Vivian (à gauche) et Frechaut sont aux abois. L’attaque d’Arles/Avignon a réussi à tromper la vigilance de la défense messine. Photo MAXPPP
Invaincue depuis sept matches, l’équipe d’Yvon Pouliquen a cédé hier sur la pelouse d’Arles-Avignon. Fin de série. Metz quitte le podium.
Le jour de repos supplémentaire dont ils avaient bénéficié ne leur a strictement servi à rien. Hier soir, l’équipe la plus fringante était bien celle de Michel Estevan, celle qui s’était lourdement inclinée sur la pelouse guingampaise (4-1), vendredi dernier, vingt-quatre heures après la victoire messine face à Clermont (2-1).
De notre envoyé spécial à Arles
Et il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte de la différence de forme entre les deux camps. Dix minutes, pas une de plus, le temps pour que Diawara profite d’un ballon donné dans le dos d’une défense messine fébrile depuis le coup d’envoi. L’ancien Bordelais ne laissait aucune chance à Christophe Marichez, abandonné par les siens. A l’instar d’un scénario qu’il avait déjà rencontré lors de son dernier déplacement, à Sedan, Metz se voyait dès lors contraint à courir après le score. L’exercice lui avait souri dans les Ardennes. Il l’a paralysé en Provence.
Bousculée par l’entrée en matière vigoureuse de son adversaire, l’équipe d’Yvon Pouliquen n’a jamais donné l’impression d’avoir les jambes pour réagir au cours des quarante-cinq premières minutes de jeu. Il n’en avait peut-être pas les moyens. Il n’en a montré l’envie que par intermittence, et « avec beaucoup trop de déchets » , reconnaîtra son entraîneur, après le coup de sifflet final.
Privé, il est vrai, de Pascal Johansen, son chef d’orchestre, blessé, et sans son meilleur buteur, le Sénégalais Papiss Cissé, forfait de dernière minute, Metz s’est contenté de balbutier son football. La frappe enroulée de Jérémy Pied étant la seule réaction notable de la première période, que les Messins auraient pu quitter avec un but de plus dans la musette sans l’intervention autoritaire de son gardien dans les pieds de Diawara (45 e +1). Une petite flamme au cœur d’une soirée froide à tous les points de vue.
Sans réaction
La pause n’a rien changé dans ce domaine. Dans le mistral qui balayait le Parc des sports d’Avignon, Metz rencontrait les mêmes difficultés à se projeter vers l’avant et à contenir la menace adverse. Razak Omotoyossi entretenait l’illusion d’un possible retour au prix d’un geste technique remarquable, mais Merville déviait le ballon en corner (63 e). Le Béninois n’avait plus été titularisé depuis fin septembre, au Havre, où Metz s’était incliné pour la dernière fois. Son retour dans le onze de base s’est terminé de la même façon, au son de l’échec.
La sortie de Nuno Frechaut, milieu de terrain, pour un attaquant, Thibaut Bourgeois, à l’heure de jeu, n’a rien changé à la teneur des débats. Ceux-ci échappaient définitivement aux Messins avec le deuxième but provençal, signé Dalé. Christophe Marichez avait été sauvé quelques minutes plus tôt par son poteau, il n’a rien pu faire pour empêcher l’attaquant d’inscrire le second but de la rencontre. Invaincu lors des sept derniers matches de championnat, Metz a cédé sur la pelouse d’un promu qui reste, à cette heure, invaincu sur ses terres. Les Provençaux retrouvent le podium. Les Messins, eux, le quittent, une journée seulement, après s’y être invités. Ce n’est peut-être pas le plus grave.
Metz s’était imposé sans briller la semaine passée face à Clermont. Hier, ses insuffisances étaient trop criantes pour espérer un dénouement aussi heureux. A trois journées de la trêve hivernale, les questions font leur retour du côté de Saint-Symphorien. Yvon Pouliquen ne dit pas autre chose : « Il va falloir recadrer les choses. » Et vite : vendredi, Ajaccio est attendu sur les berges de la Moselle.
Cédric BROUT.
Publié le 02/12/2009
« Un non-match de notre part »
Michel Estevan ( entraîneur d’Arles-Avignon) : « Nous aurions pu l’emporter trois zéro... Il y a eu un très bon match, je pense que les gens ont dû se régaler. Nous avons eu la chance d’ouvrir le score très vite. Cela nous a permis de bien nous mettre en place derrière et de profiter des espaces. Ça a été un match parfait de notre part. Prétendant à la montée, nous ? Non, sérieusement, nous sommes prétendants au maintien. Il y a un moment où la hiérarchie reprendra sa place. »
Yvon Pouliquen ( entraîneur de Metz) : « Dans le jeu, nous n’avons pratiquement rien construit. Nous avons mis Arles dans les meilleures conditions en encaissant un but très vite. Par la suite, il n’y avait pas de mobilité, pas d’envie d’avoir le ballon. C’est un non-match de notre part. Je ne vais pas m’inquiéter, même si le match de Clermont ne m’avait déjà pas plu dans la manière. Mais il va falloir recadrer certaines choses. »