Le Racing Club de Strasbourg a changé de main la semaine dernière. Ses principaux dirigeants sont entendus ce matin par la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG). Du verdict de cette dernière dépend l'évolution sportive du club alsacien.
Julien Fournier se dit « assez serein » avant de passer, aujourd'hui, son premier examen devant la DNCG en tant que président du Racing. (Photo DNA - Laurent Réa)
C'est l'échéance majeure à écouter les uns (la direction), les autres (le sportif) et les suiveurs, dans l'attente de quelques éclaircissements sur la nébuleuse situation strasbourgeoise. Ce matin, Alain Fontenla, le nouveau propriétaire du Racing, Julien Fournier, son président salarié, et Jean-Pierre Cochet, le comptable du club, représenteront la délégation alsacienne devant la DNCG.
« La question d'un feu vert,
sur le recrutement,
ne se pose pas »
Créée en 1984, cette structure, émanation de la Fédé et de la Ligue, s'appuie notamment sur la Commission de Contrôle des clubs professionnels, composée d'une vingtaine de membres, pour juger de la santé du foot français.
Cinq sont désignés par la Fédération, cinq par la Ligue, deux par l'Union des Clubs Professionnels (UCPF), deux par l'Union Nationale des Footballeurs pros (UNFP), deux par l'Union Nationale des Éducateurs et Cadres Techniques (UNECATEF), deux par le Syndicat National des Administratifs et Assimilés du Foot (SNAAF).
Il y a également un représentant du Conseil Fédéral et un représentant du ministère de la jeunesse des Sports. Volontiers discrets dans leur communication, derrière leur président Richard Olivier, ils sont principalement experts du chiffre, du droit, de la finance et de l'économie.
Leur principale mission est le contrôle de la situation juridique et financière des clubs, afin notamment d'assurer leur solvabilité et donc l'équité des compétitions. Une palette de sanctions existe pour les dossiers douteux ou intenables, de l'amende à la relégation administrative, en passant par l'interdiction d'engager le club en coupe, le refus d'homologuer de nouveaux contrats, la radiation de dirigeants, le retrait de points.
Ce matin, les dirigeants strasbourgeois seront donc auditionnés. « Strasbourg est le seul pour aujourd'hui, indiquait-on à la Ligue de Foot Professionnel, hier. Mais d'autres clubs sont au programme cette semaine ».
En substance, le rendez-vous du jour dans la capitale ne relèverait pas véritablement d'une audition des comptes alsaciens. « La question d'un feu vert, notamment sur le recrutement, ne se pose pas, certifie le PDG, Julien Fournier. J'apparente le rendez-vous à une formalité, à une simple prise de contact. Il y a un nouveau président, un nouveau propriétaire, il me semble logique que l'on fasse connaissance ».
« Avec Papin, le gros de la
discussion est achevé »
De l'audition dépend néanmoins un timing qui a une incidence directe sur le sportif. « Je ne peux pas vous dire si Jean-Pierre Papin sera là dès mardi après-midi ou mercredi, même si c'est important étant donné les échéances, avec un match vendredi, poursuit le président. Mais le gros de la discussion est achevé. Il reste des formalités administratives à peaufiner ».
L'ancien Ballon d'or (millésime 1991) se montrait encore réticent à l'idée d'être sur le banc, face à Guingamp, dès vendredi. Les circonstances, une fois les garanties financières enregistrées, pourraient lui dicter de sortir du bois plus tôt que prévu.
La position de Janin est intenable. Les joueurs strasbourgeois auraient logiquement bien du mal à totalement adhérer au discours d'un intérimaire dont l'éviction a déjà été annoncée, en charge d'assurer une pige de deux jours.
« Par définition, je suis assez serein », conclut finalement Julien Fournier, qui s'efforce de ne pas apparaître gêné aux entournures en dépit de la tournure des événements. Quelques éclaircissements dans l'organigramme, notamment sportif, ne seraient franchement pas un luxe. C'est pour aujourd'hui ?
François Namur