
Omotoyossi a certes trouvé le poteau mais le Béninois n’est toujours pas le buteur providentiel. Photo MAXPPP
Metz, dénué d’inspiration, a subi à Bastia sa deuxième défaite de la semaine après le revers caennais. Que ce soit face au leader de la Ligue 2 ou contre la lanterne rouge, les hommes de Pouliquen affichent d’inquiétantes carences.
Quelques chants corses balayant une atmosphère fraîche, un public squelettique et deux anciens noms de la Ligue 1 tenant le haut d’une affiche jaunie par le temps. Hier, assister à la rencontre Bastia-Metz réveillait une nostalgie tenant lieu d’anachronisme.
De notre envoyé spécial à Bastia
Face à une équipe corse traumatisée par une saison apocalyptique, l’équipe d’Yvon Pouliquen se devait d’effacer cette défaite source de doutes et de turpitudes concédée en début de semaine face à l’inamovible leader caennais.
Seulement un constat peut aujourd’hui habiter les esprits messins : le malaise consécutif à un début d’exercice guère prolifique sur le plan comptable (2 pts en quatre journées) ne s’est pas estompé sur la pelouse bastiaise. Loin s’en faut. Les lacunes affichées depuis la reprise, portant notamment sur la stérilité du compartiment offensif, sur l’incapacité à insuffler de la vitesse en attaque sont bel et bien d’actualité.
Hier, Metz a affiché le visage d’une formation anxieuse et hésitante. Ne parvenant jamais à dépasser le cap des bonnes intentions, les hommes d’Yvon Pouliquen n’auront connu que deux éphémères poussées d’adrénaline durant les quarante-cinq premières minutes. D’abord sur une frappe de Cardy flirtant avec la lucarne (19 e). Puis suite à un tir d’Omotoyossi à l’entrée de la surface, échoué sur le poteau du gardien Novaes (40 e). Trait d’union entre ces deux occasions ? Le caractère isolé dans lesquelles elles se sont produites, symptomatique des difficultés actuelles des Messins à articuler un jeu cohérent.
Se reposant sur des vertus morales, à défaut de talent, Bastia, besogneux, s’est alors permis d’instiller un début de panique dans l’arrière-garde de son hôte à la reprise. Hier, la formation dirigée par Faruk Hadzibegic méritait mieux que le partage des points. L’autorité retrouvée de Christophe Marichez, décisif par deux fois dans sa surface face à Khazri et Gaffory (48 e et 58 e), a dans un premier temps retardé l’échéance. Avant que la providence, consécutive au tir sur le poteau du vieillissant Pierre-Yves André, ne se mêle aux débats. Le buteur bastiais prendra finalement sa revanche sur une tête décroisée suite à un corner tiré par Harek (84 e). Juste retour des choses sanctionnant l’apathie de la défense messine et l’improductivité d’un milieu amorphe.
Vaste chantier
Aujourd’hui, Metz ralliera bien le continent les joues endolories par une défaite sur le terrain de la lanterne rouge. Désolant et inquiétant.
Alors que l’actualité brûle sur l’identité du buteur espéré sur les bords de la Moselle, la principale tâche d’Yvon Pouliquen consistera dans un premier temps à panser les plaies d’une semaine désenchantée. A redonner vie à un collectif sans inspiration, incapable de prendre la mesure d’une formation promise au bagne du National. Pour un candidat revendiquant un retour au sein de l’élite, l’entreprise s’annonce vaste…
Jean-Michel CAVALLI.
Marichez n'a pas suffi

Metz a encore cédé, hier soir. Vivian et Frechaut n’ont pu éviter ce nouveau faux pas fâcheux.Photo MAXPPP
Le portier messin a longtemps retardé l’échéance. Sans ses multiples interventions, l’addition aurait pu être plus corsée.
LA DÉFENSE
Marichez. Très critique envers lui-même au sortir de la défaite contre Caen, Marichez a réalisé une sortie probante à Bastia. Impérial sur sa ligne, vainqueur de deux face à face devant Khazri (48 e) et Gaffory (58 e), puis sauvé par son poteau sur un tir d’André, le portier n’a en revanche rien à se reprocher sur la tête décroisée du buteur bastiais à la 84 e. Sans son concours, la note finale se serait révélée bien plus salée.
Gueye. Il a tenté, vainement, de porter la révolte dans le camp bastiais dans les dernières minutes du match.
Borbiconi. Dans la lignée de ses prestations du moment, empreintes d’une grande sobriété. Il a souvent pris le dessus sur le vieillissant Pierre-Yves André. Auteur d’un tacle propre sur une percée de Periatambée. Toujours des soucis dans la relance, un mal récurrent.
Vivian. Autoritaire en première mi-temps, puis submergé, à l’image de l’équipe, par la révolte bastiaise dans le premier quart d’heure de la seconde mi-temps. Les incursions de Gaffory et consorts ne sont pas de son fait, mais plutôt du recul du bloc messin au retour des vestiaires.
Mutsch. Repositionné sur le flanc gauche de la défense messine, le Messin a beaucoup souffert de l’activité de son vis-à-vis Khazri. Son apport offensif s’est révélé insuffisant.
LE MILIEU
Frechaut. Rigoureux dans son replacement mais guère imaginatif dans l’utilisation du ballon. Remplacé par Sakho (87 e).
Cardy. Une belle frappe qui a tutoyé la lucarne de Novaes (19 e) et un souci permanent d’aller de l’avant. Coupable de relances approximatives, dont une dans l’axe (44 e) qui aurait pu précipiter l’ouverture du score bastiaise. Bourgeois l’a remplacé à la 90 e...
Rocchi. En l’absence de Johansen, c’est lui qui a hérité du rôle d’organisateur du jeu messin. Une tâche dont il s’est plutôt bien accommodé durant les quarante cinq premières minutes. Moins en vue après la pause, encore que sa combattivité s’est révélée salvatrice au plus fort de la domination bastiaise.
Mendy. L’explosivité de Cahuzac a dans un premier temps contenu ses velléités offensives, avant de les éteindre définitivement.
Bessat. Un début de match tonique, ponctué de plusieurs centres dans le dos de la défense bastiaise. Il n’a par contre guère pesé sur les débats par la suite. Remplacé par Pied (70 e).
L’ATTAQUE
Omotoyossi. Esseulé à la pointe de l’attaque, le Béninois s’est évertué à se sortir du marquage, musclé, du rideau défensif bastiais. Tout en puissance sur un rush individuel à la 30 e, il a failli ouvrir le score sur une inspiration individuelle en fin de première mi-temps (40 e). Hélas, sa frappe sèche, décochée à l’entrée de la surface, s’est heurtée au poteau de Novaes. Emoussé en seconde mi-temps, il a ensuite manqué un lob décisif face au portier bastiais (68 e).