dans un vocable propre au prudent petit monde du ballon rond, avant de reconnaître que les Messins sont « bien partis pour le titre ». « On est dans de très bonnes dispositions pour monter et, pourquoi pas, être champion , prolonge Romain Rocchi. Le plus important est de garder notre état d’esprit. » Il faut toujours écouter les conseils de ses aînés…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Le FC Metz en deuil
Employé du club, Jean Zaretski s’est éteint sur son lieu de travail : à Saint-Symphorien.
Le FC Metz a connu un terrible lendemain de victoire. Aux environs de 8 heures, hier, le corps sans vie de Jean Zaretski a été découvert dans une salle de repos, sous la tribune Ouest du stade Saint-Symphorien. Malgré l’intervention des sapeurs-pompiers, il était trop tard pour secourir ce Montignien de 66 ans, véritable homme à tout faire au sein de la maison Grenat.
Une autopsie sera pratiquée cet après-midi à l’Institut médico-légal de Nancy pour déterminer les circonstances du décès. Le commissariat de police de Metz privilégierait la thèse d’un malaise cardiaque foudroyant. Selon le parquet de Metz, aucun élément ne permet d’accréditer l’intervention d’une tierce personne.
Figure bien connue de Saint-Symphorien, Jean Zaretski s’en est allé, fidèle à ses habitudes : en servant son club de cœur et en toute discrétion. Il était plus qu’un employé : il se posait en modèle de disponibilité, en complice chaleureux voire en présence rassurante auprès des joueurs comme du personnel. « Il m’appelait « fils » , explique l’attaquant Diafra Sakho. J’ai encore passé du temps avec lui après le match, ce lundi. C’était un bon, quelqu’un de profondément gentil et qui participait lui aussi à notre réussite. Toute l’équipe est touchée. »
Jean Zaretski avait coutume de boucler Saint-Symphorien, après un match. Hier, il a refermé une porte qui laisse l’ensemble d’un club dans la peine et la consternation.
FC METZ EXPRESS :
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : repos pour certains, entraînement avec l’équipe réserve pour d’autres. Demain : une séance à 10h. Vendredi : une séance à 16h. Samedi : une séance à 10h. Dimanche : départ pour Dijon à 14h15 suivi d’une séance d’entraînement sur place à 18h15.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Istres (31e journée), lundi 7 avril : 2-1. Prochain match : Dijon - Metz (32e journée), lundi 14 avril à 20h30. À suivre : Metz - CA Bastia (33e journée), vendredi 18 avril à 20h.
À l’infirmerie. Opéré du talon d’Achille, Luciano Teixeira est à l’arrêt. Tout comme Abdallah N’Dour (pubalgie) qui doit rencontrer le chirurgien jeudi. La saison est également terminée pour Kwame Nsor , victime d’une fracture du péroné la semaine dernière. Enfin, Thibaut Bourgeois (genou) poursuit son travail progressif de reprise.
Suspendu. Aucun.
Buteurs. En Ligue 2 : Sakho ( 16 buts ) ; Ngbakoto ( 11 ) ; Fauvergue ( 4 ) ; Bussmann, Lejeune, Nsor ( 3 ) ; Choplin ( 2 ) ; Eduardo, Sarr ( 1 ).
