Joël Muller ne cache pas son inquiétude devant la situation sportive du FC Metz, de retour à la dix-neuvième place de Ligue 2. « Dire que ça finira par aller mieux, ça n’est pas suffisant », insiste le directeur sportif.
« Si des clubs comme Strasbourg ou Guingamp sont descendus en National ça peut nous arriver aussi », prévient Joël Muller. Photo Pascal BROCARD
Vendredi, comme l’ensemble des spectateurs réunis dans les tribunes du stade Saint-Symphorien, Joël Muller a assisté, en direct et en clair, à une désillusion de plus. Sous ses yeux, l’équipe de Dominique Bijotat a concédé face au Mans une sixième défaite qui l’a replongée dans la zone rouge. Et les jours écoulés depuis n’ont pas tempéré l’inquiétude du directeur sportif, comme nous l’avons constaté, hier, au bout du fil : « On n’est plus au début de saison, les choses sont très sérieuses. » Elles le sont aussi du côté de Nîmes, où l’entraîneur, Jean-Michel Cavalli, a été mis à pied hier pour cause de mauvais résultats…
• Joël Muller, l’entraîneur messin est-il menacé ?
« Il y a une sale habitude développée par les clubs qui consiste à faire porter l’entière responsabilité des mauvais résultats à l’entraîneur. Et c’est vrai, dans le genre de situation que nous connaissons, l’entraîneur se retrouve dans une position fragilisée. Maintenant, concernant Dominique Bijotat, je ne suis qu’un salarié, comme lui. Je peux simplement dire qu’au niveau du sérieux, du travail, de l’application et de l’engagement, il n’y a rien à lui reprocher. »
• Metz, dix-neuvième après quatorze journées, c’est grave.
« Oui. On n’est plus au début de saison, les choses sont très sérieuses. Notre entame de championnat manquée nous a empêchés de prendre confiance, et au niveau comptable, nous en payons encore les conséquences aujourd’hui. »
« Des mois douloureux et angoissants »
• Expliquer cette situation, c’est possible ?
« Il y a d’abord un certain nombre d’éléments qui n’ont pas joué en notre faveur. Des blessures handicapantes, notamment, celle de Christophe Marichez, mais aussi celles de Kévin Diaz et Mahamane Traoré, des joueurs de couloirs, capables de centrer… Or, on voit combien cela manque aujourd’hui. »
• Et puis ?
« Et il y a des joueurs qui ne sont pas au niveau auquel on les attendait. »
• Êtes-vous inquiet ?
« Si un dirigeant d’un club dix-neuvième de Ligue 2 n’est pas inquiet, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Il nous faut au moins cinq ou six points de plus avant la trêve, pour en avoir près d’une vingtaine avant le cycle retour. Parce qu’autrement, il faut s’apprêter à vivre des mois douloureux et angoissants. J’espère maintenant que cette inquiétude est partagée par tous ceux qui défendent les couleurs du FC Metz. »
• Qu’entendez-vous par-là ?
« Que la cohésion, la solidarité et l’orgueil sont plus que jamais nécessaires. Il faut que l’idée du maintien soit à chaque instant dans l’esprit de chacun. Sur le terrain, il y a évidemment le facteur réussite qui entre en ligne de compte, mais si dans les têtes ça ne suit pas, ce n’est pas la peine. Ce que j’attends, c’est que sur les vingt-quatre matches restant, on ne puisse pas dire d’un seul joueur qu’il n’a pas tout donné. »
« Ressentir un peu de tension »
• Pour sortir de l’impasse, Metz peut-il espérer l’arrivée de renforts ?
« Nous allons prochainement avoir une réunion pour dresser un premier bilan. Concernant les renforts, compte-tenu de la situation économique actuelle, l’arrivée d’un joker ou d’un joueur au mercato dépend du départ de quelqu’un, soit en prêt, soit en transfert. Et ça, ce sont d’abord des choses qu’il nous faudra évoquer avec l’entraîneur. »
• Que vous inspire l’exemple de votre voisin strasbourgeois ( relégué en National la saison passée) ?
« Il doit nous inspirer une chose : si des clubs comme Strasbourg ou Guingamp sont descendus en National, cela peut nous arriver aussi. »
• C’est plutôt angoissant…
« Si nous étions dans cette position au classement à quatre journées de la fin, je vous dirais que oui, ça l’est. Mais aujourd’hui, nous devons être convaincus qu’il est possible de sortir de cette situation. Et s’en donner les moyens. Dire que cela va finir par aller mieux, ce n’est pas suffisant. Avec cette attitude, en général, on va droit dans le mur. Il faut une prise de conscience. »
• En d’autres termes ?
« C’est maintenant que nous allons voir qui a du caractère. Il faut arrêter de pleurnicher dans son coin, de se plaindre. Moi, de temps en temps, j’aimerais bien ressentir un peu de tension. »
Cédric BROUT.
fc metz express
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement. Aujourd’hui : une séance (9h30). Demain : une séance (10h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Le Mans (14 e journée de Ligue 2), vendredi 5 novembre : 0-1. Prochain match : Boulogne-sur-Mer - Metz (15 e journée), vendredi 12 novembre à 20h. A suivre : Le Mée-sur-Mer - Metz (7 e tour de la Coupe de France), samedi 20 ou dimanche 21 novembre ; Metz - Sedan (16 e journée), vendredi 26 novembre à 20h.
A l’infirmerie. Mahamane Traoré se remet doucement mais sûrement de son entorse au genou : le milieu de terrain a effectué une partie du travail collectif hier. Fallou Diagne (cheville) a pu travailler normalement : il devrait être opérationnel pour le prochain rendez-vous en championnat. Ce qui ne sera pas le cas de Rudy Gestede : l’attaquant doit encore se contenter de courir.
Suspendu. Aucun. Cheikh Gueye a purgé son match de suspension à l’occasion de la venue du Mans, vendredi dernier. Le défenseur pourra donc postuler à une place dans le groupe qui prendra la direction de Boulogne-sur-Mer, jeudi après-midi, en TGV.