Messagepar Bosoleclown » 13 nov. 2013, 11:15
C** comme un derby
Comment une affiche de football qui devrait être un grand moment de la saison se transforme-t-elle irrésistiblement en festival du crétinisme? Faute de bien comprendre, on ne peut que lister, même pas de façon exhaustive, les errements des uns et des autres.
En amont de l’événement, il y eut l’interdiction de déplacement pour les supporters lyonnais, une décision regrettable sur le fond, mais que la suite des événements n’a pas vraiment discréditée: elle met face à face une inacceptable privation de liberté et les turpitudes d’Ultras qui tendent le bâton pour se faire battre. Il y a l’insigne provocation d’un ancien immense footballeur, désolante pour ce qu’elle contribue à faire d’un terrain de football un territoire qu’il s’agit de marquer en urinant à ses lisières, pour de bas motifs démagogiques. Il y a la réaction de supporters qui sont venus sur ce terrain pour arracher l’objet de la profanation, réaction qu’on aura toutefois la faiblesse de trouver plus excusable – ne serait-ce qu’en regard du statut et des sanctions encourues par les différentes parties: blâme hypothétique pour le responsable d’un club qui a pris le risque de déclencher des mouvements de foule et des exactions graves, interdictions de stade et sanctions pénales pour les autres. Il y a les commentaires mal informés et mal informants lâchés en direct sur un plateau de télévision. Il y a, ne l’omettons pas, le jeu lamentable proposé par les deux équipes en première mi-temps, conséquence logique de la tension négative entretenue autour du match et dont le point d’orgue aura été le tacle dangereux d’un défenseur. Il y a ce pauvre numéro de clown triste d’un président de club, venu comme à son habitude célébrer une victoire avec une face sinistre et une tirade infantile, sans syntaxe ni raison, ponctuée de l’évocation de ces “réalités” en lesquelles il transforme sa pathétique vision des choses, ponctuée aussi d’accusations mensongères démenties par son propre staff.
Enfin il y a ce laïus, ce constat désolé qui ne sert à rien puisqu’il n’y peut rien changer, puisqu’il ne parvient pas à en rire, n’entretenant même pas le vague espoir que dans quelques années, l’incident entre dans la légende amusante des derbies malgré le peu de talent de ses acteurs pour la comédie. De peur qu’un drame ne l’y ait suivi.
(Les Cahiers du Foot)