
Carlos Freitas défend son recrutement. « C’est le profil du noyau qu’on a choisi et on croit en lui », affirme le directeur sportif du FC Metz. Photo Pascal BROCARD
Insulté par quelques supporters samedi, à l’issue de la défaite face à Dijon (1-2), Carlos Freitas, le directeur sportif du FC Metz, défend sa politique de recrutement et le parcours des Grenats.
Carlos Freitas, comment avez-vous réagi aux insultes tombées des tribunes, samedi ? « Le public a toujours raison. Il faut respecter son sentiment. Il faut nous améliorer et redonner de la joie aux gens. J’ai entendu mon nom évidemment. Moi aussi, de temps en temps, j’aimerais me siffler. Mais Guardiola a déjà été sifflé, Lippi et Mourinho aussi. Moi, je ne suis personne pour ne pas être sifflé… »
• Le public s’inquiète. Le comprenez-vous ? « Au début, on avait obtenu 16 points sur 18 et je n’ai pas senti d’excitation. Ni de notre côté, car on était conscient des points à améliorer, ni ailleurs. La pression n’est pas un problème mais je sens une méfiance et je ne trouve pas beaucoup de raisons. Je sais que Metz reste sur une période traumatique, mais si on est sur le podium 16 journées sur 18, ce n’est pas un hasard. On a de la qualité humaine et sportive. On a joué contre tout le monde et on a eu du mal contre Valenciennes en première mi-temps, presque tout le match contre Nancy et 30 minutes au Red Star. Sur les autres matches, des détails ont décidé de chaque point. »
« Fiers de nos qualités »
• Vous êtes donc satisfait de ce parcours ? « On est irrégulier : 14 points sur les 11 derniers matches, c’est insuffisant. Metz a les moyens de faire plus. Déjà, on avait bien démarré, même si on a dit qu’on avait de la chance, comme à Créteil, sur le penalty de Gbaklé. Mais je n’entends personne quand on n’accorde pas un penalty sur une main d’Auxerre, qu’une faute sur Palomino n’est pas sifflée à Wasquehal ou sur le deuxième but de Dijon. Ici, ce n’est pas le genre de pleurer mais ce sont des faits. J’espère que ça va s’équilibrer. C’est dommage parce que Dijon était un de nos meilleurs matches. Après, cela reste un jeu, avec une part de chance et de hasard. Dans ces cas-là, il n’y a qu’une chose à faire : continuer à travailler, conscients de nos limites mais fiers de nos qualités. »
• Communiquer sur le beau jeu vous a-t-il desservi ? « Mettre la barre très haut fait partie du job. On accepte d’en payer le prix. Ce serait plus facile de dire qu’on va se battre mais, les U17, les U19, la réserve, les pros… Tout le monde essaie de jouer maintenant, pas de jeter le ballon. On va continuer là-dessus. »
« On ne va pas signer pour signer »
• Metz semble très homogène, sans leader technique affirmé… « C’est un faux argument. Je ne suis pas partisan d’avoir deux, trois joueurs qui se détachent au niveau financier. C’est le profil du noyau qu’on a choisi et on croit en lui. Il nous conduira en L1. »
• Aucun avant-centre ne s’est encore distingué. « Je ne suis pas d’accord avec ce débat. Il y a un serial killer à Nancy ? Ou à Dijon ? On parle de sport collectif. C’est à l’équipe de résoudre le problème. Prenez Yeni (Ngbakoto) par exemple. S’il marque, c’est que le collectif a trouvé les moyens de le mettre face au but. J’aimerais aussi rappeler que Mayuka essaie de retrouver sa forme et que le jeune Kaboré a déjà montré de bonnes choses. »
• Pourquoi avoir attiré autant de joueurs étrangers ? « Quand Wenger, Benitez, Mourinho arrivent à Arsenal, Liverpool et Chelsea, ils font d’abord venir des Français, des Espagnols, des Portugais. Je ne me compare pas à ces grands entraîneurs mais, quand je suis arrivé, je ne connaissais pas le marché français comme aujourd’hui. Je suis allé vers ce que je connaissais. J’ai aussi regardé à l’étranger pour des raisons financières. Parce qu’on ne parle pas d’un club qui a les moyens. »
• Ce groupe est surpeuplé, non ? « Je suis d’accord. Des joueurs devaient partir cet été mais ils sont restés. On doit réduire le noyau. Ce sera plus facile pour tout le monde. »
• Prévoyez-vous, malgré tout, des renforts ? « Si on est capable de réduire le groupe et d’apporter en même temps un joueur qui va améliorer le noyau, on le fera. Avec nos moyens. Il y a aussi des garçons au centre de formation ou en prêt qu’il ne faut pas barrer. Donc, on ne va pas signer pour signer. Cela mettrait des joueurs en difficulté. »
• Qu’espérez-vous pour la deuxième partie de saison ? « Plus de points. »
Christian JOUGLEUX.
« Avec Yeni, un mariage parfait »
Carlos Freitas a également évoqué, hier, les cas de Yeni Ngbakoto et Jose Palomino.
Le premier risque d’être convoité cet hiver, mais « il est là à 1000 % , assure le Portugais.
Il n’y a pas d’offres, pas de contact, on est content avec lui et il l’est avec nous. Y eni et Metz, c’est un mariage parfait, qui va au moins durer jusqu’à la fin de saison. Sa réalité, aujourd’hui, elle est ici. »
S’agissant du défenseur argentin, en fin de contrat l’été prochain, des discussions ont été entamées. « On va tout donner pour le garder , conclut Freitas. C’est un joueur qu’on aime bien et qui aime le club. On est en train de parler pour trouver une solution. »
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en fin de matinée. Aujourd’hui : une séance à 10h30. Demain : une séance à 13h (à huis clos). Samedi : Tours - Metz à 14h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Dijon (18e journée de Ligue 2), samedi 12 décembre : 1-2. Prochain match : Tours - Metz (19e journée de Ligue 2), samedi 19 décembre à 14 h. À suivre : Metz - Sochaux (20e journée de Ligue 2), vendredi 8 janvier (à confirmer).
À l’infirmerie. Victime d’une entorse à une cheville face à Dijon, samedi dernier, Romain Métanire était sorti prématurément du terrain. Le défenseur latéral en a donc fini avec le football en 2015 : il est forfait pour le dernier déplacement à Tours ce samedi. De leur côté, Célestin Djim (quadriceps), Oumar Gonzalez (contracture) et Juan Falcon (ischio-jambiers) suivent toujours un programme de reprise adapté en complément des soins. Enfin, Cheick Doukouré (genou) poursuit sa rééducation.
Suspendus. José Luis Palomino et Georges Mandjeck sont suspendus pour le déplacement à Tours, ce samedi.
Buteurs. En Ligue 2 : Ngbakoto (7 buts) ; Lejeune (5) ; Mayuka, Palomino (2) ; Balliu, Bussmann, Doukouré, Falcon, Métanire, Rivierez, Santos (1).