[Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Championnats français et étrangers, compétitions internationales, coupes d'Europe: tout le foot ailleurs!
Séb

Il y a encore de la vie !

Messagepar Séb » 19 déc. 2009, 10:57

Alors que le sommet du club est plongé dans un épais brouillard, l'équipe de Pascal Janin est parvenue à faire abstraction du contexte extrêmement trouble pour dominer, avec une maîtrise jusque-là insoupçonnée, l'En Avant Guingamp. Les Bleus ont eu la bonne idée de rappeler qu'en football, l'essentiel se situe encore sur le terrain. En voilà, une bonne nouvelle.

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Le 7e but de la saison de Magaye Gueye a ouvert la voie du succès. « Quand il est là, ça change beaucoup de choses », dit de lui Pascal Janin. (Photo DNA - Cédric Joubert)

Son sourire fait plaisir à voir. Hier soir, dans les travées de la Meinau, Pascal Janin était un homme comblé. L'entraîneur à la moustache, limogé voilà une grosse semaine par le fantomatique Alain Fontenla, futur ex-patron la veille, a priori sur le retour hier (lire en page suivante), voulait juste savourer ce que l'on peut considérer comme un pied de nez au destin contraire.

« Un petit cadeau de Noël
pour ceux qui aiment
le Racing »


« Je ne sais même pas si je peux m'associer à ce succès, plaisantait l'intérimaire à rallonge. Je suis surtout content pour les garçons, qui sont parvenus à se concentrer sur leur métier, et même de manière plus appliquée que ce qu'ils ont fait depuis le début de la saison. »
Hier soir, dans une atmosphère viciée en coulisses et des dispositions très défavorables sur le terrain - Fauvergue, Bellaïd, Fanchone et Gargorov n'étaient pas de la partie -, les Bleus ont assurément livré leur prestation la plus aboutie en cinq mois. C'est une surprise, « un petit cadeau de Noël pour ceux qui aiment le Racing et qui se posent plein de questions actuellement », aux dires de Janin.
Avant d'aborder les vingt dernières minutes avec quelques vieux démons qui ont resurgi après la réduction du score de Mathis, Lacour et les siens ont donné le tournis à la défense guingampaise. « On se l'est un petit peu "raconté", reconnaît Victor Zvunka, l'entraîneur d'une équipe qui avait glané dix points lors des quatre précédentes rencontres. Finalement, on n'a que ce qu'on mérite. »
La domination strasbourgeoise, concrétisée par la rapide ouverture du score de Magaye Gueye - « quand il est là, ça change beaucoup de choses », précisera Janin au sujet du jeune attaquant, longtemps éloigné des terrains en raison d'une pubalgie et auteur de son septième but en Championnat -, s'accentue au fil des minutes.
Les occasions franches, rares ces temps-ci à la Meinau sur le but adverse, se succèdent. Avant l'heure de Jeu, Yassine Bezzaz double logiquement la mise. Dans les travées, les quelque 4 500 enfants invités par le club ne regrettent pas le déplacement, le froid piquant n'ayant pas de prise sur leur enthousiasme rafraîchissant.
Cette victoire, seulement la quatrième de la saison, permet déjà au Racing de regagner une place au classement, pour pointer ce matin au 18e rang, à une longueur d'Angers. Par les temps qui courent, et même si tous les rivaux directs ont aussi gagné - Angers - Metz et Tours - Istres ont été reportés en raison des intempéries - cette bonne nouvelle se suffit à elle-même.
« Il y a encore plein de bonnes choses qui peuvent nous attendre », assure Janin, déjà assuré de diriger son équipe mardi au Havre, pour ce qui constituera le baisser de rideau de l'année 2009. Et si, finalement, le coach venait à ne pas plier bagages ?
« Je suis resté alors qu'on m'avait demandé de partir, sourit-il. Si on me demande de poursuivre l'aventure, peut-être vais-je même finir par m'incruster ! Pour ce qui est de la suite, je ne peux rien dire. Je ne sais même plus à qui m'adresser... Sacré Racing, il nous en fait voir de toutes les couleurs. »

« Fontenla : la girouette
a assez tourné »


Celles d'hier soir étaient plutôt à piocher dans le camaïeu de l'espoir. Le président Julien Fournier, placé dans une situation inconfortable au regard de sa défiance envers Fontenla, a aussi dû apprécier. L'homme a en tout cas gagné la confiance des supporteurs, qui ont déroulé une banderole à son attention dans les tribunes : « Fontenla : la girouette a assez tourné ! Il est temps de se décider ! Soutien total à Fournier ! »
De Londres, ou peut-être de Paris, voire de Genève, on ne sait plus vraiment, le propriétaire de moins en moins légitime et crédible du Racing aura, espérons-le, compris le message.

Sébastien Keller

Séb

Des Pères Noël bleus

Messagepar Séb » 19 déc. 2009, 10:59

Auteurs de leur meilleur match de la saison, les Strasbourgeois ont presque tous brillé. Dans l'environnement que l'on connaît, ils ont offert un beau cadeau à leurs supporteurs

CASSARD (***) : l'homme de la cage, en un short anachronique, n'a pas eu grand chose à faire, si ce n'est de s'appliquer sur les ballons en retrait qu'il a bien dégagés.

PICHOT (****) : dans un premier temps, il n'a pas été impérial sur son côté droit où Ogounbiyi lui a mené la vie dure. Mais sa deuxième période a tout changé et sa passe décisive a couronné sa montée en puissance.

PELÉ (***) : des dégagements à l'emporte-pièce ternissent toujours un peu ses productions courageuses. Le défenseur central a eu le mérite de mettre Allaoui sous l'éteignoir.

SIKIMIC (****) : énergique dans les duels, bien placé dans l'ensemble, le Serbe a réussi son retour, trois mois après sa dernière apparition. Sa sobriété a inspiré de la sérénité défensive. Touché, il a été remplacé par ABADIE (61e).

OTHON (***) : discret mais finalement efficace, le latéral gauche est à créditer d'une sortie correcte.

LACOUR (****) : c'était la version capitaine courage, mais également milieu inspiré. Ses ouvertures vers l'avant ont semé le bazar chez les Bretons et sa belle frappe a tapé la barre (61e).


RODRIGO (****)
: le Brésilien a bien verrouillé le milieu de terrain et s'est consacré à des sauvetages inspirés.

BAH (***) : moins emprunté que lorsqu'il évolue un cran plus haut, le Guinéen a été intermittent et a laissé filer quelques ballons en route. Globalement satisfaisant avant d'être relayé par DAMOUR (79e), dont c'était la 3e apparition.

GUEYE (****) : le tube de l'été strasbourgeois a été virevoltant dans un premier temps, (un peu) essoufflé ensuite, mais dangereux toujours. Blessé par Deroff, il a cédé sa place à ZENKE (65e).

LEDY (***) : un premier tir écrasé pour donner une tendance strasbourgeoise, une volonté inaltérable de créer et une passe décisive vers Gueye ont largement masqué un petit manque de spontanéité.


BEZZAZ (****)
: avec lui, c'est tout bon, tout mauvais dans le même match. C'est une réelle capacité à déséquilibrer l'adversaire et à perdre un intéressant ballon. Son but, de la tête, a fait pencher la balance du bon côté.

François Namur
* : mauvais match ** : match médiocre *** : match correct **** : bon match ***** : très bon match ****** : match exceptionnel

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Bosoleclown
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Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Bosoleclown » 19 déc. 2009, 12:42

Ah ouais parce qu'en fait le Fontenla pourrait rester.... :gne: Strasbourg, c'est Dallas !!!

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Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Toni Truand » 19 déc. 2009, 16:52

Au Z Caffé y avait 5-6 strasbourgeois... Ils sont plus nombreux que les messins... honte à nous :...:

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Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar DCD » 19 déc. 2009, 17:41

Il est bon ce Magaye Gueye...

Séb

DNA du 20/12/2009 : La solution locale

Messagepar Séb » 20 déc. 2009, 09:03

Alors que le Racing s'est imposé vendredi face à Guingamp (2-1), le club reste toujours à vendre. Une reprise autour d'investisseurs régionaux est l'une des pistes envisageables, même si elle n'en est qu'aux balbutiements.

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Autour de l'équipe de Pascal Janin qui vit toujours, comme en atteste la joie de Stéphane Pichot, Magaye Gueye et David Ledy (de g. à dr.) - un "comité de salut public" alsacien échafaude un plan de reprise. (Photo DNA - Cédric Joubert)

Puisque les coulisses restent désespérantes, il s'agit de trouver quelques sources de réconfort sur le terrain. Dans un panorama blanc comme neige, les hommes de Janin ont repris le chemin de l'entraînement hier matin, au lendemain de leur jolie victoire face à Guingamp (2-1).
L'entraîneur démissionné, intérimaire, qui évoque une mission qui n'en finit pas de durer sur un ton désabusé - « je ne pense même pas que quelqu'un est en mesure d'éclairer ma situation et, quelque part, je ne m'attends à rien » -, a déjà basculé sur le match de mardi, au Havre.

« Réattaquer l'année
2010 avec des certitudes »


Il espère pouvoir compter sur Gueye et Bah, tout en prenant acte des absences de Gargorov (genou) et de Sikimic (adducteurs). « Je suis content d'avoir vu l'équipe progresser dans le jeu, souligne Pascal Janin. Il faut confirmer au Havre pour pouvoir réattaquer l'année 2010 avec des certitudes. »
Lui n'en a aucune concernant l'avenir du club. Il exprime seulement un souhait. « Je vois des gens malheureux et des locaux attachés à un club qui ne donne pourtant pas envie de le reprendre, indique encore l'entraîneur. J'ai le sentiment qu'il peut y avoir une mobilisation. »

L'option locale s'apparente
à une évidence


Alors qu'une enquête de la TRACFIN, organisme du ministère des finances en charge de la lutte contre le blanchiment d'argent, serait diligentée sur le dossier de reprise (lire encadré), il faut souhaiter bien du courage à ceux qui voudraient se lancer.
L'option locale s'apparente à une évidence tant les investissements aux origines obscures correspondent jusqu'à présent à un chapelet de désillusions, voire à une source de malversation.
Une augmentation de l'investissement financier de Robert Lohr, avec Arsène Wenger comme caution morale, n'est en tous cas plus d'actualité depuis un mois.
« Le nom de monsieur Lohr circule et beaucoup de gens nous ont appelés, précise à ce sujet Léonard Specht, son homme de confiance. Je le comprends, car Robert Lohr est une personnalité respectée, qui a déjà 20% de la SASP Racing. Mais actuellement, il ne veut pas investir plus, car il s'inquiète avant tout de la situation économique de son entreprise et de ses salariés. »
L'industriel garde l'espoir de prouver son attachement au club, mais par le biais d'un projet immobilier susceptible de le structurer plus solidement.

« Se mettre autour
d'une table »


Homme de l'intérieur, incarnation d'une certaine continuité dans la vie du club dont il est l'un des administrateurs, Thierry Wendling, observe avec dépit le comportement « plus voyou qu'autre chose » du propriétaire sur le départ.
« Je suis prêt à faire partie d'une solution alsacienne, dit-il. Même à investir une somme supplémentaire, mais en restant dans une position minoritaire. »
Idem pour Dominique Pignatelli, autre actionnaire minoritaire qui a été l'un des premiers à sonner la révolte après l'arrivée d'Alain Fontenla. « Je n'arrête pas de réfléchir, de travailler pour fédérer les bonnes volontés locales, expose-t-il. Beaucoup de gens sont intéressés, même des patrons de très petites entreprises. J'ai eu beaucoup de coups de fil. Maintenant, il faudrait se mettre autour d'une table pour échafauder quelque chose de sérieux et raisonnable. L'idéal serait qu'il n'y ait qu'une seule offre, avec trois ou quatre actionnaires qui se rajoutent aux parts déjà détenues par monsieur Lohr et aux miennes ».
Et, pourquoi pas, organiser cette réunion de conciliation sous l'égide de la Mairie de Strasbourg, une idée lancée par André Bord et à laquelle Pignatelli est « très favorable. »
Reste ensuite à voir si ces investisseurs locaux réussiront à s'entendre, à trouver les sommes nécessaires... et à convaincre Alain Fontenla de leur vendre ses parts.
« Je ne suis pas inquiet à ce sujet. Il n'aura pas d'autre choix que de vendre, il est rejeté par le public, les actionnaires minoritaires. Sa position est intenable. Il dit pouvoir injecter entre 3 et 5 millions, mais je suis sûr que c'est du bluff », indique Pignatelli.
Qui ne veut pas se prononcer sur la somme à mettre sur la table pour racheter les parts de Fontenla. « Pour négocier, encore faut-il que Fontenla vienne à Strasbourg », poursuit celui qui juge « inacceptable » la date du 24 décembre posée comme ultimatum par l'actionnaire majoritaire pour recevoir toute offre de rachat.

« Il n'y a pour l'instant
rien de concret »


« Réunir les gens pendant la période de Nöel n'est pas simple, pour l'instant il n'y a rien de concret. Il faut avant tout que les personnes motivées par la passion pour ce club s'assoient autour d'une table », souligne Pignatelli, qui souhaite rencontrer Jacky Kientz, ancien président du Racing (1990-1992) et les autres acteurs locaux enclins à investir. « Mais encore une fois, il n'y a pour l'instant rien de concret », conclut-il.
Les bonnes volontés ne semblent pas manquer. Encore faut-il qu'elles s'accordent et proposent un projet cohérent. En attendant, la nomination dès demain d'un administrateur judiciaire pour gérer la holding EuroRacing - au cas où ni Alain Fontenla, ni l'un de ses représentants ne se présente d'ici-là - pourrait lever quelques zones d'ombre autour de ce dossier toujours bien embrumé.

Barbara Schuster et
François Namur

Séb

Enquête en cours

Messagepar Séb » 20 déc. 2009, 09:04

Une enquête de la TRACFIN (pour traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) a été ouverte autour du dossier de reprise du Racing par Alain Fontenla.
Cette cellule de lutte anti-blanchiment dépend du ministère de l'économie et des finances. Créé en 1990, cet organisme a notamment pour but de lutter contre les circuits financiers clandestins.
La TRACFIN doit être saisie via un dépôt de plainte d'un organisme officiel. Dans l'affaire de la revente du Racing, la LFP ou la DNCG sont, selon toute probabilité, à l'origine de cette enquête.

AFFAIRE A SUIVRE

Séb

DNA du 21/12/2009 : Le grand cirque

Messagepar Séb » 21 déc. 2009, 08:27

Faute de propriétaire ou de l'un de ses représentants, le Racing est sans patron. Aujourd'hui, une éventuelle apparition des mystérieux repreneurs peut corriger le tir. Vraiment ?

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Alain Fontenla (au centre) n'a plus le choix. Invisible à Strasbourg depuis dix jours, il, ou, à défaut, l'un de ses proches, Ralph Isenegger (à gauche) ou Christophe Cornelie, est attendu par Philippe Ginestet. (Photo DNA - Laurent Réa)

Viendra ? Viendra pas ? En cette période funeste pour les dindes, le nouveau propriétaire du Racing Club de Strasbourg a opté il y a quatre jours pour le lapin. Alain Fontenla était attendu jeudi pour entériner la reprise du club, via une assemblée générale d'Euro-Racing, la holding qui contrôle le club strasbourgeois. Ni lui, ni Christophe Cornelie, pourtant à Strasbourg la veille au soir, n'a honoré de leur présence le rassemblement de tous les autres actionnaires. Quelque part, depuis, le Racing est un poulet sans tête qui tente de s'extirper des bas fonds de la L 2.
Dans la foulée, Philippe Ginestet, le récent vendeur, a décidé d'envisager une procédure auprès du tribunal pour « vacance de gérance ». Il a informé le financier basé à Londres d'une démarche qu'il compte lancer aujourd'hui. Ce lundi, Alain Fontenla ou l'un de ses bras droits est prié de pointer le bout du nez. Ou un mandataire nommé par la justice sera désigné pour gérer les affaires courantes d'une entreprise naturellement mal en point.
C'est que le foot professionnel, en dépit de l'intérêt des télévisions, du clinquant auquel il renvoie et sans doute en raison des salaires qu'il demande, est structurellement déficitaire. L'ancien président, plutôt peu inspiré dans son choix de repreneur, s'est efforcé de se montrer rassurant.
Il croyait en avoir fini avec un Racing qui lui aura causé plus de soucis qu'il ne lui aura donné de joie. « Hier (samedi), le conseiller d'Alain Fontenla, Ralph Isenegger, m'a contacté pour me dire qu'il viendrait à Strasbourg, indique l'ancien n°1. Bon maintenant, j'attends l'horaire de la réunion ».

En cessation de
paiements fin janvier ?


S'il a autant de chances que l'auteur de ces lignes de joindre un membre de ce clan bien ombrageux, il risque d'attendre longtemps. « Ce n'est qu'une formalité administrative », souligne encore Philippe Ginestet. Mais elle a bel et bien son importance et constitue une étape essentielle pour sortir le Racing (un peu) de l'impasse.
Au bout du chemin, la catastrophe se profile. Le club est susceptible d'être en cessation de paiements - autrement dit en faillite - si 800 000 euros nécessaires à son fonctionnement ne sont pas versés sur son compte courant d'ici fin janvier. Fuyant comme une anguille, Alain Fontenla, qui a tout de même mis 1,6 millions d'euros pour l'heure dans l'affaire, doit faire face à de conséquentes obligations financières s'il veut effectivement être le patron.
Un proche du dossier estime qu'il faut même disposer de 5 millions d'euros minimum pour pouvoir boucler sereinement la saison. A moyen terme, il faut sans doute doubler la mise pour envisager un avenir un tant soit peu digne du rang de la ville et de sa région.
Dans ce cadre, la solution de repreneurs locaux s'affine. Dominique Pignatelli, l'homme en première ligne ces temps-ci, concerné par l'éventuelle assemblée générale du jour, a sorti la calculette. « L'idéal serait un pool de quatre investisseurs, capables d'investir 800 000 euros chacun, dont la moitié serait consacrée au rachat et l'autre en compte courant », indique celui qui détient 12 % des parts d'EuroRacing.
Quelques intérêts se font jour. Mais le souci des candidats est le plus souvent de consacrer l'intégralité de leur apport au fonctionnement et à des investissements dans le club. En fait, pour prendre l'image de la passation de pouvoir qui a correspondu à l'effacement d'Egon Gindorf, en décembre 2005, ils seraient plus Alain Afflelou que Philippe Ginestet dans leurs initiatives.

Pas de relâche pendant
la trêve de confiseurs


« Les projets à plusieurs, ce n'est jamais simple, note d'ailleurs Philippe Ginestet. Il y a souvent des intérêts variés ». Lui n'a jamais procédé de la sorte. Désireux de tourner la page de quatre ans de présidence en solitaire, il pourrait être rattrapé par la manche en même temps que par le nouvel acteur apparu, ce week-end, dans ce brumeux dossier. La TRACFIN, organisme du ministre des finances en charge de traquer le blanchiment d'argent, a décidé d'enquêter sur la reprise organisée cette dernière quinzaine. « Il y a deux actionnaires, qui ont versé 800 000 euros chacun, mais franchement, étant donné les précautions prises par mon avocat, je ne suis pas inquiet », conclut Ginestet.
Demain, le Racing, côté terrain, est au Havre avant de se consacrer à une courte trêve. Tout laisse à penser que les coulisses assureront l'animation jusqu'au 2 janvier et la reprise programmée de l'entraînement. Le grand cirque ne devrait pas faire relâche avec la trêve des confiseurs.

François Namur

Séb

Charges contre le « foot fric »

Messagepar Séb » 21 déc. 2009, 08:30

Débat houleux, dans la nuit de vendredi à samedi, en conseil de communauté à Strasbourg, sur le « foot fric » et la santé financière du Racing. Avec en filigrane, le bien-fondé de l'investissement majeur du mandat de la majorité : les 160 millions destinés à la reconstruction sur site du nouveau stade.

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Philippe Ginestet a répondu aux attaques dont il a été la cible en conseil de communauté à Strasbourg. (Photo DNA - Laurent Réa)


« DIEU FOOTBALL » ET « CHANTAGE ».


- Des élus d'opposition de la Cus ont tiré à boulets rouges contre le système du « foot fric ». « Compte tenu du contexte nouveau créé par la médiocrité des dirigeants de ce club professionnel (...), allez-vous continuer à vous entêter à sacrifier au minimum 160 millions d'euros, et très certainement plutôt 200 millions d'euros, sur l'autel du dieu football ? », a lancé le député-maire de Lingolsheim, Yves Bur au président de la Cus Jacques Bigot, en lui demandant « le gel du projet de reconstruction de la Meinau .»
Avant de lui suggérer aussi « de renoncer à financer le centre de formation du Racing » sur le budget Cus et de ne pas consacrer l'argent public au « miroir aux alouettes que tente de nous imposer le "foot fric" ».

Préjudice pour la collectivité

ROLE DE GINESTET ?

- Robert Grossmann, ex-président de la Cus, a exigé « toute la transparence sur le million et demi d'euros » versé par l'investisseur anglais, le groupe Hammerson, et prétendument « touché par Philippe Ginestet », ex-président du Racing, « sur le dos de la Cus » - qui lui aurait « promis le terrain », à des fins de « créer un énorme machin immobilier avec des surfaces commerciales », baptisé Eurostadium.
Pour un autre élus de l'opposition, Marc Merger, les raisons de l'attachement de « Philippe Ginestet sont très claires » pour l'Eurostadium : un « contrat d'exclusivité avec Hammerson », avec « prime de 1,5 million d'euros à la clé ! » Ce procédé « scandaleux » aurait causé, selon lui, un préjudice pour la collectivité, « en fermant la porte à la concurrence ». Il demande donc réparation, comme le suggère un autre élu d'opposition, Pascal Mangin, qui s'est inquiété aussi du sort du club, ainsi que de l'avenir de ce projet, en brandissant le spectre de la relégation : « Si le Racing est relégué, il n'aura plus les moyens de financer la mise à disposition du nouvel équipement... »

RÉNOVATION NÉCESSAIRE.

- L'exécutif de la Cus a fait front sur la genèse de l'Eurostadium et le lien avec le Racing, tout en maintenant le cap sur la nécessité de rénover le stade de la Meinau. Le « foot fric » est « un vrai sujet de société », a considéré le président de la Cus, Jacques Bigot, « qui mérite un débat », avant d'expliquer la logique de « la convention purement privée » passée entre Philippe Ginestet et le groupe Hammerson.
Par ailleurs, pour le maire de Strasbourg, Roland Ries, « la seule perspective est avoir d'autres investisseurs locaux. Car avoir la surface financière ne suffit pas, il faut avoir un projet sportif motivant. (...) Notre souhait est de garder un club professionnel, de haut niveau si possible ».

« Le Racing, une bête à abattre »

« FOSSOYEURS DU RACING ! »

- Jean-Luc Herzog, maire de Niederhausbergen, mais aussi ex-président délégué du Racing, a défendu le club et son ex-actionnaire principal : « Ce n'est pas Philippe Ginestet qui a touché l'argent, c'est la SASP Racing. (...) Par vos discours, vous me faites l'effet de fossoyeurs du Racing, (...) présenté comme une bête à abattre », a-t-il répliqué.

Philippe Dossmann

Séb

Accusations « injustes et erronées »

Messagepar Séb » 21 déc. 2009, 08:31

Gravement mis en cause, Philippe Ginestet a vivement réagi hier contre des accusations « injustes et erronées » : « Bien que cette négociation soit le fruit de mes propres relations professionnelles, je l'ai mise au service de mon club, en en faisant bénéficier exclusivement le RCS, en contrepartie d'une assistance à fournir dans le cadre de ce projet », à savoir « son expertise et sa compétence en matière de conception d'infrastructure sportive » pour le compte du groupe Hammerson.
Ce qui « a permis de faire gagner 1,5 million d'euros au club » pour le projet Eurostadium. Une « performance (...) saluée par les administrateurs qui l'ont validée. » Cette manne « aura au moins permis d'effacer, pour une saison, les effets de la désastreuse convention de location du stade, signée en 2001 par MM. Grossmann et Proisy, faisant perdre chaque année une somme équivalente au club. »


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