
Dans l’axe de la défense messine, Nuno Frechaut a pris ses marques. Le Portugais vient d’y enchaîner cinq titularisations. Toutes soldées par une victoire. Photo Pascal BROCARD
Ses cinq dernières apparitions au cœur de la défense messine lui ont permis d’enterrer le bilan en demi-teinte de ses premiers mois à Metz. Nuno Frechaut, souffle nouveau.
Mes prestations n’ont pas été à la hauteur de ce que j’escomptais. J’espère que les choses vont revenir à la normale et que je vais pouvoir aider l’équipe (...). Au début, j’ai bénéficié de temps de jeu. Je ne peux en vouloir à personne : l’entraîneur a fait des choix et ceux qui ont joué à ma place l’ont bien fait. » Rapportés ici même, dans nos colonnes, le 23 janvier dernier, les propos de Nuno Frechaut appartiennent à une autre époque. A cette époque où la nature discrète du Portugais épaississait l’embrun de ses sept premiers mois messins. Puis février est passé par là. Le joueur y a creusé le lit de son printemps : quatre titularisations maîtrisées, quatre succès collectifs. Avant-hier, Le Havre lui a permis d’ouvrir les registres de mars au son du même refrain.
L’éclaircie est venue d’en bas. Plus précisément de l’axe de la défense où Nuno Frechaut vient de traverser les cinq dernières rencontres. La blessure de Stéphane Borbiconi a au moins eu ce mérite d’ouvrir une brèche dans laquelle l’ancien international lusitanien a su s’engouffrer. Et son ciel, bruineux, s’est brusquement dégagé. Hier, sous le soleil qui caressait la matinée de Saint-Symphorien, Nuno Frechaut a pu libérer des mots jusque-là demeurés sous l’emprise de son insatisfaction personnelle : « Tout va bien pour moi aujourd’hui. Je suis heureux. »
« Le niveau au dessus »
Recruté l’été dernier pour assumer « un rôle de sentinelle dans le milieu de terrain », rappelle Yvon Pouliquen, l’ancien joueur de Braga se révèle finalement à l’opinion messine à un poste auquel il avait déjà goûté par le passé. « Ce n’est pas une surprise, poursuit son entraîneur. Quand il est arrivé, j’avais dit que c’était du costaud. » Il suffisait donc d’être patient pour trouver matière à s’en persuader. A l’image de la prestation qu’il a fournie ce lundi, aux côtés du jeune Fallou Diagne – titularisé pour la première fois de la saison au cœur de la défense messine – son rendement au cours des cinq dernières semaines a recueilli l’approbation générale. Comme le résume sobrement son entraîneur, « il s’affirme ». Comme le souligne une voix anonyme du staff messin : « Nuno, c’est le niveau au dessus. »
« Je prends des leçons »
L’enchaînement des matches n’est pas étranger à ce que l’on peut qualifier de transformation. Hier erratique, aujourd’hui campé dans la sérénité… « Jouer régulièrement, ça aide. Et puis j’avais sans doute besoin d’un peu de temps », explique-t-il dans un français encore hésitant. Il s’en excuserait presque : « Je prends des leçons pour mieux parler votre langue. » Une chose est sûre, si ses progrès dans ce domaine suivent la courbe de son influence dans le onze messin, le Portugais aura vite gommé ces doutes linguistiques.
Rassurant pour son entraîneur, l’envol de Nuno Frechaut ne sera pas sans lui poser de problème dans les semaines à venir, avec le retour de Stéphane Borbiconi programmé avant la fin du mois. Revenir dans le milieu de terrain ? « Pourquoi pas… Ceux qui y jouent en ce moment sont très bons, je les respecte, mais si on fait appel à ce poste, je ferai le maximum, avec plaisir. Comme je le fais en ce moment en défense. »
En attendant les choix d’Yvon Pouliquen, Nuno espère simplement « continuer » sur sa lancée et voir Metz atteindre son but. « C’est le plus important. »
Cédric BROUT.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : décrassage pour certains des titulaires, lundi soir, face au Havre ; entraînement pour les autres. Aujourd’hui : repos. Demain : deux séances (10h et 15h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Le Havre (26 e journée de Ligue 2), lundi 1er mars : 2-0. Prochain match : Laval - Metz (27 e journée), lundi 8 mars à 20h45. A suivre : Metz - Nantes (28 e journée), lundi 15 mars à 20h45, stade Saint-Symphorien ; Guingamp - Metz (29 e journée), vendredi 19 mars à 20h30.
A l’infirmerie. Touché au mollet contre Le Havre, Razal Omotoyossi est resté aux soins hier. L’attaquant était accompagné par Pascal Johansen, Vincent Bessat et Julien Cardy : ces joueurs ont tous ménagés en raison de douleurs « sans aucune gravité » a précisé leur entraîneur.
Buteurs. Johansen (6), Pied (4), Bessat (3), Bourgeois, Mendy, Wiltord (2), Borbiconi, Cardy, Omotoyossi, Rocchi, Vivian (1).
L’info du jour. Stéphane Borbiconi se rapproche doucement mais sûrement de la fin du tunnel. Blessé et indisponible depuis quatre semaines, le défenseur messin souffrait d’une déchirure à la cuisse qui ne devrait pas tarder à se résorber. « Il a encore deux semaines de travail en solo devant lui. Après, il devrait pouvoir retrouver le groupe », a précisé le docteur du FC Metz, André Marie.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Bonus avec un article consacré à l'adjoint au sport de Metz :
Saint-Symphorien exclusivement foot
L’autre lieu sacré de la Metz et de la Moselle, le stade Saint-Symphorien, temple des Grenats, est aussi en voie d’agrandissement. Mais le beau projet n’est-il pas déjà dépassé avant même de naître quand s’élèvent ailleurs des installations alliant grand stade et palais couvert en un lieu identique ? « Vous faites allusion à Lille ou à Lyon. Mais de telles installations coûtent de 120 à 350 millions ! Le tour de table du FC Metz en a réuni 25 ! Il faut savoir être raisonnable au moment où nous avons des inquiétudes très fortes sur le financement du sport de haut niveau en France avec la réforme des collectivités locales. L’architecture étant complètement revue avec le désengagement de l’Etat, qui prendra le relais et avec quels moyens ? »