Lorange a écrit :
C'est beaucoup de ressentis et d'interprétation de choses que je n'ai pas dites !
A partir du moment où on présuppose que je pourrais me réjouir d'incidents plus ou moins graves, je pense effectivement que la discussion est sans intérêt.
T’écris bien, mais tu lis mal. Et ce n’est pas la première fois. Je parlais du titre. Je n’ai pas besoin d’interpréter tes idées. On les connait pour les avoir lus à longueur de pages depuis des années. D’autant que tu sais pertinemment qu’il y a une différence entre se réjouir d’avoir raison et se réjouir d’incidents graves. Mais le fait de faussement te braquer, te permets surtout de balayer d’un revers de main toute critique et d’éviter de prendre position sur le fond.
C’est extrêmement clivant de partir du postula qu’il y aura fatalement une catastrophe si l’on ne fait rien avec les ultras. Sous-entendu que la seule solution raisonnable serait alors de les dégager des stades. Avec cette espèce de radicalité, tu recherches manifestement une réaction épidermique des personnes bienveillantes vis-à-vis des ultras, mais en aucun cas le débat.
Tu aurais pu poser une question du type : peut-on éviter les violences sans interdire les ultras ? Mais non. La réponse est déjà dans la façon que tu as de poser la question.
Je le répète :
les ultras sont d’utilité publique. Les ultras, qui entendent défendre un club en tant qu’institution envers et contre tout (adversaires, propriétaires et même les joueurs eux-mêmes parfois), ont participé (et participent encore) à bouter hors des stades l’hooliganisme (dont l’objectif est la violence pure et la recherche d’une sorte de chaos). C’est également l’histoire des services d’ordre populaires : on peut faire un parallèle avec les services d’ordre syndicaux et leur opposition (encore récemment) avec les mouvements anarchistes violents ou les services d’ordre des groupes de rap du début des années 90 qui ont participé à nettoyer le centre de Paris des skins.
Tous ces mouvements, qui étaient les alliés d’hier, sont devenus les ennemis d’aujourd’hui. Les proprios et les autorités étaient bien contents qu’ils fassent le taf qu’ils ne voulaient pas faire. Et maintenant, il est aisé de prétendre (ou de vouloir faire croire à l’opinion publique) que ces mouvements n’ont fait que régler leur compte en interne (ce bel amalgame « tous les mêmes »), qu’ils ont la violence chevillée au corps et qu’une catastrophe est irrémédiable. C’est faux. C’est au moins méconnaitre les faits et au pire travestir la réalité.
Finalement, il y aura peut-être une catastrophe, mais la responsabilité ne sera pas à rechercher (que) chez les ultras.