
En ce début de saison, Romain Métanire a pris l’habitude de surplomber ses adversaires. Photo Pascal BROCARD
Révélation de ce début de saison à Metz, Romain Métanire arpente son couloir droit avec justesse et autorité. Retour sur une éclosion insoupçonnable il y a quelques mois encore…
Il y a quelques mois, Romain Métanire couvait du regard Cheikh Gueye : « J’ai beaucoup appris de lui, de sa manière d’évoluer sur le terrain ». Il y a quelques semaines, Romain Métanire songeait à l’exil comme voie de contournement : « J’avais demandé aux dirigeants de me prêter à un club de National, pour m’aguerrir, pour jouer ».
Hier, Romain Métanire a quitté l’entraînement dans la peau d’un titulaire indiscutable. Un peu plus tôt, il avait sans doute dit au revoir à Cheikh Gueye, son unique concurrent au poste de latéral résolu à rejoindre Dresde en Allemagne de l’Est : « Les choses peuvent évoluer ». D’une manière inattendue, dans son cas.
A l’évocation du joueur, Dominique Bijotat empile les compliments : « Romain a su patienter. La saison dernière, il a pu mesurer l’exigence du haut niveau. Il a tout pour faire une belle saison ». D’ordinaire, le technicien ne juge pas publiquement les individualités, par respect pour le sacro-saint groupe. Pas cette fois, tant les progrès de ce Messin pur souche illuminent une défense gangrenée par le doute depuis l’ouverture des hostilités.
Question : comment passe-t-on du stade d’illustre inconnu à une pièce maîtresse d’un effectif de Ligue 2 ? « Je ne sais pas. Disons que j’ai eu une prise de conscience durant l’été, confie l’intéressé. Ma titularisation lors du dernier match face à Evian en fin de saison dernière s’est avérée riche en enseignements. J’ai saisi mes manques ». Ceux-là se concentraient dans le domaine tactique, « dans mon repositionnement et dans l’agressivité requis au haut niveau ».
« Je songeais à arrêter »
L’homme, autant que le joueur, a également médité sur les mots de Dominique Bijotat : « L’année dernière, il me disait que j’étais proche du groupe mais qu’il fallait que je me discipline sur le terrain ». L’été venu, Romain Métanire a mis à profit la phase de préparation pour signifier, à tous, sa maturité nouvelle : « Je me suis donné à fond car c’est cette période qui conditionne le reste. Je me suis placé dans une bonne dynamique et j’espère y rester ».
Vendredi dernier à Tours, soir d’ouverture du championnat. Tribune de presse, un "recruteur observateur" préférant garder l’anonymat coche le numéro 15 inscrit sur la feuille de match. Une brève annotation suivie d’une première impression (souvent la bonne) : « C’est un vrai contre-attaquant, il a beaucoup d’activité et il est soigneux dans son placement ».
Ce soir-là, l’ancien réserviste a déclamé une partition sans fausse note : un gros volume de jeu et des incursions fréquentes au-delà de la ligne médiane : « J’aime apporter des solutions offensives ». Un reliquat de ses années de préformation, lorsqu’il sévissait au milieu de terrain : « C’est Olivier Perrin, l’entraîneur des 18 ans, qui m’a fait jouer latéral. Au départ, je n’étais pas heureux mais maintenant, j’apprécie ce poste ».
Un sourire timide éclaire, avec parcimonie, son visage. On devine Romain Métanire heureux, mais une légère retenue l’inhibe encore : « Je ne peux pas encore me réjouir de mon cas personnel. Lorsque nous gagnerons, peut-être que je savourerais mon bonheur. Nous sommes sur la bonne voie sur le plan défensif, j’espère que nous goûterons à la victoire dès lundi face à Arles-Avignon ».
Des paroles sages émanant d’un jeune homme simple, imperméable à son statut naissant de cadre de l’équipe : « J’ai connu suffisamment de difficultés dans ma carrière pour ne pas m’enflammer. A une époque, je songeais même à arrêter le football car je ne pensais pas avoir le niveau ». Les choses peuvent évoluer dans la vie…
Jean-Michel CAVALLI.
Plasil, frère de, à l’essai
A vrai dire, la ressemblance ne saute pas aux yeux. Autant d’un point de vue physique que footballistique. Hier matin, c’était pourtant bien le frère de Jaroslav Plasil, capitaine des Girondins de Bordeaux, qui officiait avec les Messins. A l’essai, Marek Plasil, défenseur central de 25 ans qui évoluait ces trois dernières saisons à Pribram (D1 tchèque), n’a visiblement pas totalement convaincu le staff technique : « Il est un petit peu timide. Or nous avons besoin de quelqu’un qui fasse preuve d’autorité », observe Patrick Hesse.
L’autre défenseur central à l’essai, Syam Ben Youssef, pourrait lui se heurter au profil recherché sur les bords de la Moselle : « Un défenseur capable d’évoluer dans l’axe et sur un côté ». Ce qui ne semble pas être le cas de cet international tunisien formé à Bastia : « C’est un pur défenseur axial », note l’entraîneur-adjoint de Dominique Bijotat. Hier, les deux joueurs se trouvaient dans le bureau de Dominique Bijotat à l’issue de l’entraînement. Peut-être pour leur signifier la fin de leur mise à l’essai…
J.-M. C.
Fc Metz express
Tableau de bord. Aujourd’hui : une séance d’entraînement (16h30). Demain : une séance (9h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Tours - Metz (1 re journée de Ligue 2), vendredi 29 juillet : 1-0. Prochain match : Metz - Arles-Avignon (2 e journée), lundi 8 août à 20h30. A suivre : Guingamp - Metz (3 e journée), vendredi 12 août à 20h20.
A l’infirmerie. Gaëtan Bussmann (genou) va progressivement réintégrer le groupe.
Suspendu. Aucun.
La phrase. « Il ressent encore une douleur. L’IRM a confirmé la lésion. Médicalement, nous avons épuisé toutes les voies. Demain (aujourd’hui), il va rencontrer un chirurgien et peut-être qu’une opération sera requise… » Le staff médical du FC Metz se montrait, hier, plutôt pessimiste en ce qui concerne Olivier Cassan. Le milieu de terrain ne serait toujours pas remis de sa blessure au genou. Une opération chirurgicale est envisagée, ce qui repousserait le retour du joueur à plusieurs mois…