Ce n’est pas du jamais vu, comme pour les 8 défaites à domicile de notre équipe fétiche, mais du qui devient de plus en rare, 2 westerns, que je n’avais jamais vus et pas non plus entendu parler, viennent de passer sur les chaines cinéma.
En fait, le premier film, « Springfield riffles », est devenu en français « La mission du commandant Lex » et je confondais ce film avec « They came de Cordura » (Ceux de Cordura) avec Gary Cooper qui jouait le rôle d’un officier accusé de lâcheté et je n’avais pas vraiment apprécié ce film.
Du coup, quand je lisais, sur les programmes télé ou grâce à la touche « Info » de ma télécommande, un résumé avec Gary Cooper, officier, lacheté » je pensais que c’était They came de Cordura » et donc je passais mon tour.
Là, faut croire que j’ai été plus attentif et j’ai donc regardé ce western de 1952, avec GC, et tourné juste après « High Noon » (le train sifflera 3 fois) et c’est peu dire que ce dernier film a totalement éclipsé « Springfield riffles », l’un étant considéré comme un film majeur et l’autre comme une honnête série B.
C’est un peu injuste, le metteur en scène, De Toth, le borgne le moins célèbre d’Hollywood, a eu pas mal de moyens, des bons acteurs, un scénario plutôt original et des lieux de tournage sympas.
Revenons sur ces derniers : rien que l’ordinaire, les Alabama Hills qui, comme son nom ne l’indique pas, est situé à 300 km de Hollywood, dans la Sierra Nevada au pied du Mont Whitney, c’était pratique, pas trop loin de Los Angeles et avec des paysages divers, variés et crédibles, il y a au moins 150 westerns qui ont tourné leurs extérieurs là-bas plutôt que de s’embêter à aller tourner au Wyoming, en Utah ou au Colorado.
C’est toujours utilisé, une séquence de Gladiator y a été filmé.
Le scénario ensuite : nous sommes en 1864, dans un petit fort du Colorado et les militaires nordistes ont pour mission d’acheter des chevaux pour approvisionner l’armée de l’Union. Mais les convois de chevaux sont systématiquement interceptés par des gens qui travaillent pour le Sud. GC, le commandant Lex, lors d’un transfert de chevaux, refuse que ses hommes se battent pour défendre le troupeau. Dénoncé par son officier en second, il passe en cour martiale, est dégradé et du coup pour survivre se met lui-même à faire le commerce de chevaux. Parallèlement et en conséquence, son ado de fils, écoeuré par l’attitude de son paternel, fugue pour aller s’engager à l’armée et sa femme vient l’en avertir.
Je n’irai pas plus avant, mais imaginez un gamin teenager, qu’il soit amerloque ou franchouillard, voir GC, une des stars et modèles de l’époque (dans les magazines, dans la vie réelle moins, cf
http://www.forum-fcmetz.com/viewtopic.p ... 43#p513443 ) se faire dégrader en public avec cette peinture jaune infamante dans le dos de sa chemise, ça devait faire un choc et donc vous avez un indice de ce qui peut se passer ensuite, d’autant que le titre en vf est explicite.
A propos de titre, les Springfield riffles font leur apparition à la fin du film, parait que, réellement, la nouvelle version de ce fusil sortie à la fin de la guerre de Sécession a bien aidé les Nordistes, en passant d’un modèle avec chargement par le canon à celui par la culasse.
Là-dedans, GC, qui a la cinquantaine, a l’âge du rôle et il est très crédible. Autour de lui du second rôle solide, citons Lon Chaney Jr, le fils de Lon Chaney, le premier et inoubliable monstre de Frankeinstein, ici très bon en voyou violent, bien que l’abus d’alcool et de tabac commencent à marquer son visage (qu’à cela ne tienne, il léguera son corps à la science quand il mourra de cancer et de cirrhose…) et Gunn « Big Boy » Williams toujours excellent dans un petit rôle qu’il affectionne, ici un sergent gouailleur.
Par contre, quand on voit jouer Phyllis Thaxter dans le rôle de la femme de GC, on croirait un commercial de la télé amerloque des fifties, vous savez ceux où une femme est filmée dans sa cuisine au milieu d’ustensiles ménagers tous plus clean les uns que les autres et apporte un whisky au mâle quand il rentre, exténué, du bureau où c’est sa secrétaire qui a fait tout le boulot. De Toth a expliqué que c’est parce que son film a été amputé de plusieurs dizaines de mn et que du coup, le caractère de l’épouse n’a pas pu être développé comme il l’aurait voulu.
Ceci dit, Phyllis Thaxter a enchainé sans discontinuer les rôles d’épouses modèles durant toute sa carrière, carrière qu’elle a terminé dans « Superman » (c’était la mère adoptive de Clark Kent) grâce au fait que son gendre a produit ce film.
En résumé, un bon western, avec ce qu’il faut de péripéties, un minimum d’invraisemblances et même un peu de réflexion quand est évoquée la possibilité pour l’armée d’avoir un service de contre espionnage.
Un dernier pour la route : au générique français, est crédité dans un petit rôle un acteur nommé Fier Parker. En fait, son nom de scène, c’est Fess Parker et il a fait, sous ce nom, une carrière très honorable à Hollywood, notamment dans le rôle de Davy Crockett. Mais en France, son nom a été changé, on se demande bien pourquoi…
Le second film date de 1969, le titre vf m’a quasiment effrayé, « Au paradis à coup de révolver », ca faisait furieusement spaghetti western de série Z fabriqué à la chaine en Espagne, mais non, pas du tout, « Heaven with a gun » est un western américain, avec en plus Glenn Ford en vedette.
Glenn qui ? Me voilà contraint de dire un mot sur cet excellent acteur que peut-être pas beaucoup de monde ici connait. Tiens, avec Phyllis Thaxter , il composait le couple qui avait adopté le petit Superman…
Evidemment , ce n’est pas son rôle le plus célèbre et le problème c’est qu’il n’a pratiquement jamais joué dans des films majeurs, du moins qui ont passé l’épreuve du temps avec fracas,
Mais bon, il a joué dans nombre d’excellents westerns, par exemple
http://www.forum-fcmetz.com/viewtopic.p ... 72#p290272 et dans des tas d’autres que je décrypterais peut-être un jour.
Et puis, il a eu une vie bien remplie, figurez vous que ce mec a voulu vraiment faire la 2ème guerre mondiale et qu’il est engagé chez les marines alors que c’était déjà un acteur connu (il n’a pu combattre à cause d’un ulcère), qu’il savait tout faire de ses mains (plomberie, électricité etc., plutôt inhabituel pour une star) et pas que des mains, il a épousé ou vécu avec des femmes magnifiques dont Eleanor Powell et il est resté raisonnable en n’allant pas plus loin que 20 ans de différence d’âge.
Là, en 1969, il a plus de cinquante ans, c’est un ex-pistolero repenti qui vient dans une bourgade où la guerre entre éleveurs de bovins et d’ovidés fait rage ouvrir une église, car il est pasteur, tout en savant se servir de son arme.
Alors va-t-il se mettre sur le même plan que ceux qui veulent la guerre ou va-t-il utilser d’autres méthodes ?
Je vous laisse le découvrir (ou pas), mais bon, c’est un western marqué par son époque, il y a une indienne parfois très déshabillée, une scène sinon détaillée du moins explicite de viol, un éleveur de mouton se fait raser le crane avec le truc qu’on utilise pour couper la laine, un b*rdel avec des filles moches, on voit que les italiens commencent à faire école, mais ce n’est pas vraiment gênant.
Ce qui l’est plus, c’est la direction du film en lui-même, par exemple GF disparait pendant 10 mn de l’a ction, ça peut-être par moment assez mal foutu.
Côté acteur, le violeur, c’est David Carradine, le petit scarabée de la série Kung-Fu et la violée, c’est Barbara Hershey, sa copine du moment avec laquelle il eut un enfant baptisé Free, vraiment un symbole de l’époque.
Bref, le genre de film que tu peux regarder une fois avec plus ou moins de plaisir, mais que on en restera là…