
Leca (à gauche) et Proment entourent Amadou Alassane, l’ex-attaquant havrais. Les deux anciens joueurs messins entament leur quatrième saison commune à Caen. Photo d’archives MAXPPP
Formés et lancés au plus haut niveau à Metz, Grégory Leca et Grégory Proment font aujourd’hui figure de piliers à Caen, leader de Ligue 2. Ils repassent demain par Saint-Symphorien.
L’histoire ne dit pas s’ils passent leurs vacances ensemble : ce n’est pas obligatoire, entre collègues de travail. Mais il existe au moins une certitude, les concernant : Leca et Proment n’ont pas qu’un prénom (Grégory) en commun, leur plan de carrière dessine un même parcours, Metz pour point de départ, Caen pour actuel point d’ancrage.
Deux ans séparent le Parisien Grégory Proment du Messin pur jus Grégory Leca. Et leur début de cursus diffère légèrement : Proment a d’abord fréquenté l’INF Clairefontaine, avant de rejoindre le FC Metz, alors que Grégory Leca n’a lui connu que le centre de formation messin. Le premier, par ordre d’apparition à l’écran, a débuté en Première division à une époque où Metz effectuait la course en tête. Quand le second s’est élancé, le même club luttait en bas de classement. « Les deux ont débuté dans des contextes totalement différents, confirme Joël Muller, l’entraîneur qui leur a donné leur chance au plus haut niveau. Greg Proment est arrivé dans une équipe compétitive et il lui a fallu trouver sa place dans un effectif de grande qualité : sa polyvalence et son bagage technique l’ont aidé, puis les départs des titulaires de l’époque lui ont permis de s’imposer. Pour Grégory Leca, la période était nettement moins favorable et je n’ai pas eu le temps de l’amener où je l’espérais. » Moins de trois mois après les débuts de Leca, Joël Muller était en effet débarqué de son poste d’entraîneur.
Ligue 1 ou Ligue 2 ?
Leca et Proment ont eu le temps de marquer leur passage à Metz, d’une même empreinte : celles de joueurs réguliers, appréciés de leurs entraîneurs puis, pour finir, pris en grippe par le public. C’est ce qui a conduit Proment à répondre aux sollicitations de Caen, en 2006, alors qu’il portait le brassard de capitaine à Metz depuis l’arrivée de Jean Fernandez aux commandes de l’équipe, en 2002. C’est ce qui avait aussi conduit Grégory Leca à le précéder sur le même chemin, en 2005, quelques semaines après le début de la saison : transfert conclu le 22 août, soir le jour de son vingt-cinquième anniversaire. Joël Muller venait de revenir à Metz : « Lors de notre premier match à domicile, témoigne l’actuel directeur sportif messin, le public l’avait sifflé, et pas qu’un peu. C’est parfois ce qui arrive à un joueur qui est là depuis longtemps : on oublie ses qualités, pour ne plus voir que ses défauts. Dans la semaine qui a suivi, Leca a reçu la proposition de Caen. Il ne regrette sûrement pas son choix. Ou s’il regrette quelque chose, c’est peut-être de ne pas être parti plus tôt. »
En Normandie, Leca et Proment ont partagé leur temps entre Ligue 1 et Ligue 2, ce qui leur était déjà arrivé (un peu) en Lorraine, et ce qui serait survenu s’ils étaient restés. Un temps placé en défense centrale, à Metz, Grégory Proment est un milieu de terrain devenu inamovible. Milieu de terrain exclusif, à Metz, Grégory Leca a été transformé en défenseur central à l’initiative de Franck Dumas, l’entraîneur caennais. qui partage les deux places en charnière centrale entre trois joueurs, quasiment à temps de jeu égal : Leca, Heurteaux et Sorbon. Sous un même destin, se dessinent parfois des routes qui se croisent. « Je ne suis pas surpris de voir Leca réussir en défense centrale, ajoute Joël Muller, car son sens de l’anticipation et du placement lui permettent de compenser ses manques en termes de vitesse et d’explosivité. »
Trentenaire pour l’un, trentenaire pour l’autre, Grégory Proment et Grégory Leca sont-ils des joueurs de Ligue 1 ou de Ligue 2, finalement ? « Si le critère est la constance, alors ce sont des joueurs de haut niveau, répond Joël Muller, qui les retrouvera sur la route de Metz, demain soir, lors d’un match au sommet du championnat de Ligue 2. A la qualité des joueurs, s’ajoute une valeur humaine. Ils connaissent leurs points forts, leurs points faibles, et sont des joueurs réguliers dans leurs performances. » Il faudra juste leur rappeler de bien prendre à droite, demain, à leur arrivée à Saint-Symphorien, direction le vestiaire visiteur. Leca n’a pris ce chemin qu’une fois, Proment deux fois. Et Caen a perdu, à tous les coups.
Sylvain VILLAUME.
Publié le 20/12/2009