Attraction du recrutement messin, fin août, Nuno Frechaut tarde à justifier son statut. Le Portugais ne se ment pas et ne trouve qu’une explication à son faible temps de jeu : un niveau encore insuffisant. Séquence franchise…
Son arrivée avait causé pas mal de bruit, à l’échelle de la Ligue 2 : Nuno Frechaut, trente-deux ans, 17 sélections avec le Portugal entre 2001 et 2004, signant un contrat de trois ans en faveur du FC Metz au dernier jour du marché estival des transferts, l’affaire tranchait avec la torpeur de l’été messin. Depuis, Nuno Frechaut est un mystère : joue peu, parle peu, travaille à retrouver son niveau. Saint-Symphorien en a-t-il au moins eu un aperçu, depuis cinq mois ? Oui, Metz - Valenciennes, en Coupe de la Ligue : de l’avis général, le meilleur de ses neuf matches en tant que titulaire. « Il m’est difficile de répondre, disons que c’était un match correct, sans plus », fait-il savoir par l’intermédiaire de Matheus Vivian, son complice lusophone.
Sur les raisons d’une première partie de saison en clair-obscur, Nuno Frechaut ne cherche ni à fuir ses responsabilités, ni à désigner d’autres coupables que lui-même. Des difficultés d’adaptation ? « Non ! L’équipe m’a bien accueilli. » La concurrence ? « J’y ai toujours été confronté, elle existe partout, pour tout le monde, c’est même quelque chose de nécessaire. » De 2000 à 2005, il s’en est joué à Boavista, champion du Portugal en 2001, vice-champion en 2002, ou les années suivantes, à Braga, européen régulier. Alors, quoi ? « Je ne trouve pas de raison », dit-il sans donner l’impression de vouloir s’étendre sur le sujet, visiblement convaincu que les actes, dans sa situation, valent mieux que tous les discours. « Ce n’est pas une situation facile, consent-il à ajouter. Jusqu’ici, partout à je suis passé, je jouais tout le temps. Je ne suis donc pas habitué à ça… »
En neuf titularisations, Frechaut a occupé trois fois un poste de défenseur central (lors de ses deux premières apparitions, puis à Istres, la dernière en date), et six fois une place en milieu de terrain. « Déjà, lorsque vous évoluez toujours au même poste, vous ratez quand même des choses. Alors, devoir s’adapter à chaque fois suppose des complications, une exigence encore plus grande. » Un début d’explication, sinon d’excuse ?
« Ma réalité est ici »
« Ceux qui connaissent le football savent que ce n’est pas facile de faire ça. Pour ma part, je préfère jouer au milieu, où j’ai passé l’essentiel de ma carrière. Mais je prends quand même du plaisir à être polyvalent. » Fin du débat, point, à la ligne.
Ayant opté pour Metz, et pour un contrat de trois ans, plutôt que pour Braga qui lui proposait pourtant une prolongation d’un an et s’apprêtait à jouer l’Europa League, Nuno Frechaut pourrait déjà regretter son choix, ou se dire qu’il a du temps devant lui. Là non plus, le natif de Lisbonne observe une autre analyse : « C’était mon choix, je l’assume, ma réalité est ici. Si je suis venu, c’est notamment parce que j’étais en accord avec les dirigeants sur les conditions de ma venue, mais la durée du contrat n’est pas entrée en ligne de compte : ça ne signifie plus grand-chose, aujourd’hui, et si un jour le club estime que je ne fais plus l’affaire, il n’y aura aucun problème. »
Ni Frechaut, ni Metz n’en sont là. Le joueur, « insatisfait » de son bilan après cinq mois, promet de cravacher : « Mes prestations n’ont pas été à la hauteur de ce que j’escomptais. J’espère que les choses vont revenir à la normale et que je vais pouvoir aider l’équipe. Au début, j’ai bénéficié de temps de jeu. Je ne peux en vouloir à personne : l’entraîneur a fait des choix et ceux qui ont joué à ma place l’ont bien fait. » Un sourire, à la question de savoir ce qu’il pense de la Ligue 2 : « Tout le monde me demande ça ! » Va pour « un niveau compétitif, avec beaucoup de bonnes équipes, ce qui donne un championnat équilibré comme en témoigne le classement. » Metz ? « Une équipe qui mérite les trois premières places ». Nuno Frechaut a des envies de Ligue 1.
Nuno Frechaut est encore loin d’afficher un volume de jeu conforme à son statut. Mais le Portugais privilégie la recherche de solutions à la recherche d’excuses. Photo Pascal BROCARD
Sylvain VILLAUME.
Publié le 23/01/2010