Taison* a écrit :Ah merci Ambroise pour ce magnifique sujet...
Ah, nostalgie lorsque tu nous tiens ! Hé oui, c'était en 1984, il y a trente et un ans... Hinsberger, Barraja, Bernad, Ettore, Bracigliano...
C'était un autre football, une autre façon de jouer, les joueurs ne calculaient pas et avaient la fibre FC Metz ! L'identité régionale était très forte et ancrée...
le Fc Metz, alors bien mal en point avait sauvé sa saison en remportant cette fameuse coupe, déjouant tous les pronostiques avisés des journaleux parisiens... J'étais à Saint Symph lors du match retour, en premières... et bien placé puisqu'au premier rang et à hauteur du rond central ! Ah, ce pointu du Hinch' ! Aux pâquerette, Bertrand - Demanes ! Nous n'en menions pas large à chaque montée du grand Bossis ou de Amisse... la peur au ventre, nos messins avec cette qualification à conserver et la pression de devoir gagner ce match ! Et la délivrance au coup de sifflet final, un stade plein et ivre de bonheur... Je revois tout ! L'envahissement du terrain, j'ai d'ailleurs déchiré mon kway sur les barbelés en les escaladant, un truc de jeune puisque j'avais 23 ans...
La finale... Un truc de fou : peu de souvenir... la blessure de "Billy" Thys, un arrêt de grande classe de Michel Ettore, le but de Hinch', celui de Tony Kurbos...
Le match aller contre le grand barça où j'étais aussi... Un match à oublier où nos joueurs avaient fait ce qu'ils pouvaient, mais que faire contre les stars ibériques ?
Le match retour... J'écoutais à la radio, résigné et l'espoir s'est transformé aux fil des minutes en truc insensé...
La hargne, la fierté d'être lorrain et mosellan ! La croix de Lorraine ancrée au coeur !
Nostalgie...
Le Hinsch' est de retour... Un symbole !
Puisse t'il effectivement apporter la hargne et cet amour pour nos couleurs que ces danseuses d'opérette qui se disent être des footballeurs messins ne possèdent pas ! Ils devraient avoir honte de proposer une telle parodie de football aux courageux supporters... J'espère bien que Philippe va les secouer un peu ! Ces gens là ont fini par me dégoûter d'aller au stade... Pourtant, j'en ai vu des matches et encore ces dernières saisons.
Je crois qu'au fond, l'identité commune qui nous réuni tous, nous les supporters messins, ce n'est pas tant une identité nationale, ethnique ou de langue, mais c'est cette expérience vécue. Ces émotions vécues. Qu'on se raconte en restituant l'émotion plus que le fait. C'est ainsi que naissent les légendes.
On raconte que les couloirs du métro embaumaient la mirabelle.
On en parle encore.
Moi je songe à la génération de supporters qui sont venus au stade après 1998 et qui en bientôt 20 ans n'auront connu que des bribes d'émotion. Qui doivent se dire:
bon PH d'accord mais je l'ai jamais vu jouer
Et se demander pourquoi ça touche les vieux grognards de la première heure...
Parce qu'on croit, avec la naïveté de nos âmes d'enfant, qu'il va nous apporter un peu de cette magie du passé, quand notre propre jeunesse pouvait s'enflammer et croire en l'avenir.
Cette attente est irraisonnable, absurde. Elle existe cependant. C'est pour PH un état de grâce. Provisoire. Car les impatients ont ici la dent dure, le coeur sec et le verbe teigneux.
Et je songe à Cartier, qui, je m'obstine à le penser et rien d'ailleurs ne vient infirmer mon intuition, n'a pas eu les moyens de gérer son groupe en ligue 1...