
Bernard Serin est un président soulagé, fier de l’attitude de ses joueurs sur le terrain et avec les supporters. Photo Pascal BROCARD
Bernard Serin, le président du FC Metz, confie son soulagement après la remontée en Ligue 2 et insiste sur la nécessité de stabiliser le club à cet étage. Avant, peut-être, de voir plus grand.
Bernard Serin, êtes-vous un président soulagé ? « C’est le mot oui. J’ai trouvé le temps long. »
• Quelle est votre lecture de cette saison ? « Nous avons abordé le National, un championnat difficile, avec un groupe complètement changé. Vingt-trois joueurs sont partis. Dans notre équipe, on avait quelques joueurs d’expérience, des paris et des éléments du centre de formation avec, surtout, une expérience en CFA. Albert Cartier a réussi a créer l’amalgame assez vite. Nous avons abordé notre début de saison avec six victoires. C’était vraiment une couverture pour l’hiver mais Pascal Urano, le président de Sedan m’avait prévenu. Il m’avait dit : « Essaie d’avoir beaucoup d‘avance parce que tu ne prendras pas beaucoup de points en février. » Il avait raison. »
« Tout peut arriver »
• Avez-vous douté ? « Non. Je savais que nos jeunes ne pourraient pas forcément utiliser leur technique pour aller à la guerre sur des terrains difficiles en hiver. Nous avons pris cinq points en six matches dans cette période mais nous ne sommes jamais sortis du trio de tête. Et quand les conditions sont revenues, nous avons recommencé à gagner. »
• Metz s’est aussi réconcilié avec le public… « L’attitude du groupe a marqué une rupture avec les saisons précédentes mais le soutien du public a toujours été présent. Avec 4 000 abonnements, nous avons fait mieux que l’an dernier en L2 (3300). On le doit à nos résultats à domicile mais aussi au soutien des communes de Moselle et d’Esch-sur-Alzette qui se sont mobilisées. »
• Quels sont les objectifs pour boucler cette saison ? « Continuer notre série d’invincibilité et réussir notre dernier match à domicile. On est monté sans victoire face à Bastia. J’aimerais qu’on donne une fête en gagnant contre Cherbourg. »
• Prochaine étape : le maintien en Ligue 2 ? « Oui. Nous avons vécu un tel traumatisme avec la descente… Ce sera l’objectif prioritaire pour éviter de revivre cette situation. Nous aurons donc une réflexion pour structurer un effectif qui nous rassurera le plus vite possible. Après, si la mayonnaise prend, tout peut arriver. Les bonnes surprises sont toujours les bienvenues mais stabilisons déjà le club en L2. Après, on pourra réfléchir à un autre projet pour l’année suivante. »
• Le stade fera-t-il, aussi, l’objet d’une réflexion ? « On va inaugurer un espace VIP, qui pourra accueillir 500 personnes, en tribune ouest, pour le premier match en L2. Nous devons aussi améliorer les conditions de surveillance, c’est une requête des pouvoirs publics, et réfléchir aux infrastructures de la tribune sud qui ne sont pas très adaptées. »
• Une question d’image pour conclure : vous continuez d’incarner les problèmes de Metz plutôt que des solutions. Sentez-vous un manque de reconnaissance du public ? « Ça vient tout doucement. Les représentants du monde économique ne manquent pas une occasion de me remercier mais, si on va vers l’affectif, les réactions sont plus passionnelles. Chez les supporters, je n’aurais une reconnaissance qu’avec un retour en Ligue 1. Moi, j’essaie d’abord de stabiliser le club en L2. Prenez cette saison. Avec 6 millions de recettes hors transferts et 4 M€ de transferts nets, nous avons eu des pertes de 2 M€ que j’ai dû payer pour sauver le club. Si je n’étais pas là, depuis trois, quatre ans, Metz serait en faillite mais ça n’intéresse pas les gens. Ils se disent : s’il paie, c’est qu’il le peut. Mais je ne suis pas Abramovich (le président de Chelsea). Je n’ai pas tous ses milliards. »
Christian JOUGLEUX.
« Quatre ou cinq renforts »
Bernard Serin et Dominique D’Onofrio, le directeur sportif, bûchent sur l’effectif pour la L2. Ils n’ont pas encore évoqué le sujet avec Albert Cartier et le président n’a pas souhaité commenter les fins de contrat pour éviter « de fausser la fin de championnat et de perturber le groupe ».
Son recrutement s’appuiera sur « la règle du ni trop ni trop peu ». Il suivra surtout une ligne budgétaire contrainte. « Nous aurons 10,5 M€ de recettes en L2 et 13,5 M€ de dépenses , dit Serin. Ça veut dire qu’il faudra presque 3 millions de plus-value, à moins qu’un mécène nous aide… » En d’autres termes, Metz pourrait être amené à se séparer d’un élément prometteur (Sakho, Ngbakoto, Sarr ou Cornet) si une offre conséquente se présente.
Dans les faits, le président estime qu’il faudra « quatre à cinq renforts, à peu près un joueur par ligne. » Sa politique ? « Regarder les opportunités ». Il prévoit notamment de lorgner les championnats « où les joueurs sont moins payés ou plus payés du tout, comme le Portugal, la D2 espagnole ou la Grèce ». D’Onofrio garde aussi un œil au Sénégal, en Amérique du Sud et en Belgique. L’opportunité d’attirer d’anciens Messins, selon la jurisprudence Proment, ne déplaît pas non plus à Bernard Serin mais « ça ne marche pas tout le temps », dit-il en citant « Nenad Jestrovic ». Enfin, le président n’exclut pas de recruter en National mais il prévient : « On ne peut pas multiplier les paris. » Car il compte aussi sur l’éclosion de Gueye « qu’on n’a pas vu à sa valeur cette année » et il refuse de barrer la voie aux jeunes talents du centre de formation.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement le matin. Aujourd’hui : une séance à 10h. Demain : une séance à 10h. Vendredi : une séance à 9h30 ; départ pour Orléans dans l’après-midi. Samedi : Orléans - Metz au stade de la Source à 20h. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Bastia (35e journée de National), vendredi 3 mai : 1-1. À suivre : Orléans - Metz (36e journée), samedi 11 mai à 20h ; Metz - Cherbourg (37e journée), vendredi 17 mai à 20h ; Boulogne - Metz (38e et dernière journée), vendredi 24 mai à 20h.
À l’infirmerie. Moussa Gueye (cuisse) et Ahmed Kashi (cheville) ont repris la course. Ils pourraient être opérationnels pour le dernier match de la saison, voire avant, mais le staff ne veut courir aucun risque. Erwan Martin (genou) a subi son opération des ligaments, avec succès.
Suspendu. Ayant reçu trois avertissements en moins de trois mois, Guido Milan purgera son match de suspension à Orléans, samedi.