[Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Championnats français et étrangers, compétitions internationales, coupes d'Europe: tout le foot ailleurs!
Séb

DNA du 15/05/2010 : Extérieur nuit

Messagepar Séb » 15 mai 2010, 09:27

Dépassés dans l'envie, le talent et l'engagement physique, le Racing n'a jamais semblé en mesure de forcer son destin hier soir, à Châteauroux. En s'inclinant presque sans se battre, les Strasbourgeois sont tombés en National. Une relégation tout sauf illogique au vu d'une saison noire.

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Au moment où tout bascule, Stéphane Cassard (à gauche) ne peut rien sur la frappe de Baby, auteur du doublé hier soir, au stade Gaston-Petit. (Photo DNA - Laurent Réa)

De l'un de nos envoyés spéciaux à Châteauroux
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« Survivre ou mourir ». On ne pouvait mieux résumer l'enjeu de la rencontre d'hier que ne l'ont fait les UB90 et le Kop ciel et blanc, qui avaient déployé ce message, simple et direct, dans les tribunes du stade Gaston-Petit.

Une défaite de plus,
une défaite de trop


Mais hier, le Racing s'est finalement laissé « mourir », en terminant sa saison comme il l'avait commencé. Par une défaite face à Châteauroux, une défaite de plus, une défaite de trop. De celle qui plonge les Strasbourgeois en troisième division nationale, niveau jamais atteint par le club alsacien plus que centenaire.
« Ça fait mal au Racing, à l'Alsace, aux supporters, c'est malheureux et je pense à tous ces gens qui sont tristes, mais la Terre ne s'arrête pas de tourner », a lancé un Pascal Janin très digne à l'issue de la rencontre.
Incapables - ne serait-ce qu'une fois - de s'imposer à l'extérieur, trop inconstants à domicile (surtout dans la dernière ligne droite), les Alsaciens n'ont pas su forcer leur destin dans ce match de la dernière chance.
Dès le début de rencontre, les affaires semblent bien mal emmanchées pour les Strasbourgeois. Vannes ouvre rapidement le score - à la surprise générale - sur la pelouse de Metz et Guingamp aussi, chez lui.
Suffisant pour envoyer le Racing à l'étage inférieur, surtout qu'en face, ce sont les Castelroussins qui font passer les premières sueurs froides dans le dos des Alsaciens.
En face, le Racing vit encore. Zenke, parti seul en contre à la 20e, rate l'immanquable. Le Nigérian déboule et crochète Deneuve, mais sa frappe finit dans le petit filet extérieur, alors que le but était grand ouvert. Une action tout à fait à l'image d'une saison noire de chez noire.
Côté berrichon, Rudy Haddad appuie là où ça fait mal et offre quelques bons ballons sur coups francs. Le pied de Maire sauve une première fois les ciel et blanc sur un débordement de Baby. Mais une faute plutôt anodine de Bah, le long de la ligne de touche, va sceller le sort alsacien.
Sur le coup franc qui suit, Haddad ouvre d'une longue transversale, en direction de la surface alsacienne. Baby saute plus haut que tout le monde et crucifie Cassard de la tête. Le portier alsacien réclame en vain une charge irrégulière auprès de M. Ennjimi.
Les Strasbourgeois ont le mérite de réagir rapidement et se ruent, de manière quelque peu désordonnée, à l'attaque. Zenke, bousculé par Da Silva, offre un bon coup franc à ses troupes. Gueye se charge de le tirer et marque d'un brossé du pied gauche que personne, dans la surface, ne parvient à toucher.
Deneuve est battu et la révélation strasbourgeoise de l'année peut serrer les poings, sous les vivats des supporters strasbourgeois.

« C'est à l'image
de notre saison »


Mais à 1-1, si le Racing est relancé, il n'est pas maintenu pour autant, Vannes et Guingamp, s'accrochant toujours comme des morts de faim à leurs trois points, synonymes de maintien.
Et surtout, l'équipe de Châteauroux, volontaire à défaut d'être géniale, repart de l'avant. Dans un stade bien garni - qui a battu hier son record d'affluence de la saison -, les hommes de JPP se remettent dans le sens de la marche grâce à Baby, qui inscrit en force le 2e but castelroussin après un bon travail de Pinaud.
« On revient au score, on a fait le plus dur et on prend ce 2e but, c'est à l'image de notre saison », en soupire encore Arnaud Maire une demi-heure après la fin de la rencontre.
Les spectateurs locaux, un peu apathiques jusqu'alors, se réveillent enfin. Pas forcément une bonne nouvelle pour des Strasbourgeois déjà passablement assommés.
Rodrigo court dans le vide, Fanchone joue les courants d'air et les passes d'Othon ne trouvent pas preneur. A l'arrière, Sikimic et Maire, abandonnés par leur milieu, subissent les assauts du trident Abraw/Buengo/Baby. Lacour a beau multiplier les courses dans son couloir, le Racing ne se montre pas dangereux.
A la mi-temps, les dés semblent jetés et on se demande bien comment les Alsaciens vont pouvoir inverser la tendance. Les supporters strasbourgeois l'ont d'ailleurs déjà compris. Dès la reprise, la centaine d'Alsaciens présente dans le parcage visiteurs fait trembler les grillages de rage.
Mais après les chants de soutien, les insultes proférées par des supporters excédés ne changent rien. Le Racing rame, à l'image de sa saison complètement ratée et Châteauroux se voit pousser des ailes.
« Depuis le début de la saison, on retrouve les mêmes lacunes. Notre attaque n'est pas assez précise et percutante pour faire la différence. Si on en est là, c'est parce qu'on n'a pas les moyens d'être dangereux, surtout sans Fauvergue », analysait avec raison Pascal Janin.

Le cauchemar ne fait
certainement que commencer


Ce dernier a beau faire rentrer Ledy, en lieu et place d'un Fanchone dépassé par les évènements, puis Marcos, la poussée alsacienne reste plus que timide. Loin, en tous cas, de ce qu'on pourrait attendre d'une équipe qui joue sa peau en Ligue 2.
A quelques exceptions près, les joueurs strasbourgeois se montrent même consternants tellement ils semblent accepter leur triste sort. Seul Lacour, en véritable capitaine courage, prouve qu'il veut vraiment sauver son équipe. Mais au coup de sifflet final, ce sont bien les Berrichons qui exultent, tandis que les supporters alsaciens saccagent méthodiquement leur tribune.

« Peut-être un mal
pour un bien »


La veille de la rencontre, Pascal Janin espérait que son équipe fasse le « maximum », sans savoir si cela suffirait. Maintenant, toute l'Alsace le sait : cela n'a pas suffi.
« Il va falloir faire comme Reims et Troyes, ils ont su repartir à zéro et rectifier le tir. Pour le club, c'est peut être un mal pour un bien », veut croire un Farez Brahmia bien dépité. Pour Pascal Janin, le moment est peut-être venu de « reconstruire le club, avec un vrai projet. Car trop de choses ont été mal faites ces dernières années ».
Le Racing en récolte aujourd'hui les fruits. Car l'équipe alsacienne est bel et bien en National et n'a plus que ses yeux pour pleurer après une saison catastrophique de bout en bout. Et le cauchemar ne fait certainement que commencer...

Barbara Schuster

Séb

Plessis « prêt à rester »

Messagepar Séb » 15 mai 2010, 09:30

Jean-Claude Plessis avait du mal à masquer sa déception hier soir dans les couloirs du stade Gaston-Petit. L'ancien président de Sochaux se dit prêt à repartir la saison prochaine avec le Racing, à condition que l'environnement et la tension qui gangrènent le club s'apaisent enfin.

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Malgré la logique déception, visible dans le vestiaire hier soir, Jean-Claude Plessis n'a pas l'intention de jeter l'éponge. Il exige néanmoins plus de soutien dans l'entourage du club. (Photos DNA - Laurent Réa)

De l'un de nos envoyés spéciaux à Châteauroux
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- Quel est votre sentiment après cette défaite tristement historique du Racing ?

- L'impuissance... Un sentiment de gâchis également. Mais cela ne date pas d'hier, pas de cette année... Il va falloir reconstruire avec ceux qui veulent bien venir avec nous. Mais il faudra pour cela reconstruire la paix à Strasbourg.

« Il ne faut pas croire
aux miracles »


- Cette défaite à Châteauroux ne souffre d'aucune contestation...

- C'est un coup dur, mais on le pressentait. Je n'accable personne mais nous n'avons pas été capables de faire la différence face à une équipe modeste. J'ai trouvé les joueurs combatifs, mais je ne vois pas comment l'on pouvait gagner ce soir (hier).
Nous ne sommes pas capables d'exploit comme l'ont fait Guingamp et Vannes. Il manquait à cette équipe un ou deux attaquants et aussi du talent pour se maintenir en Ligue 2. Il ne faut pas croire aux miracles.

- Cette issue vous fait-elle regretter d'avoir accepté la présidence du Racing ?

- Je suis déçu et triste mais je ne regrette pas du tout d'être venu à Strasbourg. C'est le sport, il faut l'accepter. On n'a même pas la chance de finir premier relégable (important dans le cas d'un éventuel repêchage). Je suis malheureux pour le club, ses salariés, pour Strasbourg, les supporters du Racing...

- Avez-vous parlé avec les actionnaires après la défaite (Alain Fontenla était présent à Châteauroux hier) ?

- J'ai eu Jafar Hilali au téléphone, qui a eu une réaction très calme. Il ne lâchera pas le club. On va se revoir, se parler d'ici 48 heures. Les actionnaires sont prêts à rester et faire ce qu'il faut si les choses se calment.

- En ce qui vous concerne, que comptez-vous faire ?

- Je vais déjà prendre 48 heures de repos. Je suis prêt à rester également si les Strasbourgeois veulent bien de moi, à tous les niveaux. Je suis prêt à reconstruire, dans la mesure où j'en aurai les moyens. Cela ne me fait pas peur.

« Arrêter les querelles
qui n'en finissent pas »


- Le Racing peut-il se relever de cette descente en National ?

- Le club survivra et repartira. Il faut arrêter les querelles qui n'en finissent pas (Jean-Claude Plessis fait ici allusion aux différents entre la Ville de Strasbourg et les propriétaires du Racing) et ne datent pas d'hier. Je veux bien reconstruire mais je veux sentir plus de solidarité.
Il faut également arrêter d'attaquer les actionnaires. Ce ne sont pas eux qui jouent et qui ont choisi l'équipe. Jafar Hilali veut continuer. On ne va pas s'affoler, prendre deux trois jours de repos qui feront du bien à tout le monde, moi le premier.

Propos recueillis
par Simon Giovannini

Séb

Colère et déception

Messagepar Séb » 15 mai 2010, 09:31

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Dépités, les supporters strasbourgeois ont saccagé la tribune du stade Gaston-Petit.

COLÈRE. - Enragés par la défaite du Racing, qui précipite le club en National, la centaine de supporters strasbourgeois a saccagé la tribune du stade Gaston-Petit, réservée aux fans adverses sitôt la fin du match. Sièges arrachés et lancés sur la pelouse. Exemplaire, Stéphane Cassard a alors essayé de raisonner les supporters du Racing, en vain. Des débordements qui pourraient coûter chers au club.
DÉPIT. - Les embrassades et les cris de joie côté castelroussin tranchaient littéralement avec l'abattement dans le camp strasbourgeois. Incrédules, Stéphane Cassard, Magaye Gueye ou David Ledy ont mis très longtemps à quitter la pelouse après le coup de sifflet final.

UNE HONTE

Séb

« C'est horrible »

Messagepar Séb » 15 mai 2010, 09:33

Régis Gurtner (gardien, Racing) : « J'arrive même pas à parler (il est au bord des larmes, ndlr). C'est horrible pour tout le monde, la région, les salariés du club, les supporters et même le groupe, car on ne méritait pas ça. Le club, lui, le mérite depuis quatre saisons déjà, mais ce soir, c'est difficile. J'ai un vrai sentiment de gâchis, parce que les gars qui étaient dans le groupe méritaient mieux. Là, on revit la fin de saison de l'an passé, mais en dix fois pire. »

Quentin Othon (milieu, Racing) : « C'est une grosse déception, ça fait deux années de suite qu'il nous arrive la même chose. J'ai le coeur gros pour tout le monde, que ce soient les supporters, les employés, le groupe. C'est vraiment dur à encaisser. Je pense qu'on a très mal démarré le championnat et ça nous a coûté cher. On peut presque dire qu'on est partis avec des points en moins. On a tenté de remonter, mais ça n'a pas suffi. Après, on n'a pas été aidés en coulisses, c'était une saison très difficile et on le paye ce soir. »

Arnaud Maire (gardien, Racing) : « On ne peut s'en prendre qu'à nous mêmes, il ne faut pas se cacher derrière les problèmes qu'il y a eu en coulisses. On aurait pu se maintenir bien avant cette dernière journée. Je suis tellement déçu, dépité, j'ai même pas réfléchi à ce que j'allais faire la saison prochaine. Je pensais jouer encore en L 2 avec le Racing. On a fait un bon parcours à domicile, mais si on ne s'est jamais imposé à l'extérieur, c'est qu'il y a un malaise. »

Jean-Pierre Papin (entraîneur de Châteauroux) : « C'est une joie que je n'avais pas encore connue. J'avais connu celle d'aller en haut, pas celle de se sauver de la descente. J'ai une équipe combative. Avant, il y avait la peste dans le vestiaire. Là, le groupe vit bien depuis sept semaines, il s'est épanoui et c'est ce qui a fait la différence. Aujourd'hui, l'équipe est capable de faire un match comme ce soir (hier). Je suis fier et heureux pour les joueurs. Ils ont fait le match qu'il fallait. L'important, c'est que la Berrichonne soit sauvée. La relégation du Racing ? Je ne m'étais pas entendu avec quelques personnes qui, aujourd'hui, ne sont plus au club. Quelque part, cela me rend triste, c'est un club que j'avais emmené en Ligue 1... »

Séb

Une faillite collective

Messagepar Séb » 15 mai 2010, 09:36

Solide ces dernières semaines, la défense du Racing a souvent tangué et logiquement craqué. Si Lacour, Sikimic et Maire ont lutté, ils n'ont guère été aidés par un milieu de terrain dépassé. Battus dans l'envie et l'engagement, les Strasbourgeois ne méritaient malheureusement pas mieux hier soir.

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Simon Zenke ne veut pas voir la vérité en face : le Racing est relégué en National ! (Photo DNA - Laurent Réa)

De l'un de nos envoyés spéciaux à Châteauroux
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CASSARD (***) : Très sollicité, le gardien strasbourgeois a repoussé avec brio les plus chaudes occasions castelroussines. N'est cependant pas exempt de tout reproche sur le premier but de la Berrichonne avec une sortie ratée.
LACOUR (****) : L'un des seuls à avoir joué à son niveau. Le capitaine strasbourgeois a arpenté inlassablement le couloir droit. Impeccable défensivement, il n'a jamais hésité à apporter le surnombre en attaque, mais ses centres ont rarement trouvé preneurs. Exemplaire.
MAIRE (***) : L'ancien Bastiais a eu du travail et a sauvé nombre de situations dangereuses, à l'image de ce ballon brûlant devant Abraw en première période.
SIKIMIC (***) : Toujours aussi costaud de la tête et dans les duels, le défenseur serbe a également dû compenser les errements de Fanchone. Une nouvelle prestation solide. Irréprochable dans l'attitude.
FANCHONE (*) : Le latéral gauche n'a pas réussi à exister offensivement et a montré beaucoup trop de signes de fébrilité sur le plan défensif. Complètement dépassé par les attaquants, notamment par Pinaud, auteur du centre à l'origine du deuxième but castelroussin. Un match à l'image de sa saison : raté. Remplacé par LEDY (55e), sevré de ballons.
DE CARVALHO (**) : Une bonne entame de match dans le couloir droit avant de disparaître de la circulation. Remplacé par PELÉ (81e).
RODRIGO (**) : Le milieu défensif brésilien a souffert pour endiguer les offensives castelroussines, ne réussissant que trop rarement à museler le très remuant Haddad. Remplacé par MARCOS (62e), qui n'a pu changer le cours des choses.
BAH (**) : Le Guinéen a couru pour deux dans l'entrejeu mais n'a néanmoins pas pu empêcher la domination des Castelroussins au milieu de terrain. Sévèrement averti sur le coup franc qui amène le premier but de la Berrichonne.
OTHON (**) : Face aux grands gabarits adverses, le petit milieu strasbourgeois n'a jamais pu faire parler sa technique. Passé latéral gauche après la sortie de Fanchone.
ZENKE (**) : Volontaire mais une nouvelle fois beaucoup trop maladroit. Son énorme occasion ratée, alors que le score était de 0-0, pèse lourd.
GUEYE (***) : Son but égalisateur sur coup franc en première mi-temps avait redonné l'espoir au Racing. Le jeune attaquant s'est montré le plus dangereux et le plus remuant côté alsacien durant les 45 premières minutes. En pure perte. Bien moins en vue en seconde période.

Simon Giovannini
* : mauvais match ** : match médiocre *** : match correct **** : bon match ***** : très bon match ****** : match exceptionnel

Goon

Re: [Fil rouge]Racing Club de Strasbourg

Messagepar Goon » 15 mai 2010, 11:29

C'est quand même tout le grand Est qui grimace aujourd'hui! Metz incapable de battre Vannes (17è de L2), Strasbourg relégué en National!
Un sacré coup sur la caboche alors qu'il y à quelques années nous avions droit à 3 derbys en L1...

Séb

DNA du 16/05/2010 : Vers un nouveau séisme

Messagepar Séb » 16 mai 2010, 08:45

La relégation du Racing en National plonge le club dans un abîme d'incertitudes pour la saison prochaine. Quels propriétaires, quel président, quel entraîneur et quelle équipe ? Si les interrogations ne manquent pas, les réponses vont sans doute être longues à se dessiner...

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Magaye Gueye fait partie des joueurs que le Racing pourrait vendre pour combler son déficit. Mais cela sera-t-il suffisant ? (Photos DNA - Laurent Réa)

Cette relégation historique en National ne s'apparente pas seulement à un séisme sportif. Le club devrait en subir les secousses à tous les niveaux. Jean-Claude Plessis lui-même l'avait encore répété avant le match face au Havre : « En cas de descente, il n'y a pas de plan B. Tout le travail en vue de la saison prochaine serait remis en cause, et sévèrement... »
Le président et les actionnaires majoritaires, qui doivent se réunir en début de semaine prochaine, ont donc devant eux un chantier d'une ampleur colossale. Il s'agit non seulement de reconstruire une équipe, mais bien plus largement tout un club.

Un déficit supérieur
à celui estimé


Une reconstruction dont les contours semblent plus que flous à l'heure actuelle, Jean-Claude Plessis ayant annoncé son intention de rester au Racing vendredi soir, émettant tout de même quelques réserves : « Il faut arrêter d'attaquer les actionnaires et de cesser les querelles qui n'en finissent pas... »
A titre d'exemple, la subvention municipale est toujours bloquée par le maire Roland Ries, en conflit ouvert avec les actionnaires majoritaires. Ces derniers vont devoir ainsi très vite remettre la main à la poche, de manière à renflouer la trésorerie du club pour les prochaines semaines.
La relégation en National devrait également entraîner des coupes franches parmi les 45 salariés du club. Un plan social qui va encore grever des finances déjà exsangues.
Le conseil d'administration de mercredi dernier a permis de lever quelque peu le voile à ce sujet. Le déficit (au 30 juin de cette année), estimé entre 7 et 8 millions d'euros, serait, selon nos informations, supérieur à cette fourchette de près d'un million d'euros.
Un déficit qui aurait notamment été creusé par des dépenses que le club n'aurait pas dû assumer. Alain Fontenla avait ainsi assuré que les salaires de Luc Dayan, Hervé Seck et Christophe Cornélie seraient pris en charge sur ses propres deniers, ce qui ne semblerait pas avoir été être le cas.
Le Racing doit par ailleurs s'attendre à voir ses recettes diminuer de moitié en National. Le budget (15 millions d'euros cette saison) va subir le même sort. Le passage devant la DNCG* le 26 mai prochain permettra-t-il d'en savoir davantage ?
Une chose est certaine, le Racing va devoir dégraisser pour équilibrer ses comptes. Les ventes de Fanchone, Bah, Othon et Gueye semblent les plus à même de renflouer les caisses.
« Descendre, cela fait mal. Je voudrais aider le club où je suis depuis sept ans, mais il faut aussi que je pense à ma carrière », déclarait Quentin Othon vendredi. A défaut de l'aider sportivement, un départ moyennant quelques subsides pourra profiter à son club formateur.
Il faut d'ailleurs s'attendre à un exode massif. Onze joueurs - Cassard, Gurtner, Sommer, Maire, Abadie, N'Djama, Pelé, Baning, Dedola, Gasmi, Zenke - sont en fin de contrat, sachant que les prêtés Fauvergue, Khiter et De Carvalho vont faire leurs valises. Que feront les Lacour, Sikimic, Rodrigo, Gargorov, Marcos ou autres Bezzaz, qui comptent aussi parmi les plus gros salaires du club ?
Si le président Jean-Claude Plessis, peu après son arrivée au Racing, l'avait conforté dans ses fonctions pour la saison prochaine, il semble de plus en plus évident que Pascal Janin (qui a encore une année de contrat) ne sera plus sur le banc. Mais qui voudra prendre en main la destinée d'un club dans ces conditions ?

Le Racing ne peut
s'éterniser en National


Le Racing ne peut se permettre de s'éterniser en National, sous peine de perdre à court terme son statut pro. Un statut que le club va conserver l'an prochain, sachant qu'une dérogation peut être délivrée pour une deuxième saison. Au-delà, point de salut.
Alain Fontenla, présent vendredi à Châteauroux, tout comme Jafar Hilali, joint au téléphone par Jean-Claude Plessis sitôt le match terminé, ont assuré qu'ils seront encore aux commandes du club la saison prochaine. Peut-on les croire sur parole ?
« Il faut que quelqu'un prenne en charge le club et mette en place des choses à tous les niveaux. Trouver des coupables, c'est facile, mais trouver quelqu'un pour reconstruire, c'est plus dur », déclarait Pascal Janin vendredi soir.
Le ciel risque encore de s'assombrir au-dessus du Racing...

Simon Giovannini
* Direction nationale du contrôle de gestion de la Ligue de football professionnel.

Séb

Larmes et colère chez les supporters

Messagepar Séb » 16 mai 2010, 08:47

Sur internet, les supporters ciel et blanc, les aficionados de Racingstub se déchaînent. Le club de leur coeur est en National. Qui l'eût cru ?

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Les supporters du Racing oscillent entre colère et résignation après la descente en National, une première dans l'histoire du club.

Beaucoup de larmes sur les forums de supporters du Racing depuis vendredi soir. « Je suis dégoûté, je ne trouve même pas les mots. Le club de mon coeur est en National, j'en ai les larmes aux yeux », se lamente « 4Ever ».
« Je suis totalement effondré », renchérit « Glotzinhio », tandis que « Tonio6755 » évoque « un drame pour toute une région ». « Dégoûté, vraiment dégoûté, je ne sais vraiment pas quoi dire », lâche « rcstrasbourg ».
La première réaction fut pourtant la colère. Des mots très durs, violents, grossiers. Des noms d'oiseaux (et c'est un euphémisme) lancés à la volée. Première cible, l'ancien président Philippe Ginestet : « J'en veux au staff qui depuis cinq ans fout le souk dans le club, j'en veux au staff qui a vendu les meilleurs éléments, j'en veux au staff qui d'un club correct a fait de Strasbourg un club de National », vocifère « Jmorrison », s'en prenant en particulier à M. Ginestet, qui « a coulé [son] cher Racing ».
« Vous avez été historiques, l'Alsace ne nous oubliera pas ! », menace « joel2 ». « A partir du moment où monsieur Ginestet a pris le pouvoir, le Racing s'est effondré par manque de moyens, croit savoir « footeux ». Il n'avait pas le sou, il a vendu à un autre incompétent, voilà le triste bilan de Ginestet. »
« Le Racing est mort. 104 années de passion, ils ont réussi à détruire ça ! Merci à Ginestet d'avoir mis le club dans cet état, merci à ses soutiens de l'avoir laissé faire », se désole « ultra1979 ». Reviennent à la chaîne les termes « fossoyeur », « responsable du désastre ».

Les joueurs pas épargnés

L'un des supporters va même jusqu'à mettre en ligne les coordonnées de la société Eurinvest de l'ex-président, appelant à demi-mot au harcèlement téléphonique. D'ailleurs, les « ultras » désespérés ne rechignent pas à brandir la menace physique : « Un conseil aux joueurs et dirigeants, ne prenez pas l'avion pour rentrer à Strasbourg, ou alors vous êtes plus stupides que mauvais », prévient ainsi « Monterrubio68 », très vite calmé par d'autres, plus pacifistes.
Curieusement, l'actuel actionnaire majoritaire, Alain Fontenla, passe relativement entre les gouttes, et ce sont plutôt les joueurs qui trinquent, qualifiés de « nullos », de « ******* », de « miteux », d'« incapables »...
Enfin, fleurissent les graves interrogations. Sur le devenir des salariés, que n'oublie pas « Melomen » : « Les plus à plaindre, ce sont les dizaines de salariés du club, qui va désormais devoir dégraisser ». « Il va falloir que le sport alsacien se livre à une introspection sans complaisance pour comprendre pourquoi aucun club, hormis le basket, ne figure dans l'élite du sport français... », écrit « dom67 ».
« Au moins, au contact du monde amateur, on va peut-être retrouver des valeurs du football », fait observer « piesch », lequel se réjouit à l'avance du « petit derby sympathique » face à Colmar, dont l'équipe semble d'ailleurs recruter de nouveaux supporters chez les déçus du Racing...

Économie et football

« En sachant que le championnat d'Europe se profile d'ici 2016 et un club en National, je doute fort que Strasbourg soit retenu pour son organisation si la France est choisie comme organisatrice, commente « Claude ». Encore une joute sportive qui nous passera sous le nez. »
Quant à « Sebes67 », il est encore plus pessimiste : « Notre belle région est en train de crever à petit feu ! Y a pas que le Racing qui va mal, l'Alsace a vu son taux de chômage exploser ces derniers mois, les grandes entreprises ferment les unes après les autres, et vous croyez que des Alsaciens fortunés vont investir dans le foot ? Faut pas rêver, les investisseurs ont d'autres soucis en ce moment... »
Sinistrose à tous les étages. Et dans toutes les travées de la Meinau...

Denis Tricard

Séb

La dignité selon JPP

Messagepar Séb » 16 mai 2010, 08:48

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Jean-Pierre Papin, ici avec Magaye Gueye.

« Le Racing, il reste là », lance JPP en posant la main sur son coeur. On est à quelques minutes du début de la rencontre, vendredi soir, sur la pelouse de Gaston-Petit. Et Jean-Pierre Papin, visiblement, ne goûte guère cette 38e journée, qui enverra, quoi qu'il arrive, une de « ses » équipes en National.
« C'est dommage que les deux clubs ne puissent pas se sauver », ajoute même l'ancien coach ciel et blanc alors que ses joueurs pénètrent sur la pelouse pour l'échauffement.
Un heure et demie plus tard, l'entraîneur de Châteauroux présente le même visage. Soulagé d'avoir maintenu son équipe, mais « désolé » pour le Racing, comme il l'a répété à l'envi dans les travées du stade berrichon.

«Un super souvenir»

Personne ne pourra dire que JPP a eu le succès hautain. Il n'a pas non plus voulu parler de revanche sur le sort. Respectueux de l'adversaire, et sobre dans ses manifestations de joie, Papin a même tenu à soutenir les Strasbourgeois « surtout les jeunes, que je voyais jouer en CFA à l'époque où j'entraînais le Racing ».
Après avoir savouré comme il se doit ce maintien arraché in extremis, le Ballon d'Or est donc allé vers les Strasbourgeois. Consolant les uns, en prenant d'autres dans ses bras, et ce jusqu'au bus alsacien...
« J'ai eu des soucis avec quelques personnes au club, mais pas avec le club lui-même », souligne même Jean-Pierre Papin pour rappeler, une fois encore, son attachement à un Racing qui lui a offert sa première chance comme entraîneur au niveau pro.
« Je me souviens encore du match de 2007 face à Metz (qui avait assuré au Racing la remontée en L 1, ndlr), l'ambiance était juste incroyable à la Meinau. C'est un super souvenir », se rappelle encore JPP.
Ému et sincèrement désolé pour le club strasbourgeois, JPP a offert vendredi soir une leçon de dignité bienvenue en cette période trouble.

Ba. Sch.

Séb

« Le club saura rebondir »

Messagepar Séb » 16 mai 2010, 08:50

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Simon Zenke fait partie des onze joueurs en fin de contrat.

PLUS DE 200.

- Les supporters strasbourgeois n'ont pas apprécié l'issue de la rencontre et ont passé leurs nerfs sur les installations du stade Gaston-Petit. La centaine de personnes présente sur les lieux aurait ainsi arraché plus de 250 fauteuils en plastique, qui ont terminé sur la pelouse.


OU SONT LES BLESSÉS ?


- Seul le groupe de 17 joueurs, dont Seïd Khiter qui a finalement été écarté avant l'échauffement, était présent à Châteauroux. Aucun des joueurs blessés n'était présent pour le déplacement dans le Berry. Un peu de soutien, pour ce final à rebondissements, n'aurait pourtant peut-être pas fait de mal.

PHILOSOPHE.

- Régis Gurtner, très marqué par la défaite de vendredi et la relégation, a tenté de se montrer philosophe malgré tout. « C'est dans les échecs que l'on apprend le plus et je sais que le club saura rebondir dès la saison prochaine. » Et le gardien remplaçant d'ajouter : « Avec ou sans moi. »


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