« Cette semaine, j’ai senti un groupe un peu plus en jambes», explique Pascal Johansen. La preuve aujourd’hui ? Photo Karim SIARI
Au classement des joueurs utilisés, son nom arrive en deuxième position, juste derrière celui de Matheus Vivian. 2 314 minutes de jeu en vingt-sept matches et autant de titularisations. Sur le terrain, Pascal Johansen est une des pièces maîtresses du dispositif d’Yvon Pouliquen. Hors terrain, il est aussi une des voix les plus lucides et pertinente des vestiaires messins. Capable d’autocritique, une denrée qui se fait rare dans le milieu, le joueur se pose aussi en rempart face aux vagues d’inquiétudes soulevées par les récentes prestations de son équipe. A quelques heures du derby de l’Est acte II, parole à l’Alsacien de Saint-Symphorien…
• Prenons le contre-pied des propos et du sentiment ambiant alimentés par les derniers résultats du FC Metz : y a-t-il, selon vous, des motifs d’optimisme ?
« Il y en a, oui : nous sommes troisièmes du championnat, nous sommes quasi invaincus à domicile, c’est la preuve que nous réalisons une saison plutôt régulière… même si, en ce moment, les résultats sont un peu moins bons. Cela n’a pas entaché l’ambiance au sein de notre groupe. »
« Nous avons besoin d’encouragements »
• Vos quatre derniers matches sans la moindre victoire n’ont donc pas entamé le moral des troupes ?
« Non. Nous avons déjà traversé ce genre de période. Et à chaque fois, l’équipe a montré sa capacité de réaction et son envie d’aller de l’avant. Même quand nous sommes moins bien sûr le terrain, comme ça a été le cas ces derniers temps, le groupe reste serein. Entre nous, ça roule toujours. Il y a la même implication des uns et des autres à l’entraînement, avec le même projet commun. Nous avons vraiment envie de ne pas faire comme l’an dernier, de montrer que l’on est capable de ne pas trembler dans la dernière ligne droite. »
• Si on vous suit, on peut donc penser que l’inquiétude qui a percé dans la presse ou dans les tribunes de Saint-Symphorien est démesurée, sinon injustifiée ?
« Non, c’est sûr que nos derniers matches n’ont pas forcément rassuré les gens… Mais à huit journées de la fin de saison, nous avons besoin d’encouragements, pas de sifflets. Ceux qui étaient montés des tribunes durant le match aller contre Laval étaient justifiés : on perdait 2 à 0, on était dix-huitième au classement… Mais aujourd’hui, nous sommes dans une situation tout autre. La critique, nous sommes tous près à l’accepter, évidemment, mais après les matches. A ce moment-là, elle est toujours plus constructive. »
• Si l’on vous dit que votre équipe semble fatiguée, vous répondez quoi ?
« Que c’est peut-être normal d’avoir un coup de mou à cette époque de la saison. Nous venons de passer l’hiver, les conditions d’entraînement n’ont pas été faciles… Tout cela fait que nous sommes un peu moins dans le rythme. Sur le terrain, ça se matérialise par moins de mouvements, des gestes techniques moins réussis, moins de folie… Tout cela donne des matches moyens. Nous sommes conscients de ne pas avoir été bons ces temps-ci, mais ça ne doit pas prendre le dessus. Nous avons toujours un point d’avance au classement. Ce serait bête de se mettre à douter alors que nous avons les cartes en main. »
• Vous-même n’avez pas échappé à ce "coup de mou" ?
« C’est vrai, j’avais un peu moins de jus et donc j’éprouvais davantage de difficultés à répéter les efforts. Mais le week-end de trois jours que nous avons eu nous a fait du bien. Cette semaine, j’ai senti un groupe un peu plus en jambes. »
• Nantes, Guingamp ou Châteauroux, plus récemment : Metz semble avoir du mal face aux équipes du bas de tableau. Votre prochain adversaire strasbourgeois risque d’être de la même trempe que ces derniers…
« Ce sont des équipes qui jouent à l’énergie, au combat. C’est parfois compliqué de se retrouver face à elle. Strasbourg, ce sera peut-être un peu différent. Ils possèdent des joueurs de ballon et puis, ils seront chez eux, ce sera un derby : ce n’est pas forcément Metz qui aura la pression du résultat. Nous serons donc peut-être plus à l’aise que nous ne l’avons été contre Châteauroux, avec plus de moyens de les contrer. »
• Ce match à Strasbourg est-t-il un match couperet ?
« Je n’aime pas cette expression. Dans mon esprit, il y a des matches plus importants que d’autres, maintenant de là à parler de match couperet… Je préfère être à Metz, aller à la Meinau et me dire qu’il faut gagner pour rester devant plutôt que d’être à Strasbourg et de me battre pour éviter la relégation. »
Cédric BROUT.