A Strasbourg (1-1), lundi, ils ont affiché une consistance qui avait fait défaut ces derniers temps. Mais ils ont aussi entretenu cette évidence : depuis le départ de Papiss Cissé, les Messins avancent sans numéro neuf.
Avec trois buts inscrits en neuf matches, Sylvain Wiltord est déjà l’attaquant le plus efficace du vestiaire messin... Ce qui situe bien la réussite des autres. Photo Pascal BROCARD
Caen a Langil, Brest a Roux, Angers a Modeste, Tours a Giroud, bien parti pour terminer la saison avec la palme du meilleur réalisateur de Ligue 2… Et Metz avait Cissé. L’imparfait est de rigueur et il se conjugue même au présent depuis le transfert de Papiss Cissé vers l’Allemagne, au début de l’année.
GRAND ANGLE
En acceptant de laisser filer le Sénégalais de l’autre côté de la frontière rhénane, Metz avait quelque peu renfloué son porte-monnaie, mais il avait aussi dépossédé son vestiaire de son élément le plus efficace. Trois mois et six jours après son départ pour Fribourg, Papiss Cissé reste d’ailleurs le meilleur buteur de la saison du côté de Saint-Symphorien : lors de sa dernière apparition en championnat sous le maillot messin, le 4 décembre face à Ajaccio, l’attaquant avait porté son compteur à huit unités en seize apparitions. Ses coéquipiers s’y étaient mis à huit pour inscrire les treize autres buts répertoriés sur le fil de la première partie de saison.
On ne reviendra pas ici sur le débat entourant les qualités intrinsèques du dénommé Cissé, mais plutôt sur la question de sa succession, car à sept marches de la fin de la compétition, personne ne l’a assumée. Pour l’instant, du reste, Metz n’a pas à s’en plaindre. A défaut de s’être trouvé un nouveau neuf, l’équipe d’Yvon Pouliquen fait encore partie des trois postulants les mieux placés pour grimper dans le train de l’accession. Mais son récent passage sur la pelouse de la Meinau (1-1) – à l’instar des trois prestations précédentes – a une nouvelle fois surligné ses carences en matière d’efficacité offensive. Celles-ci se traduisent par une dixième place, celle occupée par les Messins au classement des attaques (37 buts en 31 matches)… A côté de cela, Caen et Brest, le leader et son dauphin, caracolent en tête de ce même classement, avec respectivement 45 et 42 buts. "L’anomalie" messine doit-elle inquiéter ?
Non aux dires de l’entraîneur messin. Si celui-ci reconnaît qu’il n’a effectivement plus « de vrai neuf depuis le départ de Cissé », il note que les joueurs à sa disposition lui permettent de s’adapter. Sylvain Wiltord fait partie de ceux-là.
Pascal Johansen au 36 e rang
Avec l’arrivée de l’ex-international, Yvon Pouliquen a revu son schéma tactique, affichant une préférence pour les combinaisons à deux hommes de pointe, Wiltord et Omotoyossi pour ne pas les citer. La formule, encourageante à ses débuts, a montré quelques signes d'essoufflement : entre la 28 e et la 30 e journée, Metz n’avait ainsi inscrit qu’un seul but, et encore, par l’intermédiaire d’un Guingampais. Lundi, à Strasbourg, « pour donner plus de consistance au milieu de terrain », Yvon Pouliquen est revenu à un dispositif ne comprenant qu’un seul attaquant, Sylvain Wiltord. « Ce n’est pas vraiment ce qu’il préfère, c’est un joueur qui aime décrocher, tourner autour de l’attaquant de pointe. Mais il s’en est sorti, et d’ailleurs, précise l’entraîneur, il n’était pas si seul que cela. Je considère davantage Victor Mendy comme un attaquant, et Jérémy Pied s’en rapproche aussi. »
Le premier nommé a conforté les dires d’Yvon Pouliquen en égalisant, portant son total personnel à trois buts. Soit deux fois moins que Pascal Johansen. Le nom du meilleur réalisateur messin en activité arrive au 36 e rang du classement des buteurs de Ligue 2.
Cédric BROUT.