Cactus a écrit :cioran a écrit :Et non, ce n'est pas Einstein !!!!
oui c'est E.M. Cioran , auteur d'un grand nombre d'aphorismes, dont celui-ci :
"L'espoir est une vertu d'esclaves"...méditez-donc la dessus

Cette invitation à la méditation est un appel à la dissertation : "l'espoir est une vertu d'esclaves"...
A titre liminaire, la genèse d'un fil conducteur à mes propos requiert la définition d'un cadre circonscrit duquel l'évasion littéraire se doit de demeurer impossible. Par conséquent, quelques définitions préalables s'imposent...
En effet, que faut-il entendre par vertu ? S'agit il de la force morale dérivant du sens propre du latin "virtus" ou des qualités particulières issues de la connotation traditionnelle de ce terme ?
Quant à l'esclave, qui évoque la condition sociale de personnes asservies à un maître tout en demeurant, au sens juridique, susceptible d'appropriation, intégrant de facto ledit esclave dans la catégorie des choses selon la vision binaire irrécusable du monde par le droit, qui est-il ? Ce bénédictin espagnol, auteur des "Dialogues de captivité" à la fin du XVIème siècle, récit constituant une source d'informations considérables pour tout historien, ou cet homme moderne au salaire minimum, prisonnier d'un monde d'apparence où le consumérisme est roi et le plaisir véritable orphelin de ses lettres de noblesse.
L'importance des distinctions préalables ; ou comment orienter une dissertation ? Une expression n'a de sens que par l'interprétation qui en est faites, dès lors l'orientation est aisée et n'est-ce pas là le rôle des médias, autre forme d'esclavage des temps modernes...
Bref, si l'espoir est une vertu d'esclave, c'est uniquement parce que selon Cioran, le propre de l'espoir caractérise l'esclave... Or, l'inanité de cette affirmation est évidente tant elle stigmatise la passivité de l'esclave... Serait-ce un raisonnement par analogie qui conduit son auteur à considérer l'attente comme dénominateur commun à l'espoir et l'esclave ? La vertu en serait le relais tant l'attente requiert une force morale insoupçonnée... Mais n'est ce pas notre monde qui évoque inlassablement le lendemain au travers de nécessités de changement, de rêve...
Si l'espoir est une vertu d'esclave ; alors, malgré son abolition, l'esclavage est le propre de notre monde !