
L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
- nerolf55
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
Le titre du topic, j'ai bien lu, c'est "opération simplification" ? 

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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
Il faut dissoudre la lfp
- Dr.Oetker
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
Finalement est-ce que cette relégation ne serait pas un mal pour un "moins pire" dans ce contexte ? Je suppose que logiquement notre budget en L2 sera moins dépendant des droits TV ?
Ce qui est certain c'est que cette hypothétique chaine dédiée à 25€ / mois est un projet complètement hors sol qui est voué à l'échec, surtout si en plus il n'y a pas d'exclusivité. Qui va payer 25€ pour voir des matches qu'on retrouverait sur Prime Video ou sur Canal + ?
Ce qui est certain c'est que cette hypothétique chaine dédiée à 25€ / mois est un projet complètement hors sol qui est voué à l'échec, surtout si en plus il n'y a pas d'exclusivité. Qui va payer 25€ pour voir des matches qu'on retrouverait sur Prime Video ou sur Canal + ?
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
Surtout que les droits TV pour la ligue 2 sont moins problématiques puisque BeIn et Prime veulent la garder.Dr.Oetker a écrit : Finalement est-ce que cette relégation ne serait pas un mal pour un "moins pire" dans ce contexte ? Je suppose que logiquement notre budget en L2 sera moins dépendant des droits TV ?
Ce qui est certain c'est que cette hypothétique chaine dédiée à 25€ / mois est un projet complètement hors sol qui est voué à l'échec, surtout si en plus il n'y a pas d'exclusivité. Qui va payer 25€ pour voir des matches qu'on retrouverait sur Prime Video ou sur Canal + ?
- 129
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
J'ai pas compris ça comme ça,Dr.Oetker a écrit : Ce qui est certain c'est que cette hypothétique chaine dédiée à 25€ / mois est un projet complètement hors sol qui est voué à l'échec, surtout si en plus il n'y a pas d'exclusivité. Qui va payer 25€ pour voir des matches qu'on retrouverait sur Prime Video ou sur Canal + ?
Pour moi, la chaîne a 25€ sera simplement disponible sur toutes les plateformes (via les FAI, Canal, Prime, etc ...), mais moyennant toujours un abonnement a la nouvelle chaîne.
- Dr.Oetker
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
OK, ça n'en reste pas moins beaucoup trop cher !129 a écrit :J'ai pas compris ça comme ça,Dr.Oetker a écrit : Ce qui est certain c'est que cette hypothétique chaine dédiée à 25€ / mois est un projet complètement hors sol qui est voué à l'échec, surtout si en plus il n'y a pas d'exclusivité. Qui va payer 25€ pour voir des matches qu'on retrouverait sur Prime Video ou sur Canal + ?
Pour moi, la chaîne a 25€ sera simplement disponible sur toutes les plateformes (via les FAI, Canal, Prime, etc ...), mais moyennant toujours un abonnement a la nouvelle chaîne.
- GaHn
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
Culotté Laurent Nicollin, quand il dit "Apparemment, Canal+ veut tuer le foot français".
Labrune n'aurait pas plus de compte à rendre dans cette histoire ? Comment une telle crapule a-t-elle pu être nommée à la tête de la LFP ? Il y en a une paire qui doivent serrer les fesses actuellement...
Labrune n'aurait pas plus de compte à rendre dans cette histoire ? Comment une telle crapule a-t-elle pu être nommée à la tête de la LFP ? Il y en a une paire qui doivent serrer les fesses actuellement...
- DCD
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
+ 1 ! Il oublie ce que Canal + a fait pour le foot français dans le passé et que c'est la LFP qui a planté un couteau dans le dos de la chaine cryptée.GaHn a écrit : Culotté Laurent Nicollin, quand il dit "Apparemment, Canal+ veut tuer le foot français".
Labrune n'aurait pas plus de compte à rendre dans cette histoire ? Comment une telle crapule a-t-elle pu être nommée à la tête de la LFP ? Il y en a une paire qui doivent serrer les fesses actuellement...
Mais apparemment, il y a pas mal de clubs qui seraient vraiment dans la mouise en cas de baisse de 30 % des droits TV perçus par eux.
- Orson
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
Pourrait-on alors être repêché ?
Il y a la valeur des droits en valeur absolue qui profite au gros clubs mais le chiffre clé c'est la part des droits télé dans ton budget.
Même si tu ne touches que 13M, si c'est 75% de ton budget, une baisse aura un impact plus important que si tu ne touches que 10M et que ça ne représente que 40% de ton budget.
A priori, de manière intuitive (faut creuser, en fait), je pense que ceux pour qui les droits télé sont les plus importants sont sans doute des clubs économiquement boiteux : peu de public, peu de sponsoring, peu de marchandising, peu de trading, peu de gains dérivés du stade, etc ...
Seule la manne télé ligue 1 booste leur économie. Sorte de "dopage", perfusion artificielle.
Il y aurait alors une certaines logique "punitive" à ce que ces clubs peu efficaces économiquement soient plus touchés.
Je pense à des clubs dont la surface économique est trop fragile, vite montés en ligue1, peu stables au niveau infrastructures économiques. Clubs à faible public ou à faible capitalisation des actionnaires, etc ...
Un club qui travaille mieux économiquement serait légitimement "récompensé" .
Bon, ok : c'est un raisonnement foireux mais ça peut servir à "purger" la ligue 1.
Il y a la valeur des droits en valeur absolue qui profite au gros clubs mais le chiffre clé c'est la part des droits télé dans ton budget.
Même si tu ne touches que 13M, si c'est 75% de ton budget, une baisse aura un impact plus important que si tu ne touches que 10M et que ça ne représente que 40% de ton budget.
A priori, de manière intuitive (faut creuser, en fait), je pense que ceux pour qui les droits télé sont les plus importants sont sans doute des clubs économiquement boiteux : peu de public, peu de sponsoring, peu de marchandising, peu de trading, peu de gains dérivés du stade, etc ...
Seule la manne télé ligue 1 booste leur économie. Sorte de "dopage", perfusion artificielle.
Il y aurait alors une certaines logique "punitive" à ce que ces clubs peu efficaces économiquement soient plus touchés.
Je pense à des clubs dont la surface économique est trop fragile, vite montés en ligue1, peu stables au niveau infrastructures économiques. Clubs à faible public ou à faible capitalisation des actionnaires, etc ...
Un club qui travaille mieux économiquement serait légitimement "récompensé" .
Bon, ok : c'est un raisonnement foireux mais ça peut servir à "purger" la ligue 1.
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Re: L’Équipe du 07/09 : Droits TV : Opération simplification
L’Équipe du 13/06 : La peur libère la parole
Face à l’impasse dans laquelle se trouve le dossier des droits de diffusion de la Ligue 1, piloté par Vincent Labrune, les présidents de clubs ne taisent plus leur inquiétude. Et espèrent notamment une reprise du dialogue avec Canal+
ARNAUD HERMANT et ÉTIENNE MOATTI
Après un très long silence, les prises de position sur le dossier des droits de diffusion de la Ligue 1 (période 2024- 2029) se multiplient. Elles émanent plutôt de proches de Vincent Labrune, donc sans volonté de fragiliser le président de la LFP. Mais l’idée, véhiculée par certains, que le dossier est très cloisonné, existe. Et surtout qu’il faut tout tenter pour convaincre Canal+ de garder la L1 alors que la chaîne cryptée refuse de revoir à la hausse le contrat de distribution de beIN, ce qui ne permet pas au diffuseur franco-qatarien de garantir à la Ligue les 700 millions d’euros dont elle rêve sur son marché domestique.
De façon très directe, le Montpelliérain Louis Nicollin a demandé à Canal+ d’oublier ses rancoeurs (voir par ailleurs). « Si quelqu’un vous dit qu’il n’est pas inquiet, il est complètement inconscient », concède de son côté Waldemar Kita, le propriétaire du FC Nantes. À deux mois des premiers matches de la saison 2024-2025, le dirigeant ne cache pas ses préoccupations sur la crise traversée par le football français.
L’idée d’une rencontre avec Bolloré écartée par Al-Khelaïfi
« Je suis propriétaire d’un club depuis dix-huit ans, c’est mon argent que j’investis, et au-delà de ça, il y a la passion et le football français que j’essaie de défendre au mieux. Donc bien sûr que je suis très inquiet, la saison prochaine débute bientôt, il y a le mercato, l’avant-saison… », confie-t-il. Le président du FCN, « qui ne comprend pas que le chiffre de 500 M€ puisse être communiqué de la sorte sauf à préparer les clubs à ce montant », souhaite que des « solutions soient trouvées rapidement afin que les clubs soient le moins pénalisés. Beaucoup vont grandement souffrir, imaginez un Championnat à trois ou quatre ! Je pense que ce n’est bon pour personne. »
Lors d’une réunion, il y a quelque temps, le patron d’une équipe du sud de la France a demandé s’il ne serait pas envisageable que certains présidents sollicitent une rencontre avec Vincent Bolloré (patron de Vivendi, maison mère de Canal+). Il a vite été rabroué par ses collègues et notamment Nasser al- Khelaïfi, le président du PSG, qui a dit que cela ne servirait à rien et qu’il fallait laisser oeuvrer la Ligue. Dans nos colonnes, Jean- Michel Aulas, l’ancien boss de l’OL et actuel vice-président de la FFF, a été le premier à dégainer après que L’Équipe a révélé l’existence d’un plan B du côté de la LFP, à savoir la création d’une chaîne 100 % L1 (vendue 25 euros par mois), mais distribuée de façon non exclusive à tous les opérateurs. Les clubs en quête de certitudes ne sont pas forcément rassurés par cette option. D’autant que les exemples récents de lancements de chaînes à base de L1 (Mediapro, Amazon Prime Video) ne poussent pas vraiment à l’optimisme. « Mon sentiment est qu’une discussion les yeux dans les yeux avec Maxime Saada (président de Canal+), voire Vincent Bolloré est souhaitable », avait déclaré JMA, inaugurant une petite musique en train de monter en faveur d’un retour de la chaîne cryptée à la table des négociations. Pour tenter de sortir de cette ornière, Kita en appelle aussi « à Canal+ et beIN ». « Je ne vois pas d’autres solutions possibles, affirme-t-il. Je suis malheureux, Canal est là depuis le début, elle a commencé avec le foot. C’est une société française. Cela ne peut pas s’arrêter de la sorte. »
“Je ne comprends pas comment on peut dépenser des centaines de millions pour acheter les Coupes d'Europe et ne pas donner les moyens aux clubs français ''
DAMIEN COMOLLI, PRÉSIDENT DE TOULOUSE
Avant le dîner de gala du syndicat des clubs Foot Unis à Toulouse, Damien Comolli s’est également interrogé hier sur le rôle de Canal+. « Je ne comprends pas comment on peut dépenser des centaines de millions pour acheter les Coupes d'Europe (480 M€ par jusqu’en 2027 par saison pour C1, C3, C4) et ne pas donner les moyens aux clubs français. La saison dernière, on a vu qu'en nous donnant les moyens, l'OM, le PSG, Lille, le Téfécé ont obtenu des résultats », a soufflé le président toulousain. Parmi les autres solutions qui pourraient prendre de l’ampleur dans les semaines à venir si le montant des droits pour le prochain cycle devait être limité (500 M€ en domestique et 160 M€ à l’international), Kita milite pour une renégociation avec CVC, le fonds à l’origine de la création de la société commerciale de la LFP avec un apport de 1,5 milliard d’euros contre 13 % des recettes à vie de la filiale. « Toutes les bonnes idées sont les bienvenues, dit-il. Il faut rediscuter des conditions actuelles avec CVC, ça doit être une négociation intelligente et constructive et pas dans l’agressivité. »
La répartition des droits internationaux, qui normalement reviennent seulement aux clubs européens, pourrait aussi être une piste de réflexion afin que le plus grand nombre touche le plus d’argent possible. La LFP va « oeuvrer » jusqu’à fin juin pour trouver une issue à un dossier explosif. Et si le résultat final est trop loin des attentes initiales, son président, qui est en première ligne depuis des mois, sera forcément fragilisé.
« Apparemment, Canal+ veut tuer le football français »
Laurent Nicollin, président de Montpellier et de Foot Unis, le syndicat des clubs, déplore l’attitude jusqu’au-boutiste de la chaîne cryptée, qui refuse de discuter des droits de la Ligue 1.
Patron de Foot Unis, le syndicat des clubs pros qui organise une convention au Stadium de Toulouse, Laurent Nicollin, président de Montpellier, est passablement agacé par le refus de Canal+ de négocier avec le football français. Il ne mâche pas ses mots et appelle la chaîne cryptée à mettre de côté ses rancoeurs.
« Que pensez-vous de la situation actuelle autour des droits de diffusion de la Ligue 1 ?
Apparemment, Canal+ veut tuer le football français. Soit. On prend note. Moi, je prends note. Si ce n’est pas le tuer, c’est au moins l’affaiblir et lui faire du mal. Peut-être qu’ils estiment qu’on leur a fait du mal (en choisissant Mediapro, puis Amazon Prime Video). Mais dans la vie, quand on se sent lésé par quelque chose, on prend des rendez-vous, on discute avec les gens. Moi, je suis juste le président d’un petit club et du syndicat, mais jamais monsieur Saada (le président de Canal+) ne m’a contacté pour me dire quels reproches il a à nous faire. À un moment donné, il faut se mettre autour d’une table et discuter. C’est en discutant que l’on règle les problèmes, pas en mettant la tête sous l’eau de quelqu’un. Et je te sors quand j’ai envie de te sortir pour te laisser un peu respirer… Mais bon, on fera front. On a l’habitude. On se démerdera…
“Ce n’est pas moi qui vais régler les problèmes du football français, loin de là, mais on peut faire avancer les choses''
Des discussions sont-elles encore possibles ?
Je ne sais pas. Moi je n’ai jamais discuté avec eux. Je ne suis pas un club qui les intéresse. Ils n’ont jamais eu l’estime ou la décence de discuter avec moi. On est plusieurs clubs comme ça. On aurait pu parler et avancer sur certains sujets. À un moment donné, l’ego et l’amourpropre, dans la vie, on le met dans sa poche et on voit l’avenir. S’il faut toujours ressasser le passé… Quand on voit ce que vit la France en ce moment, il faut un peu de hauteur. Ils peuvent dire : “beIN fait un effort, nous, on fait un effort. On se serre la main et on repart à zéro.” Je suis peutêtre crédule.
Le contact peut-il être renoué ?
S’il y a un blocage avec la Ligue, il y a peut-être des solutions en consultant des présidents de club ou d’autres. C’est pas moi qui vais régler les problèmes du football français, loin de là, mais on peut faire avancer les choses. L’idée c’est quoi ? Qu’il y ait seulement 400 ou 500 millions et arriver ensuite comme le sauveur du football français ?
Tout cela vous inquiète-t-il ?
Rien ne m’inquiète, je ferai faillite, je déposerai le bilan et j’irai faire les poubelles (le métier du groupe Nicollin). Je ne vais pas me prendre la tête. Il y aura peut-être cinq ou six clubs qui feront faillite. Ils seront contents. Ils mettront le rugby le dimanche soir. S’il me manque 20 millions de droits télé… Les gros clubs resteront. À un moment, ils voulaient un Championnat de 10 ou 12 clubs. Ils le feront…
“On pensait voir le bout avec CVC. Mais on voit qu’on n’est pas au bout du bout…''
Le plan B, la chaîne 100 % L1 vendue à tous les opérateurs, cela vous inquiète-t-il ?
Je suis totalement incompétent pour dire si c’est bien ou pas. On nous l’a vendu comme quelque chose de bien. Je fais confiance à la Ligue. Ça m’interloque, mais peut-être que c’est une option à prendre. S’il faut serrer les dents pendant un an ou deux, on serrera les dents.
La période est difficile…
Ça fait quatre ans que la période est difficile avec le Covid-19, Mediapro… On pensait voir le bout avec CVC (le fonds d’investissement qui a offert 1,5 milliard au football français contre 13 % de ses recettes commerciales). Mais on voit qu’on n’est pas au bout du bout… C’est comme ça, c’est la vie.
Peut-on demander à CVC de reporter d’un an les ponctions sur les droits télé ?
Cela dépendra du montant que l’on aura. Attendons d’avoir des chiffres, de faire des simulations… Que chacun fasse des efforts.
Vous croyez à une intervention des pouvoirs publics pour sauver le football français ?
En ce moment, le président de la République a d’autres soucis. Il a une campagne à mettre en place, plus que les droits télé à s’occuper. Je souhaite de tout mon coeur qu’il nous aide. Mais il nous aide depuis un certain temps et il n’y a pas plus…
Une telle inconnue sur les droits télé au démarrage du mercato…
C’est pas compliqué. À l’heure d’aujourd’hui, il y a zéro. Pour l’instant, il n’y a donc pas de transferts. »
CFoot, l’éphémère chaîne de la Ligue
Lancée en 2011, elle n’avait diffusé qu’une petite saison de Ligue 2 avant de cesser d’émettre. Ce projet, imaginé faute de concurrence comme aujourd’hui, n’est pourtant pas comparable dans sa réalisation.
Prête à lancer une chaîne 100 % Ligue 1 par ses propres moyens, la Ligue a déjà investi plusieurs millions d’euros pour préparer le terrain en achetant notamment une régie finale afin d’être en capacité de diffuser les matches d’ici le début du Championnat... dans deux mois.
De quoi raviver le souvenir de CFoot, une chaîne lancée par la Ligue en 2011, déjà pour compenser une absence de concurrence sur le marché : Canal+ semblait alors la seule chaîne en lice pour rafler les droits de la Ligue 1 lors de l’appel d’offres de juin 2011 après le départ annoncé d’Orange. Mais l’arrivée surprise d’Al-Jazeera Sports (qui deviendra beIN Sports lors de son lancement en juin 2012) allait radicalement changer la donne.
« Lorsque nous avons récupéré les droits de la Ligue 1, j’ai rapidement eu le sentiment que CFoot n’avait plus vocation à exister, se souvient Charles Biétry, alors directeur éditorial de beIN Sports France. Mais je pensais qu’il fallait se concentrer sur la qualité de notre produit plutôt que d’attendre les échecs des autres. » Jean-Michel Roussier, aujourd’hui président du Havre, était alors le patron de CFoot. Il raconte : « beIN est arrivé et a dit à la Ligue : “On prend les droits internationaux, la Ligue 1 et vous fermez CFoot !” »
“Pour une chaîne payante comme la nôtre, la distribution est un élément clé, et nous n’avons jamais pu l’optimiser''
JEAN-MICHEL ROUSSIER, ANCIEN PRÉSIDENT DE CFOOT
Celle-ci se lance malgré tout le 28 juillet 2011 afin de diffuser 100 %... de la Ligue 2. Une vraie rédaction est constituée (avec notamment David Astorga, Marie Portolano, Smaïl Bouabdellah, Jean-Michel Larqué, Rolland Courbis…), des émissions – dont certaines sont diffusées en clair de 18 h 45 à 20 h 15 – sont produites discrètement par Black Dynamite (société alors co-présidée par Vincent Labrune, également président de l’OM) et le tout est commercialisé 3,99 euros par mois.
Mais six mois plus tard, en janvier 2012, à la reprise de la seconde partie du Championnat, son arrêt est officiellement annoncé pour la fin de saison. Jean-Michel Roussier justifie ainsi cet échec : « Pour une chaîne payante comme la nôtre, la distribution est un élément clé, et nous n’avons jamais pu l’optimiser. La chaîne aurait dû être mieux mise en avant, afin de faciliter le recrutement des abonnés. »
Au maximum, CFoot en comptera 360 000 (dont 300 000 via les bouquets CanalSat et Orange). « Le Conseil d’administration de la Ligue avait fait une énorme erreur en misant sur la TNT payante pour la distribuer », ajoute Roussier.
Le 31 mai 2012, CFoot cesse donc d’émettre. Son ancien patron estime aujourd’hui que sa fermeture complète a été une « terrible erreur. Elle aurait pu se transformer en société de production, afin de produire tout le contenu additionnel de la Ligue et éventuellement les matches. Cela aurait par exemple évité que les 25 M€ versés par Amazon par saison depuis trois ans pour la production des matches servent à régler HBS (producteur reconnu, notamment des images des Coupes du monde depuis 2002). La Ligue aurait pu s’en charger, tout comme la partie éditoriale de Prime Video confiée à la société de production de L’Équipe. Et cela aurait permis d’être prêt en cas d’urgence comme aujourd’hui. »
Douze ans plus tard, le projet de chaîne 100 % Ligue 1 de la LFP n’est néanmoins pas comparable à celui de CFoot. Même si l’idée de départ demeure la même – combler une absence apparente de concurrence –, le produit est différent. La totalité du Championnat élite est concernée, les modes de distribution ont aussi évolué avec l’arrivée des télés connectées, des consoles de jeu et surtout des plateformes. Enfin et surtout, l’enjeu s’annonce bien plus important : récupérer des centaines de millions d’euros en cas d’absence d’investissements des diffuseurs ces prochaines semaines.
Le plan B de la LFP, Roussier y avait pensé en 2021
Jean-Michel Roussier, aujourd’hui président du Havre et en conflit avec la LFP sur la répartition de l’argent du deal CVC à 1,5 milliard d’euros, voit dans le plan B de la Ligue pour la diffusion de la Ligue 1 les grandes lignes d’un projet qu’il avait proposé il y a trois ans. « Ce plan n’est que le copier-coller du plan que j’avais remis lors de l’appel d’offres lancé en février 2021 (après la défaillance de Mediapro et de sa chaîne Téléfoot, dont Roussier était le directeur éditorial). Je leur avais présenté un plan, tout seul comme un grand, mais la LFP avait préféré l’offre à 35 M€ de Canal+ (et un paiement en avance des dernières échéances de la saison) pour diffuser la totalité de la fin de Championnat... » Face à l’urgence de diffusion et la nécessité de faire rentrer des fonds au plus vite, notamment pour rembourser son prêt de 120 M€ auprès de la banque JP Morgan, la Ligue n’avait en effet pas opté pour cette solution très risquée et sans garanties sur le papier. « Il fallait aller négocier avec les FAI (fournisseur d’accès à Internet) et attendre une rémunération proportionnelle au nombre d’abonnés, reconnaît Roussier. Mais j’avais la rédaction, les plateaux, les régies, tout pour lancer ce projet de chaîne de la Ligue distribuée partout. J’avais tout budgétisé, le coût de production était de 65 M€ par saison pour une chaîne de flux avec la captation de huit matches par journée. L’idée était que je la démarre et que la Ligue la récupère rapidement. »
Face à l’impasse dans laquelle se trouve le dossier des droits de diffusion de la Ligue 1, piloté par Vincent Labrune, les présidents de clubs ne taisent plus leur inquiétude. Et espèrent notamment une reprise du dialogue avec Canal+
ARNAUD HERMANT et ÉTIENNE MOATTI
Après un très long silence, les prises de position sur le dossier des droits de diffusion de la Ligue 1 (période 2024- 2029) se multiplient. Elles émanent plutôt de proches de Vincent Labrune, donc sans volonté de fragiliser le président de la LFP. Mais l’idée, véhiculée par certains, que le dossier est très cloisonné, existe. Et surtout qu’il faut tout tenter pour convaincre Canal+ de garder la L1 alors que la chaîne cryptée refuse de revoir à la hausse le contrat de distribution de beIN, ce qui ne permet pas au diffuseur franco-qatarien de garantir à la Ligue les 700 millions d’euros dont elle rêve sur son marché domestique.
De façon très directe, le Montpelliérain Louis Nicollin a demandé à Canal+ d’oublier ses rancoeurs (voir par ailleurs). « Si quelqu’un vous dit qu’il n’est pas inquiet, il est complètement inconscient », concède de son côté Waldemar Kita, le propriétaire du FC Nantes. À deux mois des premiers matches de la saison 2024-2025, le dirigeant ne cache pas ses préoccupations sur la crise traversée par le football français.
L’idée d’une rencontre avec Bolloré écartée par Al-Khelaïfi
« Je suis propriétaire d’un club depuis dix-huit ans, c’est mon argent que j’investis, et au-delà de ça, il y a la passion et le football français que j’essaie de défendre au mieux. Donc bien sûr que je suis très inquiet, la saison prochaine débute bientôt, il y a le mercato, l’avant-saison… », confie-t-il. Le président du FCN, « qui ne comprend pas que le chiffre de 500 M€ puisse être communiqué de la sorte sauf à préparer les clubs à ce montant », souhaite que des « solutions soient trouvées rapidement afin que les clubs soient le moins pénalisés. Beaucoup vont grandement souffrir, imaginez un Championnat à trois ou quatre ! Je pense que ce n’est bon pour personne. »
Lors d’une réunion, il y a quelque temps, le patron d’une équipe du sud de la France a demandé s’il ne serait pas envisageable que certains présidents sollicitent une rencontre avec Vincent Bolloré (patron de Vivendi, maison mère de Canal+). Il a vite été rabroué par ses collègues et notamment Nasser al- Khelaïfi, le président du PSG, qui a dit que cela ne servirait à rien et qu’il fallait laisser oeuvrer la Ligue. Dans nos colonnes, Jean- Michel Aulas, l’ancien boss de l’OL et actuel vice-président de la FFF, a été le premier à dégainer après que L’Équipe a révélé l’existence d’un plan B du côté de la LFP, à savoir la création d’une chaîne 100 % L1 (vendue 25 euros par mois), mais distribuée de façon non exclusive à tous les opérateurs. Les clubs en quête de certitudes ne sont pas forcément rassurés par cette option. D’autant que les exemples récents de lancements de chaînes à base de L1 (Mediapro, Amazon Prime Video) ne poussent pas vraiment à l’optimisme. « Mon sentiment est qu’une discussion les yeux dans les yeux avec Maxime Saada (président de Canal+), voire Vincent Bolloré est souhaitable », avait déclaré JMA, inaugurant une petite musique en train de monter en faveur d’un retour de la chaîne cryptée à la table des négociations. Pour tenter de sortir de cette ornière, Kita en appelle aussi « à Canal+ et beIN ». « Je ne vois pas d’autres solutions possibles, affirme-t-il. Je suis malheureux, Canal est là depuis le début, elle a commencé avec le foot. C’est une société française. Cela ne peut pas s’arrêter de la sorte. »
“Je ne comprends pas comment on peut dépenser des centaines de millions pour acheter les Coupes d'Europe et ne pas donner les moyens aux clubs français ''
DAMIEN COMOLLI, PRÉSIDENT DE TOULOUSE
Avant le dîner de gala du syndicat des clubs Foot Unis à Toulouse, Damien Comolli s’est également interrogé hier sur le rôle de Canal+. « Je ne comprends pas comment on peut dépenser des centaines de millions pour acheter les Coupes d'Europe (480 M€ par jusqu’en 2027 par saison pour C1, C3, C4) et ne pas donner les moyens aux clubs français. La saison dernière, on a vu qu'en nous donnant les moyens, l'OM, le PSG, Lille, le Téfécé ont obtenu des résultats », a soufflé le président toulousain. Parmi les autres solutions qui pourraient prendre de l’ampleur dans les semaines à venir si le montant des droits pour le prochain cycle devait être limité (500 M€ en domestique et 160 M€ à l’international), Kita milite pour une renégociation avec CVC, le fonds à l’origine de la création de la société commerciale de la LFP avec un apport de 1,5 milliard d’euros contre 13 % des recettes à vie de la filiale. « Toutes les bonnes idées sont les bienvenues, dit-il. Il faut rediscuter des conditions actuelles avec CVC, ça doit être une négociation intelligente et constructive et pas dans l’agressivité. »
La répartition des droits internationaux, qui normalement reviennent seulement aux clubs européens, pourrait aussi être une piste de réflexion afin que le plus grand nombre touche le plus d’argent possible. La LFP va « oeuvrer » jusqu’à fin juin pour trouver une issue à un dossier explosif. Et si le résultat final est trop loin des attentes initiales, son président, qui est en première ligne depuis des mois, sera forcément fragilisé.
« Apparemment, Canal+ veut tuer le football français »
Laurent Nicollin, président de Montpellier et de Foot Unis, le syndicat des clubs, déplore l’attitude jusqu’au-boutiste de la chaîne cryptée, qui refuse de discuter des droits de la Ligue 1.
Patron de Foot Unis, le syndicat des clubs pros qui organise une convention au Stadium de Toulouse, Laurent Nicollin, président de Montpellier, est passablement agacé par le refus de Canal+ de négocier avec le football français. Il ne mâche pas ses mots et appelle la chaîne cryptée à mettre de côté ses rancoeurs.
« Que pensez-vous de la situation actuelle autour des droits de diffusion de la Ligue 1 ?
Apparemment, Canal+ veut tuer le football français. Soit. On prend note. Moi, je prends note. Si ce n’est pas le tuer, c’est au moins l’affaiblir et lui faire du mal. Peut-être qu’ils estiment qu’on leur a fait du mal (en choisissant Mediapro, puis Amazon Prime Video). Mais dans la vie, quand on se sent lésé par quelque chose, on prend des rendez-vous, on discute avec les gens. Moi, je suis juste le président d’un petit club et du syndicat, mais jamais monsieur Saada (le président de Canal+) ne m’a contacté pour me dire quels reproches il a à nous faire. À un moment donné, il faut se mettre autour d’une table et discuter. C’est en discutant que l’on règle les problèmes, pas en mettant la tête sous l’eau de quelqu’un. Et je te sors quand j’ai envie de te sortir pour te laisser un peu respirer… Mais bon, on fera front. On a l’habitude. On se démerdera…
“Ce n’est pas moi qui vais régler les problèmes du football français, loin de là, mais on peut faire avancer les choses''
Des discussions sont-elles encore possibles ?
Je ne sais pas. Moi je n’ai jamais discuté avec eux. Je ne suis pas un club qui les intéresse. Ils n’ont jamais eu l’estime ou la décence de discuter avec moi. On est plusieurs clubs comme ça. On aurait pu parler et avancer sur certains sujets. À un moment donné, l’ego et l’amourpropre, dans la vie, on le met dans sa poche et on voit l’avenir. S’il faut toujours ressasser le passé… Quand on voit ce que vit la France en ce moment, il faut un peu de hauteur. Ils peuvent dire : “beIN fait un effort, nous, on fait un effort. On se serre la main et on repart à zéro.” Je suis peutêtre crédule.
Le contact peut-il être renoué ?
S’il y a un blocage avec la Ligue, il y a peut-être des solutions en consultant des présidents de club ou d’autres. C’est pas moi qui vais régler les problèmes du football français, loin de là, mais on peut faire avancer les choses. L’idée c’est quoi ? Qu’il y ait seulement 400 ou 500 millions et arriver ensuite comme le sauveur du football français ?
Tout cela vous inquiète-t-il ?
Rien ne m’inquiète, je ferai faillite, je déposerai le bilan et j’irai faire les poubelles (le métier du groupe Nicollin). Je ne vais pas me prendre la tête. Il y aura peut-être cinq ou six clubs qui feront faillite. Ils seront contents. Ils mettront le rugby le dimanche soir. S’il me manque 20 millions de droits télé… Les gros clubs resteront. À un moment, ils voulaient un Championnat de 10 ou 12 clubs. Ils le feront…
“On pensait voir le bout avec CVC. Mais on voit qu’on n’est pas au bout du bout…''
Le plan B, la chaîne 100 % L1 vendue à tous les opérateurs, cela vous inquiète-t-il ?
Je suis totalement incompétent pour dire si c’est bien ou pas. On nous l’a vendu comme quelque chose de bien. Je fais confiance à la Ligue. Ça m’interloque, mais peut-être que c’est une option à prendre. S’il faut serrer les dents pendant un an ou deux, on serrera les dents.
La période est difficile…
Ça fait quatre ans que la période est difficile avec le Covid-19, Mediapro… On pensait voir le bout avec CVC (le fonds d’investissement qui a offert 1,5 milliard au football français contre 13 % de ses recettes commerciales). Mais on voit qu’on n’est pas au bout du bout… C’est comme ça, c’est la vie.
Peut-on demander à CVC de reporter d’un an les ponctions sur les droits télé ?
Cela dépendra du montant que l’on aura. Attendons d’avoir des chiffres, de faire des simulations… Que chacun fasse des efforts.
Vous croyez à une intervention des pouvoirs publics pour sauver le football français ?
En ce moment, le président de la République a d’autres soucis. Il a une campagne à mettre en place, plus que les droits télé à s’occuper. Je souhaite de tout mon coeur qu’il nous aide. Mais il nous aide depuis un certain temps et il n’y a pas plus…
Une telle inconnue sur les droits télé au démarrage du mercato…
C’est pas compliqué. À l’heure d’aujourd’hui, il y a zéro. Pour l’instant, il n’y a donc pas de transferts. »
CFoot, l’éphémère chaîne de la Ligue
Lancée en 2011, elle n’avait diffusé qu’une petite saison de Ligue 2 avant de cesser d’émettre. Ce projet, imaginé faute de concurrence comme aujourd’hui, n’est pourtant pas comparable dans sa réalisation.
Prête à lancer une chaîne 100 % Ligue 1 par ses propres moyens, la Ligue a déjà investi plusieurs millions d’euros pour préparer le terrain en achetant notamment une régie finale afin d’être en capacité de diffuser les matches d’ici le début du Championnat... dans deux mois.
De quoi raviver le souvenir de CFoot, une chaîne lancée par la Ligue en 2011, déjà pour compenser une absence de concurrence sur le marché : Canal+ semblait alors la seule chaîne en lice pour rafler les droits de la Ligue 1 lors de l’appel d’offres de juin 2011 après le départ annoncé d’Orange. Mais l’arrivée surprise d’Al-Jazeera Sports (qui deviendra beIN Sports lors de son lancement en juin 2012) allait radicalement changer la donne.
« Lorsque nous avons récupéré les droits de la Ligue 1, j’ai rapidement eu le sentiment que CFoot n’avait plus vocation à exister, se souvient Charles Biétry, alors directeur éditorial de beIN Sports France. Mais je pensais qu’il fallait se concentrer sur la qualité de notre produit plutôt que d’attendre les échecs des autres. » Jean-Michel Roussier, aujourd’hui président du Havre, était alors le patron de CFoot. Il raconte : « beIN est arrivé et a dit à la Ligue : “On prend les droits internationaux, la Ligue 1 et vous fermez CFoot !” »
“Pour une chaîne payante comme la nôtre, la distribution est un élément clé, et nous n’avons jamais pu l’optimiser''
JEAN-MICHEL ROUSSIER, ANCIEN PRÉSIDENT DE CFOOT
Celle-ci se lance malgré tout le 28 juillet 2011 afin de diffuser 100 %... de la Ligue 2. Une vraie rédaction est constituée (avec notamment David Astorga, Marie Portolano, Smaïl Bouabdellah, Jean-Michel Larqué, Rolland Courbis…), des émissions – dont certaines sont diffusées en clair de 18 h 45 à 20 h 15 – sont produites discrètement par Black Dynamite (société alors co-présidée par Vincent Labrune, également président de l’OM) et le tout est commercialisé 3,99 euros par mois.
Mais six mois plus tard, en janvier 2012, à la reprise de la seconde partie du Championnat, son arrêt est officiellement annoncé pour la fin de saison. Jean-Michel Roussier justifie ainsi cet échec : « Pour une chaîne payante comme la nôtre, la distribution est un élément clé, et nous n’avons jamais pu l’optimiser. La chaîne aurait dû être mieux mise en avant, afin de faciliter le recrutement des abonnés. »
Au maximum, CFoot en comptera 360 000 (dont 300 000 via les bouquets CanalSat et Orange). « Le Conseil d’administration de la Ligue avait fait une énorme erreur en misant sur la TNT payante pour la distribuer », ajoute Roussier.
Le 31 mai 2012, CFoot cesse donc d’émettre. Son ancien patron estime aujourd’hui que sa fermeture complète a été une « terrible erreur. Elle aurait pu se transformer en société de production, afin de produire tout le contenu additionnel de la Ligue et éventuellement les matches. Cela aurait par exemple évité que les 25 M€ versés par Amazon par saison depuis trois ans pour la production des matches servent à régler HBS (producteur reconnu, notamment des images des Coupes du monde depuis 2002). La Ligue aurait pu s’en charger, tout comme la partie éditoriale de Prime Video confiée à la société de production de L’Équipe. Et cela aurait permis d’être prêt en cas d’urgence comme aujourd’hui. »
Douze ans plus tard, le projet de chaîne 100 % Ligue 1 de la LFP n’est néanmoins pas comparable à celui de CFoot. Même si l’idée de départ demeure la même – combler une absence apparente de concurrence –, le produit est différent. La totalité du Championnat élite est concernée, les modes de distribution ont aussi évolué avec l’arrivée des télés connectées, des consoles de jeu et surtout des plateformes. Enfin et surtout, l’enjeu s’annonce bien plus important : récupérer des centaines de millions d’euros en cas d’absence d’investissements des diffuseurs ces prochaines semaines.
Le plan B de la LFP, Roussier y avait pensé en 2021
Jean-Michel Roussier, aujourd’hui président du Havre et en conflit avec la LFP sur la répartition de l’argent du deal CVC à 1,5 milliard d’euros, voit dans le plan B de la Ligue pour la diffusion de la Ligue 1 les grandes lignes d’un projet qu’il avait proposé il y a trois ans. « Ce plan n’est que le copier-coller du plan que j’avais remis lors de l’appel d’offres lancé en février 2021 (après la défaillance de Mediapro et de sa chaîne Téléfoot, dont Roussier était le directeur éditorial). Je leur avais présenté un plan, tout seul comme un grand, mais la LFP avait préféré l’offre à 35 M€ de Canal+ (et un paiement en avance des dernières échéances de la saison) pour diffuser la totalité de la fin de Championnat... » Face à l’urgence de diffusion et la nécessité de faire rentrer des fonds au plus vite, notamment pour rembourser son prêt de 120 M€ auprès de la banque JP Morgan, la Ligue n’avait en effet pas opté pour cette solution très risquée et sans garanties sur le papier. « Il fallait aller négocier avec les FAI (fournisseur d’accès à Internet) et attendre une rémunération proportionnelle au nombre d’abonnés, reconnaît Roussier. Mais j’avais la rédaction, les plateaux, les régies, tout pour lancer ce projet de chaîne de la Ligue distribuée partout. J’avais tout budgétisé, le coût de production était de 65 M€ par saison pour une chaîne de flux avec la captation de huit matches par journée. L’idée était que je la démarre et que la Ligue la récupère rapidement. »
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