[Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Championnats français et étrangers, compétitions internationales, coupes d'Europe: tout le foot ailleurs!
Séb

L'homme qui les gêne tant

Messagepar Séb » 10 janv. 2010, 08:21

Prétendument sur le départ, selon Luc Dayan, Julien Fournier n'est pas encore parti. L'unique détenteur du droit de signature au Racing veut se laisser le temps de la réflexion. Toujours est-il que sa présence embarrasse l'équipe d'Alain Fontenla, qui ne peut rien entreprendre sans son accord.

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Julien Fournier (ici lors de Strasbourg - Guingamp en décembre) est sorti de son silence hier pour rappeler qu'il restait le PDG du Racing et communiquerait prochainement sur ses intentions. (Photo archives DNA - Cédric Joubert)


En dépit des désillusions subies en un peu plus d'un mois et du désenchantement qui n'a pas manqué de le gagner, Julien Fournier n'a pas perdu son sens de l'humour. Injoignable depuis le début de la semaine et introuvable du côté de la Meinau, le Varois est sorti, hier après-midi, de son mutisme en répondant enfin sur son portable.

« Je suis dans mon
bureau, à la Meinau »


A la question basique de savoir où il se trouvait, le PDG du club depuis le 4 décembre a eu cette réponse caustique : « Dans le Sud, avec un gros chèque dans la poche. Avec tout l'argent que je suis censé toucher pour le rachat de mon contrat qui court sur trois ans, je pourrais même être virtuellement le propriétaire du club ! »
Allusion est faite à l'article du jour paru dans ces mêmes colonnes, qui rapportait les propos tenus par Luc Dayan la veille en conférence de presse. « D'après ce qu'on m'a dit, Julien Fournier n'est plus le président du Racing », disait le "chargé de mission" à la solde de l'actionnaire majoritaire, en l'occurrence Alain Fontenla.
Il faut croire que Dayan n'a pas puisé son information à la bonne source, lui qui avait cherché vendredi à minorer les compétences de Fournier, tout en étalant sur la place publique son salaire « de 35 000 euros par mois ». Cette sortie verbale avait même provoqué une réaction de Fontenla, tard dans la soirée, le trader londonien déplorant par voie de communiqué ce dérapage incontrôlé : « Les conditions financières évoquées sont très loin de la réalité. »
Toujours est-il qu'hier, Fournier n'avait pas abandonné son poste. « Je suis dans mon bureau, à la Meinau, depuis ce matin (hier), explique-t-il. Si je suis toujours président du Racing ? A l'heure où je vous parle, oui. Laissez-moi le temps d'intégrer les dernières évolutions du dossier. Je suis en phase de réflexion. Cette semaine, beaucoup de monde m'a prêté l'intention de partir. Moi, je n'ai rien annoncé. Je le ferai prochainement. »
Interrogé sur le sujet, Luc Dayan, lui, a paru très agacé. « Combien de fois va-t-il falloir que je dise la même chose, s'interroge-t-il. Ce dossier-là, je ne l'ai pas traité. Mais il va bien falloir que les choses se mettent en place. »
Les choses qui doivent se mettre en place, justement - comme l'arrivée annoncée dès demain de l'adjoint de Pascal Janin, à savoir Cyril Serredszum, ou les premiers mouvements du mercato -, restent au point mort.
Sans la signature de Fournier, tous les dossiers sont irrémédiablement bloqués. Or, on voit mal le Varois cautionner la moindre opération souhaitée par Fontenla et son conseiller sportif Ralph Isenegger, alors que le PDG devait mener à bien la politique de Roman Loban.

« Ne pas céder aux pressions
et rester en poste »


Il faut croire que les mises en garde de Me Nicolas Wiltberger ont été entendues. L'administrateur historique du Racing a demandé au PDG de « ne pas céder aux pressions et de rester en poste ». Conscient que Fournier est « pris dans la nasse », Me Wiltberger lui a demandé de réunir rapidement le conseil d'administration, histoire de clarifier la situation.
La réunion devrait se tenir lundi soir. Celle-ci, indispensable préambule avant l'assemblée générale de la SASP - qui ne peut se tenir avant quinze jours -, ne saurait servir de cadre pour licencier Fournier. Ni pour passer le témoin à Christophe Cornélie, associé de Fontenla.

Allié des investisseurs locaux ?

Le représentant de Carousel Finance, devenu administrateur début décembre avant de faire faux bond, est réapparu hier soir à la Meinau, dans l'espoir de récupérer rapidement le droit de signature. « Juridiquement, ce n'est pas possible », prévient Me Wiltberger.
Bref, la situation reste toujours aussi emberlificotée. Loin de ce tumulte, les investisseurs locaux peaufinent leur plan de reprise autour de Henri Ancel. Prêts à intervenir avant qu'il ne soit trop tard, ils ont peut-être trouvé en Julien Fournier, l'homme du blocus qu'ils n'excluent pas de maintenir en poste, un allié de circonstance.
Suite au prochain épisode...

Séb.K.

Séb

Un mois agité

Messagepar Séb » 10 janv. 2010, 08:24

Julien Fournier, 35 ans, a passé un mois agité à la tête du club. Retour sur les principaux épisodes depuis sa nomination.

- 3 décembre : la rumeur annonce que Julien Fournier sera le nouveau PDG du Racing. L'ancien dirigeant de l'OM, âgé de 35 ans, a été choisi par Roman Loban, l'Estonien qui a racheté les parts de Ginestet.

- 4 déc. : assemblée générale de la SASP Racing, suivie du conseil d'administration. Julien Fournier devient officiellement administrateur et PDG. Il annonce qu'il prend la direction du club avec « humilité et ambition ».

- 9 déc. : Julien Fournier rencontre les supporteurs et annonce qu'il est en pourparlers pour faire venir Jean-Pierre Papin à la tête de l'équipe pro, en lieu et place de Pascal Janin.

- 11 déc : Alain Fontenla devient actionnaire majoritaire en rachetant les parts de Loban et annonce que « toute la partie sportive, où je n'ai pas la prétention d'être compétent, sera déléguée à Julien Fournier ».

- 12 déc. : Julien Fournier annonce qu'un « accord de principe » a été trouvé avec Jean-Pierre Papin. Mais le lendemain, lors du match du RCS face à Thionville (en Coupe de France), JPP annonce qu'il réserve sa réponse jusqu'à l'audition de la nouvelle équipe dirigeante auprès de la DNCG.

- 14 déc. : Julien Fournier, à la veille de se rendre à Paris devant la DNCG, estime que « la question du feu vert sur le recrutement ne se pose pas » et que le passage devant le gendarme financier de la LFP est une simple « formalité ».

- 16 déc. : L'annonce de la DNCG, qui veut entendre une nouvelle fois le club le 6 janvier parce qu'il manque une caution de trois millions d'euros, entraîne les premières rumeurs d'un départ de Fournier. Mais ce dernier soutient encore l'actionnaire majoritaire et parle d'un simple « contretemps ».

- 17 déc. : Interrogé par les DNA, Julien Fournier évoque pour la première fois son désaccord avec le duo Fontenla/Isenegger, notamment en ce qui concerne le mercato hivernal. « Ils m'ont exposé leur projet et je leur ai fait part de ce qui me gène », souligne-t-il. Avant d'ajouter : « Dans ces conditions, il est hors de question de conserver mon poste ».

- 28 déc. : Isenegger, Fontenla et Fournier se rencontrent et décident de se séparer, sans que les modalités (licenciement, démission ?) ne soient évoquées.

- 4 janv. : arrivée officielle de Luc Dayan, qui annonce que le club et Fournier sont en instance de séparation. « A l'amiable ou non, je n'en sais rien, ce n'est pas moi qui m'occupe de ce dossier mais cela devrait être réglé dans les joueurs qui viennent », explique Dayan. Mais cinq jours plus tard, Fournier est toujours officiellement PDG de la SASP Racing...


Ba. Sch.

Séb

Racing 1 Lyon 3

Messagepar Séb » 10 janv. 2010, 08:24

Stade de la Meinau. - Mi-temps : 1-2. Environ 11 000 spectateurs. Arbitre : M. Jaffredo. Pelouse correcte se dégradant au fil des minutes. Temps neigeux et glacial.
Avertissements : Sikimic (17e', tacle à retardement sur Gomis) au Racing ; Källström (14e', tacle par derrière sur Ledy) à Lyon.
Les buts : Fauvergue (36e') pour le Racing ; Gomis (11e'), Bastos (14e', 72e') pour Lyon
STRASBOURG : Gurtner - Pichot, Bellaïd, Sikimic, Othon - Lacour (cap.), Rodrigo, Bah - Gueye (Damour, 88e'), Fauvergue (Gargorov, 73e'), Ledy (Zenke, 78e').
LYON : Lloris - Réveillère, Cris (cap.), Bodmer (Boumsong, 46e'), Gassama - Ederson, Toulalan, Källström - Bastos, Gomis (Lisandro, 75e'), Delgado (Tafer, 89e').
11e' : longue ouverture de Bodmer pour Gomis. Dos au but, l'international français contrôle de la poitrine, pivote et place une frappe du droit sous le regard passif de Sikimic. La balle file au ras du poteau gauche de Gurtner. 0-1
14e' : Källström récupère la balle au milieu du terrain et lance Bastos. Le Brésilien file entre Pichot et Bellaïd puis déclenche une frappe de l'extérieur gauche qui se fiche sous la barre. 0-2
21e' : au sortir d'un jeu à une touche de balle avec Fauvergue et Gueye, Ledy place une frappe du gauche, dans un angle fermé. Lloris repousse le ballon en corner.
36e' : sur le côté gauche, le long de la ligne de touche, Gueye adresse un centre pour Fauvergue. Cris, Bodmer et Gassama se regardent, alors que Lloris sort à contre-temps. Le meilleur buteur strasbourgeois place un plat du pied droit, en extension, alors que le gardien lyonnais recule. 1-2
39e' : Gurtner sort dans les pieds de Källström, sur un centre d'Ederson.
44e' : Bah perce dans la défense lyonnaise et sert Fauvergue, dont la frappe à bout portant est repoussée par Lloris. A la réception, Bah ne trouve pas le cadre. Mais l'action avait été interrompue pour une position de hors jeu du Guinéen.
48e' : Lloris repousse un tir de Gueye, dans un angle fermé.
62e' : Sikimic dévie de la main, en tombant, un ballon frappé par Sikimic. L'arbitre estime qu'elle n'est pas volontaire.
67e' : Gurtner est à la parade sur une frappe de Réveillère. Puis Sikimic repousse la balle sur sa ligne sur un second essai de Gomis.
72e' : décalé par Gomis, Bastos s'offre le doublé en piquant sa balle au-dessus de Gurtner, à l'angle droit de la surface. 1-3
77e' : parade de Lloris sur une frappe de Bah.

Séb

DNA du 11/01/2010 : Coup de tonnerre ?

Messagepar Séb » 11 janv. 2010, 07:55

Après une courte mais vivifiante parenthèse sportive, samedi en Coupe de France, le Racing est rattrapé dès aujourd'hui par les « affaires » qui agitent de manière frénétique ses coulisses. Ce soir, à l'issue du conseil d'administration, l'actionnaire majoritaire Alain Fontenla pourrait reprendre la main. Ou la perdre définitivement.

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La défiance des supporteurs du Racing envers Alain Fontenla enfle de match en match. (Photo DNA - Laurent Réa)

Les projecteurs se sont éloignés de la Meinau. L'Olympique lyonnais s'en est allé, une qualification pour les seizièmes de finale en poche (1-3). Et le Racing est replongé dans l'incertitude. Une issue à la crise actuelle pourrait pourtant intervenir ce soir, en fonction du verdict du conseil d'administration.

La réunion de
la dernière chance


LA RÉUNION. - Le conseil d'administration de la SASP Racing, convoqué par son président Julien Fournier, se réunit ce soir (18h) dans les bureaux de la Meinau. Annoncé sur le départ par Luc Dayan, chargé de mission à la solde de l'actionnaire majoritaire Alain Fontenla, Fournier considère cette réunion comme celle « de la dernière chance. »
« J'espère que les administrateurs mettront leurs états d'âme de côté pour se livrer à une discussion constructive quant au fonctionnement du club à court et moyen termes, sans même oser évoquer le long terme, précise le PDG. Pour favoriser le dialogue, j'ai établi un ordre du our très général, avec seulement deux points inscrits : 1) le fonctionnement de la SASP ; 2) divers. »
LE CONTEXTE. - Il est peu de dire que celui-ci est vicié. Nommé le 4 décembre PDG salarié du Racing dans l'intention de mener à bien la supposée ambitieuse politique de Roman Loban, Julien Fournier est entre-temps devenu indésirable.

Tout ce petit monde
n'a aucune légitimité


L'actionnaire majoritaire a changé, Luc Dayan est arrivé pour restructurer le club et un trio de conseillers - Ralph Isenegger pour le sportif, Dominique Rousseau pour l'administratif, Hervé Seck pour la communication - a pris ses quartiers à la Meinau.
Le problème, c'est que tout ce petit monde n'a aucune légitimité au sein du club, le droit de signature étant exclusivement détenu par Julien Fournier. Les hommes de Fontenla cherchent à pousser le PDG, qui a clamé haut et fort ses divergences de vues avec l'équipe en place, vers la porte de sortie. Ou tout au moins à obtenir sa délégation pour pouvoir signer tout document avec l'entête du Racing.

« La situation financière n'est
pas incertaine, mais critique


« Je suis toujours président, ce qui engendre certaines responsabilités, dit Fournier. Le seul point que je place avant les intérêts du Racing, c'est ma protection juridique. Or la situation financière du club n'est pas incertaine, mais critique. Il est donc hors de question que je cautionne la moindre action qui puisse l'aggraver, que ce soit dans le domaine sportif ou dans celui de l'encadrement. »
L'ENJEU. - Présent dans les tribunes de la Meinau, samedi, Christophe Cornélie espère obtenir la délégation de Fournier. Le représentant de la société Carousel Finance, administrateur depuis le 4 décembre, est un associé de Fontenla. Il l'avait accompagné le mois dernier à la Meinau, avant de mettre les bouts le jour où il devait prendre la gérance de Racing Investissements.
Histoire de préparer le terrain, Fontenla s'est exprimé, hier, à travers un communiqué : « Je suis satisfait de voir que le président du Racing Club de Strasbourg, M. Julien Fournier, a convoqué un conseil d'administration demain (aujourd'hui). Même si nous avons pu avoir des divergences à un moment donné, nous avons chacun oeuvré en fonction des seuls intérêts supérieurs du club. J'espère fortement qu'il en sera de même pour chacun des administrateurs du RCS lors de la réunion. »

Christophe Cornélie rentrera-t-il
à Londres les poches vides ?


LA RÉALITÉ. - Le voeu d'Alain Fontenla, s'il concerne l'épineuse question de la délégation de Fournier pour Cornélie, n'a aucune chance d'être exaucé. Me Nicolas Wiltberger veille au grain pour faire respecter le droit en la matière. Seul un vote (lire ci-contre) des administrateurs peut valider cette passation de pouvoir.
Or aucun d'entre eux - excepté Cornélie - n'aurait l'intention de valider cette hypothèse. Philippe Ginestet, par exemple, rappelle que son opération de vente s'était réalisée « parce que Julien Fournier en était le chef de projet. » On voit mal l'ancien président donner sa voix au représentant de Fontenla. Le jeune financier français rallierait donc Londres comme il est venu : les poches vides.
LES CONSÉQUENCES. - Si la situation reste en l'état, la nouvelle équipe serait engagée dans une impasse. Elle ne pourrait en tout cas strictement rien entreprendre en termes de transferts ou de renforcement du staff, à l'image de l'arrivée espérée de Cyril Serredszum comme adjoint de Pascal Janin dès aujourd'hui.

Pas d'assemblée générale
avant le 26 janvier


Selon les statuts de la SASP, l'actionnaire majoritaire peut révoquer les membres du conseil d'administration et reconstituer une nouvelle équipe de son obédience. Encore lui faut-il convoquer une assemblée générale, dont la tenue ne peut se faire avant un délai légal de quinze jours, soit au plus tôt le 26 janvier.
« Tous ceux qui se sentent lésés peuvent saisir le tribunal, prévient Me Wiltberger. Chacun peut arguer d'un préjudice moral, auquel s'ajouterait un préjudice financier pour Julien Fournier, sans même parler d'un licenciement abusif. »

L'ISSUE. - « Avec ce blocage, Fontenla et les siens seraient aux abois, ajoute Dominique Pignatelli, instigateur de la fronde dès les premiers jours de décembre. Ils n'auraient d'autre choix que de passer la main. »
Quelques investisseurs locaux sont prêts à la saisir. Henri Ancel, mandaté par la Ville, y travaille depuis quelques semaines. « Nous seront prêts en fin de semaine prochaine, indique-t-il. Laissez-nous le temps de mettre en place un mode de gouvernance et un projet sportif. »
Soit les repreneurs alsaciens se fédèrent derrière un président fort, soit ils forment un « noyau dur » de trois à quatre membres qui désigneraient un président salarié. Or le Racing en a déjà un dans ses rangs, en la personne de Julien Fournier.

« Je ne m'accroche pas
à mon poste »


« Moi, je ne roule pour personne et je n'appartiens à aucune chapelle, conclut le PDG. Je ne m'accroche pas non plus à mon poste. Depuis le début, j'aurais aimé construire. Je suis d'ailleurs absolument catastrophé de voir que l'aspect sportif est relégué au deuxième ou troisième plan. »
Voilà au moins une inquiétude que tous les supporteurs du club partagent. Celle-ci risque encore de prendre du volume si Fontenla et les siens s'engagent dans une épreuve de force.


Sébastien Keller

Séb

Le réveil du guerrier

Messagepar Séb » 11 janv. 2010, 07:57

Décevant depuis le début de saison, le défenseur central Milovan Sikimic revient peu à peu à son meilleur niveau. Une bonne nouvelle pour un Racing toujours en quête de véritables guerriers pour son opération maintien.

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Après un début de saison décevant, Milovan Sikimic a retrouvé une place de titulaire en défense centrale. (Photo DNA - Michel Frison)

Milovan Sikimic le sait. Depuis son arrivée, cet été, il n'avait pas vraiment convaincu en défense centrale. Lui qui avait fait les beaux jours de l'En-Avant-Guingamp, entre 2002 et 2007, semblait n'être plus que l'ombre de lui-même.

« J'étais mauvais »

Réputé pour son esprit guerrier, Milovan Sikimic, 29 ans, semblait avoir perdu son sens du jeu et du combat. Titulaire lors des cinq premières rencontres de championnat, le Serbe avait logiquement perdu sa place de titulaire après l'arrivée d'Habib Bellaïd.
« J'ai eu du mal à montrer mes qualités en début de saison, reconnaît-il volontiers dans un français parfait, on peut le dire : j'étais mauvais ».
Ce retard à l'allumage, le Serbe - revenu en France après un passage sans relief au Partizan Belgrade - l'explique avant tout par les blessures. « Quand je suis arrivé à Strasbourg, cela faisait un an que je n'avais pas joué », rappelle le défenseur au crâne rasé.
Durant l'automne, « Milo », à court de forme, disparaît du groupe sans faire de vagues. Suppléé par une paire Bellaïd - Pelé plutôt efficace, il s'éloigne de plus en plus d'un poste de titulaire.
Mais au gré des blessures, suspensions et méformes, il obtient une chance de se racheter... face à Guingamp, son ancien club, le 18 décembre dernier.

« Enfin un bon départ »

« La CFA m'a permis de retrouver la confiance, confie-t-il, et ensuite il y a eu ce match face à Guingamp. C'était enfin un bon départ pour moi ».
S'ensuit une première mi-temps convaincante au Havre, et enfin ce match plein, samedi soir face à Lyon. Certes le Serbe n'est pas exempt de tout reproche sur le premier but signé Gomis. Mais Sikimic a aussi su se montrer solide au côté de Bellaïd.
Et même s'il a parfois été à la limite dans les duels rugueux qu'il a livrés face à Batéfimbi Gomis, il a tout de même sauvé son camp à deux reprises. D'une main - involontaire ? - dans la surface, puis sur ce dégagement bienvenu de la jambe sur sa ligne, alors que Gurtner était à terre.
Le défenseur central aurait même pu bénéficier d'un penalty quand Boumsong, sur un corner en toute fin de match, l'a proprement balancé alors qu'il tentait d'ajuster sa tête.
« On a fait un bon match, expose-t-il, bon c'est sûr, on a pris trois buts et on peut avoir des regrets, mais on a joué contre une très bonne équipe, qui a eu 100% de réussite devant le but.
Mais avant qu'on encaisse le 3e but, je trouve qu'on a bien poussé devant, tout en étant costaud derrière. Après, Lyon reste une grande équipe, avec une grande maîtrise collective ».
« Milo » en est en tous cas certain : ce match face à Lyon, malgré la défaite, peut « servir » de déclic. « On a bien bougé cette équipe lyonnaise, on a eu des moments forts », justifie celui qui veut garder en tête les bonnes phases entrevues samedi soir.

« On va s'en sortir »

Et ce, même si le club continue à être secoué par les affaires extra-sportives. « Je crois qu'on va s'en sortir avec l'équipe et les supporteurs, tous ensemble. Mais pour cela, il faut absolument partir d'un bon pied en cette année 2010 en prenant les trois points face à Laval », insiste encore le défenseur, qui préfère se concentrer sur ce qui se passe sur le terrain et faire abstraction du reste.
Pas forcément une mauvaise idée, car depuis quelques temps, le terrain de la Meinau lui réussit plutôt bien...

Barbara Schuster

Séb

Comment marche le "CA" ?

Messagepar Séb » 11 janv. 2010, 13:12

Le conseil d'administration (CA) est censé être l'organe de décision de la SASP Racing, donc du club. Il est actuellement composé de neuf membres.
Depuis 2002, le statut juridique du Racing a évolué. Gérées jusque-là par une société anonyme à objet sportif (SAOS), les affaires du club le sont depuis cette date par une société anonyme sportive professionnelle (SASP). Des administrateurs sont nommés pour veiller à la bonne marche de l'entreprise et en définir les grandes lignes.
Dans un CA, en cas de vote, la voix de chaque membre compte pareillement, sauf celle du président qui peut valoir double. Ce n'est pas le cas au Racing. Ce mode de fonctionnement diffère de celui d'une assemblée générale, où les voix sont réparties en fonction du pourcentage du capital détenu.
Par ailleurs, c'est uniquement lors de l'assemblée générale que l'actionnaire majoritaire peut décider de dissoudre le conseil d'administration et de nommer des nouveaux membres. Alain Fontenla, majoritaire dans la holding EuroRacing qui détient 78% des parts de la SASP, est donc seul maître à bord.
Au CA, en revanche, son seul représentant est Christophe Cornélie. Les huit autres membres ne semblent pas cautionner la politique du patron basé à Londres.
Voici la liste des neuf membres du CA du Racing :
Julien Fournier, ex-secrétaire général de l'OM, nommé président le 4 décembre dernier
Christophe Cornélie, associé d'Alain Fontenla représentant les intérêts de la société Carousel Finance, nommé le 4 décembre dernier
Dominique Pignatelli, actionnaire minoritaire d'EuroRacing et ex-associé de Philippe Ginestet
Léonard Specht, représentant des intérêts de Robert Lohr, détenteur de 20% de la SASP Racing
Nicolas Wiltberger, administrateur depuis 33 ans et ancien bâtonnier de l'ordre des avocats de Strasbourg
Thierry Wendling, actionnaire symbolique d'EuroRacing
Éric Vogel, proche de Philippe Ginestet
Philippe Ginestet, président sortant
Jean-Luc Herzog, président délégué et directeur général sortant

Séb.K.

Séb

DNA du 12/01/2010 : Sans discours ni méthode

Messagepar Séb » 12 janv. 2010, 08:41

Depuis hier soir, Alain Fontenla est seul maître à bord d'un Racing qui tangue. Les administrateurs du club ont décidé de confier un mandat de directeur général délégué à l'un de ses représentants, Christophe Cornélie. Quant à Julien Fournier, il se dirige vers la sortie.


Image
Julien Fournier n'a pas tenu à entraver la politique d'Alain Fontenla. Il passe la main sans faire de bruit. (Photo DNA - Michel Frison)

Au terme de deux heures d'un « débat d'idées pour le moins intéressant », aux dires de Julien Fournier, le Racing a définitivement basculé dans le camp des hommes d'Alain Fontenla.
Christophe Cornélie, taiseux représentant de l'actionnaire majoritaire, a obtenu la délégation de signature que possédait exclusivement le PDG, en poste depuis le 4 décembre. C'est une surprise, eu égard aux avis qu'avaient exprimés les administrateurs la veille.

Cornélie : « Je n'ai rien à
déclarer, bonsoir monsieur »


« L'intérêt supérieur du club a prévalu, explique Dominique Pignatelli, l'un des deux membres du CA, avec Philippe Ginestet, à s'être abstenu lors du vote, les sept autres donnant leur accord. De toute façon, il ne servait à rien de bloquer le processus. Dans quinze jours, après l'assemblée générale, nous serons tous révoqués. Ce que veulent Fontenla et ses hommes, c'est le pouvoir absolu. »
Peut-être les Alsaciens n'ont-ils pas voulu endosser la responsabilité du blocage qui n'aurait pas manqué de paralyser le club jusqu'à fin janvier et la tenue de l'assemblée générale. Peut-être ont-ils simplement souhaité mettre Fontenla face à ses responsabilités, celles qu'il fuit depuis des semaines.
Désormais, l'actionnaire majoritaire - qui avait quitté Strasbourg courant décembre après une visite de deux jours sans plus jamais y remettre les pieds - pourra mener à bien sa politique. On aurait aimé entendre, de la bouche de son représentant, en quoi elle consiste.
Las, Christophe Cornélie n'a pas daigné se présenter devant la presse, se contentant d'un laconique : « Je n'ai rien à déclarer ce soir, bonsoir monsieur. »
Durant le conseil, le jeune financier n'a pas non plus répondu aux interrogations des actionnaires. « Même aux questions les plus basiques, il n'a pas eu de réponse, soupire Pignatelli. Concernant les indispensables apports en trésorerie, il a juste dit : "On assumera, mais avec d'autres méthodes que les vôtres." C'est pour le moins vague. »
Devant micros et caméras, Julien Fournier est, lui, venu présenter ses adieux. Devenu indésirable depuis qu'il s'était fermement opposé aux méthodes de Fontenla, le PDG ne se voyait pas non plus « en droit de bloquer le club. » Au-delà du pouvoir donné à Cornélie, il a aussi convoqué l'assemblée générale, dans un délai de deux semaines, qui permettra de transférer toutes les compétences aux nouveaux hommes en place. Pour ce qui est de son avenir au club, il ne se fait « pas beaucoup d'illusions, la décision appartenant à M. Fontenla. »
En clair, Fournier sera encore épisodiquement à Strasbourg deux semaines durant sans plus interférer dans la gestion du club. Ensuite, il attendra patiemment que son patron lui indique la marche à suivre. « Je ne négocie pas de départ à l'amiable. Je ne suis ni un philanthrope, ni un homme d'argent. »
Pour se séparer de lui, l'actionnaire majoritaire devra donc mettre la main à la poche. Avant de donner les moyens financiers à ses multiples chargés de mission, Luc Dayan en tête, de conduire sa politique de restructuration, ou de relance, on ne sait pas exactement.

Aucune idée directrice
ne se dégage »


En dépit des efforts déployés par Hervé Seck, jeune homme en charge de la communication soucieux de son image, aucune idée directrice ne se dégage.
« Quand le climat sera apaisé, M. Fontenla viendra vous préciser les contours, que certains n'estiment pas assez nets à ce jour, de son projet », dit-il. Dans quel délai ? « Bientôt. » Avec quels moyens ? « Ce sera à lui de le dire. »
Il n'y a plus rien d'autre à ajouter. Supporteurs alsaciens, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, Alain Fontenla et tous ces messieurs veillent sur vous...

Sébastien Keller

Séb

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Séb » 12 janv. 2010, 08:43

Les Strasbourgeois se sont entraînés hier, à l'abri, sous les yeux de leur potentiel nouvel entraîneur adjoint, Cyril Serredszum. La fin de saison se fera a priori sans Magaye Gueye, touché au genou.

Image
Magaye Gueye (à gauche), ici à la lutte avec Kim Källström, a peut-être livré son dernier match de la saison face à Lyon samedi. (Photo DNA - Laurent Réa)

« On dirait que rien n'est épargné à cette équipe ». Emmitouflé sous la capuche de sa parka, Cyril Serredszum a pu rapidement prendre la température d'un environnement franchement pas indulgent avec le Racing ces temps-ci. Bienvenue dans le club fou.
L'ancien adjoint de Francis De Taddeo à Metz était dans l'attente, adossé à un mur de la halle couverte où les joueurs du Racing avaient trouvé refuge hier. Elle devrait prendre fin ce matin, avec le pouvoir confié à Christophe Cornelie (voir page précédente). Comme annoncé officiellement sur le site officiel du club, l'ancien milieu de terrain du FC Metz sera l'adjoint de Pascal Janin. Il officiera sans doute pour sa première séance dans la matinée.
Avec cette arrivée, le souhait exprimé par l'entraîneur strasbourgeois de voir son staff renforcé sera exaucé. Dans la longueur du processus, on avait pu relever la friture sur la ligne qui lie les deux figures de proue du Racing. Assurément, le refus de Fournier de signer un contrat de six mois pour Serredszum a pu faire partie des griefs nourris par l'entraîneur à l'encontre de son président.

Opération éventuelle

Il s'agit désormais de procéder à quelques réaménagements dans l'effectif. Mais ils se feront sans les capitaux retirés d'un éventuel transfert de Magaye Gueye. Et il faudra se passer du talent de l'international espoir sur le terrain. La révélation strasbourgeoise a quitté le terrain, samedi, face à Lyon, boitant bas.
« Les premiers examens ne sont pas bons, regrette Janin. Un ligament croisé a été abîmé. Il a vu le professeur Jaeger qui veut encore attendre quelques jours avant de décider d'une éventuelle opération ». En cas d'intervention chirurgicale, la saison de l'international espoir serait finie. Sinon, l'attaquant devra se consacrer à une convalescence de quelques semaines.
Pour le reste, Fauvergue (adducteur), Ledy (cheville) et Bellaïd (hanche) ont été ménagés. Leur participation au match de vendredi, face à Laval, n'est néanmoins pas remise en cause.

Fr.N.

Séb

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Séb » 12 janv. 2010, 08:45

Pendant près d'une demi-heure, le 3e président du Racing en 2009 s'est livré au jeu des questions-réponses après avoir évoqué son effacement dans l'organigramme strasbourgeois. Moins de cinq semaines après son arrivée, Julien Fournier laisse la place.


- Quelle a été la raison pour laquelle vous avez décidé de donner la délégation et donc de vous effacer au profit de Christophe Cornélie ?


- Je suis légaliste. Le propriétaire du club, c'est monsieur Fontenla, c'est l'actionnaire principal. Je ne pense pas nécessairement que la situation était bloquée. Je sais qu'être président, cela engendre des responsabilités. Mais il y a également eu un signe fort de la DNCG. Je considère qu'il était de mon devoir de réunir un conseil d'administration du club, de provoquer un débat d'idées qui a été pour le moins intéressant entre des courants représentatifs de tendances qui existent autour du club. Il y avait des gens passionnés autour de la table. Au final, le nouveau directeur général délégué dispose de la signature.

- Pensez-vous que monsieur Cornélie est passionné du Racing ?

- Joker (sourire).

« Je n'ai pas de suspicion »

- Peut-on considérer que s'ouvre une période transitoire ?

- Je reste concrètement président jusqu'à la prochaine assemblée générale (convoqué le 27 ou le 28 janvier, pour respecter les délais légaux). Mais ma responsabilité sera certainement diluée. Mais il y a un nouveau dirigeant dont le champ d'action concerne l'administratif, le financier et sans doute le sportif. On vient de vivre une étape importante, alors que depuis un mois, il y a eu beaucoup de choses négatives. On a abouti à une position raisonnable. Le conseil d'administration ne se sentait pas le droit de ne pas laisser Monsieur Fontenla mettre en oeuvre sa politique. Et je n'ai pas de suspicion. Je ne me dis pas que la nouvelle équipe vient braquer une banque.


- Y a-t-il un caractère d'urgence à la situation du club ?


- Il faut essayer de faire au plus vite. Il n'y a pas de conflit de personne. Il n'y avait aucun autre choix responsable. La seule chose, c'était de faire ce qu'on a fait.

« Pas venu à Strasbourg pour
m'acoquiner avec un camp »


- Personnellement, quelle conclusion tirez-vous de cette expérience ?

- Je mesure évidemment l'écart entre les propos que j'ai tenus lors de ma première conférence de presse et aujourd'hui. Personnellement, heureusement que j'ai eu la prudence de ne pas venir avec ma famille. Mais dans le fond, ma propre personne n'a que peu d'intérêt. Le club est dans une situation pour le moins compliquée. Ce qui me fait le plus mal, c'est ce que vivent les supporteurs. J'étais venu plein d'enthousiasme et plein d'ambition. Cet épisode n'aura pas été facile à vivre. Mais par la force des choses, il fallait déléguer ces pouvoirs à monsieur Cornélie.

- Considérez-vous que vous venez de vivre un échec ?

- Je n'étais pas venu à Strasbourg pour faire de la politique ou m'acoquiner avec un camp au détriment d'un autre. Tous les dirigeants ont une part de responsabilité sur ce que vit le club. Donc j'ai une part de responsabilité.

Propos recueillis
par François Namur

Séb

« Gagnant provisoire »

Messagepar Séb » 12 janv. 2010, 08:47

DOMINIQUE PIGNATELLI, actionnaire minoritaire d'EuroRacing, administrateur du club. - « Nous n'avons pas les moyens de contrer le projet de M. Fontenla. Il n'y a pas eu de geste d'ouverture de sa part. Christophe Cornélie a tenté de rassurer, sur les rares réponses qu'il a données... Il a notamment indiqué qu'il n'y avait pas de chargé sportif et pas de responsable de la communication.

Aujourd'hui, M. Fontenla a gagné, mais c'est un gagnant provisoire. Il aura bientôt le pouvoir absolu. Mais on n'a pas toujours le pouvoir absolu dans un club de foot. Maintenant, on est dans l'attente de la réaction des politiques. »

Me WILTBERGER, administrateur démissionnaire. - «Je suis arrivé au club le 5 mai 1976 comme vice-président d'Alain Léopold, je l'ai quitté le 11 janvier 2010. En 33 ans de présence, je croyais avoir tout vu. Le club avait failli péricliter à la fin des années 1980, lorsque Hechter avait laissé une ardoise de 90 millions de francs (13,7 millions d'euros) aux contribuables alsaciens.
Là, je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre. Il m'était en tout cas impossible de rester en poste. Nous sommes cinq à avoir démissionné, avec Philippe Ginestet, Jean-Luc Herzog, Éric Vogel et Thierry Wendling.

Je suis aussi soulagé pour Julien Fournier. Nous tenions vraiment à lui apporter notre soutien. Si l'actionnaire veut le licencier, il faudra qu'il lui paye des indemnités. Avant de partir, nous avons quand même étendu l'encadrement de la masse salariale au recrutement de l'ensemble du personnel. Comme ça, ils ne pourront pas placer leurs hommes n'importe où. »

HERVÉ SECK, responsable de la communication au Racing. - « Nous voulons travailler avec des Alsaciens dans un contexte pacifié. Nous ne voulons pas avoir raison seuls contre tout le monde. Actuellement, il y a la mission de redresser les comptes, ensuite, il y aura celle de faire partager un projet sportif. Nous lèverons bientôt les doutes, une fois que le climat sera apaisé et plus propice. Aujourd'hui, il faut surtout rendre hommage au sens des responsabilités de tous les administrateurs qui ont oeuvré pour le bien du club. Il n'est donc pas exclu qu'il reste des représentants des actionnaires minoritaires au CA. »

PHILIPPE GINESTET, ancien président, administrateur démissionnaire. - « Après avoir vendu le club, j'avais placé ma confiance dans le projet porté par Julien Fournier. Dès lors qu'il n'est plus destiné à conduire la destinée sportive du Racing, je ne vois pas l'intérêt de continuer à demeurer au conseil d'administration. »


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